17 octobre 2015

Paris qui dort (1924) de René Clair

Paris qui dort(Film muet, 35 mn) Un matin, le gardien de la Tour Eiffel se réveille en haut de sa tour et réalise qu’il n’y a aucun mouvement dans la ville. Il est rejoint par un petit groupe de personnes qui descendent d’un avion. Ils constatent que les personnes sont figées sur place, comme si le temps s’était soudainement arrêté… Paris qui dort est le premier film de René Clair alors âgé de 26 ans, une courte fable de science-fiction où il joue avec les possibilités offertes par la caméra : arrêts sur image, ralentis, accélérés. Il les met au service d’un fantastique poétique que l’on retrouvera dans plusieurs de ses films futurs. Il réalise de très belles images en hauteur sur la Tour Eiffel où il joue avec la structure métallique qui, sous l’oeil de sa caméra, devient presque abstraite. Cette abstraction est encore plus présente dans le laboratoire du savant fou, épuré au maximum. A noter également, une courte séquence d’animation explicative. Paris qui dort est une jolie fable surréaliste, très créative, un court film qui se situe à la naissance du courant avant-gardiste du milieu des années vingt, courant que l’on désigne par le terme « Avant-garde » (française principalement).
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Henri Rollan, Albert Préjean
Voir la fiche du film et la filmographie de René Clair sur le site IMDB.

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Remarque :
* L’idée de base du scénario n’est pas loin de l’esprit des films à épisodes de Feuillade du milieu des années dix. René Clair a d’ailleurs fait un peu de figuration dans quelques films de Feuillade (un peu plus tard toutefois, en 1921).
* Tourné en 1923, le film n’est sorti qu’en décembre 1924.
* Le titre « Le Rayon de la mort » semble avoir été parfois utilisé (ne pas confondre avec le film homonyme de Lev Koulechov sorti en 1925).

Paris qui dort
Albert Préjean et Henri Rollan dans Paris qui dort de René Clair.

 

4 janvier 2012

Vive la liberté (1929) de Leo McCarey

Titre original : « Liberty »

Vive la liberté(Muet, 20 minutes) Evadés de prison, Laurel et Hardy tentent de trouver un endroit tranquille pour échanger leur pantalon. Ils finissent par se retrouver sur les poutrelles en haut d’un building en construction alors que l’un des deux a un crabe dans son pantalon… Liberty est l’un des derniers films muets de Laurel et Hardy. Les gags sont nombreux, assez simples mais efficaces. Toute la seconde partie en haut du building est assez effrayante (sur grand écran, on en a le cœur retourné). Cela évoque bien entendu certains films d’Harold Llyod, comme Safety Last ou  Feet First qui sera tourné l’année suivante non loin de là (1). Stan Laurel fait des choses étonnantes, ses jambes flageolantes dansent une gigue ahurissante. Liberty est assez remarquable dans la filmographie de Laurel et Hardy.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy, James Finlayson, Jean Harlow
Voir la fiche du film et la filmographie de Leo McCarey sur le site IMDB.
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Remarques :
* La jeune femme qui arrive pour monter dans le taxi avec son mari est jouée par une jeune débutante de 18 ans : Jean Harlow.
Vive la liberté * Les scènes de hauteur ont été filmées en haut du Western Costume Building, 939 S. Broadway (voir l’emplacement exact avec Google Maps). C’est un immeuble de 10 étages sur lequel ils avaient construit un châssis de poutrelles, ce qui les mettait les acteurs à environ 50 mètres du sol. L’église que l’on voit en arrière-plan est St. Joseph, 218 East 12th, église qui fut détruite par incendie en 1983 et reconstruite différemment.
Note : A partir de la vue Google Maps, en tournant la tête d’un quart de tour à gauche, on peut voir un immeuble beige clair marqué Anjac Fashion qui est l’immeuble Western Pacific du film ; l’immeuble marron sur le trottoir d’en face est celui où il y avait la grosse publicité lumineuse Sunday Examiner.

(1) Certaines scènes de Feet First ont été tournées juste en face : dans les scènes de la partie basse de l’ascension, on voit clairement l’enseigne United Artists qui est l’immeuble d’à côté du Western Costume. Cela signifierait que ces scènes du film d’Harold LLoyd ont probablement été tournées sur le toit du bâtiment en triangle visible en contrebas de la photo ci-dessus (ce bâtiment est aujourd’hui détruit). La partie basse de l’ascension de Safety Last! a également été tournée de cet endroit alors que la partie haute de l’ascension du même film a été également tournée en haut du Western Costume building.