24 mars 2016

Humoresque (1946) de Jean Negulesco

HumoresqueA New York, un concert du violoniste Paul Boray est annulé au dernier moment. Le violoniste est dévasté par une triste nouvelle qu’il vient d’apprendre. Il se remémore son parcours… Tiré d’une nouvelle de Fannie Hurst adaptée par Clifford Odets (membre majeur du Group Theatre), Humoresque est un superbe mélodrame où la musique tient une place de premier plan. Il s’agit d’une variation sur le thème de l’amour qui doit céder la place à une passion plus forte. En outre, comme beaucoup de films de cette époque, notamment de la Warner, il joue ostensiblement sur la fascination/répulsion pour Humoresque les milieux huppés de la haute société et sur le pouvoir (prétendument) potentiellement néfaste des arts. Le déroulement du scénario est parfait, avec plusieurs retournements de situation, et Negulesco a apporté beaucoup de soin dans la mise en scène avec des effets élaborés (comme, par exemple, la fameuse scène du miroir où, derrière Joan Crawford, on peut voir la pièce inversée) et des enchaînements très recherchés. Joan Crawford, ici dans l’un des ses meilleurs rôles, fait montre d’une extraordinaire présence à l’écran et son jeu intériorisé fait merveille. Humoresque fut un beau succès à sa sortie.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Joan Crawford, John Garfield, Oscar Levant
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean Negulesco sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jean Negulesco chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* John Garfield donne vraiment l’impression de jouer. L’illusion est parfaite. L’astuce a été de faire un grand trou dans son costume au niveau du coude par lequel un vrai violoniste passait son bras. Il y avait un violoniste de chaque côté, un pour le bras droit et un pour le bras gauche.
* Au niveau du son, c’est Isaac Stern qui joue et, lors des gros plans sur le violon sans le visage de John Garfield dans le champ, ce sont les mains d’Isaac Stern que l’on voit à l’écran.
* Oscar Levant est pianiste avant d’être acteur, ce qui explique que son jeu de mains soit si crédible. C’est même lui qui joue réellement certaines parties dont le Tristan de Wagner, le Concerto pour piano n°1 de Tchaïkovski et La Danse du sabre d’Aram Khatchatourian.
* Humoresques est un cycle de huit pièces pour piano d’Antonín Dvořák, la plus connue étant la 7e.

Humoresque
John Garfield, Oscar Levant et Joan Crawford  dans Humoresque de Jean Negulesco.

Ne pas confondre avec :
Humoresque de Frank Borzage (1920) avec Gaston Glass sur un scénario de Frances Marion, film qui n’a pas lien avec celui-ci même s’il s’agit également de l’histoire d’un violoniste.

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