13 décembre 2019

L’Héritage des 500 000 (1963) de Toshirô Mifune

Titre original : « Gojuman-nin no isan »

L'héritage des 500 000 (Gojuman-nin no isan)Quinze ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’ex-commandant Matsuo est contacté par un riche homme d’affaires pour partir à la recherche d’un trésor de milliers de pièces d’or qu’il avait enterré dans une île des Philippines pendant la guerre…
Si l’on connaît Toshirô Mifune en tant que l’un des plus grands acteurs japonais, notamment dans les films de Kurosawa, on connaît moins son unique réalisation : L’héritage des 500 000. Il s’est entouré d’habituels collaborateurs de Kurosawa, ce dernier ayant même aidé au montage. L’histoire écrite par Ryûzô Kikushima s’inspire d’un fait authentique pour former un film d’aventures qui aborde les thèmes de la mémoire (les 500 000 du titre sont les soldats japonais morts lors des combats sur les îles) et de la lutte entre cupidité et humanité. Le récit acquiert ainsi une certaine profondeur. Sans être remarquable, l’ensemble est de bonne facture. Le film fut un succès au Japon mais n’a jamais été distribué en Europe avant que Carlotta ne l’édite en DVD en 2019.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Toshirô Mifune, Tatsuya Mihashi, Tsutomu Yamazaki, Tatsuya Nakadai
Voir la fiche du film et la filmographie de Toshirô Mifune sur le site IMDB.

L'héritage des 500 000 (Gojuman-nin no isan)Tatsuya Mihashi et Toshirô Mifune dans L’héritage des 500 000 (Gojuman-nin no isan) de Toshirô Mifune.

28 juin 2019

L’île de Black Mór (2004) de Jean-François Laguionie

L'île de Black MórAu début du XIXe siècle, en Cornouailles (Angleterre), un garçon de 15 ans est enfermé dans un terrible orphelinat où les enfants vivent comme des bagnards. L’adolescent est fasciné par les histoires du pirate Black Mór que lui conte un vieux professeur. Bien décidé à parcourir les mers, il parvient à s’échapper…
Écrit et réalisé par Jean-François Laguionie, L’île de Black Mór a d’abord été un roman. Inspirée des récits de Joseph Conrad et de Robert Louis Stevenson, c’est une de ces histoires de rêves d’enfants, de rêves de grandes aventures. Le projet de le transposer à l’écran n’a pas été facile à concrétiser et c’est finalement une équipe de seulement treize personnes qui l’a mis en images. Le dessin, très épuré, évoque une bande dessinée de style ligne claire. Les couleurs aux teintes pastel sont douces. L’ensemble est sobre mais beau et assez raffiné. Pour les petits bien entendu mais aussi pour les grands…
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-François Laguionie sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Jean-François Laguionie chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Jean-François Laguionie

L'île de Black Mór
L’île de Black Mór de Jean-François Laguionie.

L'île de Black Mór

2 mars 2019

Pirates (1986) de Roman Polanski

PiratesNaufragés sur un radeau de fortune au beau milieu de l’Atlantique, le capitaine Red et son jeune comparse La Grenouille sont recueillis par un galion espagnol. Enfermés à fond de cale, ils découvrent que le bateau transporte un trône aztèque en or massif. Dès lors, le capitaine Red n’a plus qu’une idée en tête : s’en emparer…
Roman Polanski avait toujours voulu tourner un film de pirate et plus précisément une satire, l’équivalent du Bal des Vampires pour le film de pirate. Au final, ce n’est pas vraiment une satire mais plutôt des aventures rocambolesques qu’il a écrites avec son compère Gérard Brach. Le réalisateur se fit construire un galion grandeur nature qui nécessita deux ans de travail et fit exploser le budget avant même le premier tour de manivelle. En fait, tout s’est mal passé sur le tournage qui se révéla être une épreuve pour toutes les personnes impliquées. Très enthousiaste au début, Polanski dut composer avec une équipe internationale qui ne se comprenait pas. Méconnaissable sous sa barbe, Walter Matthau ne paraît guère à son aise et Cris Campion n’a aucune présence. Malgré tout cela, le film reste plaisant mais il n’est pas aussi remarquable qu’attendu. Durement critiqué par la presse, ce fut un échec commercial… sauf en France.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Walter Matthau, Cris Campion, Damien Thomas
Voir la fiche du film et la filmographie de Roman Polanski sur le site IMDB.

Voir les autres films de Roman Polanski chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Roman Polanski

Pirates
Walter Matthau et Cris Campion dans Pirates de Roman Polanski.

25 janvier 2018

Le Bon, la Brute et le Cinglé (2008) de Kim Jee-woon

Titre original : « 좋은 놈, 나쁜 놈, 이상한 놈 (Jo-eun nom, nappeun nom, isanghan nom) »

Le Bon, la brute et le cingléDans les années 30 en Mandchourie, la Brute est chargé de récupérer une carte précieuse auprès d’un dignitaire japonais mais il se fait doubler par le Cinglé qui pillait le train qui le transportait. Ce dernier a alors tous les voyous et autres gangsters à ses trousses, tout comme le Bon qui désire le capturer pour toucher la prime…
Le titre évoque bien évidemment le film de Sergio Leone Le Bon, la Brute et le Truand mais ce film coréen, écrit et réalisé par Kim Jee-won, va au-delà du simple pastiche ou de la copie. C’est un véritable feu d’artifice visuel et chorégraphique avec de multiples situations et intrigues secondaires, et aussi une bonne dose d’humour, insufflée par le caractère enfantin du personnage du Cinglé interprété par Song Kang-ho, grande star en son pays. La photographie est très belle, avec des couleurs éclatantes et Kim Jee-won utilise parfaitement les grandes étendues mandchoues pour reconstituer une atmosphère de western. Le nombre de macchabées semés en chemin est certes plutôt impressionnant mais rien n’est sérieux ici : ce western asiatique est avant tout un grand divertissement. Il est étonnamment réussi.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Song Kang-ho, Lee Byung-hun, Jung Woo-sung
Voir la fiche du film et la filmographie de Kim Jee-woon sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Le Bon la Brute et le Cinglé
Le Bon : Jung Woo-sung dans Le Bon, la brute et le cinglé de Kim Jee-woon.

Le Bon, la brute et le Cinglé
La Brute : Lee Byung-hun dans Le Bon, la brute et le cinglé de Kim Jee-woon.

Le Bon, la brute et le cinglé
Le Cinglé : Song Kang-ho dans Le Bon, la brute et le cinglé de Kim Jee-woon.

Le Bon, la brute et le cinglé
Comme dans le film de Leone, nous avons droit à un final sur un magistral Mexican Standoff (« impasse mexicaine » in french) dans  Le Bon, la brute et le cinglé de Kim Jee-woon.

4 octobre 2016

Le Château de Cagliostro (1979) de Hayao Miyazaki

Titre original : « Rupan sansei: Kariosutoro no shiro »

Le Château de CagliostroSur la trace de faux-monnayeurs, le gentleman-cambrioleur Edgar de la Cambriole (alias Lupin III, le petit fils d’Arsène Lupin) arrive dans la principauté de Cagliostro et vole au secours d’une jeune fille qui s’avère être une princesse séquestrée par un comte machiavélique…
Le Château de Cagliostro est le premier long métrage d’Hayao Miyazaki. Les aventures de Lupin III furent d’abord un manga adapté pour la télévision en une série coréalisée par Miyazaki, puis porté au cinéma avec Edgar de la Cambriole : Le Secret de Mamo réalisé par Sōji Yoshikawa (1978). Le succès de ce dernier incitera TMS à produire un second long métrage, cette fois réalisé par Miyazaki qui en a coécrit le scénario. Sous sa plume, Lupin III n’est plus un intrépide criminel mais un héros altruiste accomplissant des prouesses pour une noble cause. Miyazaki montre des influences multiples, littéraires et cinématographiques, ce qui enrichit considérablement le contenu. Sur le plan graphique, les paysages montrent beaucoup de détails et préfigurent son style. L’animation est hachée (conformément aux normes japonaises de cette époque) mais le rythme très enlevé compense aisément ce défaut. Les nombreuses cascades défient les lois de la physique et l’ensemble est sous-tendu d’un humour assez omniprésent.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Hayao Miyazaki sur le site IMDB.

Voir les autres films de Hayao Miyazaki chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Hayao Miyazaki

Le Château de Cagliostro
Le Château de Cagliostro de Hayao Miyazaki.

Le Château de Cagliostro

10 février 2016

Le Trésor du pendu (1958) de John Sturges

Titre original : « The Law and Jake Wade »

Le Trésor du penduJake Wade fait évader le hors-la-loi Clint Hollister pour s’acquitter d’une vieille dette. Les deux hommes étaient complices autrefois mais, depuis, Jade est passé du bon côté de la Loi, il est même devenu Marshal. Ils se séparent mais Clint retrouve Jade rapidement pour le faire avouer où il a caché le magot d’un ancien forfait… L’histoire de The Law and Jake Wade (le titre français est passablement inapproprié puisqu’il n’y a aucun pendu à l’horizon) peut paraître assez classique, puisqu’il s’agit d’un homme rattrapé par son passé, mais John Sturges en fait un très beau western doté d’une tension quasi-permanente. Beau, il l’est au premier sens du terme par ses décors grandioses (ce sont ceux de la Vallée de l’Owens en Californie) très présents puisque toute l’histoire se déroule lors de la longue chevauchée d’un petit groupe de cavaliers. Robert Taylor est assez monolithique dans son jeu, rendant son personnage impavide certes mais assez distant, ne favorisant guère l’empathie. Face à lui, Richard Widmark est absolument superbe : son personnage est tout à la fois, inquiétant et séduisant, cynique et fascinant, et tout cela sans jamais forcer le trait. Après la beauté des images, la performance de Widmark est le second attrait du film. The Law and Jake Wade fut plutôt maltraité par la critique, assez injustement.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Robert Taylor, Richard Widmark, Patricia Owens, Robert Middleton, Henry Silva
Voir la fiche du film et la filmographie de John Sturges sur le site IMDB.

Voir les autres films de John Sturges chroniqués sur ce blog…

The Law and Jake Wade
Robert Taylor, Patricia Owens et Richard Widmark dans The Law and Jake Wade de John Sturges (tourné dans les Alabama Hills, Californie,  avec en arrière plan les montagnes de la Sierra Nevada)

22 novembre 2014

Une nuit à Casablanca (1946) de Archie Mayo

Titre original : « A Night in Casablanca »

Une nuit à CasablancaLe directeur de l’Hôtel Casablanca meurt aussi soudainement que ses deux prédécesseurs. Les autorités soupçonnent bien qu’ils aient pu être assassinés mais n’ont aucune piste. Kornblow (Groucho Marx), le patron d’un obscur petit hôtel, est appelé à occuper le poste vacant… Cinq ans après leur « film d’adieu » (The Big Store, 1941), les Marx Brothers se reforment pour livrer ce qui, au départ, devait être une parodie du film Casablanca mais qui, au final, n’a aucun point commun avec lui (1). Les Marx Brothers sont ici loin d’être à leur meilleur (2) mais nous avons de belles scènes hilarantes et tout un lot de bons mots de Groucho. Le meilleur toutefois, on le doit à Harpo qui occupe ici une place plus importante que dans les films précédents. Un certain nombre de gags déjà connus sont réutilisés. La fin, plus tournée vers l’action, paraît assez faible. L’ensemble reste très amusant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Groucho Marx, Harpo Marx, Chico Marx, Charles Drake, Lois Collier, Sig Ruman, Lisette Verea
Voir la fiche du film et la filmographie de Archie Mayo sur le site IMDB.

Voir les autres films de Archie Mayo chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* La légende voudrait que Warner Brothers ait menacé d’attaquer la production pour l’utilisation du mot Casablanca dans le titre et que Groucho Marx ait répondu en les menaçant de les attaquer pour l’utilisation du mot Brothers, sachant que les Marx Brothers existaient bien avant Warner Brothers. A une demande ultérieure de détails sur le scénario, Groucho leur aurait répondu une histoire totalement farfelue (où il est un docteur en théologie australien pendant que Chico vend des éponges aux piliers de bar avinés pour les empêcher de vomir et que Harpo est un porteur arabe qui vit dans un ancien vase grec à la périphérie de la ville). Tout ceci semble toutefois avoir été inventé de toutes pièces et donné à la presse pour faire la promo du film, la Warner a nié tout contact.

* Fait assez inhabituel, A Night in Casablanca a été novélisé en Angleterre (voir le livre…)

* le scénario est signé Joseph Fields et Roland Kibbee. Frank Tashlin a également participé à l’écriture (non crédité) . Une tournée fut organisée avant le tournage pour, à la fois, tester les gags auprès d’un public et aider à mémoriser l’ensemble (Chico avait beaucoup de mal à apprendre un rôle).

(1) Le seul vrai point commun avec Humphrey Bogart est la réplique de Groucho Marx à Lisette Verea « You don’t have to sing for me… just whistle ! », paraphrasant le célèbre réplique de Lauren Bacall dans To Have and Have not (1944).

(2) Les frères furent les premiers à le reconnaitre. Groucho a déclaré : « The critics won’t throw their hats in the air. If they throw anything, it’ll probably be their dinner » (les critiques ne vont pas jeter leur chapeau en l’air, s’ils rejettent quelque chose, ce sera probablement leur dîner ! ) (le jeu de mots est sur throw (lancer) et throw up (vomir)).

Les Marx Brothers dans Une nuit à Casablanca
Groucho Marx, Harpo Marx et Chico Marx. Photo publicitaire pour Une nuit à Casablanca.

24 juillet 2014

L’Or des mers (1932) de Jean Epstein

L'or des mersSur la petit île de Hoedic, proche de Belle-Île en Bretagne, vivent une centaine de familles de pêcheurs, le plus souvent dans la misère quand la pêche ne donne pas. Très pauvre et méprisé par tous, Quoirrec vit là avec sa fille Soizig. Un jour, on le voit trouver sur le rivage une boîte qu’il cache soigneusement. Les habitants sont tous persuadés qu’il a trouvé un trésor et deviennent très affables. L’un d’eux demande à son fils Rémy de séduire Soizig… Tourné fin 1931, donc dans les premières années du parlant, L’Or des mers utilise le procédé Synchro-Ciné : le film est tourné sans le son qui est rajouté ensuite en studio avec une post-synchronisation des acteurs (assez peu de films ont utilisé ce procédé qui était conçu au départ pour mettre des chansons en images). Il n’y a que peu de dialogues, heureusement car le procédé est loin d’être convaincant. Jean Epstein est allé filmer sur place, en plein hiver, utilisant les habitants de l’île comme acteurs. Son film est à mi-chemin entre le documentaire, le drame et l’analyse sociale. Le film est cependant plus remarquable par sa forme : l’image est très travaillée, avec de très beaux gros plans éclairés par des lumières diffuses. Si le film a pu être comparé aux films de Murnau, notamment par Henri Langlois (1), Jean Epstein ne montre pas la même maitrise et la même perfection.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean Epstein sur le site IMDB.
Voir les autres films de Jean Epstein chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Jean Epstein

Remarques :
* Jean Epstein a réalisé plusieurs films sur les îles bretonnes et notamment :
Finis Terrae (1929) sur l’île d’Ouessant
Mor Vran (1931) sur l’île de Sein
L’Or des mers (1932) sur l’île de Hoedic
Le Tempestaire (1947) sur Belle-Île.
« Jean Epstein, cinéaste des îles » est le titre d’un livre de Vincent Guigeno.

* L’île d’Hoedic fait 2,5 kilomètres de longueur sur 800 mètres de large. En 1931, à l’époque du tournage, l’île comptait 415 habitants. A noter que le recteur de l’île, l’abbé Jégo, joue son propre rôle. De nos jours, l’île d’Hoedic est peuplée de 120 habitants permanents. L’été, la population de l’île peut atteindre 3000 personnes. C’est une île sans voiture.

(1) « L’or des mers n’est pas un drame, c’est une tragédie de Murnau. » Henri Langlois.

25 février 2014

La Perla (1947) de Emilio Fernández

Autre titre (USA) : The Pearl

La perlaDu fait de mauvaises conditions maritimes qui durent depuis de nombreux jours, les habitants d’un petit village de la côte mexicaine ne peuvent sortir pêcher les huîtres et n’ont presque plus rien à manger. Aussi, quand le très jeune fils de Quino se fait piquer par un scorpion, le docteur blanc de la ville proche ne veut même pas les recevoir. Peu après, lorsque le temps devient meilleur, Quino pêche une huître avec une superbe et grosse perle… Production mexicaine financée pour moitié par la RKO, La Perla est adapté d’un court roman de John Steinbeck qui intervint comme conseiller sur le tournage (1). Il s’agit d’une fable puissante sur la cupidité. Ce qui frappe en premier est la beauté onirique des images que l’on doit à Gabriel Figueroa (directeur de la photographie qui a également travaillé pour John Ford, John Huston et Luis Buñuel, entre autres). L’image est baignée de lumière, presque surexposée, sans noirs profonds même dans les scènes de nuit. Cette lumière omniprésente apporte une atmosphère céleste à cette fable, la femme de Quino prenant assez souvent l’allure d’une vierge (avec l’enfant c’est encore plus flagrant), et le climat ainsi créé place le récit hors du temps permettant ainsi de mieux mettre en évidence les caractères. L’histoire est simple mais puissante. Outre la peinture très forte de la cupidité et de la perversion, le propos met l’accent sur le clivage social entre les blancs et les indiens et laisse deviner le rôle social de l’espérance. Comme toujours avec Steinbeck, le propos est donc très riche, à la fois social et philosophique. La perla est un superbe exemple de la force du cinéma mexicain de cette période parfois appelée « l’âge d’or du cinéma mexicain ».
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Pedro Armendáriz, María Elena Marqués, Charles Rooner
Voir la fiche du film et la filmographie de Emilio Fernández sur le site IMDB.

Remarques :
* Deux versions ont été tournées : l’une en espagnol et l’autre en anglais. La Perle fut ainsi le premier film mexicain en langue anglaise à être distribué aux Etats-Unis. La version en anglais fut distribuée sous le titre The Pearl.
* Le roman de Steinbeck n’est sorti qu’après la sortie du film.
* Emilio Fernández est l’un des cinéastes mexicains les plus importants. Il a tourné plus de 40 films, essentiellement dans les années quarante et cinquante ; il a également été acteur, notamment dans La Horde sauvage de Sam Peckinpah (1969).

(1) Pour plus de détails à ce sujet, lire la fiche de l’American Film Institute

10 juin 2013

Goupi Mains rouges (1943) de Jacques Becker

Goupi mains rougesAppelé par sa famille, un parisien rejoint la ferme familiale du clan des Goupi. Le jour même de son arrivée, Goupi Tisane, une vieille fille autoritaire qui régentait la famille, est retrouvée assassinée… Tourné pendant l’Occupation, Goupi Mains rouges est l’adaptation d’un roman de Pierre Very. Contrairement à la propagande pétainiste de l’époque qui glorifiait le monde paysan nourricier, ce portrait d’une famille rurale qui forme un clan opaque et règle elle-même ses affaires n’est nullement édulcoré : la cupidité est ici le principal moteur des comportements et méfiance et médisance sont omniprésentes. Goupi Mains rouges est le deuxième film de Jacques Becker qui montre ici beaucoup de maitrise dans la mise en scène, il insuffle beaucoup de vie dans cette histoire au point que l’intrigue policière passe un peu au second plan. Fernand Ledoux est parfait, comme bien souvent, mais le personnage le plus remarquablement interprété est celui de Goupi Tonkin par Robert Le Vigan. Le film eut beaucoup de succès à l’époque grâce à sa qualité bien entendu mais aussi parce qu’il permettait à une population urbaine, lassée de voir certains paysans sembler s’enrichir au marché noir, de prendre en quelque sorte une revanche. Goupi Mains rouges fait partie des films les plus remarquables tournés sous l’Occupation.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Fernand Ledoux, Georges Rollin, Robert Le Vigan
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Becker sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jacques Becker chroniqués sur ce blog…