8 février 2017

Le Chaud Lapin (1974) de Pascal Thomas

Le Chaud lapinWilliam est un jeune trentenaire parisien. Célibataire endurci, il accumule les aventures d’un soir et cherche à séduire toutes les jeunes femmes qu’il rencontre. Retrouvant un ancien ami, il accepte sa proposition de partir en vacances dans la Drôme lorsqu’il apprend qu’il y aura les trois sœurs de sa femme. Tout ce petit monde est marié avec enfants mais cela n’arrête pas William…  Le Chaud Lapin a été écrit par Jacques Lourcelles (plus connu comme historien du cinéma), Pascal Thomas et Hubert Watrinet. Après avoir décrit les adolescents dans ses deux premiers films,  Les Zozos et Pleure pas la bouche pleine, Pascal Thomas monte d’un cran en se penchant cette fois sur les trentenaires. Le film a un indéniable caractère sociologique par le portrait qu’il nous offre d’une génération. L’irruption d’un électron libre (qui ne pense qu’à « ça ») va révéler les petites failles sous-jacentes au sein de trois couples à priori stables. Bernard Menez joue avec retenue ce grand adolescent, un peu maladroit, persuadé qu’il est un grand séducteur. Il n’y a aucune vulgarité, l’ensemble est plutôt plein de fraîcheur, bien écrit et assez amusant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Bernard Menez, Daniel Ceccaldi, Elisa Servier
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Le Chaud Lapin
Daniel Ceccaldi, Bernard Menez, Chantal Pasquet, Jeanne Maud et Hubert Wratinet dans Le Chaud lapin de Pascal Thomas.
Le chaud Lapin
Jeanne Maud, Bernard Menez et Elisa Servier dans Le Chaud lapin de Pascal Thomas.

11 octobre 2016

Les Drôles de poissons-chats (2013) de Claudia Sainte-Luce

Titre original : « Los insólitos peces gato »

Les drôles de poissons-chatsClaudia a 22 ans et vit seule dans une grande ville du Mexique. Une nuit, elle atterrit aux urgences pour une crise d’appendicite et se lie d’amitié avec Martha, qui occupe le lit voisin. Martha a 46 ans, 4 enfants, et une inépuisable joie de vivre. A sa sortie de l’hôpital, Martha invite Claudia à habiter chez elle… Les Drôles de poissons-chats est le premier long métrage de la réalisatrice mexicaine Claudia Sainte-Luce, film dans lequel elle raconte sa propre histoire. Le sujet peut rebuter à priori mais le propos n’est pas tant sur les tourments d’une mort annoncée que sur l’étonnante façon dont la jeune femme va s’intégrer à cette famille déséquilibrée par la maladie de la mère. Elle va y trouver ce qu’elle n’a jamais eu. Il n’y a aucune dramatisation, les dialogues sont d’une grande simplicité, très authentiques et l’interprétation est remarquable. A noter que l’affiche est trompeuse : le film n’a rien d’un road-movie.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Lisa Owen, Ximena Ayala, Sonia Franco
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Les Drôles de poissons-chat
Alejandro Ramírez-Muñoz, Ximena Ayala et Andrea Baeza dans Les drôles de poissons-chats de Claudia Sainte-Luce.

1 août 2016

Still Walking (2008) de Hirokazu Koreeda

Titre original : « Aruitemo aruitemo »

Still walkingComme chaque année, la famille Yokoyama se réunit le jour anniversaire de la mort tragique du fils aîné, décédé quinze ans plutôt en sauvant un enfant de la noyade. Dans la maison familiale, qui fut autrefois aussi le cabinet médical du père, la mère prépare un petit festin pour ses enfants et ses petits-enfants. Malgré la permanence de certaines choses, l’action du temps montre ses effets : les uns et les autres ont imperceptiblement changé… Pour écrire Still Walking, Hirokazu Kore-eda s’est fortement inspiré de sa propre histoire familiale. Il est parvenu à en faire une chronique familiale très délicate, sans effet dramatique, un subtil mélange d’humour, de chagrin et de mélancolie où ici et là les secrets que chacun porte en lui-même apparaissent discrètement. Des réflexions sur le ressentiment et sur l’accomplissement viennent encore enrichir le film. La filiation avec Yasujirô Ozu est évidente, non seulement par le sujet (une chronique familiale) mais aussi, et surtout, dans la mise en scène et la façon de construire ses plans : caméra fixe et cette façon si élégante d’utiliser les portes et les murs de la maison pour créer un cadre dans le cadre. Le cinéaste cite également Mikio Naruse parmi ses sources d’inspiration. C’est donc dans ce très beau classicisme que l’on peut classer ce Still Walking.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Hiroshi Abe, Yui Natsukawa, You
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Remarques :
* Le film a été tourné à Yokosuka, petite ville au sud de Yokohama sur la baie de Tokyo.
* Hommage à Ozu :
Le premier plan du film montre la mère et la fille en train de peler des carottes et des radis. Or, lorsque Yasujirô Ozu est mort (en 1963), il travaillait sur le scénario d’un film intitulé Daikon to ninjin (littéralement : radis et carottes), projet qu’il n’a pu mener à terme. Le scénario sera finalement tourné par Minoru Shibuya en 1965 avec Chishû Ryû en acteur principal.

Still Walking
Yoshio Harada, You, Kirin Kiki, Shohei Tanaka, Yui Natsukawa et Hiroshi Abe (et un beau cadre dans le cadre) dans Still walking de Hirokazu Kore-eda.

Still Walking
Yoshio Harada, Shohei Tanaka et Kirin Kiki dans Still walking de Hirokazu Kore-eda.

Still Walking
Yui Natsukawa et Hiroshi Abe dans Still walking de Hirokazu Kore-eda.

17 février 2016

Le Chant du Missouri (1944) de Vincente Minnelli

Titre original : « Meet me in St. Louis »

Le Chant du MissouriEté 1903. Dans la famille Smith, qui réside dans une maison cossue de Saint Louis, l’évènement principal n’est pas la préparation de la grande Exposition universelle mais plutôt le fait que Rose, l’aînée de la famille, attend un coup de fil de son amoureux qui ne s’est pas encore déclaré et que l’arrivée d’un nouveau voisin met la cadette Esther en émoi… La comédie musicale Le Chant du Missouri est le troisième long métrage de Vincente Minnelli, une réalisation qui va le propulser au premier plan. L’histoire est, il faut bien l’avouer, épouvantablement niaise et dotée d’aucun développement. C’est une gentille bluette à la gloire de la famille américaine et prônant le repli sur soi. Mais le talent de Minnelli est plus dans la merveilleuse utilisation des décors et la création (ou la reconstitution) d’une atmosphère ou se mêlent nostalgie et insouciance. On peut même dire que, dans nombre de ses premiers films, Minnelli assume pleinement la mièvrerie pour lui donner un caractère sophistiqué. Même s’il surcharge parfois, il montre là une maitrise et une recherche de la perfection qui rendent ses films visuellement assez beaux et la réussite de scènes chantées emblématiques comme The Trolley Song en témoigne. Le film connut un grand succès, il est toujours très estimé aujourd’hui. L’indigence du scénario pourra toutefois bloquer beaucoup de spectateurs, comme ce fut cette fois (j’avais beaucoup aimé ce film auparavant) mon cas.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Judy Garland, Margaret O’Brien, Mary Astor, Lucille Bremer, Leon Ames, Tom Drake
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Meet me in St. Louis
La famille Smith au grand complet : (de g. à d.) Lucille Bremer, Mary Astor, Joan Carroll, Judy Garland, Harry Davenport, Margaret O’Brien et Henry H. Daniels Jr. (ne manque que le père interprété par Leon Ames) dans Le Chant du Missouri de Vincente Minnelli.

14 décembre 2015

La Grande Ville (1963) de Satyajit Ray

Titre original : « Mahanagar »

La Grande villeSubrata est employé de banque. Son salaire ne lui permet que difficilement de faire vivre sa famille, d’autant qu’il a ses parents âgés à charge. Lorsque sa jeune femme Arati émet l’idée de travailler, il finit par donner son accord tout en sachant que son père, très traditionnel dans ses idées, ne pourra l’accepter… La Grande Ville est le dixième long métrage de Satyajit Ray et le premier à se situer à l’époque contemporaine. Il porte un regard sur la société indienne en pleine évolution de moeurs en se concentrant sur les relations à l’intérieur de la famille. Car c’est dans la famille elle-même que cette femme qui désire travailler trouve l’opposition la plus vive et le fait qu’elle le fasse dans l’intérêt de tous n’atténue nullement la « faute » à leurs yeux. L’art de Satyajit Ray est de mêler cette peinture sociale assez militante à une histoire dotée de rebondissements et même d’un certain suspense. Cet ensemble parfait nous place en empathie totale avec cette femme qui est superbement interprété par Madhabi Mukherjee. Belle, intelligente et déterminée, le cinéaste en fait une héroïne idéale pour que le spectateur soit conquis. La Grande Ville est un film au propos fort et porteur d’espoir.
Elle: 5 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Anil Chatterjee, Madhabi Mukherjee
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La Grande Ville
Madhabi Mukherjee dans La Grande ville de Satyajit Ray.

1 décembre 2015

Fanny et Alexandre (1982) de Ingmar Bergman

Titre original : « Fanny och Alexander »

Fanny et AlexandreSuède, début du XXe siècle. Comme chaque année, Helena Ekdahl, propriétaire du théâtre d’Uppsala, a invité sa famille pour les festivités de Noël. Il y a là ses trois fils : le sérieux Oscar qui dirige le théâtre, le bon vivant Gustav Adolf et Carl, le professeur alcoolique. Les enfants Fanny et Alexandre prennent part à la fête qui hélas tourne court lorsque leur père, Oscar, est victime d’une hémorragie cérébrale lors d’une répétition… Cet avant-dernier film de Bergman est l’un des plus ambitieux de sa carrière, en tous cas celui pour lequel il a profité du plus important budget. Cette somptueuse chronique familiale est conçue comme une ode à la vie où les joies d’une truculente famille bourgeoise sont opposées à l’enfer du puritanisme religieux. On y retrouve les thèmes chers au réalisateur suédois, la représentation de la mort, la figure du père, le mystère du couple. Il tire son inspiration de quelques géants de la littérature (Hoffman, Dickens, Strindberg, Ibsen), des souvenirs de sa propre enfance et de ses précédents films. La réalisation montre une indéniable perfection que ce soit dans l’image ou dans ses fameux plans-séquences.
Elle: 5 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Bertil Guve, Gunn Wållgren, Ewa Fröling, Börje Ahlstedt, Jan Malmsjö
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Remarque :
* Bergman a renié la version « courte » de 3 heures exploitée au cinéma. La version diffusée à la télévision suédoise dure plus de 5 heures. Hors de Suède, bien peu de gens ne l’avaient vue avant qu’elle ne sorte en DVD (coffret avec les deux versions).

Fanny et Alexandre
Bertil Guve et Pernilla Allwin sont Fanny et Alexandre, héros éponymes du film d’Ingmar Bergman.

19 novembre 2015

La Famille Tenenbaum (2001) de Wes Anderson

Titre original : « The Royal Tenenbaums »

La Famille TenenbaumLes trois enfants Tenenbaum ont été élevés par leur mère, séparée mais non divorcée. Ils sont tous trois très différents : l’ainé a le sens des affaires, la fille cadette a des dons littéraires et le benjamin fait des exploits en tennis. Lorsque le père désire revenir après quinze ans d’indifférence totale, il n’est pas le bienvenu et doit utiliser un subterfuge… La Famille Tenenbaum est le troisième long métrage de Wes Anderson et le réalisateur montre déjà un style assez affirmé : les décors aux couleurs vives, le goût pour les situations loufoques, les costumes décalés et les objets saugrenus, la voix off faussement détachée (c’est celle d’Alec Baldwin). Le scénario qu’il a écrit avec Owen Wilson est finement écrit, évitant toute dramatisation pour nous glisser une analyse de caractères : ses personnages sont tous tournés vers le passé, ils restent bloqués sur une époque (comme en témoignent leurs vêtements qui ne changent pas ou très peu), enfermés dans leurs frustrations, leurs échecs. L’humour est très présent, il se glisse partout, même dans les situations qui se prêteraient si facilement au drame.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gene Hackman, Anjelica Huston, Ben Stiller, Gwyneth Paltrow, Luke Wilson, Owen Wilson, Bill Murray, Danny Glover
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la Famille Tenenbaum
(de gauche à droite) Luke Wilson, Gwyneth Paltrow, Gene Hackman, Ben Stiller (les enfants : Jonah Meyerson et Grant Rosenmeyer), Angelica Houston, Danny Glover et Kumar Pallana dans La Famille Tenenbaum de Wes Anderson

21 janvier 2015

Hannah et ses soeurs (1986) de Woody Allen

Titre original : « Hannah and Her Sisters »

Hannah et ses soeursUne famille réunie pour un repas de fin d’année, c’est le point de départ de Hannah et ses soeurs qui nous fait suivre les hésitations sentimentales et les angoisses existentielles des participants à ce repas sur une période de deux années. Dans la filmographie de Woody Allen, le film marque un retour au temps présent et se démarque par rapport aux précédents par le fait qu’il n’y a pas ici un personnage principal mais cinq, voire six. Cette multiplicité permet à Woody Allen de signer un film très riche où les situations sont nombreuses. Pour l’écrire, il a puisé en grande partie dans sa vie personnelle et celle de Mia Farrow. Très new-yorkais, c’est aussi un film très vivant et parfaitement équilibré, mêlant habilement l’humour au dramatique. Très allénien en quelque sorte… Hannah et ses soeurs fut un grand succès couronné par pas moins de trois Oscars. Il est certainement à classer parmi les meilleurs films de Woody Allen.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Mia Farrow, Dianne Wiest, Barbara Hershey, Michael Caine, Maureen O’Sullivan, Lloyd Nolan, Max von Sydow, Woody Allen
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Hannah et ses soeurs (1986) de Woody Allen

Remarques :
* De nombreuses scènes furent tournées dans le propre appartement de Mia Farrow. En outre, les quatre enfants de Mia Farrow apparaissent dans le film, y compris Soon-Yi Previn.

* Comme son personnage, Woody Allen a cru avoir une tumeur au cerveau (à l’époque du tournage de Manhattan).

* Comme Mia Farrow lui reprochait de mettre des éléments de leur vie personnelle dans le film, Woody Allen a modifié le scénario pour qu’Hannah reproche à sa soeur de mettre sa vie personnelle dans le scénario qu’elle écrivait ! La colère de Mia Farrow est ainsi autant celle de son personnage envers sa soeur que la sienne propre envers son compagnon Woody Allen.

* Les parents des trois soeurs sont interprétés par deux grands vétérans d’Hollywood : la mère par Maureen O’Sullivan (l’affriolante Jane des Tarzan dès 1932) qui, rappelons-le, est la mère de Mia Farrow dans la vraie vie… et le père par Lloyd Nolan (160 films au compteur dont nombre films de gangsters des années 30 et films noirs des années 40). C’est hélas son dernier film puisque l’acteur est décédé peu après la fin du tournage, avant même la sortie du film, à l’âge de 83 ans.

* Hannah et ses soeurs est le premier film de Woody Allen sans son directeur de la photographie habituel Gordon Willis, retenu sur un autre tournage. C’est ainsi le premier film du réalisateur avec Carlo Di Palma qui a été le directeur de la photo d’Antonioni. C’est un changement important pour Woody Allen qui désire donner un style plus européen à ses films, privilégier le mouvement et la mobilité. Di Palma restera son directeur de la photo pendant plus de dix ans.

Hannah et ses soeurs (1986) de Woody Allen
Hannah (Mia Farrow) et ses soeurs Lee (Barbara Hershey) et Holly (Dianne Wiest).

27 décembre 2014

Tout le monde dit I Love You (1996) de Woody Allen

Titre original : « Everyone Says I Love You »

Tout le monde dit I love youTout le monde dit I Love You nous fait suivre les aventures amoureuses des membres d’une famille recomposée de la bourgeoisie newyorkaise très aisée. Woody Allen a choisi ici d’en faire une comédie musicale, un format franchement inhabituel pour le cinéaste. Les chansons, interprétées de façon peu assurée par les acteurs eux-mêmes, ne sont pas particulièrement remarquables ; les ballets sont plus originaux et réussis (merveilleuse danse des Groucho). Les personnages sont très superficiels et il est bien difficile de s’intéresser à leurs petits problèmes. Woody Allen réutilise certains ressorts de scénario comme le fait de pouvoir entendre les confessions d’une jeune femme à son psy. Il y a tout de même de bons moments, de beaux traits d’humour mais ils sont fugaces. Tout le monde dit I love you est certainement l’un des films les plus légers en terme de contenu du cinéaste.
Elle: 1 étoile
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Julia Roberts, Goldie Hawn, Edward Norton, Drew Barrymore, Alan Alda, Tim Roth, Natalie Portman, Woody Allen
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Remarques :
* Seule Drew Barrymore est doublée dans les chansons. Trouvant que Edward Norton et Goldie Hawn chantaient trop bien, Woody Allen leur a demandé de fausser un peu pour que ce soit plus authentique…
* Le titre du film viendrait d’une chanson du film des Marx Brothers Horse Feathers (1932).

 

Toput le monde dit I Love You
Hommage aux Marx Brothers, la danse des Groucho est un grand moment… Dans le dialogue qui suit, Woody Allen fait aussi une (très courte hélas) imitation de Groucho Marx (juste avant qu’ils quittent la soirée).

14 décembre 2014

Le Jardin des délices (1970) de Carlos Saura

Titre original : « El jardín de las delicias »

Le jardin des délicesA la suite d’un accident, un industriel se retrouve handicapé et amnésique. Sa famille s’efforce de lui faire retrouver la mémoire pour qu’il donne le nom de la banque suisse où il a déposé de grandes sommes d’argent ou encore la combinaison du coffre dans sa chambre. Pour cela, ils n’hésitent pas à recréer certaines scènes de sa vie passée… Le Jardin des délices est un film à plusieurs niveaux de lecture. Tourné sous la dictature du général Franco et de sa censure, la signification de cette allégorie est nécessairement masquée. Il peut se voir comme une simple fable sur la cupidité où Carlos Saura manie l’humour et le cocasse à la manière d’un Buñuel, mais il est truffé de références politiques et historiques (1), cette famille très franquiste symbolisant le régime. Cette comédie noire apparaît alors comme une charge contre la répression qui sclérose les esprits.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: José Luis López Vázquez, Luchy Soto, Francisco Pierrá, Charo Soriano
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Remarques :
* Pour certains, le personnage du paralytique serait Franco lui-même. Il serait étonnant que ce fut l’intention de Carlos Saura car il y a une empathie du spectateur avec cette personne. Cette empathie est suscitée dès le début du film : nous le voyons réduit à l’impuissance, sans expression, vulnérable, aussi innocent qu’un enfant.
* La signification du titre ne paraît pas immédiate. Il s’agit certainement d’une référence au célèbre tableau de Jérôme Bosch et l’étonnante dernière scène du film peut certainement en être vue comme une interprétation appliquée à l’Espagne de Franco.

(1) Les références historiques sont loin d’être évidentes à moins de connaitre parfaitement l’histoire de l’Espagne. Par exemple, l’accident automobile serait une référence à Juan March Ordinas, banquier au passé trouble et financier du général Franco en 1936, qui trouva la mort en 1962 dans un accident de voiture.

Le Jardin des délices de Carlos Saura
José Luis López Vázquez est un industriel amnésique dans Le Jardin des délices de Carlos Saura.

Homonymes :
Le jardin des délices (Il giardino delle delizie) de l’italien de Silvano Agosti (1967)
Le jardin des délices (Ogród rozkoszy ziemskich) du polonais Lech Majewski (2004)
et aussi
Le jardin des délices de Jérôme Bosch, court-métrage de Jean Eustache (1980).