17 janvier 2024

Le Trou noir (1979) de Gary Nelson

Titre original : « The Black Hole »

Le Trou noir (The Black Hole)En 2130, un petit vaisseau spatial d’exploration découvre un trou noir avec un gigantesque vaisseau stabilisé à proximité. Il s’agit du Cygnus, considéré comme perdu. Il semble abandonné mais il est en fait occupé par un scientifique. Aidé par de nombreux robots, il projette de traverser le trou noir…
Le Trou noir est un film de science-fiction américain réalisé par Gary Nelson et produit par Walt Disney Productions. S’il a été produit pour tenter de répondre à Star Wars sorti deux ans plus tôt, le projet date du début des années soixante-dix et a traversé plusieurs phases de réécriture. Malgré cela, le scénario ne brille guère. Il paraît d’abord prometteur, semblant vouloir aborder des thèmes assez philosophiques comme l’a fait 2001, mais son développement ne fait que décevoir et les dialogues sont affligeants. Les emprunts sont visibles : le capitaine du vaisseau isolé est calqué sur le capitaine Némo, les réactions du robot Vincent (1) sont copiées sur celles de R2D2. Les incohérences sont innombrables et font souvent sourire. Le seul attrait du film à sa sortie était d’ordre technique avec des effets spéciaux informatiques et une habile utilisation de matte-painting. Hélas, tout cela ne fait plus d’effet aujourd’hui et il ne reste qu’un film-catastrophe dans l’espace peu prenant. La fin, promise comme époustouflante, est bien plate et ses connotations religieuses prêtent à sourire. Le film a été un échec commercial, il faut dire que le film s’est retrouvé classé PG (Parental Guidance = accord parental souhaitable) aux Etats-Unis, une première, et une catastrophe, pour le studio qui a toujours fait des films « tous publics ».
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Maximilian Schell, Anthony Perkins, Robert Forster, Joseph Bottoms, Yvette Mimieux, Ernest Borgnine
Voir la fiche du film et la filmographie de Gary Nelson sur le site IMDB.

(1) Le vrai nom du robot est V.I.N.CENT = Vital Information Necessary CENTralize.

Ernest Borgnine, Anthony Perkins, Yvette Mimieux et Robert Forster
dans Le Trou noir (The Black Hole) de Gary Nelson.
Le Trou noir (The Black Hole) de Gary Nelson.

8 mai 2020

Avril et le monde truqué (2015) de Christian Desmares et Franck Ekinci

Avril et le monde truquéDans une réalité alternative, les progrès technologiques après 1870 n’ont pas eu lieu car les savants disparaissaient mystérieusement. Le monde reste figé aux temps de la vapeur et du charbon. Une famille de chercheurs travaille sur un sérum rendant invincible avant de disparaitre. Dix ans plus tard, en 1941, leur fille Avril se met à leur recherche…
Avril et le monde truqué est un film d’animation français inspiré de l’univers de l’auteur de bande dessinée Jacques Tardi qui a participé à sa création. C’est Benjamin Legrand, ami depuis plus de trente ans de Tardi, qui est à la base du projet. Le monde dans lequel évoluent les personnages est une uchronie (reconstitution de l’Histoire à la suite de la modification d’un évènement historique), ce qui permet la mise en place d’un univers fort avec tout un travail de création sur les machines. L’ensemble est particulièrement riche et foisonnant d’idées ; l’histoire écolo-fantastique est rocambolesque à souhait. On ne s’ennuie pas une seconde. Avril et le monde truqué est une belle oeuvre de création.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs (voix): Marion Cotillard, Marc-André Grondin, Philippe Katerine, Jean Rochefort, Bouli Lanners, Olivier Gourmet
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Avril et le monde truquéAvril et le monde truqué de Christian Desmares et Franck Ekinci.

Avril et le monde truquéAvril et le monde truqué de Christian Desmares et Franck Ekinci.

9 février 2018

James Bond 007 contre Dr. No (1962) de Terence Young

Titre original : « Dr. No »

James Bond 007 contre Dr. NoLorsque deux agents britanniques disparaissent mystérieusement en Jamaïque, le chef des services secrets britanniques envoie l’agent spécial 007 James Bond pour enquêter. Dès son arrivée, il est espionné et se retrouve rapidement en grand danger…
Premier d’une longue série, James Bond 007 contre Dr No est adapté du roman Docteur No de Ian Fleming, publié en 1958. Il fut produit avec un budget modeste mais n’en établit pas moins les standards du genre avec un agent secret élégant et détaché personnifié à la perfection par Sean Connery, des James Bond girls  très avenantes, des méchants implacables et le fameux générique. Seuls, les gadgets ne sont pas encore là. Le propos est moderne, utilisant des thématiques comme la radioactivité et la conquête de l’espace. Terence Young donne le ton de la mise en scène avec une belle intégration de scènes d’action réalistes. Le succès fut immédiat, d’une ampleur inattendue. Les acteurs Sean Connery et Ursula Andress, alors quasi-inconnus, devinrent du jour au lendemain des stars mondiales. Terence Young signera encore deux autres films de la série.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sean Connery, Ursula Andress, Joseph Wiseman, Jack Lord, Bernard Lee, Anthony Dawson, Eunice Gayson
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James Bond contre Dr No
« Bond, James Bond »… Le premier plan de Sean Connery dans James Bond 007 contre Dr. No de Terence Young établit un style qui durera…

James Bond contre Dr No
L’une des scènes les plus célèbres du cinéma : l’apparition d’Ursula Andress dans James Bond 007 contre Dr. No de Terence Young. Ian Fleming avait écrit « elle sort de l’eau et apparaît telle la Vénus de Botticelli ». Terence Young parvient merveilleusement à recréer cet enchantement tout en restant très simple (après tout, comme l’actrice l’a répété, elle ne fait que marcher…) Belle utilisation de la lumière naturelle et des nuages (la même scène sur fond de ciel bleu aurait sans doute été plus anodine).
Du fait de son fort accent (Ursula Andress est originaire de la Suisse alémanique), l’actrice est doublée. Ce sera d’ailleurs le cas de beaucoup de James Bond Girls des années soixante.

James Bond contre Dr No
Le premier « méchant » des James Bond : Joseph Wiseman dans James Bond 007 contre Dr. No de Terence Young.

James Bond contre Dr No
Dans la salle à manger du Dr. No, James Bond remarque la présence d’un portrait du duc de Wellington par Goya. Le vol de ce tableau exposé à la National Portrait Gallery avait fait la une des journaux britanniques en 1961. La décision de faire ce clin d’œil à l’actualité n’a été prise que la veille du tournage de la scène. Le tableau ne sera retrouvé qu’en 1965.

16 décembre 2017

Retour vers le futur (1985) de Robert Zemeckis

Titre original : « Back to the Future »

Retour vers le futurL’adolescent Marty McFly a pour ami un scientifique excentrique qui a mis au point une machine à voyager dans le temps sous la forme d’une voiture aux lignes futuristes. A la suite d’un concours de circonstances, c’est Marty qui va l’utiliser et se retrouver propulsé en 1955, avant sa naissance…
Ecrit par Bob Gale et Robert Zemeckis, Retour vers le futur ne put trouver de producteur intéressé qu’après le succès de A la poursuite du diamant vert. Ce fut finalement la société de Steven Spielberg. Le film est une comédie de science-fiction dont l’histoire est assez simple, exploitant le paradoxe le plus connu (et qui n’a toujours pas de solution satisfaisante) du voyage dans le temps : « que se passe t-il si je remonte le temps et empêche mes parents de se rencontrer ? » Accessoirement, on peut aussi y voir une réflexion sur l’importance des hasards et micro-évènements sur le déroulement de notre vie. Les personnages sont très typés, et pourtant, c’est le plus excessif qui est le plus réussi : Doc, le savant fou, est un régal. Retour vers le futur est un film bon enfant : c’est un conte, sans doute un peu mièvre par moments mais qui forme un ensemble particulièrement réussi et qui se révèle être toujours aussi amusant trente ans après sa sortie. Malgré de mauvaises critiques (surtout en France), le succès fut planétaire.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Michael J. Fox, Christopher Lloyd, Lea Thompson, Crispin Glover, Thomas F. Wilson
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Remarques :
* Huey Lewis n’a pas seulement signé les deux morceaux Power of Love et Back in Time. Il fait aussi une courte apparition en président du jury du concours de musique (l’homme au mégaphone).
* Plus que tout autre, Retour vers le futur est le film qui a boosté la vogue alors naissante du skateboard.
* Initialement, la machine à voyager dans le temps devait être un… réfrigérateur. L’idée fut abandonnée par crainte que des enfants n’essaient de s’enfermer à leur tour dans un réfrigérateur pour les imiter. Sage décision…

Retour vers le futur
Christopher Lloyd et Michael J. Fox dans Retour vers le futur de Robert Zemeckis.

Retour vers le futur
Christopher Lloyd dans Retour vers le futur de Robert Zemeckis.

Retour vers le futur
Michael J. Fox et Christopher Lloyd dans Retour vers le futur de Robert Zemeckis.

La trilogie :
Retour vers le futur (Back to the Future) de Robert Zemeckis (1985)
Retour vers le futur 2 (Back to the Future II) de Robert Zemeckis (1989)
Retour vers le futur 3 (Back to the Future III) de Robert Zemeckis (1990)

1 mai 2017

Les Indestructibles (2004) de Brad Bird

Titre original : « The Incredibles »

Les indestructiblesLes temps sont durs pour les super-héros : poursuivis en justice pour avoir sauvé des gens malgré eux, ils doivent s’intégrer et mener une vie normale. C’est ainsi que M. Indestructible, doté d’une force surhumaine, se retrouve employé d’assurances. Marié à Elastigirl, il a trois enfants mais rêve à sa vie antérieure… Première rencontre de Brad Bird avec les studios Pixar, Les Indestructibles nous conte les aventures d’un super-héros confronté à la banalité du quotidien et de la vie familiale avant de reprendre du service avec panache. Les personnages sont très humains, à tel point que l’on a tendance à oublier que ce sont des personnages animés. Il y a beaucoup d’inventivité dans les situations et dans l’utilisation des super-pouvoirs (Elastigirl a vraiment de la ressource…) L’animation est parfaite. Les décors sont qualifiés par Brad Bird de « rétro-futuristes », c’est-à-dire qu’ils représentent l’avenir tel qu’imaginé dans les années 1960. Une réussite.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs:
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Les Indestructibles
Les indestructibles de Brad Bird.

Les Indestructibles

16 février 2017

Banco à Bangkok pour OSS 117 (1964) d’André Hunebelle

Banco à Bangkok pour OSS 117Le colonel Hubert Bonisseur de La Bath, alias OSS 117, est envoyé en Thaïlande pour continuer l’enquête sur une inquiétante résurgence du virus de la peste. Le précédent agent sur l’affaire a été assassiné… Basé sur un roman policier de Jean Bruce, Banco à Bangkok pour OSS 117 est le deuxième de la série réalisée par André Hunebelle. Cette fois, le film est en couleurs et a, de toute évidence, bénéficié de plus de moyens. L’acteur Kerwin Mathews prend de l’assurance et montre plus de présence ; il y a aussi un meilleur travail sur les vilains, Robert Hossein étant assez troublant. Mais l’ensemble peine à passionner, la faiblesse étant cette fois plutôt du côté du scénario, assez conventionnel et prévisible.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Kerwin Mathews, Robert Hossein, Pier Angeli, Dominique Wilms
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Banco à Bangkok pour OSS 117
Pier Angeli et Kervin Mathews dans Banco à Bangkok pour OSS 117 de André Hunebelle.

Banco à Bangkok
Kervin Mathews et Robert Hossein dans Banco à Bangkok pour OSS 117 de André Hunebelle.

9 avril 2016

L’Inconnu de Shandigor (1967) de Jean-Louis Roy

L'inconnu de ShandigorUn savant fou a inventé un appareil qui rend inopérantes les armes atomiques. Il veut s’en servir pour dominer le Monde. Tous les services secrets ont chargé leurs agents de s’emparer des plans… Réalisé par le suisse Jean-Louis Roy, membre du Groupe des 5, L’Inconnu de Shandigor est une variation parodique sur le thème des films d’espionnage et plus particulièrement les James Bond. Le scénario n’est pas très développé mais, bien entendu, rien n’est sérieux, même si on peut regretter que l’humour n’aille pas plus loin. Le réalisateur a surtout travaillé sur le baroque, l’inattendu. Il utilise à merveille les décors du Parc Güell de Barcelone et la cathédrale de Gaudi et joue aussi très souvent avec l’architecture pseudo-futuriste de lieux très géométriques ou répétitifs. Les dialogues sont minimalistes, le jeu des acteurs est outré. Serge Gainsbourg dirige un petit gang de cinq agents secrets chauves (et nous gratifie d’un morceau joué à l’orgue) et Jacques Dufilho est un chef de l’espionnage russe haut en couleur. La musique d’Alphonse Roy, le père du cinéaste, est un peu trop présente. Original et surprenant, L’Inconnu de Shandigor est une curiosité.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Marie-France Boyer, Ben Carruthers, Jacques Dufilho, Daniel Emilfork, Serge Gainsbourg
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L'Inconnu de Shandigor
Marie-France Boyer dans L’inconnu de Shandigor de Jean-Louis Roy.

L'Inconnu de Shandigor
Daniel Emilfork, l’inquiétant savant fou de L’inconnu de Shandigor de Jean-Louis Roy.

L'Inconnu de Shandigor
Serge Gainsbourg (dessinant le plan d’intervention à ses agents secrets…)  dans L’inconnu de Shandigor de Jean-Louis Roy.

19 février 2016

Le mort qui marche (1936) de Michael Curtiz

Titre original : « The Walking Dead »

Le Mort qui marcheUn petit groupe de politiciens escrocs font condamner à mort un innocent pour le meurtre d’un juge. L’homme est ramené à la vie par un médecin-chercheur… Le mort qui marche est une belle tentative de la part de la Warner de mêler le film de gangsters, grande spécialité du studio dans les années trente, et le film fantastique, genre particulièrement en vogue depuis le succès de Frankenstein. D’ailleurs, la scène où l’homme est littéralement ressucité dans le laboratoire n’est pas sans rappeler le célèbre film des studios Universal. Le résultat est assez réussi. Marguerite Churchill n’a pas une grande présence à l’écran mais tel n’est pas le cas de Ricardo Cortez, joliment haïssable en avocat véreux, et bien entendu de Boris Karloff qui fait une très belle prestation, comme d’habitude aurait-on envie d’ajouter. Il sait exprimer une certaine fragilité qui rend son personnage attachant. Sa démarche est absolument sans pareille, autant naturelle que zombie-esque. La réalisation Michael Curtiz, qui tournait dans les années trente quatre à six films par an et dans tous les genres, est de bonne facture. Peu connu, Le mort qui marche mérite d’être découvert.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Boris Karloff, Ricardo Cortez, Edmund Gwenn, Marguerite Churchill, Warren Hull, Barton MacLane
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Remarque :
Le (superbe) morceau joué par Boris Karloff au piano est Kamennoi-Ostrow d’Anton Rubinstein. Pour le reste, la musique a été composée par Bernhard Kaun, compositeur-arrangeur de la musique de très nombreux films des années trente.

The Walking Dead
Boris Karloff et Marguerite Churchill dans Le Mort qui marche de Michael Curtiz.

17 octobre 2015

Paris qui dort (1924) de René Clair

Paris qui dort(Film muet, 35 mn) Un matin, le gardien de la Tour Eiffel se réveille en haut de sa tour et réalise qu’il n’y a aucun mouvement dans la ville. Il est rejoint par un petit groupe de personnes qui descendent d’un avion. Ils constatent que les personnes sont figées sur place, comme si le temps s’était soudainement arrêté… Paris qui dort est le premier film de René Clair alors âgé de 26 ans, une courte fable de science-fiction où il joue avec les possibilités offertes par la caméra : arrêts sur image, ralentis, accélérés. Il les met au service d’un fantastique poétique que l’on retrouvera dans plusieurs de ses films futurs. Il réalise de très belles images en hauteur sur la Tour Eiffel où il joue avec la structure métallique qui, sous l’oeil de sa caméra, devient presque abstraite. Cette abstraction est encore plus présente dans le laboratoire du savant fou, épuré au maximum. A noter également, une courte séquence d’animation explicative. Paris qui dort est une jolie fable surréaliste, très créative, un court film qui se situe à la naissance du courant avant-gardiste du milieu des années vingt, courant que l’on désigne par le terme « Avant-garde » (française principalement).
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Henri Rollan, Albert Préjean
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Remarque :
* L’idée de base du scénario n’est pas loin de l’esprit des films à épisodes de Feuillade du milieu des années dix. René Clair a d’ailleurs fait un peu de figuration dans quelques films de Feuillade (un peu plus tard toutefois, en 1921).
* Tourné en 1923, le film n’est sorti qu’en décembre 1924.
* Le titre « Le Rayon de la mort » semble avoir été parfois utilisé (ne pas confondre avec le film homonyme de Lev Koulechov sorti en 1925).

Paris qui dort
Albert Préjean et Henri Rollan dans Paris qui dort de René Clair.

 

30 juillet 2014

La Femme nue et Satan (1959) de Victor Trivas

Titre original : « Die Nackte und der Satan »

La femme nue et SatanLe Docteur Abel (Michel Simon) a inventé un sérum qui lui a permis de maintenir en vie la tête d’un chien après la mort de son corps. Se sachant sur le point d’avoir un arrêt du coeur, il demande à son assistant fraichement recruté, le Docteur Ood, de lui faire une transplantation cardiaque. Il ignore que ce dernier a d’autres desseins… La Femme nue et Satan : derrière ce titre qui peut paraître un peu racoleur, se cache l’un des films les plus étranges qui soient. On peut le classer parmi les films de science fiction, rayon « savant fou », mais il ne ressemble vraiment à aucun autre. La présence de Michel Simon (doublé en allemand) dans un rôle si particulier (une tête seule) rend en effet le film assez unique. D’origine russe, le réalisateur Victor Trivas a débuté comme décorateur en Allemagne dans les années vingt, travaillant alors avec Pabst notamment, et en a gardé des amitiés : ainsi le chef décorateur de ce film n’est autre qu’Hermann Warm, l’un des chefs décorateurs du Cabinet du Dr Caligari, qui a joué ici sur le contraste entre de grandes pièces avec des passages étroits. Bien entendu, héritage de l’expressionisme, les éclairages sont assez travaillés. L’histoire n’est à aucun moment crédible mais cela importe peu, La Femme nue et Satan est assez unique.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Horst Frank, Karin Kernke, Michel Simon
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Remarque :
Victor Trivas a peu réalisé. Son film le plus marquant est Niemandsland (La Zone de la mort), un pamphlet pacifique réalisé dans l’Allemagne de 1931, dont les nazis ont détruit toutes les copies présentes en Allemagne. Réfugié en France puis aux Etats Unis, il a ensuite surtout travaillé comme scénariste (notamment pour Orson Welles et Otto Preminger). Revenu en Allemagne, il tourne La femme nue et Satan qui sera son ultime réalisation.