11 septembre 2021

Les Survivants de l’infini (1955) de Joseph M. Newman

Titre original : « This Island Earth »

Les Survivants de l'infini (This Island Earth)Le Dr. Cal Meacham, brillant chercheur dans le domaine de la radioactivité, reçoit un étrange condensateur en remplacement de celui qu’il a commandé. Plus tard il reçoit un catalogue de composants électroniques et les plans d’une machine qui se révèle être un interociteur, un outil de communication. Un homme mystérieux apparaît alors sur l’écran et dit à Meacham qu’il a réussi le test…
Les Survivants de l’infini (ou Terreur sur l’univers en Belgique) est un film de science-fiction américain réalisé par Joseph M. Newman. Il s’agit de l’adaptation d’un roman de Raymond F. Jones, originellement paru en trois nouvelles dans le pulp-magazine Thrilling Wonder Stories et qui avait connu un certain succès une fois assemblé en roman. Tourné au milieu d’une période prolifique dans le domaine de la science-fiction, il se distingue des autres productions : les extraterrestres n’y sont pas vraiment hostiles, l’énergie nucléaire y est montrée comme pouvant avoir des effets bénéfiques pour l’homme. Le scénario est à la fois simple et susceptible d’engendrer une vraie réflexion, il est le reflet des questionnements des écrivains de science-fiction de l’époque. A cela, il faut ajouter l’élément qui a le plus frappé à sa sortie : une flamboyante utilisation de la couleur, des effets spéciaux assez stupéfiants (pour l’époque bien entendu) et dispendieux (plus de deux ans de tournage). This Island Earth est un film important de la science-fiction des années cinquante, il est ainsi comparable à Forbidden Planet qui sera tourné l’année suivante.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jeff Morrow, Faith Domergue, Rex Reason
Voir la fiche du film et la filmographie de Joseph M. Newman sur le site IMDB.

Remarques :
* This Island Earth est la réalisation la plus notable de Joseph Newman qui a signé nombre de petits films de série B.
* Ce film est l’un des derniers à être filmé avec la technique Technicolor trichrome.
* Les scènes finales sur Metaluna ont été tournées par Jack Arnold (L’Etrange créature de lac noir, L’homme qui rétrécit, …)
* La publicité de l’époque affirmait qu’une photo d’OVNI avait servi de base pour le design extérieur du vaisseau spatial.

Les Survivants de l'infini (This Island Earth)Robert Nichols, Jeff Morrow et Rex Reason dans Les Survivants de l’infini (This Island Earth) de Joseph M. Newman.

Les Survivants de l'infini (This Island Earth)Faith Domergue, Rex Reason et Jeff Morrow dans Les Survivants de l’infini (This Island Earth) de Joseph M. Newman.

Les Survivants de l'infini (This Island Earth)Les Survivants de l’infini (This Island Earth) de Joseph M. Newman.

Les Survivants de l'infini (This Island Earth)Les Survivants de l’infini (This Island Earth) de Joseph M. Newman.

Les Survivants de l'infini (This Island Earth)Les Survivants de l’infini (This Island Earth) de Joseph M. Newman.
On remarquera que les premiers posters publicitaires ajoutait une virgule au titre.

8 mai 2020

Avril et le monde truqué (2015) de Christian Desmares et Franck Ekinci

Avril et le monde truquéDans une réalité alternative, les progrès technologiques après 1870 n’ont pas eu lieu car les savants disparaissaient mystérieusement. Le monde reste figé aux temps de la vapeur et du charbon. Une famille de chercheurs travaille sur un sérum rendant invincible avant de disparaitre. Dix ans plus tard, en 1941, leur fille Avril se met à leur recherche…
Avril et le monde truqué est un film d’animation français inspiré de l’univers de l’auteur de bande dessinée Jacques Tardi qui a participé à sa création. C’est Benjamin Legrand, ami depuis plus de trente ans de Tardi, qui est à la base du projet. Le monde dans lequel évoluent les personnages est une uchronie (reconstitution de l’Histoire à la suite de la modification d’un évènement historique), ce qui permet la mise en place d’un univers fort avec tout un travail de création sur les machines. L’ensemble est particulièrement riche et foisonnant d’idées ; l’histoire écolo-fantastique est rocambolesque à souhait. On ne s’ennuie pas une seconde. Avril et le monde truqué est une belle oeuvre de création.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs (voix): Marion Cotillard, Marc-André Grondin, Philippe Katerine, Jean Rochefort, Bouli Lanners, Olivier Gourmet
Voir la fiche du film et la filmographie de Christian Desmares et Franck Ekinci sur le site IMDB.
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Avril et le monde truquéAvril et le monde truqué de Christian Desmares et Franck Ekinci.

Avril et le monde truquéAvril et le monde truqué de Christian Desmares et Franck Ekinci.

2 novembre 2017

La Mouche (1986) de David Cronenberg

Titre original : « The Fly »

La MoucheUn biologiste surdoué qui travaille en solitaire sur la téléportation montre à une jeune journaliste le fruit de ses recherches. Il est sur le point d’aboutir à parvenir à téléporter de la matière vivante et a bien l’intention de le tester sur lui-même… Produit par Mel Brooks, La Mouche de David Cronenberg est le remake de La Mouche noire, film d’horreur de Kurt Neumann (1958). Le thème est très proche de celui de La Métamorphose de Kafka et interroge la définition de l’humain : dans cette lutte entre le corps et l’esprit, jusqu’à quel point est-on humain ? À quel moment perd-on son humanité ? On peut également voir au passage une variation sur la notion très nietzschéenne du Surhomme. Cronenberg va beaucoup plus loin dans ces réflexions que Neumann et son film est nettement plus abouti. Tout cela est assez réjouissant mais, visuellement, ça se gâte : alors que la première version cachait pudiquement le visage du métamorphosé sous un linge, Cronenberg montre toutes les phases de transformation avec un luxe de détails et il faut avoir le cœur bien accroché. On peut s’interroger sur l’intérêt d’un tel étalage.  Adulé par les amateurs du genre, La Mouche reste le plus grand succès commercial de David Cronenberg.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jeff Goldblum, Geena Davis, John Getz
Voir la fiche du film et la filmographie de David Cronenberg sur le site IMDB.

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La Mouche
Geena Davis et Jeff Goldblum dans La Mouche de David Cronenberg.

La Mouche
Geena Davis et Jeff Goldblum dans La Mouche de David Cronenberg.

Remarque :
Le film a eu une suite qu’il n’est apparemment pas vraiment utile de voir :
La Mouche 2 (The Fly 2) de Chris Walas (1989) avec Eric Stoltz

13 décembre 2016

Le Mystère Andromède (1971) de Robert Wise

Titre original : « The Andromeda Strain »

Le Mystère AndromèdeUn satellite militaire, chargé de capturer des micro-organismes dans l’espace proche, s’écrase dans le désert du Nevada. Tous les habitants d’un petit village proche sont retrouvés morts. Cela semble être dû à une infection biologique. Suivant un scénario prévu pour ce genre d’alerte, l’armée consigne quatre éminents scientifiques dans un laboratoire secret ultramoderne pour tenter d’identifier la bactérie ou l’organisme responsable de leur mort…
Le Mystère Andromède est adapté d’un roman à succès de Michael Crichton qui met en garde contre les dangers de la science : l’homme peut se retrouver impuissant face aux conséquences de recherches qu’il ne maitrise pas totalement. C’est un propos qui, en matière de biotechnologie, est on ne peut plus actuel 45 ans plus tard. Adaptation fidèle du roman, le film recrée avec minutie un complexe scientifique souterrain très réaliste. Robert Wise a déclaré qu’au terme « science-fiction », il préférait appliquer celui de « science fact » à son film (1). Semblant dans un premier temps fasciné par ce qu’il a créé (les séances de décontamination à l’arrivée au centre paraissent un peu longues), Robert Wise parvient ensuite à créer une forte tension sur un sujet pourtant à priori peu affriolant et sans utiliser d’acteur connu. On se met en effet à suivre avec grand intérêt la progression de ces chercheurs. Le film utilise assez largement des images, ou plus exactement des motifs, créés par ordinateur. Par sa portée, par l’importance des problèmes soulevés,  Le Mystère Andromède fait incontestablement partie des films majeurs de la science-fiction.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Arthur Hill, David Wayne, James Olson, Kate Reid
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Remarques :
* Le roman de Crichton a été adapté en série TV en 2008 sous le même titre The Andromeda Strain (Menace Andromède en français).
* Des membres de L’American Society for the Prevention of Cruelty to Animals (ASPCA) étaient présents pour le tournage de la scène de la mort du petit singe. La mort a été simulée en le rendant inconscient par CO2 (la cage vitrée du singe était pleine d’oxygène, dans une pièce remplie de CO2). A la fin de la scène, on voit l’ombre de l’assistant (en tenue de plongée) qui se précipite pour ranimer l’animal avec un masque à oxygène (il n’y a eu qu’une prise). La scène a fait polémique.

(1) Robert Wise ajoute : « Nous nous sommes limités à tourner avec des objets, des mécanismes et costumes utilisés quotidiennement par nos scientifiques dans des laboratoires existants. »

Le mystère AndromèdeJames Olson, Arthur Hill, Kate Reid et David Wayne sont les quatre scientifiques experts dans Le Mystère Andromède de Robert Wise.

Le Mystère AndromèdeLe centre de recherches Wildfire dans Le Mystère Andromède de Robert Wise.

21 novembre 2016

Le Mystérieux docteur Clitterhouse (1938) de Anatole Litvak

Titre original : « The Amazing Dr. Clitterhouse »

Le Mystérieux docteur ClitterhouseMembre de la haute société new-yorkaise, le Dr Clitterhouse est passionné par ses recherches personnelles sur le comportement des gangsters, à un point tel qu’il décide d’en devenir un pour faire ses mesures cliniques in-situ… Le Mystérieux docteur Clitterhouse est adapté d’une pièce de l’anglais Barré Lyndon. Il s’agit d’une comédie qui prend place dans le monde criminel. Elle permet ainsi à Warner Bros de tenter de renouveler le genre du film de gangsters qui était bridé par le nouveau code de censure. L’histoire est parfaitement loufoque avec un style d’humour plutôt british : le farfelu est exposé avec le plus grand sérieux apparent. Edward G. Robinson, qui a l’époque faisait tout pour s’écarter de son image de gangster, s’amuse visiblement beaucoup à interpréter ce cambrioleur brillant qui fait sans arrêt des prises de sang à ses hommes de main et Claire Trevor, pas une seconde crédible en chef de bande, prend son rôle très au sérieux. Troisième sur l’affiche, Bogart a écopé du rôle le plus antipathique. L’acteur a déclaré plus tard que c’était le film qu’il détestait le plus. Il est vrai que son personnage n’a pas grand-chose pour lui… Le Mystérieux docteur Clitterhouse a l’apparence du film de gangsters, le goût d’un film de gangsters mais ce n’est pas un film de gangsters ce qui lui vaut de ne pas toujours être bien apprécié :  beaucoup lui reprochent de ne pas être crédible. Il ne l’est effectivement absolument pas (et heureusement d’ailleurs).
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Edward G. Robinson, Claire Trevor, Humphrey Bogart, Donald Crisp, Gale Page
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Remarques :
* Sur scène, le rôle du docteur était tenu par l’anglais Cedric Hardwicke (aussi bien à Londres qu’à New York).
* L’adaptation a été écrite par John Wexley et John Huston.

The Amazing Dr. Clitterhouse
Edward G. Robinson et Humphrey Bogart dans Le Mystérieux docteur Clitterhouse de Anatole Litvak.

The Amazing Dr. Clitterhouse
Claire Trevor et Humphrey Bogart dans Le Mystérieux docteur Clitterhouse de Anatole Litvak.

The Amazing Dr. Clitterhouse
Edward G. Robinson et Gale Page dans Le Mystérieux docteur Clitterhouse de Anatole Litvak.

3 mai 2016

Pasteur (1935) de Sacha Guitry

PasteurQuelques épisodes de la vie de Pasteur : l’abnégation du chercheur alors que la guerre est déclarée, Pasteur rejeté par les membres de l’Académie de Médecine, Pasteur soigne un enfant atteint par la rage, Pasteur malade reçoit son médecin qui lui demande d’arrêter ses recherches, Pasteur célébré à la Sorbonne par un parterre de sommités du monde entier… Pasteur est la première réalisation de Sacha Guitry (1). Il met en scène sa propre pièce, montée en 1919 avec son père Lucien Guitry dans le rôle principal. Il prend ainsi la suite de son père en interprétant lui-même cette fois le rôle du scientifique. L’ensemble est très solennel, assez rigide, très verbeux mais il est intéressant de constater que Sacha Guitry avait déjà défini certaines grandes lignes de son style cinématographique : générique au passé composé, introduction par lui-même (il ne s’adresse pas encore directement au spectateur mais à un interlocuteur anonyme visible que de dos), mise en avant du caractère narratif et ces grandes tirades qui lui sont si coutumières. Il prend ainsi rapidement possession de ce nouveau media, sans toutefois éviter quelques maladresses : la filiation avec la pièce est très marquée dans la structure même du film en tableaux, il semble déclamer parfois et le ton général manque de légèreté (mais il faut avouer que le sujet ne s’y prête guère…) Sur le fond, Guitry fustige l’ostracisme et prône les vertus du travail. Petite particularité de la pièce et donc du film : il n’y aucun rôle féminin.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Sacha Guitry, Jean Périer, José Squinquel
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Autres films sur la vie de Pasteur :
Pasteur de Jean Epstein et Jean Benoît-Lévy (1922) avec Charles Mosnier
La Vie de Pasteur (The Story of Louis Pasteur) de William Dieterle (1936) avec Paul Muni.

(1) Sacha Guitry avait toutefois réalisé un documentaire de 50 minutes en 1915, Ceux de chez nous sur quelques grands noms de la culture française.

Pasteur
François Rodon et Sacha Guitry dans Pasteur de Sacha Guitry.

14 avril 2015

La Mort apprivoisée (1949) de Michael Powell et Emeric Pressburger

Titre original : « The Small Back Room »
Titre USA : « Hour of Glory »

La mort apprivoiséePendant la Seconde Guerre mondial, en Angleterre, Sammy Rice est un expert en engins explosifs, un chercheur brillant qui préfère rester dans l’ombre (1). Il a perdu un pied dans une précédente mission et ne peut marcher qu’imparfaitement grâce à une prothèse. Il s’en sent très diminué, notamment dans ses rapports avec Susan : il craint que la jeune femme ne reste avec lui que par pitié… Tourné juste après les oeuvres de belle ampleur que sont Black Narcissus et The Red Shoes, The Small Back Room permet au tandem Michael Powell et Emeric Pressburger de revenir à un cinéma plus simple, voire plus naturaliste, proche de l’esprit de ceux que Powell tournait juste avant la guerre. Basé sur un livre de Nigel Balchin qui en a écrit lui-même l’adaptation, le film met en avant les chercheurs qui ont oeuvré en coulisses, parfois au péril de leur vie. Il y a plusieurs volets à cette histoire : le drame personnel de cet homme, antihéros par excellence qui s’enferme dans son mal-être et qui ne doit à son travail et surtout à sa relation amoureuse de ne pas sombrer dans l’alcool ; il y a aussi un regard plutôt acide sur les gens de ministères où règnent incompétence et luttes de pouvoir ; il y a enfin un aspect presque documentaire sur le travail (dans de bien mauvaises conditions) des chercheurs et autres experts qui culmine lors d’une longue scène de déminage, superbe par sa tension et ses très gros plans. Les scènes oniriques à tendance psychanalytique sont moins convaincantes. Côté acteurs, il faut noter la grande présence à l’écran de ses deux acteurs principaux : David Farrar a une belle prestance, avec un faux air de Gary Cooper et de Robert Montgomery, et la belle Kathleen Byron est délicieusement énigmatique. A sa sortie, The Small Back Room fut très bien reçu par la critique mais fut plutôt boudé par un public qui désirait plutôt oublier cette guerre qui venait de se terminer.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: David Farrar, Kathleen Byron, Jack Hawkins, Leslie Banks, Michael Gough, Cyril Cusack
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Kathleen Byron et David Farrar dans The Small Back Room de Michael Powell et Emeric Pressburger

The Small Back Room
Déminage d’une bombe trouvée sur une plage : David Farrar dans The Small Back Room de Michael Powell et Emeric Pressburger (1948)

(1) En anglais courant, backroom = confidentiel, secret. The backroom boys désignent (désignaient ?) les experts et techniciens qui travaillent dans l’ombre, en arrière plan. On entend aussi dans le film le terme boffin qui désignait, pendant la guerre, les chercheurs, mot plutôt argotique mais non péjoratif.

27 octobre 2012

Le rideau déchiré (1966) de Alfred Hitchcock

Titre original : « Torn curtain »

Le rideau déchiréUn professeur de physique nucléaire américain se rend à un congrès à Copenhague avec son assistante et fiancée. Cette dernière réalise avec effroi que son futur mari est sur le point de faire défection et de se rendre en Allemagne de l’Est… Le rideau déchiré est un film d’espionnage qui nous plonge en pleine guerre froide. Les acteurs Julie Andrews et Paul Newman ont été imposés à Hitchcock qui s’est plaint de leurs cachets faramineux, dévoreurs de budget. Il avait raison car le couple ne fonctionne à aucun moment, restant à un haut niveau de froideur tout au long du film qui s’en trouve handicapé. Le rideau déchiré comporte quelques scènes fortes, l’assassinat silencieux de Gromek (où Hitchcock a voulu montrer à quel point il pouvait être difficile de tuer un homme), la rencontre avec le professeur Lindt ou encore la fuite en autocar mais l’ensemble paraît un peu long et convenu. Il faut attendre le derniers tiers du film pour retrouver une intensité plus coutumière au réalisateur. Malgré les critiques dont il fut l’objet, Le rideau déchiré a connu un bon succès.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Paul Newman, Julie Andrews, Ludwig Donath, Günter Strack
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Remarque :
Dans le premier tiers du Rideau déchiré, vu au travers des yeux de Julie Andrews, Hitchcock place le spectateur dans une position assez étonnante, en avance sur l’héroïne, nous laissant ainsi deviner très tôt, bien avant elle, le but réel du savant. Le réalisateur dit ne pas avoir voulu débuter son film de façon conventionnelle (où un agent secret se voit confier une mission etc.)

14 juin 2012

Whatever Works (2009) de Woody Allen

Titre original : « Whatever Works »

Whatever WorksCela faisait un certain temps que Woody Allen n’avait tourné une telle comédie, purement existentielle et dans un esprit très newyorkais. Il aborde l’une des plus grandes questions qui soient : Comment vivre ? Un ex-physicien spécialiste de physique quantique recueille à contre-cœur une jeune fille fugueuse. Lui est plutôt imbu de sa personne, totalement désillusionné face à la gent humaine, insatisfait et hypocondriaque. Elle est très jeune, simple, sans idée préconçue, admirative. Ils semblent totalement dépareillés… Whatever Works est une comédie assez enthousiasmante qui repose sur des dialogues vifs et brillants et sur un personnage central assez complexe qui nous inspire plusieurs sentiments contradictoires. Certes, Woody Allen ne parvient pas à éviter certains clichés, mais il le fait avec tant d’humour et de style qu’ils en deviennent savoureux. Sa réponse à la grande question est contenue dans le titre : Whatever Works, c’est-à-dire « n’importe quoi du moment que ça marche ». Son film est assez positif, gentiment intellectuel et surtout très amusant.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Larry David, Evan Rachel Wood, Patricia Clarkson, Henry Cavill, Conleth Hill, Michael McKean
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