3 juillet 2021

L’Homme de l’Arizona (1957) de Budd Boetticher

Titre original : « The Tall T »

L'homme de l'Arizona (The Tall T)Après avoir perdu son cheval dans un pari, Pat Brennan se retrouve à pied dans le désert. Heureusement, une diligence conduite par son ami Ed Rintoon passe à proximité avec à son bord la fille du plus riche propriétaire de la région. Mais lorsqu’ils arrivent à la station relais, ils sont pris en otage par trois bandits…
Le scénario The Tall T a été écrit par Burt Kennedy (également auteur, entre autres, du scénario de Sept Hommes à abattre l’année précédente), d’après la nouvelle The Captive d’Elmore Leonard (connu pour être l’auteur de la nouvelle 3h10 pour Yuma). C’est un film assez réussi par la confrontation entre ses deux personnages principaux : le flegmatique, bienveillant mais aussi un peu las Randolph Scott, et le flamboyant mais désespérément solitaire Richard Boone. Il n’y a que peu de personnages et l’attention se porte pleinement sur eux. L’atmosphère est étrangement plutôt assez détendue pour prendre une forte intensité vers la fin du film avec une confrontation que l’on sentait inévitable. Une réussite.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Randolph Scott, Richard Boone, Maureen O’Sullivan, Skip Homeier, Henry Silva
Voir la fiche du film et la filmographie de Budd Boetticher sur le site IMDB.

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 L'homme de l'Arizona (The Tall T)Randolph Scott et Richard Boone dans L’homme de l’Arizona (The Tall T) de Budd Boetticher.

Remarques :
* Le titre original est plutôt enigmatique : Le « T » désigne-t-il « Tenvoorde », le nom du plus grand propriétaire de la région (que l’on ne voit pas vraiment) ? Le titre initialement prévu, « The Captives », fut abandonné car un autre film portait ce nom. Le choix se porta alors sur « The Tall Rider » et ce n’est qu’à la dernière minute qu’il fut changé. Il semblerait que « T for Terror » fut également envisagé.
* Beaucoup de critiques ont souligné que  Maureen O’Sullivan, 45 ans au moment du tournage, paraissait trop âgée pour son personnage. Cela dit, Randolph Scott (59 ans) n’est pas un jeunot non plus… mais il est vrai que Richard Boone avait à peine 40 ans.

22 février 2020

Le Seigneur de la guerre (1965) de Franklin J. Schaffner

Titre original : « The War Lord »

Le Seigneur de la guerre (The War Lord)Dans la Normandie du XIe siècle, le chevalier Chrysagon de la Cruex reçoit un fief avec pour mission de son suzerain Normand, le duc de Gent, de le défendre avec quelques hommes contre les invasions de barbares. Lors d’une chasse, il remarque une belle jeune femme du village sur le point de se marier. Il apprend peu après que de vieilles coutumes païennes, toujours respectées dans le village, accordent le droit au seigneur de passer la nuit de noces avec la jeune épousée…
Le Seigneur de la guerre est l’adaptation d’une pièce de Leslie Stevens. C’est un film assez inhabituel, ne serait-ce que parce qu’il se situe dans une période du Moyen Âge peu représentée au cinéma. Le film est assez exact en ce qui concerne les lieux (le château n’est qu’une tour fortifiée dont on voit bien l’organisation intérieure), la mentalité du chevalier et de ses suiveurs, les raids de barbares venus de la mer à répétition ou encore les batailles. En revanche, l’opposition entre le christianisme des nobles et les croyances obscures des populations locales qui renvoient à l’époque des druides, près d’un millénaire auparavant, est plus discutable. De même, le droit de cuissage accordé au seigneur est considéré aujourd’hui comme étant une légende. Charlton Heston n’est pas très coutumier des rôles plutôt complexes et c’est une surprise de le voir s’en sortir fort bien. C’est un projet qui lui tenait à coeur, dans lequel il s’est beaucoup impliqué. Le Seigneur de la guerre n’est pas spectaculaire mais ne manque d’intérêt car il nous plonge dans une époque inhabituelle et nous dresse un portrait de la complexité des rapports entre les différentes couches sociales d’alors.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Charlton Heston, Richard Boone, Rosemary Forsyth, Maurice Evans, Guy Stockwell
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Le Seigneur de la guerre (The War Lord)Charlton Heston dans Le Seigneur de la guerre (The War Lord) de Franklin J. Schaffner.

12 avril 2016

Hombre (1967) de Martin Ritt

HombreDans une diligence, affrétée à la hâte à la demande d’un riche passager et de sa femme, prennent place des personnes très différentes dont John Russell qui a été élevé dès son plus jeune âge par des indiens Apaches… Hombre est l’adaptation d’un roman d’Elmore Leonard, un scénariste auquel on doit des films aussi différents que 3h10 pour Yuma et Jackie Brown. La situation de départ tel que décrite ci-dessus peut sembler proche de celle de Stagecoach mais le développement en est différent. Le fond du propos est nous faire porter un regard sur « l’homme blanc » à travers les yeux d’un Apache (ou d’un demi-Apache). Ce parti-pris pro-indien et la critique du racisme traduisaient dans les années soixante une évolution déjà bien avancée et, en ce sens, le film se situe à une charnière, préfigurant certains westerns très modernes de la décennie suivante. Aujourd’hui, il est de bon ton de railler ce genre de film en le déclarant « rempli de bons sentiments » … Mais Hombre est un film de fort belle facture et il le doit à son scénario, avec de très bons dialogues et des échanges acérés, à sa superbe photographie de Wong Howe (il suffit de regarder la scène d’ouverture avec les chevaux sauvages pour s’en convaincre) et surtout à la prestation puissante de Paul Newman, qui donne beaucoup de force et de superbe à son personnage taciturne. Il faut aussi mentionner Richard Boone, également d’une remarquable présence et qui apporte une certaine truculence à son imposant personnage. Le dénouement est assez inhabituel.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Paul Newman, Fredric March, Richard Boone, Diane Cilento, Cameron Mitchell, Barbara Rush, Martin Balsam
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Hombre
Paul Newman en Apache dans la scène d’ouverture de Hombre de Martin Ritt.

Hombre
Paul Newman dans Hombre de Martin Ritt.