3 février 2018

Le Coupable (1937) de Raymond Bernard

Le CoupablePromis à la riche Marie-Louise Gaude, Jérôme Lescuyer monte à Paris faire des études de droit pour poursuivre la tradition familiale et devenir magistrat. Il tombe amoureux d’une jeune fleuriste, Thérèse Forgeat, qui est enceinte après quelques mois. Mais la guerre est là et Jérôme est mobilisé…
Ce film de Raymond Bernard est la seconde adaptation du roman de François Coppée, Le Coupable, dont Raymond Bernard modifie quelque peu le déroulement. Ce grand mélodrame peut sembler d’abord assez conventionnel mais prend une grande ampleur dans son dernier tiers avec une longue scène de tribunal, forte et émouvante, qui mérite de figurer parmi les grandes scènes de tribunal du cinéma français. Pierre Blanchar se surpasse alors, évitant tout excès de grandiloquence. Pour le reste, le mélodrame se double d’une critique sociale, qui certes n’évite pas les clichés mais doté d’une belle touche d’humour. La présence de tant d’humour au sein du mélodrame est d’ailleurs assez surprenante. L’interprétation est de très bon niveau avec de beaux seconds rôles et une remarquable prestation de Gilbert Gil. La mise en scène de Raymond Bernard est bien maitrisée et la photographie de Robert Lefebvre se distingue par ses cadrages obliques fort bien intégrés.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Pierre Blanchar, Madeleine Ozeray, Gabriel Signoret, Suzet Maïs, Junie Astor, Gilbert Gil, Marguerite Moreno
Voir la fiche du film et la filmographie de Raymond Bernard sur le site IMDB.

Voir les autres films de Raymond Bernard chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Raymond Bernard

Remarques :
* Précédente adaptation :
Le Coupable d’André Antoine (1917) avec Romuald Joubé et Sylvie.

* C’est l’un des derniers films de Gabriel Signoret (souvent aux génériques sous le simple nom de Signoret) qui est mort en 1937. Quelques années plus tard, la jeune Simone Kaminker choisira comme nom d’artiste Simone Signoret en hommage à ce grand acteur du théâtre et du cinéma.

Le coupable
Pierre Blanchar et Junie Astor dans Le Coupable de Raymond Bernard.

Le Coupable
Gilbert Gil dans Le Coupable de Raymond Bernard.

Le Coupable
Marguerite Moreno et Gabriel Signoret dans Le Coupable de Raymond Bernard.

24 octobre 2017

Le soleil brille pour tout le monde (1953) de John Ford

Titre original : « The Sun Shines Bright »

Le Soleil brille pour tout le mondeDébut du XXe siècle. Dans une petite bourgade du Kentucky, le juge Priest prépare sa candidature à sa réélection qui s’annonce délicate : il est accusé d’être alcoolique et s’oppose à la justice expéditive envers les noirs… Plutôt qu’un remake de Judge Priest (1934), Le soleil brille pour tout le monde est plutôt une suite car il en reprend le personnage central (et quelques personnages secondaires) pour les placer dans des situations différentes. John Ford a déclaré dans une interview que c’était son film préféré, ce que l’on peut comprendre car, plus que tout autre, il exprime l’idéologie et les aspirations du réalisateur. Il y a beaucoup d’humanisme dans cette histoire, le juge Priest/John Ford prend la défense de ceux qui vivent dans l’opprobre (les noirs, les prostituées). Cet humanisme peut paraître idéaliste et même naïf : il suffit d’entonner Dixie pour réconcilier tout le monde (!) On peut en tous cas regretter qu’il repose sur une nostalgie des temps anciens, d’un ordre social quasi militaire (cf. le final), et si le juge prend la défense des noirs, ceux-ci restent « à leur place » : des serviteurs, à l’intelligence nettement limitée. Certes, mais cet humanisme doublé d’un espoir de réconciliation est toutefois bienvenu dans une époque où les accusations tombent (nous sommes alors en plein maccarthysme). Le film est remarquable dans sa construction car il n’y a pas moins de quatre histoires enchevêtrées. L’utilisation du son est tout autant remarquable. Contrairement à Judge Priest, Le soleil brille pour tout le monde sera un échec commercial.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Charles Winninger, Arleen Whelan, John Russell, Stepin Fetchit, Russell Simpson, Francis Ford, Slim Pickens
Voir la fiche du film et la filmographie de John Ford sur le site IMDB.

Voir les autres films de John Ford chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur John Ford

Remarques :
* Le titre reprend les premières paroles de la chanson anti-esclavagiste My Old Kentucky Home composée par Stephen Forster en 1852.
* Herbert J. Yates, patron de Republic Pictures, a coupé environ dix minutes de la version commerciale américaine sans l’assentiment de John Ford, qui avait pourtant par contrat la décision finale sur le montage. Ces dix minutes sont réapparues depuis.
* John Ford enfreint la fameuse règle des 180° à deux reprises : lorsque Lucy Lee remarque le portrait et lors de la procession funèbre.

Le soleil brille pour tout le monde
Stepin Fetchit et Charles Winninger dans Le Soleil brille pour tout le monde de John Ford.

le soleil brille pour tout le monde
Charles Winninger et Russell Simpson dans Le Soleil brille pour tout le monde de John Ford.

Le soleil brille pour tout le monde
Slim Pickens et Francis Ford dans Le Soleil brille pour tout le monde de John Ford. C’est le dernier film du frère ainé de John Ford, il décèdera quelques mois plus tard.

18 juin 2017

Tutti dentro (1984) de Alberto Sordi

Tutti dentroLe juge Annibale Salvemini est entièrement dévoué à sa tâche de lutte contre la corruption. Promu à la suite du départ en retraite de son supérieur, il émet rapidement une centaine de mandats d’arrêts et se concentre sur une affaire de détournement de pots de vin qui met en cause un de ses anciens amis… Acteur bien connu des meilleures comédies italiennes, Alberto Sordi a également réalisé une quinzaine de long métrages dont cet assez rare Tutti dentro (= Tout le monde au trou). Il en a écrit le scénario avec son vieux compère Rodolfo Sonego (qui a beaucoup écrit pour lui depuis 1954 dont le fameux L’Argent de la vieille de Comencini). L’histoire prophétise l’opération Mains propres du début des années quatre vingt-dix : une série d’enquêtes judiciaires visant des personnalités qui mirent au jour tout un système de corruption. Alberto Sordi mêle habilement sérieux et comédie, tout l’humour étant apporté par son propre personnage : le juge est un original aux cheveux longs qui emploie des ruses assez personnelles pour parvenir à ses fins. De façon inattendue, c’est l’acteur cher à Scorsese, Joe Pesci, qui lui fait face (doublé en italien bien entendu).
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alberto Sordi, Joe Pesci, Dalila Di Lazzaro, Giorgia Moll
Voir la fiche du film et la filmographie de Alberto Sordi sur le site IMDB.

 

Tutti Dentro
Alberto Sordi et Joe Pesci dans Tutti dentro de Alberto Sordi.

4 février 2017

La French (2014) de Cédric Jimenez

La French1975. Pierre Michel, jeune magistrat, est nommé à Marseille juge du grand banditisme. Il est bien décidé à s’attaquer à la French Connection, une organisation mafieuse qui exporte l’héroïne vers les Etats Unis. Il part en croisade contre Gaëtan Zampa, figure emblématique du milieu et parrain réputé intouchable… Sur le même thème que le film bien connu de William Friedkin, French Connection, Cédric Jimenez réalise un film d’un beau classicisme offrant une bonne profondeur des personnages. L’histoire est basée sur les faits réels et les deux acteurs principaux ressemblent même physiquement aux personnages qu’ils incarnent. La production a bénéficié d’un important budget et la reconstitution de l’atmosphère de la fin des années soixante-dix est complète. L’interprétation est parfaite. Ne serait-ce que par le dosage entre action et psychologie, le film ne cherche pas à singer le cinéma hollywoodien. Pour beaucoup, La French a ainsi démontré que le cinéma français sait toujours engendrer des productions  de qualité d’une certaine ampleur.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Céline Sallette, Mélanie Doutey, Benoît Magimel, Bruno Todeschini, Féodor Atkine
Voir la fiche du film et la filmographie de Cédric Jimenez sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

La French
Jean Dujardin est le juge Michel dans La French de Cédric Jimenez.

La French
Gilles Lellouche est Gaétan Zampa dans La French de Cédric Jimenez.

22 juin 2014

La Plus Belle Soirée de ma vie (1972) de Ettore Scola

Titre original : « La più bella serata della mia vita »

La plus belle soirée de ma vieEn déplacement en Suisse, l’italien Alfredo Rossi tombe en panne sur une route isolée et trouve refuge dans un château proche. Le maître des lieux est un comte, magistrat à la retraite qui lui explique qu’avec trois de ses amis, ils occupent leurs soirées à refaire des procès célèbres ou encore à simuler un procès de leurs invités. Et effectivement, lors du dîner, Alfredo se retrouve insidieusement soumis à une série de questions… Basé sur la pièce La Panne du suisse Friedrich Dürrenmatt, La Plus Belle Soirée de ma vie est une fable plaisante qui mêle humour noir et satire sociale avec une petite pointe de fantastique. Ettore Scola joue avec les stéréotypes pour faire une critique assez mordante de l’italien arriviste, hâbleur et dragueur. Le plateau réunit cinq monstres sacrés : face à Alberto Sordi, il place un quatuor de quatre grands acteurs français (hélas doublés). On suit avec délectation la façon dont Sordi passe du statut d’invité à celui d’accusé par une rhétorique assez brillante et quelques déductions audacieuses. Notre propre regard sur lui évolue et change du tout au tout. La Plus Belle Soirée de ma vie est une amusante comédie qui reste injustement méconnue.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alberto Sordi, Michel Simon, Charles Vanel, Pierre Brasseur, Claude Dauphin, Janet Agren
Voir la fiche du film et la filmographie de Ettore Scola sur le site IMDB.
Voir les autres films de Ettore Scola chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Ettore Scola
Voir le livre de Claude Dauphin sur le tournage …

Remarques :
* Le film n’est sorti en France qu’en 1979 car Ettore Scola voulait que Sordi se double lui-même en français. La version vue ici était en italien.

* La Plus Belle Soirée de ma vie est le dernier film de Pierre Brasseur et l’avant-avant-dernier de Michel Simon. Pierre Brasseur est mort pendant le tournage ce qui obligea à raccourcir le film et à utiliser une doublure dans quelques scènes. Une scène finale devait montrer Simonetta rapportant le sac de l’italien au comte ; elle ne fut pas tournée (ceci dit, la mort de Pierre Brasseur n’est sans doute pas l’unique raison de la suppression de cette fin… car cette scène changerait totalement la « morale » de cette fable, la rabaissant vraiment, et si Scola y avait vraiment tenu, il aurait pu facilement la tourner en l’adaptant).

* Le film a été tourné au château médiéval de Tures (Haut-Adige, Italie du Nord).

13 mai 2014

L’aveu (1944) de Douglas Sirk

Titre original : « Summer Storm »

L'aveuDans la Russie de 1912, peu avant la Révolution, le jeune juge de province Fedor Petroff est fiancé à Nadena Kalenine. Il est également ami avec le riche comte Volsky et c’est chez ce dernier qu’il fait la connaissance de la fille du bucheron du domaine, Olga, et tombe sous le charme… Summer Storm est inspiré d’une nouvelle de Tchekhov, La Partie de chasse. Deuxième film américain de Douglas Sirk, il fait partie de ce que l’on a coutume d’appeler « la première période américaine » du réalisateur, celle où il n’était pas encore totalement entré dans le moule d’Hollywood. Effectivement, Summer Storm est bien plus un film européen dans l’âme qu’un film américain. Douglas Sirk dit avoir bénéficié d’une totale liberté artistique pour tourner ce projet qui lui tenait à coeur, avec peu de moyens certes mais sans contrainte. Il brosse avec talent le portrait d’un lâche et d’une arriviste dans un monde sur le point de basculer. Le style est sobre, le déroulement du scénario est remarquable. Si Linda Darnell n’est pas toujours parfaitement crédible en paysanne, George Sanders est parfait dans ce type de rôle de personnage assez veule mais le plus surprenant est le choix d’Edward Everett Horton pour interpréter le comte, l’acteur apportant une pointe comique dans un registre tragique. Cela donne à cette adaptation une note assez personnelle et ajoute à cette impression d’être en équilibre entre deux mondes.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Linda Darnell, George Sanders, Edward Everett Horton, Anna Lee, Hugo Haas
Voir la fiche du film et la filmographie de Douglas Sirk sur le site IMDB.

Voir les autres films de Douglas Sirk chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Douglas Sirk

Homonyme :
L’aveu de Costa-Gavras (1970) avec Yves Montand et Simone Signoret.

13 novembre 2013

Au nom du peuple italien (1971) de Dino Risi

Titre original : In nome del popolo italiano

In nome del popolo italianoLe juge Bonifazi (Ugo Tognazzi) est chargé de l’enquête sur la mort soudaine d’une call-girl. Particulièrement motivé à lutter contre la corruption, il est bien décidé à ne pas lâcher prise quand il découvre que la jeune femme était en relation avec Santenocito (Vittorio Gassman) un industriel véreux et magouilleur… Le scénario d’Au nom du peuple italien a été écrit par un tandem de choix, les scénaristes Age (Agenore Incrocci) et Furio Scarpelli. Cette bouffonnerie sociale est un habile mélange de film politique et de comédie, porté par un magnifique face à face entre deux grands acteurs. Le film est étonnamment lucide dans le constat porté sur l’Italie de ce début des années soixante-dix : après le réveil difficile de l’Après-guerre, le miracle économique repose sur une certaine corruption avec pour conséquence pollution excessive et malfaçons généralisées. Mais le film de Dino Risi va beaucoup plus loin : peut-on, sous le couvert d’une cause moralement juste, aller au-delà des lois ? C’est la question qu’il pose dans son étonnante fin, qui montre en outre avec quelle promptitude les vieux démons de l’Italie peuvent ressortir. Il pose aussi la question du rôle des juges, question qui sera si fondamentale deux ou trois décennies plus tard. Tout ce propos et ces questionnements sont enrobés dans une comédie brillante aux dialogues savoureux, c’est là le grand art de la comédie italienne.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Ugo Tognazzi, Vittorio Gassman, Yvonne Furneaux
Voir la fiche du film et la filmographie de Dino Risi sur le site IMDB.

Voir les autres films de Dino Risi chroniqués sur ce blog…

21 juin 2013

La Déchéance de Miss Drake (1933) de Stephen Roberts

Titre original : « The Story of Temple Drake »

The Story of Temple DrakeJeune fille de bonne famille, Temple Drake mène une vie dissolue au grand désespoir de son grand-père, juge respectable qui en a la charge. Lors d’une de ses escapades trop arrosées qui s’achève par un accident de voiture, elle se retrouve hébergée de force par un gang de trafiquants d’alcool. Le chef Trigger a tout de suite des vues sur elle… L’adaptation du roman à scandale de William Faulkner Sanctuaire avait de quoi affoler tous les défenseurs de la morale. Il s’agit d’un roman sulfureux, écrit par Faulkner dans le but avoué de gagner de l’argent, qui décrit de façon explicite la déchéance pleinement acceptée d’une jeune fille de bonne famille du Sud dans la prostitution et la criminalité (1). Bien entendu, des concessions durent être faites, tout est suggéré et la fin fut entièrement modifiée pour redevenir morale, mais The Story of Temple Drake est un film qui marque par son atmosphère trouble. Tous les personnages de la bande de malfrats sont assez énigmatiques avec un petit côté fascinant. Ils habitent dans une de ces grandes demeures typiques du Sud, à demi-délabrée, très photogénique. La photographie et les éclairages sont absolument superbes, ils contribuent à conférer un caractère étrange à l’ensemble. La scène dans la grange, avec ses éclairages en claire-voie, est une merveille. The Story of Temple Drake est un film vraiment fascinant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Miriam Hopkins, William Gargan, Jack La Rue, Florence Eldridge, Guy Standing, Irving Pichel
Voir la fiche du film et la filmographie de Stephen Roberts sur le site IMDB.

Remarques :
The Story of Temple Drake* Le directeur de la photographie est Karl Struss, l’un des plus grands, il a travaillé avec Cecil B. DeMille, D.W. Griffith, Murnau (il a reçu un Oscar pour L’Aurore) et Chaplin.
* La carrière de Stephen Roberts sera hélas interrompue en 1936 par son décès dû à une crise cardiaque. Il n’avait alors que 40 ans.
* The Story of Temple Drake fut expurgé ou même entièrement interdit dans plusieurs états. Le film est souvent cité comme ayant joué un rôle de déclencheur dans la mise en place du Code Hays. Ce code très strict de moralité sera en effet mis en place définitivement l’année suivante, en 1934. Le film sera alors retiré des écrans et restera invisible pendant une vingtaine d’années.

(1) « J’ai songé à ce que je pouvais imaginer de plus horrible et je l’ai mis sur le papier. » a écrit Faulkner à propos de Sanctuaire.

Remake :
Sanctuaire (Sanctuary) de Tony Richardson (1961) avec Lee Remick et Yves Montand

24 mai 2013

L’Aventurier du Texas (1958) de Budd Boetticher

Titre original : « Buchanan Rides Alone »

L'aventurier du TexasAlors qu’il quitte le Mexique pour revenir à son Texas natal, l’aventurier Tom Buchanan fait halte dans la petite ville frontalière d’Agry Town, sous la coupe de la famille du même nom. Il se retrouve impliqué malgré lui dans une histoire de meurtre…
Adapté d’un roman de Jonas Ward, L’Aventurier du Texas fait partie de la série de westerns de Budd Boetticher avec Randolph Scott. Une fois de plus, l’acteur interprète le rôle d’un homme taciturne dont la droiture est tout en contraste avec la vénalité de ses adversaires. Il se retrouve aux prises d’une famille tiraillée par les rivalités et la cupidité, dont les membres sont typés avec un certain humour. L’histoire est assez simple, certes pas toujours très crédible mais c’est la bêtise des personnages qui donne cette impression. Rebondissements et retournements rapides donnent du rythme à l’ensemble. La photographie est superbe. L’Aventurier du Texas est un western joliment épuré qui se montre divertissant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Randolph Scott, Barry Kelley, Tol Avery
Voir la fiche du film et la filmographie de Budd Boetticher sur le site IMDB.

Voir les autres films de Budd Boetticher chroniqués sur ce blog…

4 février 2013

The Manxman (1929) de Alfred Hitchcock

The Manxman(Film muet) Sur l’île de Man, Pete est amoureux de la jeune Kate sans se rendre compte que Philip, son ami d’enfance, en est aussi très épris. Pete décide de partir faire fortune à l’étranger pour pouvoir l’épouser et demande à son loyal ami Philip de veiller sur elle en son absence… The Manxman (= « l’homme de l’île de Man ») est le dernier film muet d’Hitchcock. Adaptation d’un roman à succès de Sir Hall Caine, il s’agit d’un mélodrame certes très classique mais fort bien mis en scène par le réalisateur anglais, bien qu’il l’ait plus tard jugé comme étant un film « très ordinaire », et ajoute-t-il « sans humour ». L’atmosphère des îles anglaises est bien transcrite à l’écran avec ce mélange d’isolement et d’autarcie (1). C’est le second film d’Hitchcock avec l’acteur danois Carl Brisson qui montre ici une belle présence à l’écran. Ses plans en « regard caméra » sont étonnants d’intensité. Mais c’est la belle Anny Ondra qui attire les regards : c’est la toute première « blonde hitchcockienne » (elle tournera également dans le célèbre Blackmail, le film suivant du réalisateur). The Manxman est un film fort bien réalisé ; ses faiblesses se trouvent plutôt du côté du scénario, vraiment très conventionnel. Moins connu que The Lodger, le film est à classer parmi les meilleurs films muets d’Hitchcock.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Carl Brisson, Malcolm Keen, Anny Ondra
Voir la fiche du film et la filmographie de Alfred Hitchcock sur le site IMDB.

Voir les autres films de Alfred Hitchcock chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* The Manxman est l’un des rares films où Hitchcock ne fait pas sa traditionnelle apparition en figurant.
* Serait-ce une facétie du réalisateur ? La phrase la plus importante du film prononcée par Anny Ondra, à un des moments les plus tragiques, n’a pas d’intertitre. On doit donc la deviner (ou la lire sur les lèvres : « Philip, I am going to have a baby ») et nous n’en n’avons confirmation que quelques minutes plus tard grâce à un intertitre d’un autre personnage !

(1) En réalité, le film a été tourné dans le village de Polperro dans les Cornouailles.