19 décembre 2022

Femmes de personne (1984) de Christopher Frank

Femmes de personneCécile, Adeline et Isabelle travaillent dans le même cabinet de radiologie parisien. Cécile, mère de famille célibataire, tombe amoureuse du père marié d’un camarade de classe de son fils. Adeline hésite à quitter le France en compagnie de l’amour de sa vie. Isabelle, à la vie de famille installée, voit la naissance d’un troisième enfant bouleverser son quotidien…
Femmes de personne est un film français écrit et réalisé par Christopher Frank, scénariste passé à la réalisation au début des années 80. Il s’agit d’un triple portrait de femmes en difficulté dans leur vie sentimentale. Le propos a tendance à confronter la liberté des mœurs au manque d’amour, sans apporter vraiment d’angle nouveau. L’ensemble se veut un peu osé mais manque de brillance dans les situations et les dialogues ; les personnages secondaires sont franchement ratés. L’interprétation des trois actrices principales est toutefois très bonne (même excellente pour Caroline Cellier), les autres acteurs semblent être en pilotage automatique.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Caroline Cellier, Marthe Keller, Fanny Cottençon, Jean-Louis Trintignant, Philippe Léotard, Patrick Chesnais
Voir la fiche du film et la filmographie de Christopher Frank sur le site IMDB.
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Femmes de personneMarthe Keller, Caroline Cellier et Fanny Cottençon dans Femmes de personne de Christopher Frank.

6 janvier 2022

Bobby Deerfield (1977) de Sydney Pollack

Bobby DeerfieldBobby Deerfield est un jeune champion de Formule 1 anxieux. En rendant visite à un pilote en convalescence dans une clinique suisse à la suite d’un terrible accident, Bobby rencontre Lilian Romelli, une pétillante jeune femme volubile et pleine de vie. Il se sent attiré par elle…
Bobby Deerfield est un film américain réalisé par Sydney Pollack. Il s’agit d’une adaptation du roman Le ciel n’a pas de préférés (Der Himmel kennt keine Günstlinge) d’Erich Maria Remarque, paru en 1961. Loin d’être un mélodrame classique, c’est un film inclassable qui ne suit aucun des codes de genre. Il repose sur la rencontre de deux caractères opposés : autant le personnage joué par Al Pacino est morne, fermé, mélancolique, recroquevillé sur ses peurs, autant la femme interprétée par Marthe Keller est vive, expansive, enjouée, toujours encline à la fantaisie. Ils auront beaucoup de mal à, ne serait-ce que, communiquer, et encore plus à s’accorder. Al Pacino et Marthe Keller sont remarquables car ils donnent beaucoup de profondeur à leur personnage complexe, chacun étant dans un registre très différent de l’autre. Tout est subtil, par petites touches. Le champion automobile est habituellement un personnage flamboyant, sans doute Bobby l’est-il côté public, mais c’est le côté intérieur bien plus terne que nous montre Pollack. Pour cette raison, le film fut mal reçu par la critique anglo-saxonne et par le public. Ce fut un échec commercial. Bobby Deerfield est pourtant un beau film complexe, personnel et original.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Al Pacino, Marthe Keller, Anny Duperey
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Remarques :
* Le film fut tourné en Europe, en grande partie en France (studios de Boulogne-Billancourt) pour les scènes en studio, en Italie pour les extérieurs. Les quelques scènes de course sont des images réelles du championnat 1976.
* Al Pacino et Marthe Keller sont tombés amoureux l’un de l’autre sur le tournage et sont restés ensemble jusqu’en 1984.

 Bobby DeerfieldMarthe Keller et Al Pacino dans Bobby Deerfield de Sydney Pollack.

4 janvier 2021

La Sainte Famille (2019) de Louis-Do de Lencquesaing

La Sainte FamilleJean, universitaire réputé, se retrouve ministre de la Famille, alors même qu’il est perdu dans les événements qui secouent la sienne : le déménagement et la mort de sa grand-mère, les exigences de sa mère, la grossesse inattendue de sa femme, le désarroi sentimental de son frère, son attirance pour sa cousine…
La Sainte Famille est le deuxième long-métrage réalisé par Louis-Do de Lencquesaing que l’on connaît surtout en tant qu’acteur. Il en a écrit lui-même le scénario avec Jérôme Beaujour et tient le premier rôle. Le film peut être considéré comme une comédie désirant dresser le portrait d’une certaine haute bourgeoisie et probablement aborder certains thèmes actuels liés à la famille. Hélas, l’ensemble est très confus, il y a manifestement un défaut d’écriture dans la mise en place des personnages. De plus, on se désintéresse rapidement de leurs petits soucis car il semble impossible de ressentir de la sympathie (et, encore moins, de l’empathie) pour un seul d’entre eux. Malgré un joli casting, l’interprétation est plutôt terne. Une partie de la critique a toutefois apprécié le ton sans pathos et sans éclat de ce portrait.
Elle: 1 étoile
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Louis-Do de Lencquesaing, Laura Smet, Marthe Keller, Léa Drucker, Thierry Godard
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La Sainte FamilleThierry Godard et Louis-Do de Lencquesaing dans La Sainte Famille de Louis-Do de Lencquesaing.

Homonymes :
La Sainte Famille de Pierre Koralnik (1973) avec Ingrid Thulin et Michel Bouquet
La Sainte Famille de Marion Sarraut (2017) avecc Stanley Weber et Mathilde Ollivier

7 décembre 2018

L’économie du couple (2016) de Joachim Lafosse

L'économie du coupleAprès 15 ans de vie commune, Marie et Boris sont sur le point de se séparer. Ils ne parviennent pas à se mettre d’accord sur le partage de la maison dans laquelle ils vivent avec leurs deux filles : c’est elle qui l’a achetée, mais c’est lui qui l’a entièrement rénovée. En attendant, ils sont obligés d’y cohabiter…
Le belge Joachim Lafosse réalise un huis-clos parfaitement maitrisé avec une mise en scène minutieuse, de longs plans-séquences parfois en plan fixe mais souvent en suivant un personnage de manière très fluide. Ajoutez quelques 360 et vous n’êtes pas loin de la prouesse technique. Le scénario est peu engageant : voir les disputes d’un couple pendant 1h30. Nous avons le sentiment d’être passifs face à ces querelles du fait de l’absence d’éléments sur leur vie passée qui nous permettraient de prendre parti pour l’un ou pour l’autre. L’homme est toutefois souvent odieux, plein de ressentiment et de jalousie par rapport à la position sociale de Marie : elle a un travail rémunérateur et vient d’une famille aisée alors qu’il ne trouve que des petits boulots. Car c’est l’argent qui est principalement l’objet du litige, la séparation est ici une opération comptable. L’interprétation sonne très juste.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Bérénice Bejo, Cédric Kahn, Marthe Keller
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L'economie du couple
Cédric Kahn et Bérénice Bejo dans L’économie du couple de Joachim Lafosse.

20 janvier 2017

Le diable par la queue (1969) de Philippe de Broca

Le Diable par la queuePour garder leur château délabré, une famille de nobles désargentés l’a transformé en hôtel. Mais comme les clients se font rares, ils s’arrangent avec le petit garagiste local pour que les voyageurs y fassent une halte forcée. Cela va amener au château des personnes très différentes  dont un cambrioleur de banques… Ecrit par Daniel Boulanger et découpé par Claude Sautet, Le diable par la queue est souvent décrit comme « marqué par l’esprit de Mai 68 » (en réalité, ce qualificatif s’appliquerait beaucoup plus justement au film précédent de Philippe de Broca, Le Roi de cœur tourné en… 1966). Il est certainement plus exact de dire qu’il s’agit d’une comédie légère et loufoque, gentiment amorale. Rien n’est sérieux ici, on séduit, on joue avec l’amour, sous toutes ses formes. Le film est empreint d’un plaisir communicatif. Yves Montand s’est visiblement bien amusé à composer ce méridional exubérant et charmeur et Marthe Keller en jeune nymphe aux longues jambes apporte une belle touche de fraîcheur mutine. Il y a de bonnes trouvailles de scénario, l’ensemble est fluide ; on s’amuse beaucoup.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Yves Montand, Madeleine Renaud, Maria Schell, Marthe Keller, Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Claude Piéplu, Xavier Gélin
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Caméo :
Philippe de Broca interprète l’un des campeurs suédois.

Le diable par la queue
Madeleine Renaud et Yves Montand dans Le Diable par la queue de Philippe de Broca.

Le Diable par la queue
Clotilde Joano, Madeleine Renaud, Maria Schell et Marthe Keller dans Le Diable par la queue de Philippe de Broca (photo publicitaire).

Le Diable par la queue
Marthe Keller dans Le Diable par la queue de Philippe de Broca (photo publicitaire).

17 décembre 2015

Les Yeux noirs (1987) de Nikita Mikhalkov

Titre original : « Oci ciornie »

Les yeux noirsAu tout début du XXe siècle, dans le restaurant d’un paquebot, un italien désabusé raconte à un passager russe comment, alors qu’il était mariée à une femme très riche, il a connu une jeune femme russe qu’il a aimée et qu’il n’a jamais oubliée… Les Yeux noirs est adapté d’une nouvelle de Tchékhov. Tourné en Italie, le film du soviétique Mikhalkov en restitue parfaitement l’esprit, ces rencontres aussi délicates qu’éphémères qui n’auront pas de suite par simple lâcheté, laissant un de ces regrets dont on ne se console jamais. Le traitement est pourtant étonnant, par son rythme assez époustouflant mais aussi par son humour constant, laissant pointer ici et là une certaine exubérance. Fellini n’est pas loin ! Cela n’empêche pas Mikhalkov de montrer une grande sensibilité et une délicatesse dans le récit. Les Yeux noirs est ainsi beaucoup de choses à la fois ce qui relève d’un équilibre subtil. Du grand art.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Marcello Mastroianni, Marthe Keller, Elena Safonova, Vsevolod Larionov, Silvana Mangano
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Les yeux Noirs
Le sourire énigmatique final d’Anna :  Elena Safonova dans Les Yeux noirs de Nikita Mikhalkov

Les Yeux Noirs
Marcello Mastroianni dans Les Yeux noirs de Nikita Mikhalkov.

26 juin 2014

Fedora (1978) de Billy Wilder

FedoraLa très grande star du cinéma Fedora vient de suicider. Devant son cercueil, un producteur se remémore comment il a, peu auparavant, cherché à la revoir pour lui proposer un scénario. L’actrice vivait recluse, dans une île grecque chez la comtesse Sobryanski. Elle semblait même y être retenue contre son gré… Adapté d’une courte nouvelle de Tom Tryon par Billy Wilder lui-même, Fedora est une intéressante réflexion sur le cinéma. Il est bien entendu tentant de le considérer comme un prolongement de Boulevard du Crépuscule (1950) où Wilder faisait déjà tenir le rôle de narrateur par William Holden. Mais en plus d’une réflexion sur la starisation et sur l’image, le cinéaste questionne ici sur l’évolution du cinéma ; sur ce plan, le personnage de ce producteur nostalgique de « l’ancien Hollywood » se confond probablement avec Billy Wilder lui-même : certaines remarques acerbes sur la nouvelle génération de réalisateurs nous incitent à le penser. Tout cela est intéressant et assez fort mais, hélas, tout le début du film est plutôt ennuyeux et Marthe Keller est loin d’être à la hauteur du rôle (des mésententes pendant le tournage ont certainement aggravé cette contre-performance). Il faut attendre la seconde moitié du film pour percevoir sa vraie dimension. Fedora fut très bien reçu en France et en Europe mais fut un échec aux Etats Unis.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: William Holden, Marthe Keller, Hildegard Knef, José Ferrer, Mario Adorf
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19 octobre 2011

Black sunday (1977) de John Frankenheimer

Titre français (vidéo) : « Un dimanche terrifiant »

Black SundayLe groupe terroriste Septembre Noir prépare un attentat particulièrement meurtrier le jour de la finale du Super Bowl à Miami. Un agent israélien est sur leurs traces… Black Sunday est adapté d’un roman de Thomas Harris. On peut s’étonner de la clairvoyance du sujet, 25 ans avant le 11 septembre. Probablement faut-il plutôt déplorer que le propos soit toujours si actuel et que rien n’ait vraiment évolué depuis. Comme le roman, le film est un thriller politique que Frankenheimer filme avec une certaine efficacité mais sans éviter, hélas, certaines longueurs (le film dure 2h25). Il parvient néanmoins à installer une tension assez forte notamment dans les scènes d’action, sans chercher le spectaculaire. Pour les scènes montrant un stade plein, le réalisateur a tourné durant une vraie compétition de football américain. Marthe Keller est étonnante par la détermination qu’elle met dans son personnage. Sur le fond, le propos de Black Sunday est simple, même simpliste, assez manichéen, plutôt belliciste. Malgré la réussite de certaines scènes, l’ensemble déçoit plutôt.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Robert Shaw, Bruce Dern, Marthe Keller, Fritz Weaver
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Remarques :
Thomas Harris est également l’auteur des romans Le Silence des Agneaux, Red Dragon (adapté deux fois au cinéma : Manhunter et Red Dragon) et Hannibal.