3 octobre 2013

Le Pigeon (1958) de Mario Monicelli

Titre original : « I soliti ignoti »

Le pigeonCosimo est arrêté alors qu’il tentait de voler une voiture. Il aimerait sortir au plus vite car il a eu un tuyau pour un coup infaillible. Il cherche donc un « pigeon » c’est-à-dire quelqu’un pour prendre sa place… Le Pigeon est l’un des plus beaux joyaux de la comédie italienne. Mario Monicelli réussit là un équilibre parfait entre l’humour et le regard bienveillant porté sur ces petits malfrats marginaux. L’humour repose beaucoup sur leur maladresse, leur incapacité à mener quelque chose à bien mais c’est un humour sans méchanceté, empreint au contraire d’une certaine tendresse. C’est aussi un regard sur l’Italie de l’après-guerre. Le scénario est intelligemment écrit, avec de belles trouvailles, très riche en petits détails ; sans aucun temps mort, son développement nous réserve d’amusantes surprises. La fin est hilarante. Les personnages sont typés mais sans excès, les seconds rôles sont savoureux : Carlo Pisacane (et sa dégaine unique) en simplet éternel affamé, Tiberio Murgia en fier sicilien qui séquestre sa soeur (Claudia Cardinale dans son premier vrai rôle à l’écran) et le merveilleux Totò en retraité-instructeur en perçage de coffre (1). Le pigeon est un film qui ne vieillit pas.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Vittorio Gassman, Marcello Mastroianni, Renato Salvatori, Carlo Pisacane, Tiberio Murgia, Claudia Cardinale, Totò
Voir la fiche du film et la filmographie de Mario Monicelli sur le site IMDB.

Voir les autres films de Mario Monicelli chroniqués sur ce blog…

Suites (moins réussies) :
Hold-up à la milanaise (Audace colpo de I soliti ignoti) de Nanni Loy (1959) avec Vittorio Gassman, Renato Salvatori, Claudia Cardinale, Carlo Pisacane et Tiberio Murgia.
Le Pigeon vingt ans après (I soliti ignoti vent’anni dopo) d’Amanzio Todini (1985) avec toujours Marcello Mastroianni, Vittorio Gassman, Carlo Pisacane, Tiberio Murgia.

(1) On remarquera que Totò, bien qu’il n’ait qu’un rôle assez limité, est au centre de l’affiche originale, témoin de sa grande popularité à l’époque.

2 octobre 2013

Le jour du fléau (1975) de John Schlesinger

Titre original : « The Day of the Locust »

Le jour du fléauDans les années trente, un jeune directeur artistique, fraichement diplômé de l’université, arrive à Hollywood pour travailler à la Paramount. Il tombe amoureux de sa voisine, une jeune blonde qui rêve de gloire et d’argent mais doit se contenter de petits rôles de figuration… En adaptant le court roman satirique Nathanael West (1), John Schlesinger en a modifié le propos pour donner une vision apocalyptique d’Hollywood. La reconstitution est très minutieuse, appliquée même. Le scénario se disperse et s’essouffle sur quelques personnages plutôt mal définis. Le film est très inégal, le plus souvent long et ennuyeux avec toutefois quelques grandes scènes plus marquantes : citons le tournage de Waterloo qui se transforme en désastre et surtout, bien entendu, la scène finale, la première d’un film où la foule est prise de folie, sorte de Gomorrhe moderne. Cette dernière scène a assuré la renommée de ce Jour du fléau.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Donald Sutherland, Karen Black, Burgess Meredith, William Atherton, Geraldine Page
Voir la fiche du film et la filmographie de John Schlesinger sur le site IMDB.

Voir les autres films de John Schlesinger chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Le titre original, littéralement « le jour des sauterelles », fait référence à l’une des dix plaies d’Égypte de la Bible (les sauterelles couvrirent toute la terre, bloquant le soleil et dévorant toutes les plantes).
* La première du film The Bucaneer (Les Flibustiers) de Cecil B. DeMille eut lieu en janvier 1938 à La Nouvelle Orléans (et non à Hollywood). Cette première attira effectivement une foule de 15 000 personnes ce qui engendra de gigantesques embouteillages paralysant la ville (mais il n’y eut pas d’émeute…)
* On peut reprocher à l’acteur jouant le rôle de Dick Powell (arrivant à la première) de ne pas vraiment lui ressembler. Il s’agit pourtant de son fils : Dick Powell Jr.

(1) Nathanael West a écrit le roman The Day of the Locust (en français : L’Incendie de Los Angeles) en 1939. Il a été lui-même scénariste pour la Columbia et connaît donc bien le milieu du cinéma à Hollywood. Le livre décrit toutefois plus les personnes qui gravitent autour des gens de cinéma que les gens de cinéma eux-mêmes.

30 septembre 2013

Sommaire de septembre 2013

L'Étoile des étoilesL'Affaire du courrier de LyonAdieu, ma belleFrench CancanMains arméesLa PiscineStarbuckSmithy

L’Étoile des étoiles

(1947) d’Alexander Hall

L’Affaire du courrier de Lyon

(1937) de Maurice Lehmann
et Claude Autant-Lara

Adieu, ma belle

(1944) de Edward Dmytryk

French Cancan

(1954) de Jean Renoir

Mains armées

(2012) de Pierre Jolivet

La Piscine

(1969) de Jacques Deray

Starbuck

(2011) de Ken Scott

Smithy

(1924) de George Jeske

FaustIl était une fois en AnatolieLa vie privée de Sherlock HolmesL'Éventail de Lady WindermereLe témoinMes chers amisLucia et les gouapesÉdouard et Caroline

Faust

(1926) de F.W. Murnau

Il était une fois en Anatolie

(2011) de Nuri Bilge Ceylan

La vie privée de Sherlock Holmes

(1970) de Billy Wilder

L’Éventail de Lady Windermere

(1925) d’Ernst Lubitsch

Le témoin

(1978) de Jean-Pierre Mocky

Mes chers amis

(1975) de Mario Monicelli

Lucia et les gouapes

(1974) de Pasquale Squitieri

Édouard et Caroline

(1951) de Jacques Becker

Le Lys briséCe n'est qu'un au revoirLa Ferme du penduDe rouille et d'osPulsionsLe Narcisse noir

Le Lys brisé

(1919) de David W. Griffith

Ce n’est qu’un au revoir

(1955) de John Ford

La Ferme du pendu

(1945) de Jean Dréville

De rouille et d’os

(2012) de Jacques Audiard

Pulsions

(1980) de Brian De Palma

Le Narcisse noir

(1947) de Michael Powell et Emeric Pressburger

Nombre de billets : 22

30 septembre 2013

L’Étoile des étoiles (1947) d’Alexander Hall

Titre original : « Down to Earth »

L'etoile des étoilesLorsque Danny Miller met en scène un show sur le thème de la mythologie grecque, cela ne plait guère aux vraies muses qui se trouvent représentées de façon trop vulgaire. Terpsichore, muse de la danse, obtient de pouvoir descendre sur la Terre, bien décidée à se faire engager comme danseuse afin de modifier le contenu de la pièce… Down to Earth est presque une suite de l’excellent Here comes Mr Jordan du même Alexander Hall : on y retrouve certains des personnages dans un contexte similaire (1). La forme est toutefois bien différente puisqu’il s’agit ici d’une comédie musicale ; la qualité aussi est différente car il faut bien avouer que l’ensemble est assez fade. Le scénario, pourtant original, n’est guère développé, la musique est sans originalité et même les chorégraphies de Jack Cole ne sont pas franchement remarquables (2). Il reste bien entendu le charme et la présence de Rita Hayworth, particulièrement rayonnante, qui sauve le film de l’oubli. Down to Earth eut beaucoup de succès à l’époque.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Rita Hayworth, Larry Parks, Marc Platt, Roland Culver, James Gleason, Edward Everett Horton
Voir la fiche du film et la filmographie de Alexander Hall sur le site IMDB.

Remarques :
* Quand elle chante, Rita Hayworth est doublée par Anita Ellis. Larry Parks est quant à lui doublé par Hal Derwin.
* Dans la filmographie de Rita Hayworth, Down to Earth s’inscrit juste entre Gilda et La Dame de Shanghai, probablement ses deux plus grands films. Nous ne sommes pas ici au même niveau, hélas…
* Clin d’oeil : l’objet que lance Kitty dans le miroir est la même boule à neige que laisse tomber Charles Forster Kane en mourant dans Citizen Kane. C’est un clin d’oeil à Orson Welles qui était alors le mari de Rita Hayworth.

(1) Du film Here comes Mr Jordan (1941), on retrouve le personnage de Mr Jordan, interprété non plus par Claude Rains mais par Roland Culver (physiquement assez proche). Son adjoint, le Messager 7013 est interprété dans les deux films par le même acteur, Edward Everett Morton, tout comme l’agent sportif/artistique, par James Gleason.

(2) Jack Cole deviendra plus célèbre par la suite pour ses chorégraphies (citons par exemple Les hommes préfèrent les blondes ).

29 septembre 2013

L’Affaire du courrier de Lyon (1937) de Maurice Lehmann et Claude Autant-Lara

L'affaire du courrier de LyonEn 1796, sous le Directoire, la malle-poste qui va de Paris à Lyon est sauvagement attaquée. Les deux postillons sont assassinés et une très forte somme d’argent, destinée à payer la solde des armées d’Italie, est dérobée… L’Affaire du courrier de Lyon est une affaire judiciaire tristement célèbre pour avoir envoyé un innocent à l’échafaud. Même si certains historiens contestent cette innocence, la condamnation de Joseph Lesurques reste le symbole de l’erreur judiciaire. Maurice Lehmann et Claude Autant-Lara mettent en scène une reconstitution minutieuse de l’affaire qui met en évidence son innocence. En nous plaçant dès le début en rôle d’observateurs omniscients, ils rendent leur démonstration d’autant plus convaincante. Le scénario est bien développé avec une bonne progression de la tension. Solidement interprété, L’Affaire du courrier de Lyon n’a pas perdu de son intérêt aujourd’hui.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Pierre Blanchar, Dita Parlo, Charles Dullin, Hélène Robert, Pierre Alcover, Jean Tissier
Voir la fiche du film et la filmographie de Maurice Lehmann et Claude Autant-Lara sur le site IMDB.

Voir les autres films de Claude Autant-Lara chroniqués sur ce blog…

Remarques :
Après L’Affaire du courrier de Lyon, Maurice Lehmann et Claude Autant-Lara collaboreront à nouveau pour la réalisation de deux films dont Fric-Frac (1939) avec Michel Simon, Arletty et Fernandel.

Autres versions de la même affaire :
L’assassinat du courrier de Lyon d’Alice Guy (1904)
Le Courrier de Lyon d’Albert Capellani (1912)
L’Affaire du courrier de Lyon  de Léon Poirier (1923) avec Roger Karl
+ une version TV (1963) dans le cadre de La caméra explore le temps avec François Maistre.

28 septembre 2013

Adieu, ma belle (1944) de Edward Dmytryk

Titre original : « Murder, My Sweet »
Autre titre : « Farewell, My Lovely » (UK)
Autre titre français : « Adieu ma jolie »
Autre titre français : « Le crime vient à la fin »

Adieu, ma belleLe détective Philip Marlowe est interrogé par la police. Blessé, il porte un bandage sur les yeux. Il raconte que tout a commencé lorsqu’un homme récemment sorti de prison lui a demandé de retrouver une femme… Adieu, ma belle est l’adaptation du deuxième roman policier de Raymond Chandler qui avait déjà servi de base à The Falcon Takes Over, deux ans auparavant. Cette fois, l’idée est de rester très proche du roman et de son univers. Edward Dmytryk y parvient merveilleusement. Tout d’abord, il prend soin à créer une atmosphère en soignant ses éclairages (1) et surtout il restitue ce sentiment de faire corps avec le détective : en plaçant tout le film dans un flashback et en faisant parler Marlowe en voix-off, il est ainsi très proche de l’esprit du roman qui est écrit à la première personne. Adieu, ma belle De plus, Dick Powell rend le détective très humain : il est notamment beaucoup plus fragile que ne le sera Bogart. L’histoire est bien entendu assez alambiquée, et si elle présente de petits points communs avec The Big Sleep et même The High Window (ses 1er et 3e romans), ce sont les thèmes récurrents des romans de Chandler. On remarquera les scènes hallucinogènes, fort bien rendues. Adieu, ma belle est aujourd’hui un peu dans l’ombre du Grand Sommeil de Hawks mais le film n’en est pas moins une superbe adaptation et mérite bien d’être classé parmi les meilleurs films noirs.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Dick Powell, Claire Trevor, Anne Shirley, Otto Kruger, Mike Mazurki
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Remarques :
* Raymond Chandler a déclaré que Murder, My Sweet était la meilleure adaptation cinématographique d’un de ses romans et que Dick Powell était l’incarnation la plus fidèle de son détective Philip Marlowe.
* Le titre du roman de Chandler, Farewell, My Lovely, n’a pas été conservé par la RKO pour le film : le public américain pouvait penser avoir affaire à une comédie musicale, genre dans lequel Dick Powell s’était déjà illustré.
* Connu pour ses comédies, Dick Powell désirait changer de registre : RKO l’avait mis sous contrat pour qu’il tourne des comédies musicales et Dick Powell n’avait accepté que s’il avait la possibilité de d’avoir un rôle dramatique dans au moins un film.
* Murder, My Sweet est le premier film où apparaît le personnage Philip Marlowe (le personnage principal de la précédente adaptation du roman était The Falcon, justicier/enquêteur d’une série de films de la RKO).

Adaptation précédente :
The Falcon Takes Over d’Irving Reis (1942) avec Georges Sanders
Adaptation suivante :
Adieu, ma jolie (Farewell, My Lovely) de Dick Richards (1975) avec Robert Mitchum et Charlotte Rampling

(1) En matière d’éclairage, la scène où Marlowe voit son visiteur en reflet sur sa fenêtre est assez remarquable (à noter qu’Edward Dmytryk a obtenu l’effet en plaçant une vitre entre la caméra et la fenêtre afin d’avoir une tête suffisamment grande pour faire son effet). Tout aussi remarquable à mes yeux est cette scène où Claire Trevor éteint la lumière après avoir passé une robe de chambre : elle se retrouve alors plus éclairée qu’avant et pourtant cela paraît naturel (l’éclairage est alors très focalisé sur elle).

27 septembre 2013

French Cancan (1954) de Jean Renoir

French CancanParis, à la fin du XIXe siècle : Malgré ses revers de fortune, le directeur de cabaret Henri Danglard est constamment à la recherche de nouveaux talents. En voyant une jeune blanchisseuse, Nini, danser dans un café populaire, il a l’idée de monter un nouveau grand numéro basé sur une danse ancienne, le cancan… Pour son retour en France après 15 ans d’absence, Jean Renoir a voulu réaliser un film « dans un esprit très français ». Il renoue avec le Montmartre de son enfance avec cette histoire qui retrace la création du cabaret le Moulin Rouge. French Cancan Le projet était initialement destiné à Yves Allégret mais Renoir l’a entièrement réécrit. French Cancan fait l’apologie de la vie d’artiste, la prééminence de la création sur la richesse matérielle. Le scénario montre un très bel équilibre, sans excès de sentimentalisme ou de mélodrame, d’une belle sobriété. Tourné dans un Technicolor flamboyant, French Cancan est aussi une grande féérie de couleurs qui trouve son apothéose dans la scène finale, un cancan grandiose et étourdissant d’une dizaine de minutes.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Françoise Arnoul, María Félix, Philippe Clay, Jean-Roger Caussimon, Giani Esposito
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean Renoir sur le site IMDB.

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Remarques :
* On remarque la présence du jeune Michel Piccoli (le capitaine Valorgueil), d’Edith Piaf, de Patachou, de Claude Berri (un jeune homme à l’inauguration) et de… France Roche (Béatrice).
* Anna Amendola, la chanteuse de La Complainte de la butte, est doublée par Cora Vaucaire.

26 septembre 2013

Mains armées (2012) de Pierre Jolivet

Mains arméesPour remonter un trafic d’armes volées par un gang serbe, un policier marseillais monte à Paris avec son équipe. Il profite de cette occasion pour essayer de revoir sa fille qui est à la brigade des stups parisienne… Ecrit par Pierre Jolivet et Simon Michaël, lui-même ancien policier, Mains armées tente de mêler intrigue policière et drame familial mais, hélas, sans parvenir à trouver un bon équilibre. La partie policière est assez confuse dans son déroulement et c’est donc le volet drame intimiste entre le père et la fille qui semble le plus réussi bien qu’il occupe moins de place. Solidement interprété par Roschdy Zem, le policier a un caractère bourru et renfermé très appuyé, de façon sans doute un peu excessive. Leïla Bekhti fait une belle interprétation tout comme Marc Lavoine, ici à contre emploi dans un rôle de personnage assez détestable. Malgré le rendu très réaliste de la partie policière, Mains armées ne parvient pas à convaincre pleinement.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Roschdy Zem, Leïla Bekhti, Marc Lavoine, Nicolas Marié, Marilyne Canto, Cyril Guei, Clémentine Poidatz
Voir la fiche du film et la filmographie de Pierre Jolivet sur le site IMDB.

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25 septembre 2013

La Piscine (1969) de Jacques Deray

La piscineMarianne et Jean-Paul passent l’été dans une belle villa sur les hauteurs de Saint-Tropez. Ils ne sont pas enclins à sortir, préférant lézarder au bord de la piscine. Lorsqu’ils reçoivent la visite inopinée de leur ami Harry accompagné de sa fille Pénélope, Marianne les invite à rester plusieurs jours… Sur une histoire de Jean-Emmanuel Conil (Alain Page) adaptée par Jean-Claude Carrière, La Piscine est un huis clos en plein air qui réunit un couple mythique qui avait fait le bonheur de la presse populaire : Alain Delon et Romy Schneider (1). Ils sont beaux, jeunes et bronzés et Jacques Deray ne se prive pas d’exploiter au maximum la plastique des deux acteurs, les montrant longuement tels deux félins dans leurs jeux amoureux. Il faut reconnaître que ces deux « monstres sacrés » ont une formidable présence à l’écran et tiennent leur rôle avec magnificence. Outre l’attrait dû aux acteurs, le film est remarquable par la progression parfaitement maitrisée de son scénario qui glisse peu à peu vers la prévisible tragédie. On ne peut toutefois parler vraiment de suspense.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alain Delon, Romy Schneider, Maurice Ronet, Jane Birkin
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Deray sur le site IMDB.

Remarque :
Il faut également saluer la présence de Maurice Ronet, le film permettant de le voir à nouveau opposé à Alain Delon, neuf ans après le superbe Plein Soleil de René Clément.

(1) Romy Schneider et Alain Delon se sont fiancés en 1959 après s’être rencontrés sur le tournage de Christine. Le couple a été ensuite très largement suivi par la presse populaire jusqu’à leur séparation en 1964… Inutile de dire que cette même presse populaire s’en est donné à coeur joie pour laisser croire que le couple allait se reformer après le tournage de La Piscine.

24 septembre 2013

Starbuck (2011) de Ken Scott

StarbuckAlors qu’il va être père, un quarantenaire particulièrement inconséquent apprend qu’il est le géniteur de 533 enfants : une vingtaine d’années auparavant, sous le pseudonyme Starbuck, il avait donné à de très nombreuses reprises son sperme à une clinique afin d’avoir de l’argent de poche. Ces enfants se sont constitués en association et demandent que le nom de leur père leur soit révélé… Reprenant un thème qui a fait débat en Amérique du Nord (où il y a un vide juridique sur l’anonymat des donneurs qui peuvent être rémunérés), le québécois Ken Scott fait une comédie assez originale mais qui n’est pas hélas sans défaut. On peut regretter tout d’abord que les personnages soient si typés, à commencer par le personnage principal dont le coté adolescent attardé est vraiment très appuyé, et aussi qu’une si bonne idée de départ n’engendre qu’un développement conventionnel et gentillet, pétri de bons sentiments. S’il ne fait pas dans la subtilité, le film a toutefois quelques bons moments d’humour, notamment dans les dialogues de Starbuck avec son ami avocat. Le film a connu un très grand succès.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Patrick Huard, Julie LeBreton, Antoine Bertrand
Voir la fiche du film et la filmographie de Ken Scott sur le site IMDB.

Remarques :
* Starbuck est le nom d’un taureau canadien champion de l’insémination artificielle.
* A la suite du grand succès du film, Starbuck va avoir un remake américain :
Delivery Man de Ken Scott avec Vince Vaughn (sortie prévue en novembre 2013).