26 juin 2017

Tenue de soirée (1986) de Bertrand Blier

Tenue de soiréeAntoine (Michel Blanc) et Monique (Miou-Miou) forment un couple en pleine galère. Alors qu’ils se disputent dans un bal, un inconnu Bob (Gérard Depardieu) intervient pour prendre la défense d’Antoine et gifle Monique… En écrivant Tenue de soirée, Bertrand Blier cherchait à retrouver l’esprit des Valseuses et avait même prévu de reprendre le même trio d’acteurs. Le décès de Patrick Dewaere rendit cela impossible. La provocation reste de mise comme en témoigne l’affiche dont le slogan a beaucoup fait parler à sa sortie. Comme toujours chez Blier, les dialogues valent leur pesant d’or, aussi percutants qu’irrévérencieux, souvent jubilatoires. Ils sont très crus et explicites mais c’est toujours au service de l’humour et non de la vulgarité (mais l’appréciation sur ce plan pourra bien entendu varier selon les personnes). Bertrand Blier parvient ainsi à aborder de manière passablement directe et sans tabou le sujet de l’homosexualité à une époque qui était encore frileuse sur ce plan. Il va même jusqu’au travestissement, dans un délire final totalement surréaliste. Tenue de soirée connut un grand succès à sa sortie. Trente ans plus tard, il reste toujours aussi amusant.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gérard Depardieu, Michel Blanc, Miou-Miou
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Tenue de soirée
Miou-Miou, Michel Blanc et Gérard Depardieu dans Tenue de soirée de Bertrand Blier.
« Tiens, prends un peu de pommard… »

30 mai 2017

Le Carrefour de la mort (1947) de Henry Hathaway

Titre original : « Kiss of Death »

Le Carrefour de la mortA court d’argent, Nick Bianco décide de commettre un hold-up dans une bijouterie. Il est arrêté. Croyant en lui car il ne fait pas partie de la pègre, le procureur lui promet la clémence s’il dénonce ses complices. Nick refuse et est condamné à vingt ans de prison… Sur un scénario écrit par Ben Hecht, Henry Hathaway réalise un film noir à forte connotation sociale. En effet, son personnage principal est présentée d’emblée comme une victime de la société. De plus, comme souvent pour ces films de la Fox, le tournage a eu lieu à New York dans des lieux réels (1). Le film est souvent cité pour être la meilleure interprétation de Victor Mature qui montre, il est vrai, une belle présence. Mais la grande révélation fut Richard Widmark qui se retrouva nominé aux Oscars pour sa première apparition à l’écran. Son petit rire inquiétant, qui n’était pas prévu au scénario (2), transforme son personnage et donne une force décuplée à la scène ultra-célèbre où il jette une femme paraplégique dans l’escalier. Il allait ainsi être abonné aux rôles de tueur sadique et imprévisible mais fait partie de ces acteurs que l’on n’oublie pas. Le scénario montre ses faiblesses dans les passages plutôt sentimentaux, avec la seconde femme de Nick notamment mais cela n’empêche pas Le Carrefour de la mort d’être un film noir assez remarquable.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Victor Mature, Brian Donlevy, Coleen Gray, Richard Widmark, Karl Malden
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Remarques :
* La fin du film n’est pas celle de Ben Hecht. Elle a été réécrite par Philip Dunne. Hathaway n’aimait pas celle de Hecht où Nick Bianco se cachait.
* Une scène a été coupée par la censure, une scène qui montre la femme de Nick Bianco abusée par le fameux Rizzo avant de se suicider. Voilà pourquoi ce passage est assez nébuleux : on ne comprend pas bien pourquoi Nick tient Rizzo responsable de la mort de sa femme. Le nom de l’actrice Patricia Morison qui interprétait la première femme de Nick apparaît ainsi sur l’affiche alors qu’elle n’apparait pas dans le film.

(1) Toute la scène d’ouverture se déroule par exemple à l’intérieur du Chrysler Building. Même l’ascenseur est réel où Hathaway a tourné en 16 mm (gonflé ensuite en 35mm). Les scènes de prison sont dans une vraie prison, etc.
(2) Richard Widmark raconte : « J’avais un trac épouvantable. Quand je ne savais pas quoi faire, je riais. Et le hasard veut que j’aie un rire bizarre. » (Anecdote rapportée par Gene Tierney dans son autobiographie Self PortraitMademoiselle, vous devriez faire du cinéma. Gene Tierney tournera avec Widmark dans le très beau Night and the CityLes Forbans de la nuit de Jules Dassin en 1950)

Kiss of Death
Brian Donlevy, Richard Widmark et Victor Mature dans Le Carrefour de la mort de Henry Hathaway.

Kiss of Death
Richard Widmark dans Le Carrefour de la mort de Henry Hathaway.

Kiss Of Death
Brian Donlevy, Karl Malden, Millard Mitchell, Victor Mature + 2 figurants dans Le Carrefour de la mort de Henry Hathaway.

Remakes:
The Fiend Who Walked the West (1958), western de Gordon Douglas
Kiss of Death (1995) de Barbet Schroeder avec David Caruso et Nicolas Cage

13 février 2017

Les Favoris de la lune (1984) de Otar Iosseliani

Les favoris de la luneA Paris, de nos jours, des personnages se croisent et s’entrecroisent… Ecrit par le géorgien Otar Iosseliani et Gérard Brach, Les Favoris de la lune est un film qui déroute un peu : l’ensemble paraît disparate de prime abord car il faut un certain temps pour percevoir les liens entre les différents personnages et réaliser que l’ensemble forme bien un tout. En outre, deux objets apparaissent régulièrement : un service en porcelaine du XVIIe siècle et un portrait de nu du XIXe. La construction évoque les films de Buñuel sur le mode des « cadavres exquis » cher aux surréalistes. La rareté des dialogues et le jeu avec les objets évoque Tati. L’atmosphère générale évoque le réalisme poétique du cinéma français des années trente (René Clair notamment). S’il déroute au début, Les Favoris de la lune finit par être attachant, au point que l’on se surprend à vouloir le revisionner aussitôt. C’est le premier film français d’Otar Iosseliani.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Katja Rupé, Pascal Aubier, Bernard Eisenschitz, Mathieu Amalric
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Remarques :
* Phrase en exergue : « Pourquoi nous appelle t-on les voleurs ? Nous qui sommes les gardiens du corps de Diane dans les forêts, les chevaliers des ténèbres, Les favoris de la lune. »

* Les favoris de la lune marque la première apparition à l’écran de Mathieu Amalric (19 ans). Il ne tournera à nouveau dans un long métrage que 8 ans plus tard, un petit rôle dans La Sentinelle de Desplechin (1992).

* Bernard Eisenschitz, qui interprète le spécialiste des serrures et concepteur de bombes artisanales, est un historien du cinéma, auteur de nombreux livres. Voir la liste de ses livres

Les Favoris de la lune
Les Favoris de la luneMathieu Amalric dans Les favoris de la lune de Otar Iosseliani.

Les Favoris de laluneCe cheval blanc égaré qui (si j’ai bien compris) symbolise le passage de la Première Guerre mondiale pourrait être un hommage à Georges Franju et à son Thomas l’imposteur (1965).

6 février 2017

Le Doulos (1963) de Jean-Pierre Melville

Le DoulosPeu après sa sortie de prison, Maurice Faugel (Serge Reggiani) se rend chez un receleur qu’il juge responsable de la mort de sa femme. Il le tue et s’empare des bijoux volés sur lesquels il travaillait. Le lendemain, son meilleur ami Silien (Jean-Paul Belmondo) lui apporte du matériel pour un cambriolage. Silien a mauvaise réputation car il fréquente un commissaire… En argot, un « doulos » est un chapeau mais  aussi un indicateur, nous explique t-on en début de film. C’est aussi le titre d’un roman de Pierre Lesou dont Jean-Pierre Melville a écrit et réalisé l’adaptation. Il y montre une nouvelle fois son attachement au cinéma américain tout en affirmant de plus en plus son style. La forme assez enthousiasmante : de longues séquences, chargées d’atmosphère, à l’éclairage travaillé, avec même parfois de petites prouesses techniques (comme ces panoramiques à 360° lors de l’interrogatoire de Silien). Sur le thème de l’amitié et de la trahison, l’histoire est joliment complexe, tout en restant épurée, avec rien d’inutile ; elle sait nous surprendre (évitez de trop lire avant de voir le film). Chez Melville, le monde des truands est idéalisé, c’est celui du code de l’honneur, policiers et gangsters étant autant respectables. Le Doulos bénéficie d’une très belle distribution, tous les rôles étant parfaitement tenus. Assez bizarrement, le film ne fait l’unanimité parmi les amateurs du genre probablement car il déroute un peu : il nous laisse sans aucune certitude.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jean-Paul Belmondo, Serge Reggiani, Jean Desailly, René Lefèvre, Michel Piccoli
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Remarques :
* Tout comme pour Léon Morin, Prêtre, le film précédent de Melville, l’assistant-réalisateur est le jeune Volker Schlöndorff (22 ans). Le futur réalisateur fait aussi une petite apparition à l’écran en client du bar.

* Une citation détournée de Céline ouvre le film « il faut choisir, mourir ou mentir ? ». En réalité, la citation plus complète montre qu’il n’y est pas question de la trahison : « La vérité, c’est une agonie qui n’en finit pas. La vérité de ce monde c’est la mort. Il faut choisir, mourir ou mentir. Je n’ai jamais pu me tuer moi. » (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit)

Le Doulos
Jean-Paul Belmondo et Serge Reggiani dans Le Doulos de Jean-Pierre Melville.

21 novembre 2016

Le Mystérieux docteur Clitterhouse (1938) de Anatole Litvak

Titre original : « The Amazing Dr. Clitterhouse »

Le Mystérieux docteur ClitterhouseMembre de la haute société new-yorkaise, le Dr Clitterhouse est passionné par ses recherches personnelles sur le comportement des gangsters, à un point tel qu’il décide d’en devenir un pour faire ses mesures cliniques in-situ… Le Mystérieux docteur Clitterhouse est adapté d’une pièce de l’anglais Barré Lyndon. Il s’agit d’une comédie qui prend place dans le monde criminel. Elle permet ainsi à Warner Bros de tenter de renouveler le genre du film de gangsters qui était bridé par le nouveau code de censure. L’histoire est parfaitement loufoque avec un style d’humour plutôt british : le farfelu est exposé avec le plus grand sérieux apparent. Edward G. Robinson, qui a l’époque faisait tout pour s’écarter de son image de gangster, s’amuse visiblement beaucoup à interpréter ce cambrioleur brillant qui fait sans arrêt des prises de sang à ses hommes de main et Claire Trevor, pas une seconde crédible en chef de bande, prend son rôle très au sérieux. Troisième sur l’affiche, Bogart a écopé du rôle le plus antipathique. L’acteur a déclaré plus tard que c’était le film qu’il détestait le plus. Il est vrai que son personnage n’a pas grand-chose pour lui… Le Mystérieux docteur Clitterhouse a l’apparence du film de gangsters, le goût d’un film de gangsters mais ce n’est pas un film de gangsters ce qui lui vaut de ne pas toujours être bien apprécié :  beaucoup lui reprochent de ne pas être crédible. Il ne l’est effectivement absolument pas (et heureusement d’ailleurs).
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Edward G. Robinson, Claire Trevor, Humphrey Bogart, Donald Crisp, Gale Page
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Remarques :
* Sur scène, le rôle du docteur était tenu par l’anglais Cedric Hardwicke (aussi bien à Londres qu’à New York).
* L’adaptation a été écrite par John Wexley et John Huston.

The Amazing Dr. Clitterhouse
Edward G. Robinson et Humphrey Bogart dans Le Mystérieux docteur Clitterhouse de Anatole Litvak.

The Amazing Dr. Clitterhouse
Claire Trevor et Humphrey Bogart dans Le Mystérieux docteur Clitterhouse de Anatole Litvak.

The Amazing Dr. Clitterhouse
Edward G. Robinson et Gale Page dans Le Mystérieux docteur Clitterhouse de Anatole Litvak.

7 octobre 2016

Ocean’s 13 (2007) de Steven Soderbergh

Titre original : « Ocean’s Thirteen »

Ocean's 13Pour venger leur ami cruellement grugé par un propriétaire de casino sans scrupule, Danny Ocean et ses comparses mettent sur pied le sabotage en règle de l’inauguration de son dernier casino pour le ruiner… Ocean 11 était un film plaisant et élégant ; Ocean 12 sentait déjà un peu le réchauffé ; Ocean’s 13 use la recette jusqu’à la corde. Il réunit toujours un casting (masculin) « de rêve » mais si George Clooney et Brad Pitt regorgent de charme et de coolitude, ils n’ont ici aucune présence. En fait, les personnages les plus remarquables sont des seconds ou troisièmes rôles. Pour ce nouvel opus, les scénaristes ont joué la surenchère sur les évènements et les moyens mis en oeuvre par les casseurs de charme : l’enchainement de toutes ces péripéties finit par embrouiller l’esprit sans que l’on ait le temps de s’intéresser à une situation ou à un personnage et, finalement, Ocean’s 13 nous apparaît comme étant uniquement une entreprise commerciale.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: George Clooney, Brad Pitt, Matt Damon, Elliott Gould, Al Pacino, Don Cheadle, Casey Affleck, Vincent Cassel

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Ocean's 13
Préparer le casse du siècle n’empêche pas d’être cool… Brad Pitt, Matt Damon et George Clooney dans Ocean’s 13 de Steven Soderbergh.

4 octobre 2016

Le Château de Cagliostro (1979) de Hayao Miyazaki

Titre original : « Rupan sansei: Kariosutoro no shiro »

Le Château de CagliostroSur la trace de faux-monnayeurs, le gentleman-cambrioleur Edgar de la Cambriole (alias Lupin III, le petit fils d’Arsène Lupin) arrive dans la principauté de Cagliostro et vole au secours d’une jeune fille qui s’avère être une princesse séquestrée par un comte machiavélique…
Le Château de Cagliostro est le premier long métrage d’Hayao Miyazaki. Les aventures de Lupin III furent d’abord un manga adapté pour la télévision en une série coréalisée par Miyazaki, puis porté au cinéma avec Edgar de la Cambriole : Le Secret de Mamo réalisé par Sōji Yoshikawa (1978). Le succès de ce dernier incitera TMS à produire un second long métrage, cette fois réalisé par Miyazaki qui en a coécrit le scénario. Sous sa plume, Lupin III n’est plus un intrépide criminel mais un héros altruiste accomplissant des prouesses pour une noble cause. Miyazaki montre des influences multiples, littéraires et cinématographiques, ce qui enrichit considérablement le contenu. Sur le plan graphique, les paysages montrent beaucoup de détails et préfigurent son style. L’animation est hachée (conformément aux normes japonaises de cette époque) mais le rythme très enlevé compense aisément ce défaut. Les nombreuses cascades défient les lois de la physique et l’ensemble est sous-tendu d’un humour assez omniprésent.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs:
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Le Château de Cagliostro
Le Château de Cagliostro de Hayao Miyazaki.

Le Château de Cagliostro

23 février 2016

La Grande Attaque du train d’or (1979) de Michael Crichton

Titre original : « The First Great Train Robbery » (UK)
Autre titre : « The Great Train Robbery » (USA)

La Grande attaque du train d'orEn 1855, un chargement d’or part chaque mois en train de Londres à Folkestone sur la côte pour assurer la paye de l’armée pendant la Guerre de Crimée. Toutes les précautions sont prises pour s’assurer qu’il arrive à bon port et aucun hold-up n’a jamais été tenté dans un train en mouvement, mais cela n’empêche pas Edward Pierce de projeter de s’en emparer. Il conçoit pour cela un plan assez sophistiqué… Pour écrire son roman La grande attaque du train d’or, Michael Crichton s’était inspiré librement d’un fait divers réel. Il édulcore encore l’histoire pour l’adaptation cinématographique qu’il réalise lui-même, ajoutant un soupçon de comédie et en typant les personnages pour les singulariser davantage. Le résultat est effectivement un beau divertissement avec son lot de bons mots et de bonnes scènes d’action. La Grande attaque du train d'or Sean Connery incarne parfaitement le cerveau de ce hold-up, avec son mélange de distinction, d’audace et de cynisme. Il s’inscrit dans la lignée des grands bandits sympathiques. L’acteur a accompli lui-même les scènes sur le toit du train roulant à pleine vitesse. Mais le plus remarquable dans ce film est certainement la qualité de la reconstitution, avec notamment de vastes scènes de rue vraiment convaincantes d’authenticité.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sean Connery, Donald Sutherland, Lesley-Anne Down
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Remarque :
Le titre international est The Great Train Robbery.
L’adjectif first fut ajouté en Angleterre car la presse anglaise avait l’habitude d’appeler The Great Train Robbery un hold-up survenu en 1963.

La grande attaque du train d'or
Donald Sutherland et Sean Connery dans La Grande attaque du train d’or de Michael Crichton.

Homonyme :
The Great Train Robbery d’Ewin S. Porter (1903), grand classique des premières années du cinéma.

1 février 2016

Assassins et voleurs (1957) de Sacha Guitry

Assassins et voleursUn riche oisif surprend un cambrioleur au moment où il pénètre chez lui et lui demande de l’aider à se suicider. Il lui raconte pourquoi il a décidé d’en finir… Assassins et voleurs est l’avant-dernier film de Sacha Guitry qui était alors déjà très malade. L’histoire est autant farfelue qu’improbable, un enchaînement délirant de situations que Guitry a avoué avoir imaginé sous l’effet des piqûres de morphine. Il est difficile de ne pas voir des allusions à son arrestation arbitraire à la Libération dans la partie reposant sur le thème du faux coupable et dans les scènes de caricature de procès. On retrouve, comme toujours, sa verve brillante dans cette apologie franchement amorale du vol, du meurtre et de l’adultère. Il avait écrit le film avec Michel Simon en tête mais il a fini par jeter son dévolu sur le tandem Poiret et Serrault, le premier tenant le rôle principal, celui qui dispense les mots d’esprit, celui que Guitry aurait tenu s’il avait pu. Darry Cowl fait une petite apparition, nous gratifiant d’un beau numéro visiblement improvisé dans le tribunal, une scène où acteurs et figurants sont tous hilares.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean Poiret, Michel Serrault, Magali Noël, Darry Cowl
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Remarque :
* Certaines scènes auraient été tournées par Clément Duhour (l’acteur qui tient le rôle du mari).

Assassins et voleurs
Jean Poiret et Michel Serrault dans Assassins et voleurs de Sacha Guitry.

15 janvier 2016

Fatty groom (1918) de Roscoe Arbuckle

Titre original : « The Bell Boy »

Fatty groom(Muet, 25 mn) Fatty et Buster sont les grooms et hommes à tout faire d’un hôtel plutôt miteux. L’arrivée d’une jolie manucure va les pousser à inventer tout un stratagème pour se mettre en valeur… Fatty groom est le huitième des quatorze films que Fatty Arbuckle et Buster Keaton ont tournés ensemble. Plus qu’un duo, il s’agissait alors d’un trio puisque Al St John était alors le troisième comparse, certes moins présent dans les gags. Il y a de bonnes trouvailles, à commencer par ce grand classique du lavage d’une vitre imaginaire qui ouvre le film mais aussi un ascenseur motorisé d’une façon bien particulière, une séquence chez le barbier de transformation d’un client en personnages célèbres (général Grant, Lincoln, le Kaiser), le passage entre les différentes pièces lors de l’attaque de la banque, la course du trolleybus, etc. L’ensemble est très amusant. Accessoirement, c’est l’un des rares films où l’on peut voir Buster Keaton sourire…
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Roscoe ‘Fatty’ Arbuckle, Buster Keaton, Al St. John
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Fatty Groom
Fatty Arbuckle, Buster Keaton et Alice Lake dans Fatty groom de Roscoe ‘Fatty’ Arbuckle.