5 octobre 2011

Le cambrioleur (1957) de Paul Wendkos

Titre original : « The burglar »

Le cambrioleurUn cambrioleur parvient avec ses complices à subtiliser un collier de grande valeur. Malheureusement pour lui, il a été vu par deux policiers en patrouille. Le cambrioleur préfère donc se cacher et d’attendre avant de revendre le collier mais ses complices sont plus impatients… Le cambrioleur est un film noir adapté d’un roman de David Goodis qui en a écrit lui-même l’adaptation. C’est le premier long métrage de Paul Wendkos. Grand admirateur d’Orson Welles, il en reprend l’audace : très inventif dans ses plans de caméra, parfois jusqu’à l’excès mais le plus souvent de façon fort réussie, il étonna la critique et même Columbia qui le prit sous contrat. Il fignola lui-même le montage, ce qui lui prit une année ; le résultat montre une certaine perfection. Le scénario, en revanche, est assez faible, l’histoire tournant rapidement en rond. A noter la belle interprétation de Dan Duryea et même de la jeune Jayne Mansfield : un personnage assez éloigné des rôles de plantureuse idiote dans lesquels elle sera ensuite cantonnée. Le cambrioleur reste assez peu connu, il est pourtant très inventif et original dans sa forme. Les films suivants de Paul Wendkos ne furent pas hélas au niveau de cet étonnant premier essai.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Dan Duryea, Jayne Mansfield, Martha Vickers, Peter Capell, Mickey Shaughnessy
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Remake :
Le Casse d’Henri Verneuil (1971) avec Jean-Paul Belmondo.

4 octobre 2011

Boulevard de la mort (2007) de Quentin Tarantino

Titre original : « Death proof »

Boulevard de la mortA deux périodes différentes, un même cascadeur psychopathe attaque un groupe jeunes filles parties faire la bringue… Boulevard de la mort est composé de deux histoires similaires, normalement séparées par quatorze mois, nous dit-on. Seulement Quentin Tarantino se plaît à brouiller les repères : la première est plutôt placée dans les années soixante dix mais comporte des objets ou références actuelles (téléphone portable, mention des images de synthèse, etc.), la seconde histoire est située au temps présent. Comme tous les films de Tarantino, Boulevard de la mort est très bavard, on assiste à de longues discussions assez futiles et émaillées d’un langage assez cru. Il parvient néanmoins à rendre ses personnages assez attachants. Le clou du film est une poursuite automobile assez échevelée et haletante. Quentin Tarantino rend hommage aux films d’actions des années soixante et soixante dix, les références et inspirations sont nombreuses (1). Il s’amuse à ajouter du grain, des rayures, des sautes d’images pour rappeler les conditions de visionnage de l’époque, les copies diffusées étant souvent usées jusqu’à la corde. Beaucoup moins violent et moins racoleur que ses autres films, Boulevard de la mort est assez… euphorisant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Kurt Russell, Zoe Bell, Rosario Dawson, Vanessa Ferlito, Sydney Tamiia Poitier, Tracie Thoms, Rose McGowan, Jordan Ladd, Mary Elizabeth Winstead
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Voir les autres films de Quentin Tarantino chroniqués sur ce blog…

Remarques :
Initialement, Boulevard de la mort était conçu pour sortir avec le film de Robert Rodriguez Planet Terror, les deux films étant séparés par de fausses bandes-annonces ; l’ensemble était nommé Grindhouse. Devant le peu de succès aux Etats-Unis, les producteurs ont décidé de sortir les films séparément dans les pays non anglophones. Tarantino a alors remonté son film pour passer de 87 minutes à 114 minutes.

(1) Les inspirations les plus évidentes sont Faster, Pussycat! Kill! Kill! De Russ Meyer (1966) et Vanishing Point (Point Limite Zéro) de Richard C. Sarafian (1971).

3 octobre 2011

Les drakkars (1964) de Jack Cardiff

Titre original : « The long ships »

Les drakkarsRecueilli par des moines après un naufrage, un aventurier Viking apprend l’existence d’une gigantesque cloche en or massif. Il est bien décidé à s’en emparer mais va se heurter à un chef Maure qui la recherche depuis des années… Jack Cardiff est considéré par certains comme le meilleur directeur de la photo au monde, on ne sera donc pas surpris que les images de son film Les drakkars soient particulièrement bien rendues, en un superbe Technicolor. Le scénario est très simple, il n’est pas certain que le film ait été tourné dans une optique sérieuse, c’est du moins ce qu’a toujours affirmé Richard Widmark qui trouvait l’histoire un peu ridicule et mettait de l’humour dans son jeu (cela n’aurait toutefois pas été le cas de Sidney Poitier qui a joué avec plus de sérieux). Il faut donc regarder Les drakkars comme un joli divertissement et s’amuser de certaines conventions. Les scènes de combats sont très convaincantes, dotées d’une certaine brutalité. A noter, un instrument maure d’exécution des condamnés assez gigantesque et épouvantable.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Richard Widmark, Sidney Poitier, Russ Tamblyn, Rosanna Schiaffino, Beba Loncar
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Remarques :
Six ans plus tôt, Jack Cardiff avait été caméraman sur l’excellent film de Richard Fleischer Les Vikings (The Vikings, 1958) avec Kirk Douglas et Tony Curtis.

2 octobre 2011

Folie douce (1941) de Jack Conway

Titre original : « Love Crazy »

Folie douceAlors que Steve et Susan Ireland se font une joie de fêter leur quatrième anniversaire de mariage, un enchaînement de circonstances va les plonger dans une situation inextricable… Love Crazy est une screwball comedy assez loufoque. Le scénario est assez remarquable dans le sens où, autant les évènements paraissent peu crédibles, autant le rythme de l’histoire nous fait tout accepter sans broncher et avec même un plaisir certain. Rarement, une histoire n’a été aussi alambiquée et surprenante, versant souvent dans le nonsense. Elle conduira même à montrer William Powell jouer en femme (et, chose très rare, sans moustache) dans une scène assez hilarante. Le couple Myrna Loy / William Powell, n’est certes pas nouveau à l’écran, mais il est ici admirablement utilisé. Jack Conway, réalisateur à la longue filmographie qui passe pour avoir été un exécutant, fait une ici réalisation nette et efficace. Love Crazy est un vrai petit plaisir.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: William Powell, Myrna Loy, Gail Patrick, Jack Carson, Florence Bates
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1 octobre 2011

Le père de mes enfants (2009) de Mia Hansen-Løve

Le père de mes enfantsUn producteur de films vit intensément sa passion pour le cinéma et son amour pour sa famille. Stressé, ayant de plus en plus de mal à trouver ses financements et même aculé par les dettes, il ne peut se résoudre à voir la faillite économique de sa société de production… Le personnage principal du film Le père de mes enfants est inspiré par le producteur Humbert Balsan qui s’est donné la mort en 2005. La jeune réalisatrice Mia Hansen-Løve l’avait elle-même connu puisqu’il devait financer son premier long métrage Tout est pardonné. Mais ce n’est pas un film biographique, la réalisatrice a plutôt chercher à montrer le conflit interne entre la passion et le désir de mort et aussi dresser un portrait de la production indépendante en France, avec cette éternelle difficulté de faire rencontrer le monde de l’art et celui de l’argent. Pendant une grosse première moitié du film, nous ne quittons jamais le personnage du producteur mais, malgré cela, le portrait dressé est assez superficiel, la réalisatrice utilisant l’imagerie très classique (et très parisienne) de l’homme qui vit intensément : il jongle avec deux téléphones tout en faisant mille choses, fume beaucoup, a du mal à concilier sa vie professionnelle et familiale, fait des excès de vitesse sur le chemin de sa maison de campagne, etc. En revanche, on ne perçoit que difficilement sa sensibilité pour le cinéma (mis à part de lui faire dire qu’un bon réalisateur est le plus souvent impossible) ni de quelle façon il peut conseiller les réalisateurs. Mia Hansen-Løve ne le présente finalement que sous la forme d’une interface avec les banquiers. Dès lors, Le père de mes enfants apparaît comme très conventionnel et ne peut empêcher de générer un certain ennui.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Louis-Do de Lencquesaing, Chiara Caselli, Alice de Lencquesaing, Eric Elmosnino, Sandrine Dumas, Dominique Frot
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30 septembre 2011

Sommaire de septembre 2011

Si Paris nous était contéLes aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-SecQu'est-il arrivé à Baby Jane?Winter's BoneTillie's punctured romanceVisages d'OrientFrom the manger to the crossLa femme aux cigarettes
Si Paris nous était conté (1956) de Sacha Guitry
Les aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec (2010) de Luc Besson
Qu’est-il arrivé à Baby Jane? (1962) de Robert Aldrich
Winter’s Bone (2010) de Debra Granik
Tillie’s punctured romance (1914) de Mack Sennett
Visages d’Orient (1937) de Sidney Franklin
From the manger to the cross (1912) de Sidney Olcott
La femme aux cigarettes (1948) de Jean Negulesco
Selon la LoiLe cercle rougeLa charge victorieuseLes aventures du capitaine WyattLa Ronde de Nuit de RembrandtMammuthLe petit lord FauntleroyGens de Dublin
Selon la Loi (1926) de Lev Kulechov
Le cercle rouge (1970) de Jean-Pierre Melville
La charge victorieuse (1951) de John Huston
Les aventures du capitaine Wyatt (1951) de Raoul Walsh
La Ronde de Nuit de Rembrandt (2008) de Peter Greenaway
Mammuth (2010) de Gustave Kervern et Benoît Delépine
Le petit lord Fauntleroy (1921) de Alfred E. Green et Jack Pickford
Gens de Dublin (1987) de John Huston
L'ennemi public n° 1La fille sur la balançoire
L’ennemi public n° 1 (1934) de W.S. Van Dyke
La fille sur la balançoire (1955) de Richard Fleischer

Nombre de billets : 18

28 septembre 2011

Si Paris nous était conté (1956) de Sacha Guitry

Si Paris nous était contéDevant cinq jeunes étudiants qui boivent ses paroles, Sacha Guitry raconte à sa façon les grandes heures de l’histoire de Paris. Ne se souciant guère de la chronologie et prenant quelques libertés avec l’exactitude, il rapproche des évènements semblables, s’attarde sur tel ou tel épisode ou personnage au gré de sa fantaisie ou de ses affinités… Si Paris nous était conté s’inscrit dans la lignée de Si Versailles m’était conté (1954) et de Napoléon (1955), tout en s’écartant de tout académisme. Sacha Guitry, sentant la maladie le gagner, veut faire fi du sérieux et de l’académisme des films historiques pour raconter l’Histoire comme il lui plaît, sans entraves, de façon vivante. Si l’intention était belle, le résultat est (de façon assez surprenante) plus ennuyeux qu’attendu. L’ensemble est décousu, de nombreuses séquences paraissent longues et mornes, les suites d’évènements (telle les assassinats) sont interminables, certains personnages sont ratés (tel Gérard Philipe en insupportable troubadour), certaines évocations sont pontifiantes. Le passage le plus enlevé est certainement celui de la Bastille avec les multiples évasions de Latude. Sacha Guitry laisse voir son admiration pour certains de ces grands personnages, tel ce portrait qu’il nous dresse de Voltaire. La mort est un thème sous-jacent qui est très présent. Guitry a réutilisé certaines chutes de films précédents et s’est entouré d’une belle pléiade d’acteurs. On aurait tant aimé que résultat soit meilleur que cela!
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Danielle Darrieux, Robert Lamoureux, Pierre Larquey, Jean Marais, Odette Joyeux, Lana Marconi, Michèle Morgan, Gérard Philipe, Sophie Desmarets, Sacha Guitry, Renée Saint-Cyr, Jean Tissier, Pauline Carton, Robert Manuel
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27 septembre 2011

Les aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec (2010) de Luc Besson

Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-SecDe façon assez surprenante, cette adaptation de la bande dessinée de Tardi est une comédie. L’atmosphère de Paris début de siècle est bien là mais ce n’est pas pour installer un climat d’intrigues souterraines et d’aventures policières. Après un prologue en Egypte inspiré d’Indiana Jones, toute l’histoire tourne autour du ptérodactyle, utilisé assez simplement. Les dialogues ne sont qu’une suite de réparties brillantes, c’est particulièrement net pour le personnage d’Adèle Blanc-Sec qui semble incapable de prononcer une phrase normale. Les aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec semble ainsi ciblé très jeune, Luc Besson est plus que jamais un grand enfant. Si certains personnages secondaires sont assez réussis (tel Dieuleveult, d’ailleurs très inspiré d’un personnage d’Indiana Jones), la caricature va trop loin pour d’autres (l’inspecteur, le chasseur, etc.) à tel point qu’ils en deviennent pénibles. Le meilleur du film réside dans ses images de synthèse qui sont parfaites : les décors parisiens reconstitués et aussi la séquence avec les momies réveillées. On ne peut pas dire que l’on s’ennuie mais Les aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec est globalement assez décevant par son côté grand gamin trop marqué.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Louise Bourgoin, Mathieu Amalric, Gilles Lellouche, Jean-Paul Rouve, Jacky Nercessian
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26 septembre 2011

Qu’est-il arrivé à Baby Jane? (1962) de Robert Aldrich

Titre original : « What ever happened to Baby Jane? »

Qu'est-il arrivé à Baby Jane?Blanche Hudson et Baby Jane Hudson sont deux sœurs ennemies, ex-stars du cinéma et du music hall. Elles vivent recluses dans une maison de Los Angeles. Blanche est paralysée à la suite d’un accident où sa sœur a tenté de la tuer…
Qu’est-il arrivé à Baby Jane? a quelque peu surpris à sa sortie. Plusieurs critiques paraphrasèrent le titre en écrivant « Qu’est-il arrivé à Robert Aldrich ? ». Cette histoire macabre de rivalité féroce a effectivement des côtés grand-guignolesques et va très loin dans la caricature monstrueuse. Hollywood fabrique des monstres…(1) Aldrich eut la bonne idée de choisir deux actrices qui se vouaient déjà une haine féroce et cela se sent à l’écran (2). Les deux actrices n’hésitent pas à jouer avec leur image et leur âge, c’est surtout vrai pour Bette Davis qui est visuellement monstrueuse. L’actrice réalise un véritable tour de force d’interprétation. Le film est aussi célèbre pour son retournement final, les trois dernières minutes obligent le spectateur à se repasser mentalement tout le film pour le voir d’un nouvel œil, c’est alors que l’on réalise que le regard d’Aldrich sur ses personnages est bien plus subtil qu’il nous semblait. Malgré certaines critiques réservées, le succès fut immense. Qu’est-il arrivé à Baby Jane? a d’ailleurs inauguré une vague de films que l’on pourrait appeler psycho-angoissants. Aldrich lui-même tournera deux ans plus tard Chut, Chut Chère Charlotte sur une trame similaire avec, à nouveau, deux sœurs rivales et, à nouveau, Bette Davis (mais pas Joan Crawford qui se fera porter malade dès le premier jour de tournage).
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Bette Davis, Joan Crawford, Victor Buono, Maidie Norman
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(1) Sur ce point, le film fait penser à Sunset Boulevard de Billy Wilder.
(2) Joan Crawford dut être soignée après la scène où Bette Davis lui donne des coups car l’actrice tapait réellement! On raconte aussi que Joan Crawford avait placé de lourds poids dans ses poches pour la scène où Bette Davis la traîne sur le sol. Conséquence : Bette Davis eut un terrible mal de dos.

Remarques :
* L’actrice qui interprète la jeune fille de la voisine n’est autre que Barbara Merrill, la fille de Bette Davis.
* Robert Aldrich a tourné la scène finale, sur la plage, exactement au même endroit que la scène finale de son Kiss me Deadly. La maison que l’on voit en arrière plan lors du dialogue entre les deux sœurs est la maison où la fameuse boîte est ouverte.
* Le « mauvais film » visionné par le producteur mécontent est composé d’extraits de Parachute Jumper (1933) d’Alfred Green avec Bette Davis et Douglas Fairbanks Jr. et de Ex-Lady (1933) de Robert Florey avec Bette Davis et Gene Raymond.
Le film regardé à la télévision par la voisine est Sadie McKee (1934) de Clarence Brown avec Joan Crawford, Gene Raymond et Franchot Tone.

25 septembre 2011

Winter’s Bone (2010) de Debra Granik

Winter's BoneRee est une jeune fille des montagnes des Ozarks, au centre des Etats-Unis. Elle doit s’occuper de ses deux frères et sœurs, bien plus jeunes, et de sa mère malade. Quand elle apprend que son père a utilisé la maison comme caution pour sortir de prison avant de disparaitre, elle n’a d’autre choix que de se lancer à sa recherche. Rapidement, elle se heurte à la loi du silence… Adapté d’un roman de Daniel Woodrell, Winter’s Bone est un film du cinéma indépendant américain qui s’est fait remarquer par son authenticité et par la force de son interprétation. La jeune Ree parvient à réveiller l’humanité qui semblait avoir fui ce petit monde grangrené par un funeste trafic de drogue.  Le film de Debra Granik nous plonge avec intensité au cœur de ces forêts du Missouri. Malgré le sordide de certaines situations, il ne tombe jamais dans le misérabilisme ou la condescendance. La jeune actrice Jennifer Lawrence est étonnante par le naturel et la puissance de son jeu. John Hawkes, son oncle dans le film, fait aussi une très belle prestation ; il y a également beaucoup de densité dans son jeu tout en gardant une certaine subtilité. Winter’s Bone est prenant, le film nous happe par son intensité et sa profondeur.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Jennifer Lawrence, John Hawkes, Kevin Breznahan, Dale Dickey, Garret Dillahunt, Sheryl Lee
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Remarques :
Le sens du titre Winter’s Bone (qui est aussi le titre du roman) ne semble pas évident au premier abord : il n’est jamais question d’os ou d’ossements dans cette histoire. En fait, le sens est dérivé de l’expression « to throw someone a bone » qui signifie « donner de l’aide / un coup de pouce / une maigre compensation / une bouée à une personne plutôt en mauvaise posture ». La jeune Ree avait bien besoin qu’on lui lance une bouée pour rester à flot… et cela se passe en plein hiver, saison symbolique.