2 avril 2016

Intrigues en Orient (1943) de Raoul Walsh

Titre original : « Background to Danger »

Intrigues en OrientPendant la Seconde Guerre mondiale, un espion nazi tente d’assassiner l’ambassadeur allemand en Turquie en laissant croire que les coupables sont des russes. Son but est de pousser la Turquie qui est restée neutre à se mettre sous protection allemande. Son plan ayant échoué, il va tenter autre chose… Intrigues en Orient est adapté d’un roman d’Eric Ambler adapté par le grand scénariste W.R. Burnett. Le film fait partie des « petits » Raoul Walsh, le réalisateur avouant dans ses mémoires l’avoir « expédié ». C’est un de ces films destinés à renforcer le sentiment patriotique des américains. Il est néanmoins très bien fait et très prenant, la tension monte graduellement et on ne s’ennuie pas une seconde. Nous retrouvons face à face Sydney Greenstreet et Peter Lorre, tandem que la Warner a utilisé plusieurs fois, avec bonheur le plus souvent, au début de la décennie quarante. Tout laisse à penser que le studio tentait là de retrouver le succès qu’avait eu Casablanca. C’est George Raft qui, cette fois, interprète l’américain intrépide, déterminé et sans peur.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: George Raft, Brenda Marshall, Sydney Greenstreet, Peter Lorre, Osa Massen
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Background to danger
George Raft et Osa Massen dans Intrigues en Orient de Raoul Walsh.

Background to danger
Peter Lorre, Brenda Marshall et George Raft dans Intrigues en Orient de Raoul Walsh.

Background to danger
George Raft et Sydney Greenstreet dans Intrigues en Orient de Raoul Walsh.

1 avril 2016

Seul sur Mars (2015) de Ridley Scott

Titre original : « The Martian »

Seul sur MarsLa mission Arès 3 sur Mars doit être arrêtée prématurément à cause d’une violente tempête. Lors de l’évacuation précipitée, l’astronaute Mark Watney est frappé par une antenne et emporté hors de vue, par le vent. La biométrie de son scaphandre indique au commandant qu’il est mort. Le lendemain, Mark, qui n’est que blessé, se réveille et découvre qu’il est seul… Seul sur Mars est adapté du roman homonyme d’Andy Weir dont il suit la trame assez fidèlement si ce n’est que toutes les explications techniques ont sauté et que la fin est plus acrobatique. Certes, la technique aurait certainement rebuté un public large mais l’intérêt du roman, ce qui fait son originalité, est justement de nous faire entrer dans la tête de ce martien forcé et de suivre ses raisonnements, ses déductions et sa façon méthodique de résoudre les problèmes. Sans cet aspect, le film devient bien plus classique, avec une tension moindre car tout paraît assez facile, voire évident. Pire encore, et c’est paradoxal pour une adaptation d’un livre de hard SF (1), l’histoire peut paraître scientifiquement incohérente aux yeux d’une personne qui n’a pas lu le livre. Ridley Scott aurait pu compenser la suppression du côté technique par l’ajout d’un surcroît d’âme, apporter une dimension plus philosophique par exemple, mais il ne l’a pas fait. Le film reste toutefois un spectacle plaisant, bien ficelé avec de beaux plans assez crédibles de la planète rouge. Et Matt Damon a une indéniable présence.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Matt Damon, Jessica Chastain, Kristen Wiig, Jeff Daniels
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(1) La hard science-fiction est un genre de science-fiction où tout ce qui est décrit ou mis en oeuvre est cohérent scientifiquement (du moins à l’époque où le livre est écrit).

Seul sur Mars
Seul sur Mars de Ridley Scott.

Seul sur Mars

Seul sur Mars
Matt Damon dans Seul sur Mars de Ridley Scott.

28 mars 2016

Révolte au zoo (1933) de Rowland V. Lee

Titre original : « Zoo in Budapest »

Révolte au zooZani est un jeune homme qui a grandi dans le zoo de Budapest. Il en connait tous les animaux qui sont ses amis. Le directeur qui l’a recueilli tout jeune a un regard bienveillant sur lui mais sa propension à voler les étoles en fourrure des clientes pour les brûler commence à lui poser problème… Produit par Jesse L. Lasky pour la Fox, Zoo in Budapest est un film qui a un certain charme malgré ses défauts. Le scénario est très réduit, empreint d’une grande naïveté, et la mise en place semble interminable, documentaire et bon enfant, avec toutefois de beaux mouvements de caméra et de beaux éclairages pour prendre son mal en patience. Il faut attendre la fermeture du zoo dans la dernière demi-heure pour que le film prenne une tournure plus attrayante, laissant la place à une belle histoire d’amour clandestine et un final assez spectaculaire avec les animaux déchaînés. La photographie signée Lee Garmes (l’un des plus grands directeurs de la photographie américains, l’un des plus innovants aussi) est belle, assez douce.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Loretta Young, Gene Raymond
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Zoo in budapest
Loretta Young et Gene Raymond dans Révolte au zoo de Rowland V. Lee.

Révolte au zoo

27 mars 2016

Kongo (1932) de William J. Cowen

KongoEn Afrique noire, un homme paraplégique et plein de haine contrôle une large zone. Il est assuré de l’obéissance aveugle des indigènes grâce à quelques tours de magie. Depuis dix-huit ans, il prépare sa vengeance envers l’homme qui l’a rendu infirme… Cette pièce Kongo avait déjà été portée à l’écran par Tod Browning peu auparavant, mais en muet (West of Zanzibar, 1928) et c’est à Walter Huston que revient la difficile tâche de reprendre le rôle de Lon Chaney, un rôle que Walter Houston connaît bien toutefois puisque c’est lui qui l’interprétait sur les planches en 1926 à Broadway. Kongo fait partie des films dits « pre-code » (avant la généralisation du Code Hays vers 1934) et cela se sent, non par la présence d’un éventuel contenu sexuel, mais plutôt par la terrible noirceur du propos que la censure ne tolèrera plus peu après. Le personnage central est particulièrement épouvantable, totalement aveuglé par un désir de vengeance qui lui a fait perdre toute humanité. Les personnages plus positifs  sont, quant à eux, dans un état de délabrement tel, que l’empathie ne s’installe que tardivement. Les indigènes ont rôle assez secondaire et sont présentés de façon simpliste comme des primitifs, dangereux mais crédules, une vision assez typique de l’ethnocentrisme des films des années trente. Kongo est assez intense. Walter Huston (le père de John Huston) fait une composition aussi remarquable qu’effrayante. Cette production à petit budget n’a pas trop à rougir de la comparaison avec la version de Tod Browning.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Walter Huston, Lupe Velez, Conrad Nagel, Virginia Bruce
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Remarque :
William J. Cowen est un réalisateur dont on ne sait que peu de choses. Après avoir réalisé certaines scènes du King of Kings de Cecil B. DeMille en 1927, il n’a dirigé que 5 longs métrages entre 1928 et 1934. Après Kongo pour la MGM, il réalisera la première version parlante d’Oliver Twist pour le petit studio Monogram, version considérée comme mineure par les rares personnes qui l’ont vue.

Kongo
Walter Huston et Virginia Bruce dans Kongo de William J. Cowen.

Kongo
Virginia Bruce et Lupe Velez dans Kongo de William J. Cowen.

Kongo
Virginia Bruce, Conrad Nagel et Walter Huston dans Kongo de William J. Cowen.

24 mars 2016

Humoresque (1946) de Jean Negulesco

HumoresqueA New York, un concert du violoniste Paul Boray est annulé au dernier moment. Le violoniste est dévasté par une triste nouvelle qu’il vient d’apprendre. Il se remémore son parcours… Tiré d’une nouvelle de Fannie Hurst adaptée par Clifford Odets (membre majeur du Group Theatre), Humoresque est un superbe mélodrame où la musique tient une place de premier plan. Il s’agit d’une variation sur le thème de l’amour qui doit céder la place à une passion plus forte. En outre, comme beaucoup de films de cette époque, notamment de la Warner, il joue ostensiblement sur la fascination/répulsion pour Humoresque les milieux huppés de la haute société et sur le pouvoir (prétendument) potentiellement néfaste des arts. Le déroulement du scénario est parfait, avec plusieurs retournements de situation, et Negulesco a apporté beaucoup de soin dans la mise en scène avec des effets élaborés (comme, par exemple, la fameuse scène du miroir où, derrière Joan Crawford, on peut voir la pièce inversée) et des enchaînements très recherchés. Joan Crawford, ici dans l’un des ses meilleurs rôles, fait montre d’une extraordinaire présence à l’écran et son jeu intériorisé fait merveille. Humoresque fut un beau succès à sa sortie.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Joan Crawford, John Garfield, Oscar Levant
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Remarques :
* John Garfield donne vraiment l’impression de jouer. L’illusion est parfaite. L’astuce a été de faire un grand trou dans son costume au niveau du coude par lequel un vrai violoniste passait son bras. Il y avait un violoniste de chaque côté, un pour le bras droit et un pour le bras gauche.
* Au niveau du son, c’est Isaac Stern qui joue et, lors des gros plans sur le violon sans le visage de John Garfield dans le champ, ce sont les mains d’Isaac Stern que l’on voit à l’écran.
* Oscar Levant est pianiste avant d’être acteur, ce qui explique que son jeu de mains soit si crédible. C’est même lui qui joue réellement certaines parties dont le Tristan de Wagner, le Concerto pour piano n°1 de Tchaïkovski et La Danse du sabre d’Aram Khatchatourian.
* Humoresques est un cycle de huit pièces pour piano d’Antonín Dvořák, la plus connue étant la 7e.

Humoresque
John Garfield, Oscar Levant et Joan Crawford  dans Humoresque de Jean Negulesco.

Ne pas confondre avec :
Humoresque de Frank Borzage (1920) avec Gaston Glass sur un scénario de Frances Marion, film qui n’a pas lien avec celui-ci même s’il s’agit également de l’histoire d’un violoniste.

10 mars 2016

Les Ailes (1927) de William A. Wellman

Les ailes1917. Dans leur petite ville américaine, Jack et David sont rivaux dans leur intérêt pour la jeune et jolie Sylvia. Jack ne se rend pas compte que sa voisine Mary est amoureuse de lui. Lorsque survient la mobilisation, les deux garçons s’engagent dans l’aviation. Leur hostilité fait place à une indéfectible amitié… Ce n’est pas le scénario qui rend Wings si remarquable : il est aussi prévisible que mal développé. En revanche, la reconstitution des batailles terrestres et surtout aériennes de la Première Guerre mondiale ont marqué à jamais le genre du film d’aviation. Des milliers de figurants, le concours de l’armée et toute une région du Texas comme terrain de jeu… il est assez étonnant que la Paramount ait confié un tel projet à un jeune réalisateur d’à peine trente ans : « J’étais le seul réalisateur qui ait été pilote combattant, j’étais le seul qui savait de quoi il s’agissait » (1) Le résultat est époustouflant, les scènes de combats aériens filmés en conditions réelles sans trucage nous placent littéralement dans le cockpit, face au pilote. Le ballet des avions, le survol des champs de bataille, les batailles au sol sont saisissant de réalisme. Wings est avant tout un spectacle : si on le compare à La Grande Parade (1925) ou à À l’ouest rien de nouveau (1930), on mesure à quel point il est dépourvu de vision sur la guerre. Mais cela ne l’empêche pas d’être intéressant à visionner et très prenant. A l’époque, le succès fut immense, la traversée de l’Atlantique que Lindbergh venait tout juste de réussir amplifiant l’attrait de l’aviation pour le public. (film muet).
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Clara Bow, Charles ‘Buddy’ Rogers, Richard Arlen, Gary Cooper
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Remarques :
Les ailes* Cameo : William Wellman apparaît vers la fin du film. Il est le soldat qui s’exclame en mourant : « Attaboy. Them buzzards are some good after all. » (Bien joué! Finalement ces busards sont vraiment doués)
* Les deux minutes où Gary Cooper apparaît lui ont valu de pouvoir signer un contrat avec la Paramount. Il faut dire qu’il montre une belle présence dans cette scène. A noter que  son nom apparaîtra sur les affiches plus tardives, postérieures à son succès (voir ci-contre).
* La grande offensive reconstituée est la Bataille de Saint-Mihiel (Meuse) du 12 et 13 septembre 1918. Plus de 200 000 soldats américains ont été engagés dans cette vaste offensive qui fut victorieuse.
* Comme William Wellman, Richard Arlen avait été pilote pendant la guerre mais Charles Rogers, lui, n’avait jamais piloté auparavant. Il a appris  en cours de tournage. Pour ses premières sorties, un pilote-instructeur contrôlant l’avion était caché derrière lui.
* Clara Bow était particulièrement insatisfaite de son personnage (on la comprend, elle fait tapisserie).
* La scène aux Folies Bergères contient au tout début une utilisation étonnante de la grue qui nous fait voler en rase-mottes au dessus des tables.
* Le film est bien entendu en noir et blanc mais les flammes des armes et des avions en feu sont colorées en jaune avec la méthode Handschiegl (très globalement, un système reposant sur un système de pochoir). Certaines versions comportaient des séquences en Magnascope (un des premiers systèmes d’écran large) et certaines projections bénéficiaient d’un son synchronisé (musique et bruitages) avec le système Kinegraphone (alias Photophone, un système qui sera plus tard abandonné qui plaçait le son sur la pellicule pour une lecture optique).
* Les cascades, notemment les crash d’avions, sont réelles, aucun film d’archives de guerre n’a été utilisé. A ce sujet, Wellman raconte que lorsqu’un cascadeur a refusé de faire une cascade qu’il jugeait trop dangereuse, il a sauté dans l’avion pour aller la faire lui-même ! Un cascadeur a dû être hospitalisé à la suite d’une cascade ratée.
* Wings a remporté le premier Oscar de l’histoire du cinéma (en 1929) avec L’Aurore de Murnau.

(1) Entretien de William Wellman avec Kevin Brownlow dans « La parade est passée » (Actes Sud 2011 pour la traduction française.)

wings
Charles Rogers, Clara Bow et Richard Arlen dans Wings de William A. Wellman (photo publicitaire)

Wings

Wings
Charles Rogers, Richard Arlen et Gary Cooper dans Wings de William A. Wellman (photo de tournage assez proche de la scène vue dans le film)

Voir aussi la présentation du film sur DVDClassik (avec de nombreuses photos)…

7 mars 2016

Le Pirate (1948) de Vincente Minnelli

Titre original : « The Pirate »

Le PirateAux Caraïbes, au XIXe siècle, Manuela est une jeune fille qui rêve d’amour et d’aventures. Alors que sa mère adoptive veut la marier au ventripotent maire du village, elle imagine se faire enlever par le redoutable pirate Macoco, célèbre pour ses méfaits… Adapté d’une pièce à succès de S.N. Behrman, The Pirate est une comédie musicale assez ambitieuse qui réunit à nouveau Gene Kelly et Judy Garland à l’écran (1). L’histoire n’a qu’une importance relative si ce n’est qu’elle met en scènes les faux semblants et la frontière entre le monde réel et le monde imaginaire, deux thèmes chers à Minnelli, le tout avec une dérision constante et un humour qui fonctionne bien. L’image est éclatante de couleurs et le réalisateur soigne ses plans qui évoquent parfois la peinture. Judy Garland fait une belle prestation mais les moments les plus flamboyants sont dus à Gene Kelly qui fait preuve d’une grande virtuosité et fluidité dans ses ballets. Une grande vitalité se dégage de l’ensemble et The Pirate est un beau et plaisant spectacle qui ne connut pourtant qu’un succès mitigé.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Judy Garland, Gene Kelly, Walter Slezak, Gladys Cooper, Reginald Owen
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Remarques :
* Les chansons sont de Cole Porter. Le morceau final Be a Clown est le plus célèbre, notamment parce qu’il a (très fortement) inspiré le fameux Make them laugh de Chantons sous la pluie.
* La photographie est l’oeuvre de Harry Stradling Sr.
* En cours de tournage, Judy Garland a sombré de nouveau. Minnelli (qui rappelons-le était son mari à cette époque) la convaincra de faire un séjour dans une clinique psychiatrique peu après.

The Pirate
Gene Kelly et Judy Garland dans Le Pirate de Vincente Minnelli.

(1) Gene Kelly et Judy Garland avaient précédemment été les deux principales vedettes de For me and my Gal de Bubsby Berkeley (1942).

6 mars 2016

Le Faux Coupable (1956) de Alfred Hitchcock

Titre original : « The Wrong Man »

Le Faux coupableChristopher Emmanuel Balestrero est musicien, il tient la contrebasse dans un club new-yorkais plutôt huppé, et arrive tout juste à faire vivre sa petite famille. Il est reconnu à tort comme étant l’auteur de hold-up chez les commerçants de son quartier… Le Faux Coupable est basé sur un authentique fait divers. De façon inhabituelle pour lui, Alfred Hitchcock s’est efforcé de rester le plus près possible de la vérité, utilisant des décors réels, allant jusqu’à filmer certaines scènes de prison dans une véritable prison. Il raconte les faits vus, non pas par les yeux de l’un des enquêteurs, mais par les yeux de l’homme faussement accusé, ce qui est un parti-pris original. Il modifie un peu les faits pour augmenter la tension mais son principal défaut est certainement d’avoir trop centré le milieu de film sur le personnage de la femme ce qui casse la montée de cette tension. L’ensemble est très froid. Henry Fonda est bien entendu l’un des plus grands acteurs qui soient mais il est ici plus impénétrable et glacial que jamais. Par ailleurs, faut-il penser (comme François Truffaut dans ses entretiens avec Hitchcock) que le style du maître du suspense ne peut s’adapter à un tel récit de faits réels ?
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Henry Fonda, Vera Miles, Anthony Quayle
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Remarques :
* Caméo : La scène où Alfred Hitchcock a fait son habituelle apparition a été coupée au montage par lui-même. Il apparaissait en arrière plan quand Henry Fonda regarde les courses hippiques sur son journal dans le café (voir la 3e photo ci-dessous).
* Alfred Hitchcock apparait tout de même en ombre chinoise dans l’introduction. C’est d’ailleurs sa seule apparition parlante dans un de ses films (en revanche, il apparaît et parle abondamment dans nombre de ses « teasers » plein d’humour).

The Wrong Man
Vera Miles, Henry Fonda et Anthony Quayle dans Le Faux coupable de Alfred Hitchcock.

The Wrong Man
Ce plan, avec la tête d’Henry Fonda au dessus de la grille,  est l’une des belles trouvailles d’Alfred Hitchcock.

The Wrong Man
Même si la scène a été coupée au montage, ce plan avec le cameo d’Hitchcock a servi comme matériel publicitaire.

29 février 2016

Braquages (2001) de David Mamet

Titre original : Heist

BraquagesJoe (Gene Hackman) est un spécialiste du braquage, un vieux briscard qui échafaude des plans assez brillants pour mettre la main sur un butin avec une petite équipe très efficace. Il désire prendre sa retraite mais son commanditaire (Danny DeVito) lui impose de faire un coup supplémentaire… David Mamet écrit et mis en scène Braquages. Le cambriolage d’une bijouterie au début du film évoque les grands films de braquage des années cinquante. La suite déroule un scénario minutieusement écrit avec de très nombreux twists et autres faux-semblants et des dialogues assez relevés. A 70 ans, Gene Hackman est toujours assez séduisant, il peut ainsi convoler avec une femme qui a exactement la moitié de son âge sans que cela paraisse trop improbable. Braquages est un bon divertissement qui nous tient en haleine. Par rapport aux autres films hollywoodiens du même genre, il a l’avantage de paraître moins formaté.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Gene Hackman, Danny DeVito, Delroy Lindo, Sam Rockwell, Rebecca Pidgeon
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braquages-large
Gene Hackman suivi par Danny DeVito et Sam Rockwell dans Braquages de David Mamet.

26 février 2016

L’autre (1972) de Robert Mulligan

Titre original : The Other

L'autreDans une ferme du Connecticut, en plein été 1935, un jeune garçon joue avec son frère jumeau. Quoi de plus naturel ? Pourtant, sous ce tableau un peu idyllique, se cachent des drames qui ne vont pas tarder à refaire surface… Tiré d’un roman de Tom Tryon qui en a écrit l’adaptation, L’autre démarre lentement, très lentement même, dans une atmosphère bucolique. Un certain malaise s’installe toutefois peu à peu, assez sournoisement, un malaise tout en contraste avec la douceur et la beauté des images (le chef-opérateur est l’excellent Robert Surtees). Le malaise se mue ensuite en terreur car l’histoire est en effet assez épouvantable. Nous sommes loin d’Un été 42 que Mulligan a tourné l’année précédente. Ici, il est plus question de bien et de mal, voire du Mal, des secrets du monde de l’enfance et des troubles de l’identité. N’en disons pas plus : je conseillerais plutôt de lire le moins possible de commentaires sur ce film avant de le voir.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Uta Hagen, Diana Muldaur, Chris Udvarnoky, Martin Udvarnoky
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Remarque :
* Les acteurs qui interprètent les deux frères jumeaux sont bien évidemment jumeaux dans la vraie vie. Ni l’un ni L’autre n’ont tourné dans d’autres films par la suite.

The Other
Chris Udvarnoky et Uta Hagen dans L’autre de Robert Mulligan.

Homonymes :
L’autre (In Name Only) de John Cromwell (1939) avec Cary Grant et Carole Lombard
L’autre (El Akhar) de Youssef Chahine (1999)
L’autre de Benoît Mariage (2003)
L’autre de Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic (2008)