15 avril 2008

3h10 pour Yuma (1957) de Delmer Daves

Titre original : « 3:10 to Yuma »

3h10 pour Yuma Elle :
(pas vu)

Lui :
Un fermier aide à l’arrestation d’un chef de gang, pilleur de diligences, et va le conduire à la ville voisine pour prendre le train de 3h10 pour Yuma où il sera emprisonné. Tourné en Cinémascope, mais en noir et blanc pour accentuer l’impression de sécheresse de ces terres arides d’Arizona, ce western est un très beau face à face entre deux hommes, 3h10 pour Yuma un brigand notoire et narquois joué avec beaucoup de subtilité par un Glenn Ford très humain et un fermier ordinaire, peu préparé à jouer les héros, que Van Heflin rend très authentique. Cette confrontation, qui renvoie à des questions sur la responsabilité du simple citoyen, est rendue encore plus intense par cet environnement aride et omniprésent. La tension d’ailleurs ne faiblit à aucun moment. Sans en avoir l’air, 3h10 pour Yuma est un western multi facettes et, somme toute, assez complexe.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Glenn Ford, Van Heflin, Felicia Farr, Leora Dana, Henry Jones , Robert Emhardt
Voir la fiche du film et la filmographie de Delmer Daves sur le site imdb.com.

Remake :
3h10 pour Yuma (3:10 to Yuma) par James Mangold (2007) avec Rusell Crowe reprenant le rôle de Glenn Ford et Christian Bale celui de Van Heflin.

4 réflexions sur « 3h10 pour Yuma (1957) de Delmer Daves »

  1. Pour ma part, je déconseillerais vivement l’inutile remake tape-à-l’oeil de James Mangold, dans lequel on trouve pourtant deux actrices délicieuses, Vinessa Shaw, d’une part (cf. « Two Lovers » de J. Gray ou « Eyes Wide Shut » de Kubrick), et Gretchen Mold (cf. la série « Boardwalk Empire ») d’autre part. Ce remake souffre, comme la quasi-totalité des productions hollywoodiennes actuelles, d’un défaut rédhibitoire : le surdécoupage. Il faut dire que, désormais, le coeur de cible des producteurs, c’est le consommateur-amateur infantile ou infantilisé de jeux video. Toutes les scènes d’action sont conçues pour complaire à cette clientèle inculte affligée de cette maladie contemporaine : le consumérisme – visuel ou autre. La plupart des gens qui fréquentent aujourd’hui ces supermarchés de l’image animée que sont les multiplexes ne demandent qu’à être bombardés jusqu’à saturation d’images et de bruits divers, et ressortent de ces séances aussi vides que lorsqu’ils y sont entrés, un peu plus abrutis à chaque fois. Delmer Daves était un véritable cinéaste, lui, qui savait ce que laisser respirer un plan voulait dire. Si l’on en doute, il n’est que de revoir ces merveilleux films qui ont pour titre « Les Passagers de la nuit », « La Flèche Brisée », « L’homme de nulle part », « La dernière caravane », « Cow Boy » ou, bien sûr, « 3:10 pour Yuma » dont la photographie (due à Charles Lawton, si je ne me trompe pas?) est une vraie splendeur. Glenn Ford et Van Heflin forment un duo d’antagonistes autrement touchant (humain, en effet) que celui composé du très surestimé Russell Crowe et du fort peu séduisant Christian Bale, l’une des figures les plus désagréables que nous ait imposées le cinéma étatsunien ces dernières années. Il se peut qu’au regard des très grands noms du cinéma américain Delmer Daves fasse figure de « petit maître ». Il n’en reste pas moins qu’il fut un véritable maître du western en son âge d’or. James Mangold? Un tâcheron sans talent.

  2. Voici une petite indication technique : ce film a été tourné en « Megascope », un dérivé anglais du Cinémascope utilisé par la Columbia Pictures pour contourner les droits de propriété du nom « Cinémascope » détenus par la 20th Century Fox … D’autres procédés utilisant le même système d’anamorphose ont été utilisés pour les mêmes raisons dans certains pays sous diverses appellations, comme par exemple le « Dyaliscope » en France ou le « Totalscope » en Italie…
    Quant au Cinémascope en noir et blanc, la 20th Century Fox l’utilisait pour des films de série B, souvent des westerns, sous l’appellation « Regalscope ».

  3. @Roegiest : Merci pour cette intéressante précision.

    @ Samuel Blaquet : Personnellement, j’ai bien aimé le remake de James Mangold (et pourtant, j’avoue avoir toujours un à-priori négatif envers les remakes…) Mais je suis tout à fait d’accord avec vous sur le fait de considérer comme un fléau le surdécoupage ou le montage ultra-rapide. Sur ce point, je pense que les « clips » ont fait beaucoup de mal au cinéma mais c’est plus généralement un phénomène de société. Ce sera peut-être réversible mais, pour l’instant, on ne semble pas en prendre le chemin… 😉

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