14 décembre 2019

Portrait d’une enfant déchue (1970) de Jerry Schatzberg

Titre original : « Puzzle of a Downfall Child »

Portrait d'une enfant déchue (Puzzle of a Downfall Child)Dans une maison au bord de la mer, une femme très belle mais perturbée vit seule. Ancienne mannequin célèbre, elle raconte sa vie à l’un des ses anciens amis photographe qui voudrait faire un film sur elle…
Portrait d’une enfant déchue est le premier long métrage de Jerry Schatzberg qui était photographe de mode (1). Basé en partie sur des enregistrements faits par le cinéaste d’un top model, le scénario est signé par Carole Eastman (sous le pseudonyme Adrian Joyce) qui a écrit la même année Five Easy Pieces pour Bob Rafelson. Il s’agit d’un portrait de femme qui se trouve prise dans une spirale qui la fait tomber de la célébrité dans la dépression. Son statut de mannequin très demandé amplifie ses difficultés à la sociabilité qui remontent à son adolescence et sa propension à nouer des relations amoureuses bancales. Faye Dunaway fait une interprétation magnifique de ce personnage complexe. L’actrice est alors auréolée du succès de Bonnie and Clyde. La mise en scène est sobre. Jerry Schatzberg a su éviter tous les écueils et signe un film très mesuré, sans aucun excès. Portrait d’une enfant déchue a été dédaigné par la critique américaine à sa sortie et le film n’a été que peu distribué. Il est encore temps de le découvrir aujourd’hui…
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Faye Dunaway, Barry Primus, Viveca Lindfors, Barry Morse, Roy Scheider
Voir la fiche du film et la filmographie de Jerry Schatzberg sur le site IMDB.

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Remarque :
* Le film a été récemment porté sur les planches par Elisabeth Bouchaud sous le titre Puzzle en 2017 au théâtre La Reine blanche à Paris.

(1) Une des photos les plus connues de Jerry Schatzberg est la pochette de l’album Blonde on Blonde de Bob Dylan (1966).

Portrait d'une enfant déchue (Puzzle of a Downfall Child)Faye Dunaway dans Portrait d’une enfant déchue (Puzzle of a Downfall Child) de Jerry Schatzberg.

2 juin 2017

6 Femmes pour l’assassin (1964) de Mario Bava

Titre original : « Sei donne per l’assassino »

6 Femmes pour l'assassinDans une maison de haute-couture à la périphérie de Rome, une jeune femme-mannequin est assassinée alors qu’elle rentrait chez elle à la nuit tombée… Parmi la vingtaine de long métrages réalisés par Mario Bava, 6 Femmes pour l’assassin est incontestablement l’un des plus remarquables. Si le réalisateur italien a surtout la réputation d’être un maître de l’épouvante, il est avant tout l’un des chefs-opérateurs italiens les plus brillants. Il a travaillé pour les plus grands. Même quand il passe derrière la caméra, il continue d’être un grand esthète. Le film est en couleurs mais Bava éclaire ses scènes comme du noir et blanc, notamment sur le plan des contrastes qui sont très marqués. Il faut voir ses superbes contre-jours traversés d’éclats colorés. Il en résulte une atmosphère puissante et, bien entendu, angoissante car l’esthétisme est ici au service de l’histoire. Tout est inquiétant. Presque tous les personnages sont des coupables potentiels, la psychologie reste superficielle, reposant sur des sentiments simples mais une suite de rebondissements nous tient en haleine. Ce 6 Femmes pour l’assassin est donc bien plus intéressant que l’on ne pourrait le croire.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Cameron Mitchell, Eva Bartok, Thomas Reiner
Voir la fiche du film et la filmographie de Mario Bava sur le site IMDB.

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Remarque :
* 6 Femmes pour l’assassin est considéré comme l’un des films fondateurs du giallo, genre essentiellement italien à la frontière du cinéma policier, du cinéma d’horreur et de l’érotisme, qui eut son heure de gloire dans les années soixante et soixante-dix mais toujours actif aujourd’hui. Certes, le giallo n’a pas engendré que des merveilles, loin de là, mais certains films sont remarquables.

 

6 femmes pour l'assassin
Mary Arden dans le superbe et étrange générique de 6 Femmes pour l’assassin de Mario Bava.

6 femmes pour l'assassin
Eva Bartok dans 6 Femmes pour l’assassin de Mario Bava.

6 femmes pour l'assassin
L’intérieur de la maison de haute-couture de 6 Femmes pour l’assassin de Mario Bava.

6 femmes pour l'assassin
Eva Bartok, Ariana Gorini et Mary Arden dans 6 Femmes pour l’assassin de Mario Bava.

6 femmes pour l'assassin
Claude Dantes dans 6 Femmes pour l’assassin de Mario Bava.

17 février 2014

Clémentine chérie (1964) de Pierre Chevalier

Clémentine chérieL’usine que dirige Gaston Bellus a mis au point un nouveau tissu extensible révolutionnaire pour fabriquer des maillots de bains à taille unique qui, en outre, laissent passer les rayons du soleil… Clémentine chérie est inspiré des dessins humoristiques de Jean Bellus, ce célèbre illustrateur des années cinquante et soixante qui mettait en scène une famille française moyenne-supérieure. C’est aussi ici le cas dans cette histoire totalement farfelue. L’humour est bon enfant avec juste une petite pointe d’humour légèrement osé Bellus (pour l’époque du moins… on peut voir quelques jeunes femmes en petite tenue). L’humour est assez inégal mais il y a quelques bons dialogues et le meilleur vient de certains seconds rôles : parmi la brochette d’acteurs qui font une petite apparition, les plus savoureux sont certainement Michel Galabru en inventeur fou, Jacques Dufilho en bonne espagnole et Michel Serrault en huissier particulièrement consciencieux…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Pierre Doris, Adrienne Servantie, France Anglade, Philippe Noiret, Michel Galabru, Jacques Dufilho
Voir la fiche du film et la filmographie de Pierre Chevalier sur le site IMDB.

Autres acteurs connus dans les seconds rôles :
Jean Tissier, Michel Serrault, Mischa, Noël Roquevert, Francis Blanche, Jean Richard et même… Guy Lux. Le jeune rocker qui fait une apparition lors de la soirée est Dany Logan. La chanteuse du groupe de twist est l’italienne Rita Pavone.

Remarque :
Ne pas confondre ce film avec Caroline Chérie, ce film historique de Richard  Pottier (1951) qui propulsa Martine Carol au rang de star.

25 mai 2013

Le baiser du tueur (1955) de Stanley Kubrick

Titre original : « Killer’s Kiss »

Le baiser du tueurEn attendant de prendre le train qui va l’emmener loin de New York, un homme se remémore les évènements des trois derniers jours, comment il s’est mis « dans un sacré pétrin »… Alors âgé de 27 ans, Stanley Kubrick a tourné Le baiser du tueur avec un budget extrêmement réduit, filmant de façon quasiment clandestine dans les rues, tout en décors naturels dans un esprit proche de la Nouvelle Vague. Il en a écrit lui-même le scénario en s’inspirant du climat des livres policiers de Mickey Spillane. Le film n’est pas sans défaut : l’histoire est tout de même assez faible, la direction d’acteurs reste rudimentaire et la postsynchronisation enlève beaucoup de naturel. Toutefois, le film porte en lui beaucoup d’inventivité dans les plans et de soin à leur mise en place, préfigurant ainsi les films futurs du cinéaste. Certaines scènes sont remarquables : le combat de boxe est vraiment étonnant par les multiples angles de caméra et la scène de bagarre dans l’entrepôt de mannequins est une belle trouvaille.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Frank Silvera, Jamie Smith, Irene Kane
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Remarques :
* Ayant utilisé un magnétophone non professionnel, Kubrick a été forcé de postsynchroniser bruitages et dialogues. L’actrice Irene Kane n’étant alors plus disponible, c’est la voix d’une autre actrice, Peggy Lobin, que l’on entend.
* La ballerine est interprétée par Ruth Sobotka qui est la soeur d’Irene Kane également dans la vie réelle. A noter que cette scène constitue un second niveau de flashback, procédé plutôt rare alors.