29 novembre 2013

The Swimmer (1968) de Frank Perry

Titre français parfois utilisé : « Le Plongeon »

Le plongeonPar un bel après-midi d’été, un homme sort des bois en maillot de bain pour plonger dans la piscine d’une belle propriété du Connecticut. L’homme connait visiblement les propriétaires qui l’accueillent chaleureusement, véritablement heureux de le revoir. De leur terrasse qui domine une petite vallée, il lui prend l’idée de passer de propriété en propriété jusque chez lui, nageant de piscine en piscine… Basé une histoire écrite par John Cheever, The Swimmer est un film très original, un peu déroutant sans aucun doute mais franchement remarquable. Il surprend par sa forme et son contenu, cachant bien son jeu dans le premier tiers du film pour ensuite se dévoiler peu à peu (d’ailleurs, je conseillerais d’en lire le moins possible sur le film avant de le visionner). Pour ne pas trop en dire, disons que l’histoire est en réalité une belle allégorie sur la réussite sociale et le rêve américain ; sur le fond, The Swimmer n’est d’ailleurs sans rappeler d’autres films de la même époque comme Le Lauréat. Si le déroulement du scénario est parfait, le film n’est pas sans défaut sur le plan de la forme : ralentis, transitions, les effets sont souvent trop appuyés. La fin est ratée, l’insistance mélodramatique la rend presque risible. A 55 ans, Burt Lancaster passe tout le film en maillot de bain (quand ce n’est pas moins…) Avec son corps athlétique allié à une séduisante maturité, il porte le film beaucoup plus haut que ne l’aurait fait un autre acteur. Trop déroutant, The Swimmer n’a connu que peu de succès à sa sortie. Il fait aujourd’hui partie de ces films méconnus qui méritent vraiment d’être découverts. Original et étonnant.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Janet Landgard, Janice Rule
Voir la fiche du film et la filmographie de Frank Perry sur le site IMDB.

Remarques :
* Le scénario a été écrit par Eleanor Perry, la femme du réalisateur (elle a écrit le scénario de tous ses films).
* Le film n’est, semble t-il, pas sorti en France à l’époque. IMDB donne bien une date de sortie française en 1968 mais les revues de cinéma de l’époque ne le mentionnent pas. Quoiqu’il en soit, The Swimmer est ressorti en 2010.
* Sydney Pollack a été appelé à la rescousse par le producteur pour retourner une scène avec Janice Rule (l’ancienne amante de Ned).

Lire aussi (mais plutôt après avoir vu le film) l’analyse d’Olivier Bitoun sur DVDClassik.

3 réflexions sur « The Swimmer (1968) de Frank Perry »

  1. Bonjour « Lui »,

    Le plus drôle étant donc qu’il y a aussi une piscine dans « Le lauréat ».
    J’aimerais bien voir « The swimmer ». L’idée de départ m’interpelle.

    Bonne journée.
    Je n’avais pas mis de commentaire depuis longtemps, mais je vous lis encore très régulièrement.

  2. Bonjour Martin,
    Content de vous lire à nouveau… 😉

    Oui, c’est vrai qu’il y a aussi une piscine dans le Lauréat. Il faut dire que le choix de la piscine n’est pas anodin : c’était (et ça l’est toujours aujourd’hui même si c’est dans une moindre mesure) le signe le plus ostensible de la « réussite sociale ». C’est une belle façade que l’on présente même si elle prend des formes différentes et fait écran devant des situations fort différentes. Sans trop en dévoiler, son trajet va le faire passer par toute l’échelle sociale (si, toute, car il passe par la piscine municipale) : la haute bourgeoisie, les nouveaux riches, etc.

    The Swimmer est une de ces belles surprises : on pense parfois avoir vu beaucoup de films et on se rend compte qu’il y a de tels petits bijoux insoupçonnés. Avant sa ressortie, je n’avais jamais vu ce film, ni même entendu parler. Je connaissais très vaguement le nom de Frank Perry, pour son premier film David et Lisa (1962), film que je ne pense pas avoir vu d’ailleurs.

    Je me demande où IMDB est allé chercher la date de sortie de France en septembre 1968 et d’où sort le titre « Le Plongeon ».

  3. The Swimmer et David et Lisa sont deux films aussi magnifiques qu’originaux, bien supérieurs à mon avis au Lauréat, film un peu trop « cynique » pour mon goût. Mais il faut saluer le courage et le talent de Burt Lancaster qui (comme Paul Newman) n’a jamais eu peur de s’investir chez les « Indépendants » et pour les jeunes metteurs en scène ou pour certains franc-tireurs. Pour une fois, je sors de mon polar français des années 50

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