11 février 2024

Love Life (2022) de Kôji Fukada

Love LifeTaeko vit avec son époux Jiro et son fils Keita, issu d’un précédent mariage, dans un immeuble près de ses beaux-parents. Keita est champion local du jeu Othello. Tandis qu’elle découvre l’existence d’une ancienne fiancée de son mari, un drame provoque la réapparition du père biologique de Keita…
Love Life est un film franco-japonais écrit et réalisé par Kōji Fukada. Son histoire nous montre le dérèglement de l’harmonie d’un couple qui se trouve confronté à un drame et les errements pour le trouver un nouveau chemin, tout en évitant le carcan des rapports familiaux. Comme souvent dans la littérature ou le cinéma japonais, les émotions sont intériorisées et s’expriment avec douceur sans perdre de leur force. L’approche du cinéaste est délicate et subtile. Il n’use d’aucun effet facile pour créer l’émotion. Kōji Fukada insère toujours dans ses histoires un personnage qui réapparaît de façon incongrue et c’est à nouveau le cas ici avec le premier mari de Taeko. En revanche, il n’y a cette fois aucune note fantastique. Love Life est un très beau film, l’un des plus beaux du cinéaste.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Fumino Kimura, Kento Nagayama, Tomorô Taguchi, Atom Sunada
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Fumino Kimura, Tomorô Taguchi et Kento Nagayama dans Love Life de Kôji Fukada.

21 mai 2023

L’été l’éternité (2021) de Emilie Aussel

l'été l'éternitéLise a 18 ans et passe ses journées avec sa bande d’amis sur une plage marseillaise. Cette insouciance va s’envoler lorsque sa meilleure amie se noie. Lise prend conscience que rien ne dure éternellement et qu’il faut renaître…
L’été l’éternité est un film co-écrit et réalisé par Emilie Aussel qui signe là son premier long métrage (après plusieurs courts métrages). Il fait écho à une situation que la réalisatrice a vécue lorsqu’elle était adolescente. Le scénario est très réduit, presque inexistant ; en revanche, la caméra est immersive et nous place au niveau de ces ados, pour mieux montrer leur difficulté à savoir comment réagir face à une tragédie. La réalisatrice n’a pas cherché à orienter ses personnages que l’on regarde vivre, perdus sans boussole, presque amorphes. Hormis quelques plans insérés où ils s’expriment face-caméra, nous ne savons rien de ce qui se passe dans la tête de ces adolescents. On ne peut s’empêcher de ressentir une certaine vacuité.
Elle: 2 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Agathe Talrich, Marcia Feugeas, Matthieu Lucci, Idir Azougli
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l'été l'éternitéAgathe Talrich et Matthieu Lucci dans l’été l’éternité de Emilie Aussel.

30 janvier 2022

Madre (2019) de Rodrigo Sorogoyen

MadreDix ans après la disparition de son fils de 6 ans sur une plage en France alors qu’il était sous la garde de son père, Elena quitte l’Espagne et vient vivre près de l’endroit de la disparition dans les Landes. Toujours obsédée par la perte de son fils, elle travaille dans un restaurant de la plage. Un jour, elle croise Jean, un adolescent qui lui rappelle son fils et entreprend de le suivre tout en sachant que ce ne peut être lui…
Madre est un film franco-espagnol réalisé par Rodrigo Sorogoyen. Il en a écrit le scénario avec sa co-scénariste habituelle, Isabel Peña. Il avait déjà réalisé un court-métrage homonyme de 19 minutes en 2017, sur la disparition en elle-même. Il s’agissait donc d’un thriller. Cette fois, il change de registre : la disparition ouvre le film mais tout le reste se déroule dix ans plus tard alors qu’Elena n’a toujours pas accepté la perte de son enfant. C’est un film intimiste centré sur son difficile cheminement pour retrouver un goût à la vie, chemin qui va prendre une forme assez étrange. La mise en scène de Rodrigo Sorogoyen est brillante, avec des plans-séquences particulièrement réussis, mais aussi empreinte d’une grande délicatesse et de douceur envers son personnage principal. L’actrice Marta Nieto est de tous les plans, elle montre une grande sensibilité dans jeu, parvenant à exprimer de multiples sentiments avec peu de paroles et de mouvements. C’est assez étonnant (et rare). Son personnage est extraordinairement émouvant et attachant. Une réussite.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Marta Nieto, Jules Porier, Alex Brendemühl, Anne Consigny, Frédéric Pierrot
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MadreMarta Nieto dans Madre de Rodrigo Sorogoyen.

MadreRodrigo Sorogoyen et Marta Nieto sur le tournage de Madre de Rodrigo Sorogoyen.

24 août 2021

La Chambre verte (1978) de François Truffaut

La Chambre verteFin des années 1920 dans l’est de la France. Rescapé de la Grande Guerre, Julien Davenne est rédacteur de la rubrique nécrologique d’une revue moribonde. Il est veuf, vit avec une gouvernante et Georges, un enfant sourd et muet à qui il apprend à parler. Sa seule raison de vivre est de conserver vivante la mémoire de sa femme Julie, morte en 1919 à l’âge de 22 ans…
L’idée d’un film consacré aux défunts hantait François Truffaut depuis quelques années : « il arrive un moment où nous nous apercevons que nous connaissons plus de morts que de vivants. » Jean Gruault et François Truffaut ont écrit le scénario de La Chambre verte sur la base de trois nouvelles de Henry James (1). Il aborde le thème de la mort d’êtres proches sous trois angles principaux : « Faut-il oublier les morts ? », « A-t-on le droit de refaire sa vie ? » et « Que se passerait-il si nous restions attachés aux morts par les mêmes sentiments que ceux qui nous lient aux vivants ? » Truffaut a choisi d’interpréter lui-même le personnage principal « pour que le film soit plus intime », et de fait, il est délicat de cerner jusqu’à quel point il s’assimile à Julien Davenne. Lors de l’entretien avec le secrétaire de l’évêché, c’est indéniablement le cinéaste qui parle : ce n’est pas un film sur le culte des morts et il n’y a rien de religieux dans sa démarche. En réalité, Truffaut s’arc-boute sur son refus de l’oubli, sur son désir de continuer à vivre avec les morts. Le film est grave, un peu morbide, l’obsession du personnage principal a quelque chose d’inquiétant et l’insertion d’un alter-ego féminin plus souple dans ses positions (et auquel nous sommes censés nous identifier) n’enlève rien au malaise. Malgré un bon accueil critique, le film fut un fiasco et François Truffaut devra faire revenir Antoine Doinel (dans L’Amour en fuite, 1979) pour renflouer les caisses des Films du Carrosse.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: François Truffaut, Nathalie Baye, Jean Dasté
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(1) L’Autel des morts (The Altar of the Dead, 1895), La Bête dans la jungle (The Beast in the Jungle, 1903) et Les Amis des amis (The Friends of the Friends, 1896).

La Chambre verteNathalie Baye et François Truffaut dans La Chambre verte de François Truffaut.

11 juillet 2021

Manchester by the Sea (2016) de Kenneth Lonergan

Manchester by the SeaLee Chandler travaille comme homme à tout faire dans plusieurs immeubles de la banlieue de Boston. Il apprend que son frère Joe, un pêcheur qui habite à Manchester-by-the-Sea un peu plus au nord, a subi une crise cardiaque. Lee se rend aussitôt à l’hôpital, mais son frère meurt d’un arrêt cardiaque avant son arrivée. Lee tient à annoncer lui-même la mauvaise nouvelle à Patrick, le fils adolescent de Joe…
Manchester by the Sea est écrit par Kenneth Lonergan que l’on connaissait auparavant pour avoir été co-scénariste de Gangs of New York de Scorsese (2002). Intéressé par le projet, Matt Damon devait le réaliser mais ne pouvant se libérer, il demanda à Lonergan de le diriger. Le récit montre une sensibilité et une délicatesse inhabituelle dans le cinéma américain. Le thème est celui de la difficulté à se remettre d’un deuil et de la culpabilité. L’interprétation de Casey Affleck (qui est, rappelons-le, le frère de Ben Affleck) est superbe et il parvient à rendre son personnage attachant bien que bourru et taciturne. Les flashbacks sont mêlés au récit sans transition ce qui est assez déroutant au début. Le film a gagné deux Oscars : un pour Casey Affleck et un pour le scénario.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Casey Affleck, Michelle Williams, Kyle Chandler, Lucas Hedges
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Manchester by the SeaCasey Affleck dans Manchester by the Sea de Kenneth Lonergan.

16 avril 2021

Nuages épars (1967) de Mikio Naruse

Titre original : « Midaregumo »

Nuages épars (Midaregumo)Yumiko se prépare à suivre son mari Hiroshi muté aux Etats-Unis. Mais Hiroshi, renversé par une voiture, meurt subitement. Rongé par le remords, Shiro Mishima, le responsable de l’accident, décide de verser une pension à la jeune veuve et de maintenir le contact avec elle…
Nuages épars est l’ultime réalisation de Mikio Naruse. Le réalisateur japonais est en effet décédé peu après avoir signé son 92e film, à l’âge de 63 ans. On y retrouve tout son style, sa délicatesse et la sérénité de sa mise en scène. Si le thème général est indubitablement la culpabilité, il s’agit à nouveau d’un très beau portrait de femme, une femme dans une position difficile, ne sachant comment accorder ses sentiments à sa recherche de liberté. On sent également le poids des codes sociaux, Naruse sachant montrer leur empreinte sans grossir le trait. La photographie est belle, douce et délicate dans son rendu des couleurs. L’actrice habituelle de Naruse, Hideko Takamine, a cette fois cédé la place à Yôko Tsukasa qui montre tout autant de sensibilité et de pudeur dans son jeu. Tout empreint d’une grande délicatesse, Nuages épars vient clore magnifiquement la filmographie du grand Mikio Naruse.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Yûzô Kayama, Yôko Tsukasa, Mitsuko Kusabue, Mitsuko Mori, Daisuke Katô
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Nuages épars (Midaregumo)Yûzô Kayama et Yôko Tsukasa dans Nuages épars (Midaregumo) de Mikio Naruse.

25 novembre 2020

Valley of Love (2015) de Guillaume Nicloux

Valley of LoveIsabelle et Gérard, un couple séparé de longue date, se retrouvent dans un hôtel proche de la vallée de la Mort aux États-Unis. Leur fils Michael s’est suicidé six mois auparavant et leur a demandé par lettre de se rendre ensemble dans ce lieu à cette date, promettant de leur apparaître. Malgré l’absurdité de la situation, ils décident de suivre le programme initiatique imaginé par Michael. Chaque jour, ils doivent aller dans l’un des lieux emblématiques de l’endroit…
Ecrit et réalisé par Guillaume Nicloux, Valley of Love est un film assez particulier. Son histoire est assez étrange mais sa petite coloration surnaturelle n’est que secondaire. Le point central, ce sont les retrouvailles de ce couple séparé depuis plus de vingt ans. Sans règlement de comptes, ils font le bilan de leur vie et ont des façons très différentes de faire le deuil de ce fils qu’ils n’ont pas assez connu. Les dialogues sont écrits avec sensibilité et justesse. Il est étonnant de voir une discussion démarrée sur des banalités se terminer sur des réflexions bien plus profondes. Le film est porté par deux très grands acteurs qui se retrouvent pour la première fois depuis 35 ans (1). Guillaume Nicloux entretient une petite ambigüité sur leur proximité avec leurs personnages (mêmes prénoms, même profession d’acteur, perte d’un fils, même lieu de naissance). Il sait exploiter aussi la corpulence de Depardieu en parallèle des chaleurs extrêmes de l’endroit. Un film atypique.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Isabelle Huppert, Gérard Depardieu
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(1) Isabelle Huppert et Gérard Depardieu n’avaient pas joué ensemble depuis Loulou de Maurice Pialat en 1980, dans lequel ils avaient les deux rôles principaux. Avant cela, il y avait eu Les Valseuses de Bertrand Blier (1974) mais Isabelle Huppert n’y avait qu’une courte scène.

Valley of LoveGérard Depardieu et Isabelle Huppert dans Valley of Love de Guillaume Nicloux.

Valley of LoveGérard Depardieu et Isabelle Huppert dans Valley of Love de Guillaume Nicloux.

14 avril 2020

Ce sentiment de l’été (2015) de Mikhaël Hers

Ce sentiment de l'étéAu milieu de l’été à Berlin, Sasha, une française de 30 ans, meurt soudainement. Alors qu’ils se connaissent peu, son compagnon américain Lawrence et sa sœur Zoé se rapprochent. Ils partagent comme ils peuvent la peine et le poids de l’absence…
Sur un scénario de Mikhaël Hers et Mariette Désert, Ce sentiment de l’été aborde de façon très délicate le thème du deuil et de l’absence. Le réalisateur montre beaucoup de douceur dans son approche des personnages, beaucoup de simplicité également car les dialogues sont relativement réduits et c’est par petites touches qu’il nous montre le lien qui se forme et le retour de la vie. Le récit se déroule sur trois étés, dans trois pays différents : Berlin, Paris et Annecy, et enfin New York. Sans pathos ni dramatisation, le film parvient à nous émouvoir par la justesse des sentiments exposés.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Anders Danielsen Lie, Judith Chemla, Marie Rivière, Féodor Atkine
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Remarque :
* Le (joli) titre s’inspire du titre de la chanson That Summer Feeling de Jonathan Richman (Modern Lovers).

Ce sentiment de l'étéAnders Danielsen Lie dans Ce sentiment de l’été de Mikhaël Hers.

23 janvier 2020

Soleil battant (2017) de Clara Laperrousaz et Laura Laperrousaz

Soleil battantIris et Gabriel reviennent dans une maison de famille au Portugal pour passer l’été avec leurs jumelles Emma et Zoé qui ont 6 ans. En découvrant la photo d’une petite fille inconnue, puis une poupée, Emma questionne sa maman qui lui dévoile alors un lourd secret…
Les deux sœurs Clara et Laura Laperrousaz ont écrit et réalisé Soleil battant, un film lumineux sur un sujet douloureux. Une grande place est donnée à la vision des enfants, deux jumelles admirablement interprétées et vraiment adorables. Les deux réalisatrices ont cherché la spontanéité des enfants, évitant de leur faire apprendre du texte et le résultat est ainsi d’un grand naturel. La photographie est superbe, les grands espaces du Portugal sont filmés à la manière des westerns avec un beau travail sur les accords de couleurs. Il faut aussi mentionner la musique de Giani Caserotto dont la guitare langoureuse semble entrer en fusion avec ces vastes étendues. La seule ombre au tableau se situerait plutôt du côté du scénario, qui semble parfois tourner en rond et appuie un peu trop quelques effets ou symboles. Mais au final, Soleil battant apparaît comme un film assez remarquable.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ana Girardot, Clément Roussier, Océane Le Caoussin, Margaux Le Caoussin, Agathe Bonitzer
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Soleil battantAna Girardot, Margaux et Océane Le Caoussin et Clément Roussier dans Soleil battant de Clara et Laura Laperrousaz.

Soleil battantMargaux Le Caoussin et Océane Le Caoussin dans Soleil battant de Clara et Laura Laperrousaz.

14 janvier 2020

Amanda (2018) de Mikhaël Hers

AmandaA Paris, David, 24 ans, jongle entre différents petits boulots et recule, pour un temps encore, l’heure des choix plus engageants. Le cours tranquille des choses vole en éclats quand sa sœur aînée meurt brutalement dans un attentat. Il se retrouve alors en charge de sa nièce de sept ans…
Amanda est le troisième long métrage de Mikhaël Hers. Son sujet n’est pas l’attentat mais la disparition brutale et l’absence. L’approche du réalisateur de ce sujet difficile à traiter est à la fois simple, très délicate et surtout très humaine. Il n’y a aucun effet dramatique, aucune exubérance mais en revanche beaucoup de pudeur. Vincent Lacoste, qui a l’âge de son personnage, est étonnant par la simplicité et l’authenticité de son jeu. C’est incontestablement sa plus belle interprétation à ce jour. Amanda est un film humain et délicat.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Vincent Lacoste, Isaure Multrier, Stacy Martin, Ophélia Kolb, Marianne Basler, Greta Scacchi
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AmandaIsaure Multrier et Vincent Lacoste dans Amanda de Mikhaël Hers.