19 mars 2016

Marguerite (2015) de Xavier Giannoli

MargueriteFrance, années 20. Marguerite Dumont est une femme fortunée et passionnée de musique, qui chante avec sérieux des airs d’opéra devant ses amis. Personne n’ose lui dire qu’elle chante atrocement faux et tout son entourage lui laisse croire qu’elle a beaucoup de talent. Les choses vont se compliquer lorsqu’elle se met en tête de donner un récital public… Pour écrire cette histoire abracadabrante, Xavier Giannoli s’est inspiré très librement d’un personnage réel, la soprano américaine Florence Foster Jenkins, qu’il modèle à sa guise pour faire un film plein de bons sentiments. Le scénario multiplie les effets faciles et fait montre de psychologie sommaire (la madame, elle chante faux parce qu’elle n’est pas aimée par son mari). Les passages où Marguerite chante sont *très* pénibles à écouter (on est censé trouver cela hilarant…) Le point positif dans tout cela est l’interprétation de Catherine Frot qui fait preuve de beaucoup de subtilité et de sensibilité. Elle rend Marguerite très humaine, suscite l’empathie et fait presque oublier le caractère totalement improbable de cette histoire. La photographie est travaillée avec une belle texture due à l’utilisation de lentilles des années cinquante.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Catherine Frot, André Marcon, Michel Fau, Christa Théret, Denis Mpunga, Sylvain Dieuaide
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Remarques :
*  Le très beau duo que l’on entend dans les premières minutes du film est Le Duo des fleurs extrait de l’opéra Lakmé de Léo Delibes.
* Un film anglais retraçant la vie de Florence Foster Jenkins est en préparation pour une sortie en mai 2016 : Florence Foster Jenkins de Stephen Frears avec Meryl Streep et Hugh Grant.

Marguerite
Catherine Frot dans Marguerite de Xavier Giannoli.

24 février 2016

Pickpocket (1959) de Robert Bresson

PickpocketUn jeune étudiant désargenté qui se dit écrivain décide de se mettre à voler. Il justifie sa position en affirmant que certains êtres supérieurs ont le droit de s’affranchir des lois. Il travaille sa technique pour avoir le geste parfait et affronte quelques proches qui tentent de le raisonner… Inspiré de Crimes et Châtiments de Dostoïevski, Pickpocket est le premier film entièrement écrit par Bresson lui-même. Il choisit des moyens non conventionnels pour exprimer les tensions internes de ce jeune garçon : « Ce film n’est pas du style policier » nous prévient-il en exergue. Effectivement, il ne cherche pas à créer de suspense (il est toutefois bien présent dans la scène d’ouverture) et nous dévoile le dénouement du film au tout début. Il ne cherche pas non plus à développer un argumentaire : les dialogues sont assez pauvres, les arguments des uns et des autres sont d’une naïveté confondante. En revanche, Bresson cherche (et parvient) à épurer au maximum sa façon de mettre en scène : « Rien de trop, rien qui manque » a-t-il écrit. Cet épurement est manifeste au montage mais aussi sur les mouvements de caméra, le cadrage. Le jeu des acteurs surprend toujours. Bresson ne travaille qu’avec des acteurs non-professionnels auxquels il demande d’être les plus inexpressifs possibles. En écartant tout ce qui est voulu expressif, son but est de faire ainsi émerger l’essence de l’être humain. Y parvient-il ? C’est peut-être à chacun d’y répondre. A mon (humble) avis, pas totalement, mais je comprends aisément que la démarche soit passionnante pour un créateur de cinéma. Pickpocket est ainsi un très beau film sur un plan que l’on peut trivialement qualifier de théorique.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Martin LaSalle, Marika Green, Jean Pélégri
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Remarque :
La scène d’ouverture de Pickpocket évoque celle de Pick Up on South Street (Le Port de la drogue) de Samuel Fuller (1953). Les deux scènes présentent de grandes similitudes, y compris dans la technique (du cinéaste pas du pickpocket) employée.

Pickpocket
Martin LaSalle et Marika Green dans Pickpocket de Robert Bresson.

1 février 2016

Assassins et voleurs (1957) de Sacha Guitry

Assassins et voleursUn riche oisif surprend un cambrioleur au moment où il pénètre chez lui et lui demande de l’aider à se suicider. Il lui raconte pourquoi il a décidé d’en finir… Assassins et voleurs est l’avant-dernier film de Sacha Guitry qui était alors déjà très malade. L’histoire est autant farfelue qu’improbable, un enchaînement délirant de situations que Guitry a avoué avoir imaginé sous l’effet des piqûres de morphine. Il est difficile de ne pas voir des allusions à son arrestation arbitraire à la Libération dans la partie reposant sur le thème du faux coupable et dans les scènes de caricature de procès. On retrouve, comme toujours, sa verve brillante dans cette apologie franchement amorale du vol, du meurtre et de l’adultère. Il avait écrit le film avec Michel Simon en tête mais il a fini par jeter son dévolu sur le tandem Poiret et Serrault, le premier tenant le rôle principal, celui qui dispense les mots d’esprit, celui que Guitry aurait tenu s’il avait pu. Darry Cowl fait une petite apparition, nous gratifiant d’un beau numéro visiblement improvisé dans le tribunal, une scène où acteurs et figurants sont tous hilares.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean Poiret, Michel Serrault, Magali Noël, Darry Cowl
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Remarque :
* Certaines scènes auraient été tournées par Clément Duhour (l’acteur qui tient le rôle du mari).

Assassins et voleurs
Jean Poiret et Michel Serrault dans Assassins et voleurs de Sacha Guitry.

21 janvier 2016

Plein soleil (1960) de René Clément

Plein soleilLe jeune Tom Ripley est payé par un milliardaire américain pour convaincre son fils, qui mène une vie oisive et dépensière en Italie, de rentrer chez lui. Il devient son ami et accepte apparemment de subir ses sautes d’humeur et ses humiliations. En réalité, il envie sa vie facile, sa fiancée, son argent…
Plein soleil est adapté d’un roman de Patricia Highsmith Monsieur Ripley. Pour en écrire l’adaptation, René Clément travaille avec Paul Gégauff, très lié à la Nouvelle Vague dont l’influence est assez nette sur le film, ne serait-ce que dans les scènes extérieures, souvent tournées in-situ. L’histoire s’attarde d’ailleurs autant sur la langueur des personnages et les corps bronzés par le soleil que sur l’intrigue policière elle-même. Plein soleil Les images d’Henri Decae sont très belles, magnifiées par le décor naturel de l’île d’Ischia (au large de Naples). Alain Delon, alors âgé de 24 ans à peine, y fait une remarquable prestation, son charme naturel rendant son personnage complexe : d’haïssable, il devient séduisant et l’histoire devient ainsi assez troublante. Le film va vraiment lancer sa carrière. Plein soleil est un très beau film de René Clément mais il ne fait pas l’unanimité : ses détracteurs lui reprochent d’être trop accès sur le magnétisme des comédiens et une mise en retrait de l’intrigue. Le film me semble plutôt à considérer comme un ensemble, un très bel ensemble.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Alain Delon, Maurice Ronet, Marie Laforêt
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Remarques :
* Romy Schneider fait une petite apparition au début du film. L’actrice (déjà très célèbre) a ainsi une courte scène avec son fiancé, Alain Delon.
* Autre adaptation :
Le Talentueux Mr Ripley (The Talented Mr. Ripley) d’Anthony Minghella (1999)

Plein soleil
Maurice Ronet, Marie Laforêt et Alain Delon dans Plein soleil de René Clément.

17 janvier 2016

L’Eden et après (1970) de Alain Robbe-Grillet

L'éden et aprèsDes étudiants ont l’habitude de se réunir dans le vaste café L’Eden à l’esthétique moderne, où les parois sont faites de verre ou de murs de couleur. Pour tromper l’ennui, ils organisent des jeux érotiques ou faussement violents. Un bel homme, qui dit revenir d’Afrique, va leur proposer de nouvelles expériences hallucinatoires… L’Eden et après est le quatrième long métrage d’Alain Robbe-Grillet. Il en a bien entendu écrit le scénario. Il nous propose là une sorte de voyage, un rêve éveillé, qui va nous faire suivre une jeune fille dans ses aventures dans le désert tunisien. Alain Robbe-Grillet casse les codes narratifs classiques, pour offrir une histoire pleine de miroirs et de faux-semblants, avec des personnages doubles et une logique d’enchaînements plus proche du rêve que de la réalité. Le film devient rapidement fascinant, les images sont de toute beauté, Alain Robbe-Grillet jouant joliment avec les décors et les couleurs, ou profitant des lignes épurées et lumineuses des maisons de l’île de Djerba. Il a aussi pimenté l’ensemble d’un érotisme très libéré, ses belles héroïnes sont court vêtues et ses fantasmes apparaissent ici et là… L’ensemble est assez envoutant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Catherine Jourdan, Pierre Zimmer, Richard Leduc
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Remarques :
* Alain Robbe-Grillet a monté l’ensemble totalement différemment pour réaliser le film N. a pris les dés (on remarquera l’anagramme) pour l’ORTF, film d’une durée de 79 minutes soit 20 de moins.

L'Eden et après
Catherine Jourdan dans L’Eden et après de Alain Robbe-Grillet

14 janvier 2016

Le Bateau sur l’herbe (1971) de Gérard Brach

Le Bateau sur l'herbeOliver, aidé par son ami David, construit un bateau dans le parc de la grande demeure de sa mère, toujours absente et entourée de gigolos lors de ses rares apparitions. Ils rêvent de partir tous les deux pour l’Île de Pâques. Mais, alors que le bateau est presque terminé, David rencontre Eléonore dont il s’éprend… Si on le connait surtout en tant que scénariste (de Polanski notamment), Gérard Brach a réalisé deux longs métrages, La Maison (1970) avec Michel Simon et Patti d’Arbanville (oui, celle de Cat Stevens) et Le bateau sur l’herbe. Rien n’est conventionnel dans cette histoire, les personnages sont à la limite de l’improbable, hors du temps. L’excentricité du lunaire Oliver est tout en contraste avec le pragmatisme de son ami David et cette opposition nous vaut quelques situations assez finement écrites. L’interprétation est plus inégale, allant du meilleur (Claude Jade en jeune ingénue) au pire (Valentina Cortese en mère frivole). L’atmosphère globale n’est pas sans rappeler celle de certains films de Polanski, sans en avoir le flamboiement toutefois. Si le film ne manque pas de charme, il laisse tout de même sur une petite impression d’insatisfaction.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Claude Jade, Jean-Pierre Cassel, John McEnery, Valentina Cortese, Paul Préboist
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Remarques :
* Le scénario est cosigné par Gérard Brach, Roman Polanski et Suzanne Schiffman.
* L’acteur anglais John McEnery joue en français avec un accent prononcé, certes, mais surtout une belle aisance.

Le bateau sur l'herbe
Jean-Pierre Cassel, Claude Jade et John McEnery dans Le Bateau sur l’herbe de Gérard Brach.

13 janvier 2016

Les nuits de la pleine lune (1984) de Eric Rohmer

Les nuits de la pleine luneFraîchement sortie d’Arts déco, Louise (Pascale Ogier) vit avec Rémi (Tchéky Karyo) en banlieue. Lui est plutôt casanier et aspire à une vie calme. Elle a envie de sortir et voir du monde. Pour avoir un espace de liberté, Louise décide de retaper un studio en plein Paris où elle travaille et a des relations amicales avec un journaliste, Octave (Fabrice Luchini). Contraint, Remi l’accepte… Les nuits de la pleine lune est le quatrième volet de la série Comédies et Proverbes d’Eric Rohmer. Le cinéaste porte un regard sur une certaine jeunesse des années 80, volage et butineuse en amour. Même s’il s’en défend, il porte aussi un jugement et montre sa désapprobation. Le dicton populaire placé en exergue, « Qui a deux femmes perd son âme, qui a deux maisons perd sa raison », est sans équivoque. Mais il faut dépasser les aspects conformistes et moralisateurs du propos et jouir de la qualité du dialogue et des différents échanges, avec toujours cette connotation littéraire si plaisante. L’image est assez brute, empreinte d’une certaine austérité. Le film est illuminé par la prestation de Pascale Ogier, à la fois forte et fragile, déterminée, un personnage d’une belle complexité.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Pascale Ogier, Tchéky Karyo, Fabrice Luchini
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Remarques :
* C’est Pascale Ogier qui a décoré et meublé le studio de Louise.
* Pascale Ogier est décédée d’une crise cardiaque, deux mois après la sortie du film, quelques semaines après avoir reçu le Prix d’interprétation féminine au festival de Venise pour ce film. L’actrice était âgée de 25 ans.

Les Nuits de la pleine lune
Fabrice Luchini et Pascale Ogier dans Les nuits de la pleine lune d’Eric Rohmer

Les Nuits de la pleine lune
Pascale Ogier et Tchéky Karyo dans Les nuits de la pleine lune d’Eric Rohmer

31 décembre 2015

Human (2015) de Yann Arthus-Bertrand

HumanAvec Human, Yann Arthus-Bertrand nous propose une approche de la notion d’humanité. Il fait parler une impressionnante série de personnes de toutes les nations, de toutes les langues pour provoquer en nous une réflexion sur quelques sujets fondamentaux, les composantes essentielles de l’humain: l’amour pour les autres, la guerre, l’identité sexuelle, la répartition des richesses, … C’est assez court pour chacun, parfois c’est un récit, parfois ce ne sont que des réflexions mais c’est toujours suffisamment intense pour que notre intérêt reste contant tout au long du film. Yann Arthus-Bertrand a opté pour un cadrage serré, toujours le même, un gros plan sur le visage, superbement éclairé qui met encore plus en valeur la diversité de l’humain, isolé de son environnement, un visage qui nous regarde. Ces mini-interviews sont entrecoupées d’images aériennes assez époustouflantes, des paysages étonnants que l’homme arpente ou travaille (dans l’esprit de son film précédent Home), mais aussi sur des rassemblements humains, des images dont on se demande à chaque fois où il a bien pu trouver cela ! La musique, signée Armand Amar, est elle aussi très belle. Doté d’une indéniable portée philosophique, Human est un de ces films qui poussent à la réflexion. Et en plus, c’est très beau visuellement.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs:
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Remarques :
* 2020 portraits à travers le monde dans 63 langues différentes, près de 2500 heures de rushes (dont plus de 500 heures d’images aériennes) ont servi de base à la réalisation du projet.
* Version cinéma = 3h 10 – Version TV = 2h 11
Plusieurs autres téléfilms sont liés au film : Sur les traces de Human (composé de trois films de 52 minutes), Les histoires de Human (80 minutes), L’aventure Human (making-of de 52 minutes) et La musique de Human (plongée dans les coulisses de la bande originale de 52 minutes). Désireux de conquérir tous les supports, le film s’est vu décomposé en trois volets d’une heure trente chacun pour sa diffusion sur YouTube et Google Play, disponible dans six langues différentes.

Human
L’une des images stupéfiantes de Human de Yann Arthus-Bertrand (il s’agit d’une gigantesque piscine à vagues en Chine, certainement lors d’une canicule…)
Human
L’un des visages des portraits/interviews de Human de Yann Arthus-Bertrand.

18 décembre 2015

La Vénus à la fourrure (2013) de Roman Polanski

La Vénus à la fourrureFatigué après avoir fait passer des auditions toute la journée en vain pour sa pièce La Vénus à la fourrure, un metteur en scène (Mathieu Amalric) voit arriver une actrice (Emmanuelle Seigner) très en retard alors qu’il est resté seul dans le théâtre. Non sans difficulté, il se laisse convaincre de l’auditionner, persuadé qu’elle ne conviendra pas, mais dès les premières lignes sa surprise est grande… La Vénus à la fourrure de Roman Polanski est adapté d’une pièce de l’américain David Ives, variation autour du livre homonyme de Sacher-Masoch. C’est un huis clos comme Polanski les affectionne, où un jeu subtil et ambigu va s’installer entre les deux seuls personnages et qui va nous tenir en haleine pendant plus de 90 minutes. Le début est toutefois un peu difficile, le personnage de l’actrice étant particulièrement pénible de vulgarité (chewing-gum compris) mais, heureusement, tout change lorsque l’audition commence réellement (en fait, il faudrait revoir ce début après avoir mieux compris le personnage). Le reste est un délice, d’une écriture parfaite, où les rapports de domination/soumission vont s’installer très lentement pour mieux de renverser ensuite, où la vie réelle s’immisce dans la pièce (à moins que ce soit l’inverse). Ce jeu de manipulation est troublant, sans cesse surprenant, parfois déroutant mais aussi fascinant. Emmanuelle Seigner est assez merveilleuse dans son rôle très complexe, personnage aux multiples facettes, qui joue avec les apparences, qui est toujours plus que ce que l’on attend. Mathieu Amalric est moins éblouissant, il faut dire que son personnage est finalement beaucoup plus simple. A noter que l’on peut certainement voir dans son personnage le cinéaste lui-même. La Vénus à la fourrure est une belle réussite de Roman Polanski, un des ses meilleurs films sans aucun doute, un des ces films dont on se dit que lui seul pouvait faire si brillamment.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Emmanuelle Seigner, Mathieu Amalric
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La Vénus à la fourrure
Mathieu Amalric et Emmanuelle Seigner dans La Vénus à la fourrure de Roman Polanski

 

10 décembre 2015

Quai d’Orsay (2013) de Bertrand Tavernier

Quai d'OrsayJeune diplômé de l’ENA, Arthur Vlaminck est embauché en tant que chargé du « langage » au ministère des Affaires Étrangères, c’est-à-dire écrire des discours. Il est intégré dans une équipe de conseillers où chacun a une spécialité précise au service du ministre, un personnage exubérant et fantasque… Quai d’Orsay est l’adaptation d’une bande dessinée d’Abel Lanzac (pseudonyme du diplomate Antonin Baudry) et Christophe Blain sortie en 2010. Antonin Baudry s’est inspiré de sa propre expérience, le ministre en question étant Dominique de Villepin. Si le film nous montre de l’intérieur les coulisses d’un ministère, c’est avant tout une comédie, on pourrait même parler de farce tant le personnage du ministre paraît caricatural. On s’amuse beaucoup dans la première demi-heure des bons mots et des coups d’éclats mais, hélas, le film tourne ensuite en boucle, utilisant les mêmes ressorts dans des situations différentes. Toutefois, le rythme est très enlevé, maintenant le spectateur de cette ritournelle en état d’alerte permanente. Sur le fond, on peut trouver que le propos surfe sur le populisme ambiant en montrant un ministre guignolesque. Mais on peut aussi trouver qu’il montre que, derrière une façade qui joue sur les discours simplificateurs, il y a dans un ministère des personnes constamment sur le qui-vive qui résolvent des problèmes passablement complexes (le personnage joué par Niels Arestrup est librement inspiré de l’ancien directeur du cabinet du ministre des Affaires étrangères, Pierre Vimont). Heureusement, Thierry Lhermitte est excellent, retrouvant ici le type de grand rôle comique dans lequel on ne le voit plus beaucoup aujourd’hui. Quand il n’est pas à l’écran, on attend impatiemment qu’il revienne…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Thierry Lhermitte, Raphaël Personnaz, Niels Arestrup, Julie Gayet, Anaïs Demoustier, Thomas Chabrol
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Quai d'Orsay
Niels Arestrup, Raphaël Personnaz et Thierry Lhermitte dans Quai d’Orsay de Bertrand Tavernier.