13 septembre 2023

S.O.S fantômes (1984) de Ivan Reitman

Titre original : « Ghostbusters »

S.O.S fantômes (Ghostbusters)Mis à la porte de leur université, trois « chercheurs en parapsychologie » décident de s’installer à leur compte : ils proposent leurs services pour traquer et capturer les fantômes. Ils vont avoir bien plus de travail qu’ils imaginaient…
SOS Fantômes (Ghostbusters) est un film américain réalisé par Ivan Reitman. Le scénario est écrit par les compères du Saturday Night Live, Dan Aykroyd et Harold Ramis, qui interprètent deux des trois « chercheurs ». John Belushi devait également jouer dans le film mais il meurt en mars 1982. L’histoire est totalement farfelue et utilise habilement de coûteux effets spéciaux. Côté acteurs, c’est Bill Murray qui vole la vedette à ses camarades avec son comique teinté de nonchalance. De son côté, Sigourney Weaver est assez étonnante. L’ensemble est très amusant même s’il est en deçà d’un film comme Les Blues Brothers, auquel il semble logique de le comparer. Enorme succès.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Bill Murray, Dan Aykroyd, Sigourney Weaver, Harold Ramis, Rick Moranis, Annie Potts, William Atherton
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Harold Ramis, Dan Aykroyd et Bill Murray dans S.O.S fantômes (Ghostbusters) de Ivan Reitman.

27 juillet 2021

Les Envoûtés (2019) de Pascal Bonitzer

Les envoûtésColine, pigiste pour un magazine féminin, est envoyée au fin fond des Pyrénées interviewer Simon, un artiste un peu sauvage qui aurait vu lui apparaître le fantôme de sa mère à l’instant de sa mort. Interview qu’elle est d’autant plus curieuse de faire que sa voisine, la belle Azar, prétend, elle aussi, avoir vu pareillement son père. Simon tente de séduire Coline, qui lui résiste…
Les Envoûtés est un film français réalisé par Pascal Bonitzer, assez librement inspiré de la nouvelle Les Amis des amis d’Henry James. Précisons d’emblée que si cette nouvelle, et donc le film, peuvent être classées dans le genre fantastique, c’est principalement la psychologie des personnages qui est au centre du récit et non les effets du genre. Hélas, le film de Pascal Bonitzer ne parvient pas à convaincre. Le cinéaste a visiblement cherché à créer une atmosphère étrange sans y parvenir vraiment. Même le titre paraît artificiel ou, au moins, inapproprié (1). Le scénario se montre plutôt tortueux, à l’instar du dédale de sentiments de ses deux personnages principaux. L’ensemble manque franchement de clarté. Les thèmes explorés sont (du moins me semble t-il) ceux de l’absence et de la jalousie incontrôlée, celle qui peut engendrer une certaine paranoïa.
Elle: 2 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Sara Giraudeau, Nicolas Duvauchelle, Nicolas Maury, Anabel Lopez, Josiane Balasko
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(1) Pour la question sur le sens du titre, le dossier de presse donne la réponse : « Pascal Bonitzer a eu l’idée de faire Les Envoûtés il y a longtemps. Il avait d’abord tenté d’adapter le roman de jeunesse de Witold Gombrowicz, intitulé en français Les Envoûtés (dont il a ensuite repris le titre pour son film), qui est centré sur une histoire à demi sérieuse de maison hantée. »
En bref, le titre était celui d’un projet abandonné… Ce n’est donc pas étonnant qu’il paraisse si inapproprié (car personne n’est « envouté » à proprement parler dans cette histoire).

 Les envoûtésSara Giraudeau et Nicolas Duvauchelle dans Les envoûtés de Pascal Bonitzer.

9 octobre 2020

Vif-argent (2019) de Stéphane Batut

Vif-argentJuste vient de mourir et une passeuse d’âme lui permet de rester encore un peu pour accompagner les personnes récemment décédées. Il erre dorénavant dans Paris à la recherche d’hommes et de femmes qu’il est le seul à voir. Il recueille leurs derniers souvenirs avant de les guider vers l’autre monde. Un jour, il croise Agathe qui semble le reconnaître…
Vif-argent est écrit et réalisé par Stéphane Batut. Il s’agit de son premier long métrage de fiction. Son personnage principal est entre le monde des morts et le monde des vivants. Le titre Vif-argent « évoque un éclat furtif, quelque chose qui étincelle dans la nuit comme ce que vivent soudain Juste et Agathe dans le film ». C’est une histoire assez belle, poétique et romantique, avec de douces envolées lyriques soulignées par une musique placée avec grande délicatesse. En outre, Stéphane Batut a su fort bien utiliser les décors du quartier des Buttes Chaumont pour créer une atmosphère à la fois réaliste et fantastique. L’acteur Thimotée Robart montre beaucoup de présence à l’écran. Original et singulier, Vif-argent est une belle réussite.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Thimotée Robart, Judith Chemla, Saadia Bentaïeb
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Remarque :
* Avant de passer derrière la caméra, Stéphane Batut a longtemps été directeur de casting pour les films de Claire Denis, Serge Bozon ou encore Xavier Beauvois.

Vif-argentThimotée Robart dans Vif-argent de Stéphane Batut.

Vif-argentJudith Chemla dans Vif-argent de Stéphane Batut.

7 septembre 2020

Le Jour des corneilles (2012) de Jean-Christophe Dessaint

Le Jour des corneillesAu cœur d’une grande forêt, le fils Courge grandit en petit sauvage aux côtés de son père, un colosse bourru et tyrannique qui lui interdit de s’aventurer hors de cette forêt. Pourtant, un jour alors que son père est blessé, il va devoir en sortir pour aller chercher de l’aide…
Le Jour des corneilles est un film d’animation issu d’une coproduction entre la France, la Belgique, le Luxembourg et le Canada. Écrit par Amandine Taffin, le scénario est librement inspiré du roman homonyme de Jean-François Beauchemin paru en 2004. Si ce roman était destiné aux adultes, le film l’est plutôt aux enfants, le jeune garçon devenant le narrateur de ce conte fortement teinté de fantasy. Le rythme est enlevé. Le dessin est riche, pictural, il nous immerge totalement dans la nature. Les thèmes abordés sont ceux de l’amour filial, de la découverte et de l’apprentissage ; l’intolérance est fustigée de façon un peu caricaturale. Le jeune garçon évoque aussi bien Tarzan que L’Enfant sauvage. La fin est particulièrement émouvante. Le Jour des corneilles est d’une incontestable beauté formelle.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jean Reno, Lorànt Deutsch, Isabelle Carré
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Remarque :
* Claude Chabrol prête sa voix au médecin. Le cinéaste est décédé peu après le doublage du film, soit deux ans avant sa sortie.

Le Jour des corneillesLe Jour des corneilles de Jean-Christophe Dessaint.

Le Jour des corneillesLe Jour des corneilles de Jean-Christophe Dessaint.

19 avril 2019

Crimson Peak (2015) de Guillermo del Toro

Crimson PeakAu tout début du XXe siècle aux Etats-Unis, Edith vit avec son père, un industriel prospère. Elle est hantée par le fantôme de sa mère, morte du choléra quinze ans plus tôt, qui la met en garde contre un énigmatique « Crimson Peak ». Elle tombe sous le charme d’un jeune baronnet anglais venu chercher auprès de son père un financement pour construire une machine d’extraction de minerai…
Avec Crimson Peak, Guillermo del Toro revient au film d’épouvante. Il en a écrit le scénario avec Matthew Robbins. L’histoire est hélas très prévisible et n’apporte absolument aucune surprise dans son développement. L’accent semble être mis sur les scènes horrifiques soulignées sans subtilité par une musique angoissante. Le rouge, de préférence sanguinolent, est omniprésent, la fin est éprouvante dans sa surenchère un peu grotesque. Pourtant, ici et là, Guillermo Del Toro montre des envies de lyrisme mais ne parvient pas à élever son film vers une autre dimension. Il a beau qualifier son film de « romance gothique », Crimson Peak est avant tout un film terrifiant et donc satisfera surtout les amateurs du genre. La photographie est belle, le manoir est superbe.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Mia Wasikowska, Jessica Chastain, Tom Hiddleston, Charlie Hunnam, Jim Beaver
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Remarques :
* L’héroïne se nomme Edith Cushing… hommage évident à Peter Cushing, l’acteur emblématique de la Hammer.

Crimson Peak
Mia Wasikowska dans Crimson Peak de Guillermo del Toro.

18 juillet 2018

Le Secret de la chambre noire (2016) de Kiyoshi Kurosawa

Le Secret de la chambre noireLe jeune Jean devient l’assistant d’un ancien photographe de mode veuf, qui vit seul avec sa fille dans une grande maison de banlieue. Perfectionniste, il cherche à recréer le daguerréotype parfait en utilisant sa fille comme modèle… Sur une histoire qu’il a lui-même écrite, Kiyoshi Kurosawa (qui, rappelons-le, n’a aucun lien de parenté avec Akira Kurosawa) réalise son premier film hors du Japon, en France avec une équipe entièrement française. Le Secret de la chambre noire mêle avec beaucoup de subtilité le mélodrame et le fantastique qui se manifeste par petites touches, sans esbroufe, tout en étant très présent. L’atmosphère est à la fois très particulière et très prégnante et le jeune Tahir Rahim apporte une touche de charme et de légèreté face à un Olivier Gourmet toujours aussi puissant, tandis que Constance Rousseau contribue à donner cette sensation d’être hors du temps. Le plus enthousiasmant dans le film est sa beauté formelle : l’image est très belle, jouant le plus souvent sur la pénombre d’intérieurs sombres et la musique est absolument merveilleuse, elle nous transporte et donne une grande dimension à l’ensemble. Le film n’a pourtant pas enthousiasmé publics et critiques.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tahar Rahim, Constance Rousseau, Olivier Gourmet, Mathieu Amalric, Malik Zidi
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Remarques :
* Procédé inventé par Louis Daguerre en 1837, le daguerréotype produit une image sans négatif sur une surface d’argent pur, polie comme un miroir et exposée directement à la lumière au moyen d’une chambre photographique. Le développement de l’image s’effectue à la vapeur de mercure. Le grand avantage du procédé était d’obtenir une image assez stable dans le temps. Les temps de pose étaient d’une ou plusieurs dizaines de minutes ce qui exigeait une immobilité parfaite des modèles. Comme le montre le film, des systèmes plus ou moins élaborés de maintien permettaient de garder la pose.

Le secret de la chambre noireOlivier Gourmet et Tahir Rahim dans Le Secret de la chambre noire de Kiyoshi Kurosawa.

Le secret de la chambre noireConstance Rousseau et Tahir Rahim dans Le Secret de la chambre noire de Kiyoshi Kurosawa.

30 juillet 2017

Stardust, le mystère de l’étoile (2007) de Matthew Vaughn

Titre original : « Stardust »

Stardust, le mystère de l'étoileDans l’Angleterre du XIXe siècle, un petit village est situé au bord d’un mur qui sépare le monde des humains du royaume magique de Stormhold. Rares sont ceux qui osent le franchir mais c’est le cas du jeune Tristan Thorn bien décidé à aller chercher une étoile tombée du ciel pour l’offrir à sa belle. Au moment, le roi mourant de Stormhold lance une compétition entre ses fils pour lui succéder… Stardust, le mystère de l’étoile est un beau conte de fée adapté du roman Stardust écrit par l’anglais Neil Gaiman. L’histoire est à la fois simple et riche en évènements et mêle habilement le fantastique, l’humour et le spectaculaire. L’ensemble est très britannique et cela nous permet d’avoir des personnages beaucoup moins lisses que dans les productions hollywoodiennes. La réalisation est fastueuse avec juste ce qu’il faut d’effets spéciaux, sans aucun excès. Les paysages (tournés en Ecosse et en Islande) sont également de toute beauté.  Stardust, le mystère de l’étoile se démarque du courant récent de l’heroic-fantasy au cinéma pour retrouver un certain classicisme du conte, tout en étant assez novateur dans le ton.  Tout le monde ne sera pas séduit mais il suffit de se laisser emporter pour plonger dans un émerveillement délicieux.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Charlie Cox, Claire Danes, Michelle Pfeiffer, Mark Strong, Robert De Niro, Peter O’Toole
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StardustClaire Danes est une étoile tombée du ciel dans Stardust, le mystère de l’étoile de Matthew Vaughn.

StardustClaire Danes et Charlie Cox dans Stardust, le mystère de l’étoile de Matthew Vaughn.

StardustSarah Alexander, Michelle Pfeiffer et Joanna Scanlan dans Stardust, le mystère de l’étoile de Matthew Vaughn.

 

Stardust
Le Quiraing sur l'île de SkyeImage du film Stardust, le mystère de l’étoile et image réelle du Quiraing sur l’île de Skye en Ecosse. Michelle Pfeiffer se tient au niveau où la route fait une boucle à droite de l’image.

 

Stardust
Bealach na BàImage du film Stardust, le mystère de l’étoile et image réelle du passage Bealach na Bà en Ecosse (un peu au nord de l’île de Skye). L’image du film a été inversée et le port (en haut du piton rocheux) et le vaisseau des pirates ont été ajoutés par ordinateur.

20 septembre 2016

A Touch of Zen (1971) de King Hu

Titre original : « Xia nü »

A Touch of ZenDans la Chine du XVIIe siècle, Gu Shengzai est écrivain public et portraitiste. Trentenaire, célibataire et sans ambition, il vit avec sa mère dans son village natal. Intrigué par la présence d’une jeune femme qui s’est installée dans le fort abandonné face à sa maison, il va se retrouver mêlé, malgré lui, à des rivalités politiques qui opposent le mouvement Donglin de Yang Lian et le Grand Eunuque Weï… A Touch of Zen est un film taïwanais qui a marqué le genre wu xia pian (film de sabre chinois). Il a été récemment restauré (en 2014). Originellement sorti en deux parties, il s’étale sur près de trois heures. Il faut bien avouer que la mise en place paraît bien longue, très longue même : il faut patienter une bonne heure avant d’avoir le sentiment d’être entré dans le vif du sujet. L’image est très belle : King Hu est un perfectionniste (le tournage a duré plus de deux ans) et cela se sent dans tous ses plans. Il exploite merveilleusement l’écran large par de superbes travelings. Les décors naturels en dehors du village sont superbes. La scène la plus célèbre est celle du combat dans la forêt des bambous verts : King Hu met en symbiose parfaite un décor inhabituel et une élégante chorégraphie bondissante. De façon générale, et en comparaison avec les films plus récents du genre, les scènes de combats sont très bien intégrées dans un ensemble harmonieux, un ensemble doté d’une dimension morale, voire spirituelle, forte.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Hsu Feng, Shih Chun, Bai Ying
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A Touch of Zen
Hsu Feng dans A Touch of Zen de King Hu.

3 décembre 2015

Hamlet (1948) de Laurence Olivier

HamletAu château d’Elseneur au Danemark, le spectre du roi défunt apparaît à son fils Hamlet pour lui révéler avoir été assassiné par son propre frère qui s’est ainsi emparé de sa couronne et épousé sa femme. Il demande à Hamlet de le venger… La pièce de Shakespeare Hamlet a été adaptée de multiples fois à l’écran, grand et petit, mais la version de Laurence Olivier reste la plus remarquable et la plus louangée. Si Laurence Olivier opte pour un certain classicisme, c’est pour restituer toute la force, la complexité des personnages et la richesse de l’oeuvre malgré des coupes assez importantes. Les décors sont assez épurés, imposants et noirs, parfois nimbés de brume. Loin d’être statique, la camera est judicieusement utilisée pour multiplier les angles de vue, ce qui donne un aspect très vivant à l’ensemble. Les transitions entre les grandes scènes sont assez innovantes et spectaculaires, à base de grands mouvements tournant. Laurence Olivier fait une très belle interprétation d’Hamlet.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Laurence Olivier, Basil Sydney, Eileen Herlie
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Hamlet
« Etre on ne pas être… » : Laurence Olivier dans le célèbre monologue d’Hamlet, dans son film homonyme de 1948.

Principales adaptations au cinéma et à la télévision :
Hamlet de Laurence Olivier (1948) avec Laurence Olivier
Hamlet de Bill Colleran et John Gielgud (1964) avec Richard Burton
Gamlet de Innokentiy Smoktunovskiy (1964) sur une musique de Shostakovich
Hamlet de Tony Richardson (1969) avec Nicol Williamson
Hamlet de Rodney Bennet (1980, TV BBC) avec Derek Jacobi
Hamlet de Kevin Cline (1990, TV) avec Kevin Cline
Hamlet de Franco Zeffirelli (1990) avec Mel Gibson
Hamlet de Kenneth Branagh (1996) avec Kenneth Branagh
Hamlet de Michael Almereyda. (2000) avec Ethan Hawke
Hamlet de Richard Brook (2002, TV) avec Adrian Lester
Hamlet de Gregory Doran (2009) avec David Tennant

7 mai 2015

Le Portrait de Jennie (1948) de William Dieterle

Titre original : « Portrait of Jennie »

Le portrait de Jennie Le peintre Eben Adams, qui a bien du mal à vendre ses toiles jugées trop ordinaires, fait la rencontre un soir d’hiver d’une jeune fille habillée de vêtements un peu démodés. Elle disparaît mais il réussit à la revoir quelques jours plus tard. Il lui semble qu’elle a grandi. Elle est pour lui une source d’inspiration… Adapté d’un roman plutôt intimiste de Robert Nathan, Le Portrait de Jennie est une production de David O. Selznick pour sa propre compagnie, la Vanguard Films. L’histoire se situe sur le thème onirique et de l’amour inaccessible. Selznick a tenu à en gommer tous les aspects fantastiques. Malgré tout le talent de Dieterle, le résultat manque d’intensité, le souffle épique voulu par Selznick étant aux abonnés absents si ce n’est dans la fin que Selznick a voulu, selon ses propres dires, « à la Griffith ». Le tournage fut long, dispendieux, compliqué. William Dieterle réussit de belles scènes dans un New York enneigé et parvient à créer une atmosphère éthérée. De nombreuses scènes sont filmées à travers une toile pour donner l’impression d’une peinture animée. La frontière entre réel et irréel s’estompe. Le Portrait de Jennie connut un insuccès total à sa sortie mais avec le temps, il est monté dans l’estime des cinéphiles comme bel exemple de cinéma onirique. On peut toutefois, comme ce fut mon cas, le trouver ennuyeux…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jennifer Jones, Joseph Cotten, Ethel Barrymore, Lillian Gish, Cecil Kellaway, David Wayne
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Le Portrait de Jennie
Jennifer Jones et Joseph Cotten dans Le portrait de Jennie de William Dieterle

Remarques :
* Le Portrait de Jennie est en noir et blanc, sauf les dernières scènes qui sont teintés (ce qui lui donne un petit aspect « film muet ») et le plan final sur le tableau du titre est en couleurs (à la Levin…)
* Le film est ressorti en 1950 sous le titre The Tidal Wave pour tenter de capter un autre public, mais une fois de plus, sans succès.
* Dans certains cinémas, la scène finale de la tempête fut projetée en Magnascope sur un écran Cycloramic avec un son Multi-Sound. L’effet était saisissant.
* Le Portrait de Jennie est le dernier film du talentueux chef-opérateur / directeur de la photographie Joseph H. August qui a débuté dans les années dix (avec Thomas H. Ince notamment) et a travaillé sur plus de 150 films (dont plusieurs John Ford dans les années trente et quarante).