15 mars 2020

La Maison de la peur (1930) de James Parrott

Titre original : « The Laurel-Hardy Murder Case »
Autre titre français : « Feu mon oncle! »

La Maison de la peur (The Laurel-Hardy Murder Case)Réduits à pêcher au bout d’une jetée pour se nourrir, Oliver voit dans un journal que l’oncle de Stanley est décédé, laissant beaucoup de biens. Les héritiers doivent se présenter à la maison du défunt pour la lecture du testament…
Ce court métrage The Laurel-Hardy Murder Case est une parodie des films d’épouvante (1). Les deux compères vont en effet se retrouver dans une inquiétante demeure. Les avis sont partagés sur ses qualités : Charles Barr, grand spécialiste du duo comique, le décrit comme l’un de leurs plus mauvais courts métrages alors que Roland Lacourbe (entre autres) le considère comme tout à fait excellent. Pour ma part, j’ai trouvé l’atmosphère créée assez amusante mais la plupart des gags bien prévisibles. Cette satire semble très appréciée des amateurs de films d’épouvante (ce qui peut expliquer mon manque d’intérêt, n’étant pas moi-même un grand amateur…)
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy
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(1) L’intrigue n’est pas sans rappeler celle du fameux The Cat and the Canary de Paul Leni (1927).

La Maison de la peur (The Laurel-Hardy Murder Case)Oliver Hardy, Stan Laurel et  ? dans La Maison de la peur (The Laurel-Hardy Murder Case) de James Parrott.

22 juin 2019

The Host (2006) de Bong Joon-ho

Titre original : « Gwoemul »

The HostA Séoul, d’anciens déversements de substances chimiques dangereuses dans le fleuve Han par l’armée américaine ont engendré une mutation inconnue et, plusieurs années plus tard, un monstre géant surgit de l’eau, attaquant la foule sauvagement, détruisant tout sur son passage. L’immature Gang-du, qui tient un petit snack avec son père sur les berges, voit sa fille de douze ans emportée par le monstre. Alors que tous sont persuadés qu’elle est morte, Gang-du reçoit la nuit suivante un mystérieux appel de sa part ; elle a juste le temps de lui dire qu’elle est coincée dans les égouts…
Ecrit et réalisé par Bong Joon-ho, The Host est un film fantastique qui réussit à être de nombreuses choses à la fois : film de science-fiction, d’épouvante ou encore d’action, satire sociale et politique, drame familial, fable écologique. Et le réalisateur coréen parvient même à y adjoindre une pointe d’humour. Ses héros ne sont pas des surhommes mais plutôt une famille de déclassés ; ses membres ne sont pas sans talent mais ont raté un tournant dans leur parcours. Ils vont en tous cas montrer un courage et un acharnement hors du commun pour retrouver la petite de la tribu, adorée de tous. Il y a une grande puissance dans le récit. La réalisation est parfaite, les effets spéciaux sont très bien intégrés et sans excès. The Host a été très bien accueilli par la critique ; il est vrai qu’il est loin de n’être qu’un banal film de monstre.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Song Kang-ho, Byun Hee-Bong, Park Hae-il, Doona Bae, Ko Asung
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Remarques :
* Le titre original du film, Gwoemul, signifie simplement « monstre » en coréen.
* En Corée du Sud, Song Kang-ho est l’un des acteurs les plus populaires.
* The Host est le plus gros succès sud-coréen en termes d’audience.

 

The Host
Song Kang-ho dans The Host de Bong Joon-ho.

19 avril 2019

Crimson Peak (2015) de Guillermo del Toro

Crimson PeakAu tout début du XXe siècle aux Etats-Unis, Edith vit avec son père, un industriel prospère. Elle est hantée par le fantôme de sa mère, morte du choléra quinze ans plus tôt, qui la met en garde contre un énigmatique « Crimson Peak ». Elle tombe sous le charme d’un jeune baronnet anglais venu chercher auprès de son père un financement pour construire une machine d’extraction de minerai…
Avec Crimson Peak, Guillermo del Toro revient au film d’épouvante. Il en a écrit le scénario avec Matthew Robbins. L’histoire est hélas très prévisible et n’apporte absolument aucune surprise dans son développement. L’accent semble être mis sur les scènes horrifiques soulignées sans subtilité par une musique angoissante. Le rouge, de préférence sanguinolent, est omniprésent, la fin est éprouvante dans sa surenchère un peu grotesque. Pourtant, ici et là, Guillermo Del Toro montre des envies de lyrisme mais ne parvient pas à élever son film vers une autre dimension. Il a beau qualifier son film de « romance gothique », Crimson Peak est avant tout un film terrifiant et donc satisfera surtout les amateurs du genre. La photographie est belle, le manoir est superbe.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Mia Wasikowska, Jessica Chastain, Tom Hiddleston, Charlie Hunnam, Jim Beaver
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Remarques :
* L’héroïne se nomme Edith Cushing… hommage évident à Peter Cushing, l’acteur emblématique de la Hammer.

Crimson Peak
Mia Wasikowska dans Crimson Peak de Guillermo del Toro.

2 novembre 2017

La Mouche (1986) de David Cronenberg

Titre original : « The Fly »

La MoucheUn biologiste surdoué qui travaille en solitaire sur la téléportation montre à une jeune journaliste le fruit de ses recherches. Il est sur le point d’aboutir à parvenir à téléporter de la matière vivante et a bien l’intention de le tester sur lui-même… Produit par Mel Brooks, La Mouche de David Cronenberg est le remake de La Mouche noire, film d’horreur de Kurt Neumann (1958). Le thème est très proche de celui de La Métamorphose de Kafka et interroge la définition de l’humain : dans cette lutte entre le corps et l’esprit, jusqu’à quel point est-on humain ? À quel moment perd-on son humanité ? On peut également voir au passage une variation sur la notion très nietzschéenne du Surhomme. Cronenberg va beaucoup plus loin dans ces réflexions que Neumann et son film est nettement plus abouti. Tout cela est assez réjouissant mais, visuellement, ça se gâte : alors que la première version cachait pudiquement le visage du métamorphosé sous un linge, Cronenberg montre toutes les phases de transformation avec un luxe de détails et il faut avoir le cœur bien accroché. On peut s’interroger sur l’intérêt d’un tel étalage.  Adulé par les amateurs du genre, La Mouche reste le plus grand succès commercial de David Cronenberg.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jeff Goldblum, Geena Davis, John Getz
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La Mouche
Geena Davis et Jeff Goldblum dans La Mouche de David Cronenberg.

La Mouche
Geena Davis et Jeff Goldblum dans La Mouche de David Cronenberg.

Remarque :
Le film a eu une suite qu’il n’est apparemment pas vraiment utile de voir :
La Mouche 2 (The Fly 2) de Chris Walas (1989) avec Eric Stoltz

2 juin 2017

6 Femmes pour l’assassin (1964) de Mario Bava

Titre original : « Sei donne per l’assassino »

6 Femmes pour l'assassinDans une maison de haute-couture à la périphérie de Rome, une jeune femme-mannequin est assassinée alors qu’elle rentrait chez elle à la nuit tombée… Parmi la vingtaine de long métrages réalisés par Mario Bava, 6 Femmes pour l’assassin est incontestablement l’un des plus remarquables. Si le réalisateur italien a surtout la réputation d’être un maître de l’épouvante, il est avant tout l’un des chefs-opérateurs italiens les plus brillants. Il a travaillé pour les plus grands. Même quand il passe derrière la caméra, il continue d’être un grand esthète. Le film est en couleurs mais Bava éclaire ses scènes comme du noir et blanc, notamment sur le plan des contrastes qui sont très marqués. Il faut voir ses superbes contre-jours traversés d’éclats colorés. Il en résulte une atmosphère puissante et, bien entendu, angoissante car l’esthétisme est ici au service de l’histoire. Tout est inquiétant. Presque tous les personnages sont des coupables potentiels, la psychologie reste superficielle, reposant sur des sentiments simples mais une suite de rebondissements nous tient en haleine. Ce 6 Femmes pour l’assassin est donc bien plus intéressant que l’on ne pourrait le croire.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Cameron Mitchell, Eva Bartok, Thomas Reiner
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Remarque :
* 6 Femmes pour l’assassin est considéré comme l’un des films fondateurs du giallo, genre essentiellement italien à la frontière du cinéma policier, du cinéma d’horreur et de l’érotisme, qui eut son heure de gloire dans les années soixante et soixante-dix mais toujours actif aujourd’hui. Certes, le giallo n’a pas engendré que des merveilles, loin de là, mais certains films sont remarquables.

 

6 femmes pour l'assassin
Mary Arden dans le superbe et étrange générique de 6 Femmes pour l’assassin de Mario Bava.

6 femmes pour l'assassin
Eva Bartok dans 6 Femmes pour l’assassin de Mario Bava.

6 femmes pour l'assassin
L’intérieur de la maison de haute-couture de 6 Femmes pour l’assassin de Mario Bava.

6 femmes pour l'assassin
Eva Bartok, Ariana Gorini et Mary Arden dans 6 Femmes pour l’assassin de Mario Bava.

6 femmes pour l'assassin
Claude Dantes dans 6 Femmes pour l’assassin de Mario Bava.

10 avril 2017

La Malédiction des pharaons (1959) de Terence Fisher

Titre original : « The Mummy »

La Malédiction des pharaonsEn 1895, trois archéologues anglais découvrent le tombeau de la princesse Ananka, grande prêtresse égyptienne du temple de Karnak, morte il y a quatre mille ans. Mais dès l’ouverture de cette tombe, l’un d’entre eux perd la raison sans que l’on comprenne pourquoi… Après Frankenstein et Dracula, Terence Fisher et la Hammer poursuivent leur démarche de réappropriation des grands thèmes fantastiques des années 30 en reprenant le thème de la momie. Mais le film n’est pas tant un remake du fameux The Mummy de Karl Freund (1932), il s’agit plutôt du remake de The Mummy’s Hand de Christy Cabanne (1940). Si le scénario n’est pas spécialement riche, le film est plutôt réussi et ne manque pas de charme : la photographie de Jack Asher est remarquable, l’atmosphère est prenante à souhait et la silhouette de Christopher Lee en momie vivante est imposante (l’acteur mesurait 1m96 et paraît faire au moins 20 cm de plus). La Malédiction des pharaons montre en outre tout le savoir faire de la Hammer pour obtenir un résultat très convaincant avec des moyens limités : c’est particulièrement net dans les séquences se déroulant dans l’Egypte ancienne qui sont très réussies. La mise en scène de Terence Fisher est sans faille, le réalisateur sait rester à l’écart de tout effet facile. La Hammer donnera trois suites au film au cours de la décennie suivante.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Peter Cushing, Christopher Lee, Yvonne Furneaux
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The MummyLa française Yvonne Fourneaux dans les bras de Christopher Lee dans La Malédiction des pharaons de Terence Fisher.

The MummyPeter Cushing est aux aguets dans La Malédiction des pharaons de Terence Fisher.

26 février 2016

L’autre (1972) de Robert Mulligan

Titre original : The Other

L'autreDans une ferme du Connecticut, en plein été 1935, un jeune garçon joue avec son frère jumeau. Quoi de plus naturel ? Pourtant, sous ce tableau un peu idyllique, se cachent des drames qui ne vont pas tarder à refaire surface… Tiré d’un roman de Tom Tryon qui en a écrit l’adaptation, L’autre démarre lentement, très lentement même, dans une atmosphère bucolique. Un certain malaise s’installe toutefois peu à peu, assez sournoisement, un malaise tout en contraste avec la douceur et la beauté des images (le chef-opérateur est l’excellent Robert Surtees). Le malaise se mue ensuite en terreur car l’histoire est en effet assez épouvantable. Nous sommes loin d’Un été 42 que Mulligan a tourné l’année précédente. Ici, il est plus question de bien et de mal, voire du Mal, des secrets du monde de l’enfance et des troubles de l’identité. N’en disons pas plus : je conseillerais plutôt de lire le moins possible de commentaires sur ce film avant de le voir.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Uta Hagen, Diana Muldaur, Chris Udvarnoky, Martin Udvarnoky
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Remarque :
* Les acteurs qui interprètent les deux frères jumeaux sont bien évidemment jumeaux dans la vraie vie. Ni l’un ni L’autre n’ont tourné dans d’autres films par la suite.

The Other
Chris Udvarnoky et Uta Hagen dans L’autre de Robert Mulligan.

Homonymes :
L’autre (In Name Only) de John Cromwell (1939) avec Cary Grant et Carole Lombard
L’autre (El Akhar) de Youssef Chahine (1999)
L’autre de Benoît Mariage (2003)
L’autre de Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic (2008)

2 juillet 2015

Les yeux sans visage (1960) de Georges Franju

Les yeux sans visagePour reconstruire le visage de sa fille défigurée par un accident de voiture, le docteur Genessier kidnappe des jeunes femmes afin de pratiquer une greffe de visage… Les yeux sans visage est le deuxième long métrage de Georges Franju, après plus d’une douzaine de courts métrages réalisés sur dix ans. Il est considéré aujourd’hui comme l’un des classiques du film d’épouvante, un genre quasiment absent du cinéma français de l’époque. Tout l’art de Georges Franju est d’avoir mêlé un réalisme assez terrifiant (la scène de l’opération est particulièrement difficile à regarder) avec une certaine poésie apportée principalement par le personnage de la fille du chirurgien, au visage de cire, aérienne, d’une fragilité fantomatique. Cette alliance de contraires crée une étrange attirance, un envoutement qui contribue à faire des Yeux sans visage un film assez unique bien que perturbant. Il a été très mal reçu par la critique au moment de sa sortie.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Pierre Brasseur, Alida Valli, Edith Scob, Claude Brasseur
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Les Yeux sans visage
Edith Scob dans Les yeux sans visage de Georges Franju

Remarques :
* Les yeux sans visage est basé sur un roman de Jean Redon, adapté par lui-même, Boileau-Narcejac et Claude Sautet (qui est également assistant-réalisateur).
* Georges Franju est, rappelons-le, le cofondateur de la Cinémathèque Française.

12 août 2014

Soeurs de sang (1973) de Brian De Palma

Titre original : « Sisters »

Soeurs de sangDans l’appartement newyorkais d’une jeune femme mannequin, un meurtre est commis. Grace, journaliste débutante passionnée, a tout vu depuis sa fenêtre de l’autre côté de la rue. Elle prévient la police qui ne croit guère son histoire car toute trace du crime a disparu. Grace décide alors de mener l’enquête elle-même, loin d’imaginer ce qu’elle va découvrir… Sisters, Soeurs de sang, est considéré comme le premier grand film de Brian De Palma. On y trouve en effet deux grands thèmes que l’on retrouvera dans bon nombre de ses films ultérieurs : le thème du double, sous toutes ses formes, et le thème du voyeurisme. On peut y ajouter bien entendu l’hommage appuyé à Hitchcock, les références au maître du suspense sont ici très nombreuses (1). Le film fut d’ailleurs assez mal reçu par la critique française de l’époque (2) qui accusait De Palma de trop se calquer sur son modèle. Sisters n’est pas non plus sans faire penser au Rosemary’s Baby de Polanski. L’histoire est à la limite du fantastique voire de l’horreur, tout en gardant une bonne crédibilité. Brian De Palma s’amuse à nous donner une fin incomplète, un peu énigmatique donc, nous laissant imaginer le dénouement.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Margot Kidder, Jennifer Salt, Charles Durning, William Finley
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Remake :
Sisters de Douglas Buck (2006) avec Chloë Sevigny et Lou Doillon (non vu mais généralement jugé comme très mauvais).

(1) A noter que la musique a été composée par Bernard Hermann, l’un des musiciens préférés de Hitchcock.
(2) Le film n’est sorti en France qu’en 1977, après le succès de The Phantom of the Paradise (1974).

12 février 2013

Shining (1980) de Stanley Kubrick

Titre original : « The Shining »

ShiningUn ex-professeur qui essaie d’écrire un roman est embauché pour garder un vaste hôtel isolé dans les montagnes du Colorado pendant les longs mois d’hiver. Avec sa femme et son jeune fils, ils vont rester seuls pendant de nombreux mois dans cette immense demeure qui reste marquée par son passé…… Adaptation d’un roman de Stephen King, Shining est l’un des films les plus effrayants qui soient, l’irruption de la folie meurtrière chez un écrivain en panne d’inspiration sous l’influence de phénomènes plutôt surnaturels. Kubrick ne se conforme à aucun moment aux règles classiques du genre de l’épouvante pour livrer un film très créatif et totalement inégalé, un film qui peut être abordé et interprété de multiples manières. Dans sa forme, Shining est une merveille : tourné presque entièrement à la Steadycam, procédé alors très nouveau, le film regorge de plans audacieux, de travelings inoubliables comme ces plans où l’on suit le petit garçon qui pédale à toute allure sur son tricycle. Stanley Kubrick utilise merveilleusement le dédale des interminables couloirs, l’immensité des pièces et l’atmosphère de cette vaste bâtisse du début du siècle. La minutie et le perfectionnisme légendaire du réalisateur transparaît dans chacune des scènes. Shining est un film à nul autre pareil.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Jack Nicholson, Shelley Duvall, Danny Lloyd
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Remarques :
Shining* La version initiale et complète dure 146 minutes. Après quelques jours d’exploitation, Kubrick a coupé la scène finale (un happy end qui montrait Wendy et Danny à l’hôpital pour nous faire savoir qu’ils étaient sauvés) et ramené ainsi la durée à 142 minutes. Pour la sortie en Europe, des coupes furent faites par le réalisateur pour faire une version de 115 minutes ; les coupes portent surtout sur Tony, l’ami imaginaire du garçon et sur l’explication de ses pouvoirs.

* L’hôtel qui a servi pour le tournage des extérieurs est le Timberline Lodge sur la montagne Mt Hood dans l’Oregon, hôtel qui, lui, reste ouvert pendant l’hiver…! Les intérieurs ont été tournés en studios en Angleterre.

* Stephen King a précisé que le titre The Shining lui avait été inspiré par les paroles d’Instant Karma de John Lennon (« We all shine on…… »)

Diane Arbus - Jumelles identiques (Roselle, New Jersey, 1967)* L’image des deux fillettes est très directement inspirée (on pourrait même dire, copiée) de la célèbre photographie de Diane Arbus : « Jumelles identiques (Roselle, New Jersey, 1967) »

* Stanley Kubrick avait pris soin que Danny Lloyd (âgé de 6 ans) ne se rende pas compte du contenu réel du film. L’enfant pensait jouer dans un film classique. Danny Lloyd n’a vu une version expurgée qu’à l’âge de 13 ans et n’a pu voir le film en entier qu’à l’âge de 17 ans.

* Le proverbe « All work and no play makes Jack a dull boy », bêtement traduit par « Un tien vaut mieux que deux tu l’auras », signifie en réalité « à toujours travailler sans pouvoir s’amuser, les enfants s’abrutissent », ce qui donne un sens ironique et plus monstrueux à la scène.