16 novembre 2023

Ce plaisir qu’on dit charnel (1971) de Mike Nichols

Titre original : « Carnal Knowledge »

Ce plaisir qu'on dit charnel (Carnal Knowledge)Dans les années 50, Sandy et Jonathan partagent une chambre d’étudiants et ont de longues discussions sur leur vision des femmes. Sandy est timide et tend à les idolâtrer tandis que Jonathan les voit comme des objectifs à conquérir. Leurs vies prennent des chemins différents : l’un se marie, l’autre reste un coureur invétéré. Dix et vingt ans plus tard, ils se retrouveront pour faire le point sur l’évolution de leur vie…
Ce plaisir qu’on dit charnel (Carnal Knowledge = « connaissance charnelle ») est un film américain écrit par Jules Feiffer et réalisé par Mike Nichols. Quatre ans après Le Lauréat (1967), le cinéaste sembler vouloir poursuivre son portrait d’une génération (d’hommes). Le résultat est moins convaincant sur ce point puisque ses deux personnages sont aux antipodes l’un de l’autre, et de façon un peu caricaturale. Malgré l’absence de scènes visuellement explicites, le film fit scandale à l’époque car il parlait sans détours de questions sexuelles, utilisant des mots rarement entendus dans le cinéma hollywoodien. La Cour suprême des Etats-Unis dut intervenir pour établir que le film n’était pas « obscène » et lever les interdictions régionales. Toute cette agitation parait bien désuète aujourd’hui. Représentatif du climat de libération sexuelle de cette époque, Carnal Knowledge se voit maintenant plutôt comme une comédie, avec une opposition somme toute assez classique de deux visions du sexe opposé (précisons que le film ne parle que de la vision des hommes sur les femmes, l’inverse est… hors-sujet). Côté interprétation, c’est Jack Nicholson qui crève l’écran, l’acteur semble à l’aise dans toutes les scènes, même les plus intenses dramatiquement. Pourtant, c’est Ann-Margret qui fut nominée pour les Oscars. Si Candice Bergen donne de la force à son personnage en montrant une belle présence, Art Garfunkel est bien plus fade. Le fond du propos peut certes paraître un peu simple mais le film est finalement intéressant et mérite d’être vu.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jack Nicholson, Candice Bergen, Art Garfunkel, Ann-Margret, Rita Moreno, Cynthia O’Neal, Carol Kane
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Jack Nicholson et et Art Garfunkel dans Ce plaisir qu’on dit charnel (Carnal Knowledge) de Mike Nichols.
Jack Nicholson et Candice Bergen dans Ce plaisir qu’on dit charnel (Carnal Knowledge) de Mike Nichols.
Ann-Margret dans Ce plaisir qu’on dit charnel (Carnal Knowledge) de Mike Nichols.

29 mai 2023

Le Jeu avec le feu (1975) de Alain Robbe-Grillet

Le Jeu avec le feuUn banquier, Georges de Saxe, est averti par un coup de téléphone anonyme que sa fille Caroline vient d’être enlevée mais, peu après, celle-ci rentre à la maison. Son père décide néanmoins de protéger sa fille : un conseiller lui suggère de la mettre à l’abri dans une clinique spécialisée mais celle-ci est en réalité une maison de plaisir où les jeunes pensionnaires sont livrées à des maniaques sexuels…
Le Jeu avec le feu est un film français écrit et réalisé par Alain Robbe-Grillet. L’histoire est rendue un peu absconse par une construction alambiquée : la chronologie est souvent bouleversée, les personnages ont des comportements surprenants et le cinéaste n’hésite pas à utiliser ses acteurs pour plusieurs rôles différents. A la fin, Jean-Louis Trintignant dit à sa compagne qu’il « n’a rien compris au scénario ». Nous, nous avons compris que l’histoire n’est qu’un prétexte pour aligner des scènes d’un érotisme mondain, plutôt malsain mais pas trop, finalement assez insipides. Vu aujourd’hui, l’image dégradante de la femme est assez flagrant (ceci dit, les hommes ne ressortent pas vraiment grandis non plus!) sous prétexte d’un esthétisme plutôt discutable. L’ensemble est froid, triste, parfois repoussant et toujours très ennuyeux. Tourné juste après Glissements progressifs du plaisir (1974), Le Jeu avec le feu est à replacer dans les explorations d’un érotisme sans tabou du début des années soixante-dix. Mais la justification esthétique paraît bien irrecevable aujourd’hui.
Elle:
Lui : 1 étoiles

Acteurs: Jean-Louis Trintignant, Philippe Noiret, Anicée Alvina, Sylvia Kristel, Agostina Belli
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Le Jeu avec le feuJean-Louis Trintignant et Sylvia Kristel dans Le Jeu avec le feu de Alain Robbe-Grillet.

le jeu avec le feu

23 février 2023

La Maman et la putain (1973) de Jean Eustache

La Maman et la putainAlexandre, jeune oisif, vit avec (et aux crochets de) Marie, boutiquière sensiblement plus âgée que lui. Il aime encore Gilberte, étudiante qui refuse la demande en mariage qu’il lui fait en forme d’expiation. Il accoste ensuite une autre jeune femme, Veronika, interne à l’Hôpital Laennec…
La Maman et la putain est un film français écrit et réalisé par Jean Eustache. C’est un film assez novateur ou, du moins, qui va plus loin que les autres films de son époque. On peut le situer dans le sillage de la Nouvelle Vague dans le sens où il capte l’esprit d’une génération, mais il est plus que cela. Jean Eustache s’inspire de sa vie personnelle, il tourne dans l’appartement de sa compagne qui est costumière et maquilleuse sur le tournage et dont le rôle est tenu par Bernadette Lafont (qui est amie avec elle dans la vraie vie).  Bien que son personnage de dandy un peu précieux soit loin d’être admirable, les monologues de Jean-Pierre Léaud sont passionnants à écouter, remarquablement bien écrits et admirablement bien restitués (1). C’est magnifique. Les textes des personnages féminins sont plus restreints et (à mon humble avis… qui ne semble pas être partagé) moins brillants ; le long monologue final de Veronika paraît même assez laborieux dans sa forme (l’expérience de Françoise Lebrun en tant qu’actrice était bien plus réduite que celles de J.-P. Léaud ou Bernadette Lafont). Il capte néanmoins l’esprit d’une époque (post-Mai 68) quant à une conception désinhibée de l’amour même si Eustache débouche finalement sur une position qui paraît bien conventionnelle (le véritable amour est celui où on fait des enfants) (mais il serait injuste de réduire sa position à cela). Le film est très long (3h40), trop long certainement, mais cela fait partie de sa personnalité. A sa sortie, le film divisa la critique et le public.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Bernadette Lafont, Jean-Pierre Léaud, Françoise Lebrun, Isabelle Weingarten, Jacques Renard
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(1) Jean Eustache était intraitable sur le respect à la virgule près du texte qu’il avait écrit. Et, du fait du budget très réduit, il était hors de question de faire plus de deux prises. Bernadette Lafont raconte que Jean-Pierre Léaud se bourrait de cachets au phosphore pour mémoriser le texte (Bernadette Lafont, une vie de cinéma par Bernard Bastide, éditions Atelier Baie 2013).

Remarque :
* Dans les rôles de figuration, on remarque (non crédités au générique) :
les réalisateurs Jean-Claude Biette et André Téchiné, le producteur Pierre Cottrell (créateur des Films du Losange), les critiques et historiens du cinéma Jean Douchet, Bernard Eisenschitz et Noël Simsolo. Jean Eustache fait une courte apparition (le mari de Gilberte dans le supermarché).

La Maman et la putain de Jean EustacheJean-Pierre Léaud et Bernadette Lafont dans La Maman et la putain de Jean Eustache.

15 décembre 2022

L’homme qui venait d’ailleurs (1976) de Nicolas Roeg

Titre original : « The Man Who Fell to Earth »

L'homme qui venait d'ailleurs (The Man Who Fell to Earth)Venu d’une planète en manque d’eau, l’extraterrestre Newton se crashe dans le Nevada. Grâce à sa connaissance de procédés inconnus sur Terre, il parvient à bâtir un empire industriel. Mais son désir profond est de pouvoir rejoindre sa planète…
L’homme qui venait d’ailleurs est un film britannique réalisé par Nicolas Roeg, sorti en 1976, adapté du roman de l’américain Walter Stone Tevis, L’Homme tombé du ciel (The Man Who Fell to Earth) publié en 1963. Le film est connu pour avoir pour acteur principal David Bowie, son premier grand rôle à l’écran. Son allure androgyne sied à merveille à ce rôle d’extraterrestre. Il est de presque tous les plans. Le fond du propos est sombre et désillusionné : cet alien va devenir de plus en plus humain ce qui, pour lui, va signifier la perte de son idéal, de sa spécificité, de sa personnalité. La société humaine va le contaminer comme une gangrène. Le film traduit tout le vague à l’âme et la perte des illusions de son époque. Nicolas Roeg filme tout cela de façon assez audacieuse, que ce soit sur le montage ou sur la photographie. Tout n’est pas réussi, loin de là, de nombreux effets ont bien mal vieillis mais l’ensemble montre une originalité certaine.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: David Bowie, Rip Torn, Candy Clark, Buck Henry, Bernie Casey
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L'homme qui venait d'ailleurs (The Man Who Fell to Earth)David Bowie dans L’homme qui venait d’ailleurs (The Man Who Fell to Earth) de Nicolas Roeg.

14 septembre 2022

L’oubli que nous serons (2020) de Fernando Trueba

Titre original : « El olvido que seremos »

L'oubli que nous serons (El olvido que seremos)En 1983, Héctor Joaquim, fils du Dr Héctor Abad, revient à Medellín (Colombie) depuis Turin où il a fait ses études. Il revoit sa vie heureuse de petit garçon avec ce père qu’il vénère, sa mère et ses cinq sœurs. Héctor Abad est médecin et il enseigne à l’université. Il contribue également à des projets sociaux dans les quartiers misérables de la ville, cherchant à promouvoir la vaccination…
L’oubli que nous serons est un film colombien réalisé par l’espagnol Fernando Trueba. C’est l’adaptation du roman homonyme qu’Héctor Abad Faciolince a écrit sur son père, Héctor Abad Gómez, professeur de médecine et professeur d’université, défenseur des droits de l’homme en Colombie dans les années 1970 et 1980. Le récit accorde la plus grande place à la vie de famille ce qui permet de dresser un portrait de l’homme et de ses engagements. C’est un récit vif et assez joyeux, mais aussi assez touchant dans la relation père-fils. Javier Cámara fait une belle interprétation qui n’est pas dénuée de douceur.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Javier Cámara, Nicolás Reyes Cano, Juan Pablo Urrego, Patricia Tamayo
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Remarque :
* Le titre est repris du premier vers d’un sonnet attribué à Jorge Luis Borges intitulé Aquí, hoy, trouvé dans l’une des poches d’Héctor Abad Gómez après l’assassinat.

L'oubli que nous serons (El olvido que seremos)Nicolás Reyes Cano et Javier Cámara dans L’oubli que nous serons (El olvido que seremos) de Fernando Trueba.

L'oubli que nous serons (El olvido que seremos)La famille au grand complet dans L’oubli que nous serons (El olvido que seremos) de Fernando Trueba.

6 septembre 2022

Cruella (2021) de Craig Gillespie

CruellaÀ Londres, dans les années 1970, Estella Miller, orpheline et escroc de talent, est résolue à se faire un nom dans le milieu de la mode. Depuis son enfance, elle habite avec deux jeunes vauriens, Jasper et Horace, qui apprécient ses compétences d’arnaqueuse. Un jour, elle se fait remarquer par la baronne von Hellman, une grande figure de la mode, terriblement chic et horriblement snob…
Cruella est un film américain réalisé par Craig Gillespie, résultat de la volonté de Walt Disney Pictures de réutiliser le personnage Cruella d’Enfer (Cruella de Vil en anglais), la grande méchante des 101 Dalmatiens (1). Le dessin animé ayant déjà été tourné en images réelles (en 1996), le projet fut de concevoir une préquelle, créant de toutes pièces une jeunesse au personnage. Cruella devient ici la « gentille » qui affronte une terrible « méchante ». L’ensemble est très réussi, que ce soit au niveau de l’écriture, riche en évènements et en trouvailles, et sur le plan de la réalisation, parfaitement léchée. La première mouture du scénario est l’œuvre de Aline Brosh McKenna qui a écrit l’adaptation du roman Le Diable s’habille en Prada et il n’est donc pas étonnant de déceler des clins d’œil à ce film dans le personnage de la baronne. Emma Stone et Emma Thompson font deux superbes interprétations. Gros succès en salles.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Emma Stone, Emma Thompson, Joel Fry, Paul Walter Hauser, John McCrea, Mark Strong
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(1) Le personnage avait été créé par Dodie Smith dans son roman pour la jeunesse Les 101 Dalmatiens paru en 1956. On le retrouve dans le dessin animé Disney Les 101 Dalmatiens (1961), dessin animé qui a été repris en images réelles avec le peu réussi Les 101 Dalmatiens (1996) avec Glenn Close, qui eut une suite Les 102 Dalmatiens (2001).

CruellaEmma Stone dans Cruella de Craig Gillespie.

CruellaEmma Thompson dans Cruella de Craig Gillespie.

25 août 2022

L’une chante l’autre pas (1977) de Agnès Varda

L'une chante l'autre pas1962. Pauline, étudiante de 17 ans, souhaite quitter sa famille pour devenir chanteuse. Intéressée par une exposition de photographies représentant des femmes qu’elle trouve trop tristes, elle reconnaît l’un des modèles, Suzanne, une ancienne voisine. Les deux femmes se retrouvent. Elles vont avoir des parcours très différents dans les quinze années qui suivent mais resteront amies…
L’une chante, l’autre pas est un film français écrit et réalisé par Agnès Varda. À travers un double portrait, elle nous offre une véritable chronique du féminisme et du droit des femmes sur deux décennies. Tout l’art de la réalisatrice est d’avoir réussi à tout mettre dans ces deux parcours : la clandestinité des avortements, les rapports hommes/femmes, l’amour, la femme et les enfants, … et ce, sans excès de militantisme, sans manichéisme et en parvenant à restituer cette aspiration à la liberté et à l’épanouissement qui a marqué les années soixante-dix. L’écriture d’Agnès Varda est une merveille d’équilibre et de richesse. Nous pouvons mesurer aujourd’hui que peu de films retracent aussi bien leur époque. La seule bizarrerie est l’épisode iranien (à l’époque sous le régime autoritaire du Chah d’Iran). Le côté musical a un peu vieilli mais une ou deux chansons restent très belles. Le film est ressorti en 2018 après une restauration méritée.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Thérèse Liotard, Valérie Mairesse, Ali Rafie, Jean-Pierre Pellegrin
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Remarque :
* La mère de Pauline est interprétée par Mona Mairesse, la mère de Valérie Mairesse. Le petit garçon (Zorro) du flutiste est joué par Matthieu Demy, le fils d’Agnès Varda alors âgé de quatre ans. Le film se termine sur une image de la fille de Suzanne à l’âge de 17 ans qui est interprétée par la fille aînée de la cinéaste, Rosalie Varda qui avait alors cet âge.

L'une chante l'autre pasThérèse Liotard et Valérie Mairesse dans L’une chante l’autre pas de Agnès Varda.

L'une chante l'autre pasL’une chante l’autre pas de Agnès Varda.

4 janvier 2022

Madame Claude (2021) de Sylvie Verheyde

Madame ClaudeÀ la fin des années 1960, Madame Claude est devenue la reine des proxénètes de Paris en mêlant les codes de la haute bourgeoisie avec ceux de la prostitution…
Madame Claude est un film français écrit et réalisé par Sylvie Verheyde qui dresse un portrait particulièrement complaisant de la célèbre proxénète. Madame Claude avait déjà inspiré deux films de piètre qualité à la fin des années soixante-dix. Quarante ans plus tard, aussi paradoxal que cela puisse paraître, elle se retrouve promue  pionnière de l’émancipation des femmes par Sylvie Verheyde. L’idée est de la considérer comme une femme qui a réussi à prendre le pouvoir sur les hommes, à une époque dominée par les hommes. Au-delà de cette vision pour le moins surprenante, le film souffre principalement d’un manque de direction globale. Plusieurs voies sont amorcées mais aucune n’est suivie : le film n’est ni un polar, ni un thriller politique, ni un film à caractère sulfureux… Dès lors, il apparaît plutôt répétitif et lassant. Si scénario et dialogues ont une grande marge d’amélioration, la réalisation est en revanche soignée. Karole Rocher semble se donner entièrement à son personnage, parfois un peu trop et bouge beaucoup pour avoir de la présence. La critique a été plus indulgente que le public.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Karole Rocher, Garance Marillier, Roschdy Zem, Pierre Deladonchamps, Philippe Rebbot, Benjamin Biolay
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Madame ClaudeKarole Rocher et Garance Marillier dans Madame Claude de Sylvie Verheyde.

Précédents films sur le sujet :
Madame Claude (1977) de Just Kaeckin avec Françoise Fabian
Madame Claude 2 (1981) de François Mimet avec Alexandra Stewart

25 octobre 2021

BlacKkKlansman – J’ai infiltré le Ku Klux Klan (2018) de Spike Lee

Titre original : « BlacKkKlansman »

BlacKkKlansman1978. Dans la ville de Colorado Springs, le jeune Ron Stallworth, premier policier afro-américain de la police locale, répond à une annonce de recrutement pour le Ku Klux Klan. Il va réussir a être intégré, conversant beaucoup par téléphone, un autre policier blanc prenant sa place lorsqu’une présence physique est nécessaire…
Aussi incroyable qu’elle puisse paraître, l’histoire de BlacKkKlansman est inspirée d’une histoire vraie. Spike Lee l’a pimentée quelque peu en ajoutant une partie romance (le personnage de la jeune étudiante noire est fictif). Son film est intelligemment équilibré, même s’il semble appuyer un peu trop fort parfois et paraît alors un peu maladroit. Ses suprématistes blancs sont très typés, leur stupidité fait souvent sourire nous faisant osciller entre rire et consternation. Le rire n’est toutefois plus là en fin de film, lorsque le réalisateur relie son récit à l’actualité récente.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: John David Washington, Adam Driver, Laura Harrier, Alec Baldwin
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Remarques :
* Dans la réalité, l’opération a duré neuf mois. Elle est ensuite restée secrète. Ron Stallworth ne l’a dévoilée qu’après avoir pris sa retraite en 2005. Il a révélé que l’enquête avait démontré que plusieurs membres du Klan étaient des membres des forces armées américaines en activité, y compris deux membres du NORAD, organisation qui contrôlait le déclenchement des armes nucléaires.
* Dans la réalité, le policier blanc n’a pas eu besoin d’apprendre à calquer sa voix sur celle de Ron Stallworth. Celui-ci raconte en effet que les membres du Klan n’ont jamais remarqué la différence de timbre entre la voix au téléphone et la voix entendue lors des présences physiques de l’alter ego.
* Le film commence par un extrait de Autant en emporte le vent, montrant les ravages de la guerre de Sécession durant le siège d’Atlanta. L’exposé des théories racistes qui suit est sur un fond d’images de Naissance d’une Nation de D.W. Griffith (1915), le même film que regardent plus tard les membres du KKK lors de leur réunion.

BlacKkKlansmanAdam Driver et John David Washington dans BlacKkKlansman de Spike Lee.

22 janvier 2021

La Belle Époque (2019) de Nicolas Bedos

La Belle époque (La Belle Époque)Victor, un sexagénaire désabusé, voit sa vie bouleversée le jour où Antoine, un brillant entrepreneur, lui propose une attraction d’un genre nouveau : mélangeant artifices théâtraux et reconstitution historique, cette entreprise propose à ses clients de replonger dans l’époque de leur choix. Victor choisit alors de revivre la semaine la plus marquante de sa vie : celle où, 40 ans plus tôt, il rencontra le grand amour…
La Belle Époque est le second long métrage écrit et réalisé par Nicolas Bedos. Après avoir mis en scène son couple, il met en scène son milieu social, un milieu bourgeois aisé très parisien où il est de bon ton de paraître désabusé et revenu de tout. Ses personnages principaux sont tous odieux et les dialogues ne sont qu’une suite de répliques vachardes. S’il n’y en avait que quelques-unes, ce serait amusant mais, en suite ininterrompue, cela devient consternant. Et quand il abandonne le registre de la méchanceté, Nicolas Bedos tombe dans la mièvrerie la plus plate, la fin en est embarrassante. Il avait pourtant réuni un beau plateau d’acteurs qui sont loin toutefois de se montrer sous leur meilleur jour. Le film a été bien reçu par une partie de la critique et a fait un tabac à la cérémonie des César de 2020.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Daniel Auteuil, Guillaume Canet, Doria Tillier, Fanny Ardant, Pierre Arditi, Denis Podalydès
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La Belle époque (La Belle Époque)Doria Tillier et Daniel Auteuil dans La Belle époque (La Belle Époque) de Nicolas Bedos.