6 juillet 2017

La Charge de la huitième brigade (1964) de Raoul Walsh

Titre original : « A Distant Trumpet »

La Charge de la huitième brigadeEn 1883, le jeune lieutenant Matt Hazard est affecté dans un fort isolé de l’Arizona, près de la frontière avec le Mexique où s’est réfugié War Eagle, le dernier chef indien encore en guerre contre le gouvernement des Etats-Unis… Adapté d’un roman de Paul Horgan, A Distant Trumpet est l’ultime réalisation de Raoul Walsh. A l’instar de John Ford, Raoul Walsh a opté sur le tard pour une vision plus empathique vis-à-vis des indiens : ici, ils sont montrés impitoyables, certes, mais aussi victimes des promesses non tenues par les « politiciens de Washington ». Cet antifédéralisme n’a rien d’original, pas plus que le scénario qui est vraiment très classique avec toutefois un triangle amoureux assez bien traité. L’accent est mis sur l’éthique et le sens de l’honneur. Mais c’est dans les scènes d’action que Raoul Walsh montre tout son talent : les mouvements de centaines de chevaux sont aussi impressionnants que photogéniques et les combats nous laissent haletant. Walsh a une maitrise étonnante de l’action rapide. Bien qu’il ait bénéficié d’un bon budget, le réalisateur aux 130 films n’a pas eu droit à des acteurs connus : Troy Donahue manque un peu de charisme mais Suzanne Pleshette a plus de présence. La photographie est assez belle, avec un lieu jamais montré au cinéma (voir ci-dessous). A Distant Trumpet n’est pas un grand Raoul Walsh mais il vient clore honorablement une longue liste de films réalisés sur un demi-siècle.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Troy Donahue, Suzanne Pleshette, Diane McBain, James Gregory
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Remarques :
* Le titre du film rappelle Distant Drums (en français Les Aventures du Capitaine Wyatt) que Walsh a réalisé en 1951 et qui mettait en scène un épisode plus tardif de la guerre contre les indiens.

A Distant Trumpet
Troy Donahue (à gauche) dans La Charge de la huitième brigade de Raoul Walsh.

A Distant Trumpet
Suzanne Pleshette dans La Charge de la huitième brigade de Raoul Walsh.

A Distant Trumpet
Diane McBain (qui a un petit air de Tippi Heddren) dans La Charge de la huitième brigade de Raoul Walsh.

A Distant Trumpet

 

Grand Falls, Arizona
(Photo non tirée du film)  Les spectaculaires cascades d’eaux boueuses sont celles de Grand Falls, Arizona, situées sur le territoire de la réserve indienne de Navajo Nation (en fait assez loin de la frontière mexicaine). Elles sont assez époustouflantes : voir une vidéo touristique… (elles ne sont pas toute l’année comme cela toutefois, le débit peut se réduire à un filet pendant plusieurs mois, la rivière est Little Colorado River).

23 novembre 2016

Monty Python – Sacré Graal! (1975) de Terry Gilliam et Terry Jones

Titre original : « Monty Python and the Holy Grail »

Monty Python sacré graal!Angleterre, an 932. Le roi Arthur parcourt la campagne pour recruter ses Chevaliers de la Table Ronde et entreprendre la sainte quête du Graal… Les Monty Python ont eut bien du mal à trouver le financement pour faire leur premier long métrage, les producteurs considérant que Terry Gilliam et Terry Jones n’avaient pas l’expérience suffisante. Ce n’est que grâce aux groupes de rock Pink Floyd, Genesis et Led Zeppelin, tous de grands fans, qu’ils parviendront à réunir un budget minimal. Ce manque de moyens va tourner à leur avantage : ne pouvant s’offrir de vrais chevaux, ils contournent le problème en créant le gag des noix de coco, devenu leur gag le plus célèbre (1). Le tournage fut difficile, non seulement à cause du temps écossais humide mais aussi du fait de tensions au sein de l’équipe et de l’alcoolisme de Graham Chapman. Si le film manque un peu de cohésion globale, les saynètes qui le composent reposent sur des idées de gags brillantes, un humour qui fonctionne sur le fameux nonsense britannique (2). Il y eut un travail important de montage (Eric Idle parle de treize projections-tests) pour arriver à un résultat assez unique en son genre et qui reste dans nos esprits. Le succès fut important, notamment aux Etats-Unis où la popularité des Monty Python explosa.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Graham Chapman, John Cleese, Eric Idle, Terry Gilliam, Terry Jones, Michael Palin
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Monty Python Sacré Graal
John Cleese, Graham Chapman et Terry Jones chevauchant leur destrier dans Monty Python sacré graal! de Terry Gilliam et Terry Jones.

Monty Python Sacré Graal
Terry Gilliam et les fameuses noix de coco de Monty Python sacré graal! de Terry Gilliam et Terry Jones (c’est vrai qu’on peut se demander où ils ont trouvé ces noix de coco).

Monty Python Sacré Graal
John Cleese en français grand pourvoyeur d’injures très imagées du haut de ses remparts dans Monty Python sacré graal! de Terry Gilliam et Terry Jones.

(1) En Allemagne, le film est sorti sous le titre Die Ritter der Kokosnuß (= Le Chevalier à la noix de coco).
(2) Le nonsense n’est toutefois pas toujours là où on le pense : par exemple, le lancer de vaches repose sur un épisode historique (ou, plus exactement, une légende) : lors du siège de Carcassonne au VIIIe siècle par Charlemagne, alors qu’ils étaient sur le point de mourir de faim, les assiégés engraissèrent un porcelet avec leurs dernières réserves de blé et le jetèrent sur leurs attaquants pour laisser croire qu’ils avaient de la nourriture en abondance. La ruse fonctionna : Charlemagne leva le siège.

12 avril 2016

Hombre (1967) de Martin Ritt

HombreDans une diligence, affrétée à la hâte à la demande d’un riche passager et de sa femme, prennent place des personnes très différentes dont John Russell qui a été élevé dès son plus jeune âge par des indiens Apaches… Hombre est l’adaptation d’un roman d’Elmore Leonard, un scénariste auquel on doit des films aussi différents que 3h10 pour Yuma et Jackie Brown. La situation de départ tel que décrite ci-dessus peut sembler proche de celle de Stagecoach mais le développement en est différent. Le fond du propos est nous faire porter un regard sur « l’homme blanc » à travers les yeux d’un Apache (ou d’un demi-Apache). Ce parti-pris pro-indien et la critique du racisme traduisaient dans les années soixante une évolution déjà bien avancée et, en ce sens, le film se situe à une charnière, préfigurant certains westerns très modernes de la décennie suivante. Aujourd’hui, il est de bon ton de railler ce genre de film en le déclarant « rempli de bons sentiments » … Mais Hombre est un film de fort belle facture et il le doit à son scénario, avec de très bons dialogues et des échanges acérés, à sa superbe photographie de Wong Howe (il suffit de regarder la scène d’ouverture avec les chevaux sauvages pour s’en convaincre) et surtout à la prestation puissante de Paul Newman, qui donne beaucoup de force et de superbe à son personnage taciturne. Il faut aussi mentionner Richard Boone, également d’une remarquable présence et qui apporte une certaine truculence à son imposant personnage. Le dénouement est assez inhabituel.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Paul Newman, Fredric March, Richard Boone, Diane Cilento, Cameron Mitchell, Barbara Rush, Martin Balsam
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Hombre
Paul Newman en Apache dans la scène d’ouverture de Hombre de Martin Ritt.

Hombre
Paul Newman dans Hombre de Martin Ritt.

15 février 2016

Malec forgeron (1922) de Buster Keaton et Malcolm St. Clair

Titre original : The Blacksmith

Malec forgeronBuster est employé chez un forgeron acariâtre. Il intervient aussi bien sur les chevaux que sur les autos… The Blacksmith fait partie des derniers courts métrages de Buster Keaton. Des versions différentes en ont récemment été découvertes, comportant de nouvelles scènes et d’autres tournées différemment. Buster Keaton fait preuve de beaucoup d’inventivité dans les gags, qui sont nombreux et toujours excellents. Les gags avec l’huile sale ne sont pas sans rappeler l’un des derniers courts métrages qu’il a tournés avec Fatty : The Garage (1920). La rutilante automobile qu’un homme lui demande de réparer est une coûteuse Pierce-Arrow (que Buster Keaton avait reçue en cadeau de ses beaux-parents lors de son mariage mais leurs relations s’étaient quelque peu envenimées entre deux). Sa destruction méthodique fut certainement très choquante pour le public de l’époque alors que la plupart n’avait pas les moyens de s’acheter un simple Model T. Et accessoirement, toute cette scène nous donne une confirmation que Buster Keaton utilisait bien le plus souvent la première prise car il est évident qu’il n’aurait pu les refaire… Avec tous ses excellents gags, The Blacksmith est bien à ranger parmi les meilleurs courts de Buster Keaton. (Court métrage muet, 21 mn)
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Virginia Fox, Joe Roberts
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Malec forgeron
Buster Keaton dans Malec forgeron de Buster Keaton et Malcolm St. Clair

10 février 2016

Le Trésor du pendu (1958) de John Sturges

Titre original : « The Law and Jake Wade »

Le Trésor du penduJake Wade fait évader le hors-la-loi Clint Hollister pour s’acquitter d’une vieille dette. Les deux hommes étaient complices autrefois mais, depuis, Jade est passé du bon côté de la Loi, il est même devenu Marshal. Ils se séparent mais Clint retrouve Jade rapidement pour le faire avouer où il a caché le magot d’un ancien forfait… L’histoire de The Law and Jake Wade (le titre français est passablement inapproprié puisqu’il n’y a aucun pendu à l’horizon) peut paraître assez classique, puisqu’il s’agit d’un homme rattrapé par son passé, mais John Sturges en fait un très beau western doté d’une tension quasi-permanente. Beau, il l’est au premier sens du terme par ses décors grandioses (ce sont ceux de la Vallée de l’Owens en Californie) très présents puisque toute l’histoire se déroule lors de la longue chevauchée d’un petit groupe de cavaliers. Robert Taylor est assez monolithique dans son jeu, rendant son personnage impavide certes mais assez distant, ne favorisant guère l’empathie. Face à lui, Richard Widmark est absolument superbe : son personnage est tout à la fois, inquiétant et séduisant, cynique et fascinant, et tout cela sans jamais forcer le trait. Après la beauté des images, la performance de Widmark est le second attrait du film. The Law and Jake Wade fut plutôt maltraité par la critique, assez injustement.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Robert Taylor, Richard Widmark, Patricia Owens, Robert Middleton, Henry Silva
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The Law and Jake Wade
Robert Taylor, Patricia Owens et Richard Widmark dans The Law and Jake Wade de John Sturges (tourné dans les Alabama Hills, Californie,  avec en arrière plan les montagnes de la Sierra Nevada)

4 janvier 2016

Le Vent (1928) de Victor Sjöström

Titre original : « The Wind »

Le VentLa jeune Letty arrive de sa Virginie natale au Texas pour vivre chez son cousin. Contrairement à ses attentes, elle découvre que son cousin vit chichement dans une région isolée et très inhospitalière où le vent souffle en permanence. Sa femme a immédiatement un comportement hostile, voyant en elle une rivale potentielle… C’est Lillian Gish qui a proposé à Irving Thalberg le roman de Dorothy Scarborough Le Vent pour faire suite au succès de La Lettre écarlate. Et c’est la talentueuse Frances Marion qui fut, une nouvelle fois, chargée d’en écrire l’adaptation. Le Vent est un drame puissant, assez fortement chargé de métaphores : le vent symbolise la concupiscence masculine à laquelle la jeune femme se refuse (l’affiche ci-contre reprend d’ailleurs ce symbolisme sans équivoque possible, le vent ayant été remplacé par la tête du prédateur). Le caractère animal de cette passion est souligné, un peu lourdement sans doute, par l’image d’un étalon blanc fougueux et incontrôlable. Victor Sjöström est au sommet de son art, sa façon de rendre le vent omniprésent malgré l’absence de son est remarquable. Et que dire de Lillian Gish, si ce n’est qu’elle est l’une des plus grandes actrices du cinéma muet : elle parvient à faire passer tant de choses et toujours avec la même intensité. Après tant de tensions, la fin en happy-end est plutôt surprenante ; Lilian Gish a affirmé qu’elle avait été imposée par les studios, mais aucun élément n’a permis de valider cette affirmation. Comme beaucoup de films muets de 1928, Le Vent n’eut que peu de succès, la vague du parlant n’épargnant rien, même l’un des plus grands films muets.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Lillian Gish, Lars Hanson, Montagu Love
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Remarques :
* Le générique annonce « A Victor Seastrom production », Seastrom étant l’américanisation de Sjöström.
* Le tournage fut, on le comprend aisément, particulièrement difficile du fait de la chaleur extrême (50°C) et du vent constant (créé par huit moteurs d’avion qui projetaient des cendres parfois incandescentes sur les acteurs).
* C’est grâce à Kevin Brownlow que Le Vent est ressorti en 1988, 60 ans après sa sortie donc, avec une nouvelle musique orchestrale de Carl Davis.

Le Vent
Lillian Gish et Lars Hanson dans Le Vent de Victor Sjöström.

7 août 2015

L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux (1998) de Robert Redford

Titre original : « The Horse Whisperer »

L'homme qui murmurait à l'oreille des chevauxUn grave accident de cheval laisse une jeune fille de 13 ans avec une jambe en moins et un cheval blessé devenu incontrôlable. La mère de la jeune fille, éditrice d’un journal de mode new-yorkais, va traverser tous les Etats-Unis avec le cheval et sa fille pour se rendre dans le Montana, là où se trouve un homme qui sait soigner les chevaux… Avec Et au milieu coule une rivière tourné six ans auparavant également dans le Montana à peu près au même endroit, L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux est représentatif de l’attachement de Robert Redford à la nature et à un mode de vie simple qui nous replacerait en harmonie avec elle. Le film est adapté d’un roman de Nick Evans et Redford prend tout son temps pour dérouler ce mélodrame écologique, s’attardant longuement sur les vastes et merveilleux paysages. Cette fois, il a choisi d’interpréter lui-même le rôle principal et son grand charisme naturel fait merveille : c’est l’homme parfait. Kristin Scott Thomas montre, comme à l’habitude, beaucoup de justesse et de sensibilité pour interpréter la femme profondément urbaine qui découvre les vraies valeurs de la nature. Pour Scarlett Johansson, ici âgée de 13 ans dans un rôle assez difficile, le film a été un révélateur qui l’a propulsée sur le devant de la scène internationale. L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux est bien entendu un must absolu pour les amoureux des chevaux qui sont superbes. Sinon, on peut trouver le film un peu trop long mais il s’en dégage indéniablement un certain charme et beaucoup d’émotions.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Robert Redford, Kristin Scott Thomas, Sam Neill, Dianne Wiest, Scarlett Johansson, Chris Cooper
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L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux
Robert Redford sait prendre son temps pour dresser un cheval dans L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux.

L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux
Scarlett Johansson et Robert Redford dans L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux.

Remarque :
* Le terme anglais « horse whispering » (= « murmurer à l’oreille des chevaux ») désigne de manière large toutes les techniques douces de dressage des chevaux. A la base, le terme vient d’une confusion : certains indiens mordaient l’oreille des chevaux rétifs pour les forcer à se calmer (la morsure leur faisait plus mal s’ils continuaient à ruer). Les observateurs ont cru qu’ils parlaient tout bas à leurs chevaux… L’expression est restée.

1 août 2015

Légendes d’automne (1994) de Edward Zwick

Titre original : « Legends of the Fall »

Légendes d'automneAu tout début du XXe siècle, un ex-colonel de l’armée élève ses trois fils dans un ranch isolé du Montana avec ses amis indiens. Le plus jeune des trois qui vient de finir ses études dans l’Est revient au ranch avec sa jeune fiancée… Adapté d’une nouvelle de Jim Harrison, Légendes d’automne est une des ces grandes sagas familiales dont les américains ont le secret. Amour impossible, drames familiaux, trahisons, bravoure, tous les éléments sont réunis pour un cocktail savamment dosé d’émotions intenses. Les yeux s’humectent effectivement à plusieurs reprises mais le déroulement du récit montre vite une certaine artificialité : tout semble trop bien réglé, terriblement prévisible. Le film commence alors à paraître bien long (2h15, c’est pourtant à peine supérieur au minimum syndical des sagas familiales). La photographie est superbe, utilisant parfaitement les belles étendues du Montana (ce fut filmé un peu plus au nord, au Canada). Brad Pitt chevauchant avec ses longs cheveux blonds au vent est terriblement photogénique. En revanche, son jeu ne se montre pas vraiment convainquant, c’est également le cas des autres acteurs qui ne se montrent guère concernés.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Brad Pitt, Anthony Hopkins, Aidan Quinn, Julia Ormond, Henry Thomas
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Legends of the Fall
Aidan Quinn, Henry Thomas et Brad Pitt sont les trois frères de Légendes d’automne de Edward Zwick.

2 juin 2015

Susana la perverse (1951) de Luis Buñuel

Titre original : « Susana »

Susana la perverseAprès s’être échappée par une nuit d’orage de la maison de correction où elle était enfermée, Susana arrive dans l’hacienda de Don Guadalupe. Recueillie par la maitresse de maison, sa beauté commence à faire tourner la tête des hommes… De la période mexicaine de Luis Buñuel, si Los olvidados, El ou Archibald de la Cruz sont largement connus et commentés, on parle bien plus rarement de Susana la perverse ! Il est pourtant très réussi et n’est pas un film aussi mineur que son titre français nous le fait supposer. Projet commercial conçu par le producteur Sergio Kogan pour mettre en valeur sa jeune épouse Rosita Quintana, il devient sous la direction de Luis Buñuel une attaque en règle contre les valeurs bourgeoises : la tentatrice Susana va secouer jusque dans ses fondements le petit monde parfait de cette hacienda. Le cinéaste y place également beaucoup d’humour. Et on se doute bien que le happy-end de cette histoire n’est pas la fin que Buñuel aurait choisie : il nous le montre d’ailleurs en la rendant particulièrement niaise…
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Fernando Soler, Rosita Quintana, Víctor Manuel Mendoza
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Susana de Luis Bunuel
Susana a un bobo au genou… voilà qui est fort facheux !
Fernando Soler et Rosita Quintana dans Susana la perverse de Luis Buñuel

Remarques :
* IMDB le cite comme étant le remake d’un film américain d’Alexandre Korda The Squall (1929) avec Myrna Loy en tentatrice (et aussi Loretta Young et Zasu Pitts), film plutôt rare.
Les sources sont pourtant apparemment différentes : Susana est adapté d’un roman de l’espagnol Manuel Reachi alors que The Squall serait adapté d’une pièce du français Jean Bart (qui est en réalité une femme, soit-dit en passant).

* Buñuel raconte dans ses mémoires l’épisode de l’araignée : ayant peur qu’il passe un temps infini sur un plan selon lui inutile, le producteur lui avait annoncé qu’il n’avait pu trouver l’araignée demandée. Or, un accessoiriste lui montra la boite et l’araignée fit exactement ce que voulait Buñuel à la première prise : elle alla se placer juste au milieu de la croix formée au sol par l’ombre portée des barreaux de la cellule.

25 mars 2015

Histoires extraordinaires (1968) de Federico Fellini, Louis Malle et Roger Vadim

Histoires extraordinairesTrois adaptations d’une histoire d’Edgar Poe par trois réalisateurs différents :
1. Metzengerstein de Roger Vadim avec Jane Fonda, Peter Fonda : Au Moyen-âge, une jeune et riche comtesse dilapide son temps en orgies et en jeux cruels.
2. William Wilson de Louis Malle avec Alain Delon et Brigitte Bardot : Un jeune officier, cruel et sadique, de l’armée hongroise confesse à un abbé qu’il a tué son double.
3. Toby Dammit de Federico Fellini avec Terence Stamp : Un acteur anglais alcoolique et décadent arrive à Rome pour tourner un « western catholique »…

Histoires extraordinaires est hélas plutôt décevant. Pour Roger Vadim, le film est surtout l’occasion de mettre en valeur sa femme Jane Fonda en jeune comtesse cruelle aux moeurs dépravées, dans de superbes tenues affriolantes. Elle est effectivement très agréable à regarder mais l’histoire, peu développée, est moins intéressante. On pourra tout de même remarquer l’habileté de Vadim pour faire jouer les animaux, notamment les chevaux. Le sketch de Louis Malle n’est guère plus remarquable : Brigitte Bardot, attifée d’une perruque brune mal ajustée, joue épouvantablement et le thème du Bien et du Mal y est bien mal traité. Heureusement, Fellini joue dans une toute autre cour, on s’en rend compte dès les premières minutes. On retrouve ici certains de ses thèmes favoris, notamment celui d’un monde du spectacle très superficiel et artificiel. Mais le véritable thème de son sketch est plus sur la représentation de la mort. Il est difficile de ne pas penser au propre vécu du cinéaste : victime d’une embolie, Fellini a frôlé la mort et ce sketch est le premier film qu’il tourne après une longue convalescence. Face à la fausseté du monde qui l’entoure, son personnage ne trouve d’issue que dans une course hallucinée vers la mort.
Elle:
Lui : 2 étoiles (Sketch de Fellini : 3 étoiles)

Acteurs: Jane Fonda, Peter Fonda, Brigitte Bardot, Alain Delon, Terence Stamp
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Histoires extraordinaires (1968) de Roger Vadim
Jane Fonda dans Metzengerstein de Roger Vadim, l’un des trois sketches de Histoires extraordinaires (1968).

Histoires extraordinaires (1968) de Louis Malle
Brigitte Bardot et Alain Delon dans William Wilson de Louis Malle, l’un des trois sketches de Histoires extraordinaires (1968).

Histoires extraordinaires (1968) de Federico Fellini
Terence Stamp dans Toby Dammit de Federico Fellini, l’un des trois sketches de Histoires extraordinaires (1968).

Remarques :
* Les trois réalisateurs initialement prévues étaient Orson Welles, Luis Bunuel et Federico Fellini.
* Le sketch de Roger Vadim est le seul film où les deux enfants d’Henry Fonda, Jane et Peter, apparaissent ensemble.