24 novembre 2023

Le Pharaon, le Sauvage et la Princesse (2022) de Michel Ocelot

Le Pharaon, le sauvage et la princesseUne conteuse raconte trois histoires, une située dans l’Égypte antique, une qui se passe en Auvergne au Moyen-Âge, et une histoire romantique située dans l’Orient du XVIIIe siècle…
Le Pharaon, le Sauvage et la Princesse est un film d’animation franco-belge écrit et réalisé par Michel Ocelot. Il s’agit de trois contes : « Le Pharaon », « Le Beau Sauvage » et « La Princesse des Roses et le Prince des Beignets ». Ils sont situés dans trois environnements très différents (et utilisent chacun une technique un peu différente) mais ont en commun d’être des histoires de princes et de princesses. Michel Ocelot continue dans la veine de ses films précédents et fait montre toujours de beaucoup d’humanisme dans ses contes. Il apporte du rêve et de la féerie dans notre monde trop souvent stressant. C’est joli et charmant, apaisant aussi. Pour petits et grands.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs:
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Le Pharaon (1er conte) dans Le Pharaon, le sauvage et la princesse de Michel Ocelot.
Le Beau Sauvage (2e conte) dans Le Pharaon, le sauvage et la princesse de Michel Ocelot.
La Princesse des Roses et le Prince des Beignets (3e conte)
dans Le Pharaon, le sauvage et la princesse de Michel Ocelot.

1 mai 2023

Le Trésor de la montagne sacrée (1979) de Kevin Connor

Titre original : « Arabian Adventure »

Le Trésor de la montagne sacrée (Arabian Adventure)Le tyran magicien Alquazar cherche le pouvoir suprême pour dominer le monde. Un jeune garçon jet un beau prince vont contrecarrer ses plans maléfiques…
Le Trésor de la montagne sacrée est un film britannique réalisé par Kevin Connor. Le scénario est l’œuvre de Brian Hayles, qui a signé quelques épisodes remarqués de la série Doctor Who dans les années soixante. Dans le cinéma anglais, ce type d’aventures arabisantes et exotiques se place dans le sillage du Voleur de Bagdad produit par Alexander Korda (1940). C’est un type de film qui peut paraître vieillot aujourd’hui et Le Trésor de la montagne sacrée n’est pas des plus originaux qui soient. La réalisation est assez soignée mais, finalement, le plus remarquable est que personne n’a semblé prendre cette histoire au sérieux : les évènements sont le plus souvent totalement invraisemblables et certaines séquences pourraient être l’œuvre des Monthy Pyton (par exemple, celle des monstres de fer). Les batailles de tapis volants, façon Star Wars, sont plutôt hilarantes. Donc c’est l’humour, plus que l’exotisme, qui rend le film plutôt plaisant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Christopher Lee, Milo O’Shea, Oliver Tobias, Emma Samms, Puneet Sira
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Remarque :
A noter la présence de Peter Cushing, de Mickey Rooney et de l’actrice française Capucine dans de petits rôles.

Le Trésor de la montagne sacrée (Arabian Adventure)Christopher Lee dans Le Trésor de la montagne sacrée (Arabian Adventure) de Kevin Connor.

Le Trésor de la montagne sacrée (Arabian Adventure)Emma Samms dans Le Trésor de la montagne sacrée (Arabian Adventure) de Kevin Connor.

Le Trésor de la montagne sacrée (Arabian Adventure)Puneet Sira dans Le Trésor de la montagne sacrée (Arabian Adventure) de Kevin Connor.

24 février 2023

Les Contes de la nuit (2011) de Michel Ocelot

Les contes de la nuitUne fille, un garçon et un vieux technicien de cinéma se retrouvent tous les soirs dans une petite salle de cinéma pour se raconter des histoires. Le film se compose de six contes se déroulant à des époques et dans des pays variés, dans un univers d’ombres chinoises…
Les Contes de la nuit est un film d’animation de Michel Ocelot. Il s’agit de la réunion en long métrage (et en 3D) d’une série de courts métrages en ombres chinoises Dragons et Princesses, série diffusée en 2010 et qui comportait 10 contes de 13 minutes. Les Contes de la nuit reprend cinq d’entre eux et y ajoute un sixième conte inédit. Michel Ocelot fait preuve une fois de plus de ses talents de conteur et il utilise toujours aussi merveilleusement les couleurs pour créer des images de toute beauté. Il est étonnant d’avoir l’impression de « voir » les expressions de ses personnages alors qu’ils sont en ombres chinoises. Destinés en premier aux enfants, ces contes ont un contenu intelligent, jamais infantilisant. Seul petit bémol : la mise à la suite de ces six contes peut donner (à un adulte) une impression de redite dans les personnages (princesse obligatoire) et dans l’exotisme de rigueur. Mais, heureusement, les environnements sont très différents.
Elle:
Lui : 3 étoiles
(c’est un film difficile à noter par un adulte… si j’avais quatre ans, j’aurais certainement mis 4 ou 5 étoiles)

Acteurs:
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Les contes de la nuitLes contes de la nuit de Michel Ocelot.

6 février 2023

La Princesse errante (1960) de Kinuyo Tanaka

Titre original : « Ruten no ôhi »

La Princesse errante (Ruten no ôhi)Tokyo, 1937. Ryūkō est une jeune fille insouciante d’origine noble qui se rêve en artiste peintre et vit auprès de ses parents et de sa grand-mère. Elle accepte d’épouser le frère de l’empereur de Maundchourie. Ce mariage est destiné à renforcer les relations entre les deux nations et introduire le sang japonais dans la famille impériale mandchoue…
La Princesse errante est un film japonais réalisé par Kinuyo Tanaka, son quatrième long métrage, son premier en couleurs. Il s’agit de l’adaptation de la biographie homonyme de Hiro Saga, publiée quelques mois plus tôt. Cette princesse a connu un destin peu commun, mouvementé et tragique. La société de production Daiei a voulu ouvertement en faire un film pour les femmes et fait par des femmes : la présentation du film à l’époque en témoigne. Le budget fut assez important. La mise en place est assez longue, s’attardant sur les protocoles des familles impériales. La suite est plus tragique, lorsque survient la guerre, avec la difficile position mandchoue dans un conflit qui déchire le pays. Pour le premier rôle, Kinuyo Tanaka a choisi Machiko Kyô, l’actrice qui l’a remplacée comme égérie de Mizoguchi. L’actrice est de tous les plans ou presque, elle fait une très belle prestation.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Machiko Kyô, Eiji Funakoshi, Chieko Higashiyama, Kuniko Miyake, Mitsuko Mito, Chishû Ryû, Tatsuya Ishiguro
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Remarque :
• La fin est un peu abrupte car l’histoire était encore en cours : en 1961, soit un an après la sortie du film, le couple fut enfin réuni grâce à la permission du Premier ministre chinois et s’installe à Pékin. Hiro Saga y vivra jusqu’à sa mort en 1987, à l’âge de 73 ans. Son mari lui survivra quelques années. Leur deuxième fille (totalement absente du film), née en 1940 deux ans après l’aînée, est toujours en vie.

La Princesse errante (Ruten no ôhi)Machiko Kyô dans La Princesse errante (Ruten no ôhi) de Kinuyo Tanaka.

1 décembre 2022

Vacances romaines (1953) de William Wyler

Titre original : « Roman Holiday »

Vacances romaines (Roman Holiday)Ann, jeune princesse d’un royaume imaginaire, fait la tournée des capitales européennes. Arrivée à Rome, elle décide de fuir l’étouffant protocole et quitte le palais. Son médecin lui ayant administré un sédatif, elle s’endort sur un banc et attire l’attention d’un jeune et séduisant reporter…
Vacances romaines est un film réalisé par William Wyler sur un scénario de Dalton Trumbo. Il s’agit d’une comédie romantique sur l’amour impossible d’une princesse et d’un journaliste, un charmant conte de fée. Il s’agit du premier film hollywoodien de la britannique Audrey Hepburn qui a instantanément conquis l’Amérique, à commencer par Gregory Peck qui a demandé que son nom figure en aussi grosses lettres que le sien au générique. Il est vrai qu’elle rayonne dans ce rôle de princesse qui désire s’évader un moment de sa vie corsetée. L’histoire est plaisante avec quelques tours inattendus. Elle nous immerge dans le Rome très vivant de 1953. La photographie est signée par Henri Alekan et Franz Planer. Gros succès et trois Oscars dont celui de la meilleure actrice pour Audrey Hepburn.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gregory Peck, Audrey Hepburn, Eddie Albert
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Vacances romaines (Roman Holiday)Gregory Peck et Audrey Hepburn dans Vacances romaines (Roman Holiday) de William Wyler.

Vacances romaines (Roman Holiday)Audrey Hepburn et Gregory Peck dans Vacances romaines (Roman Holiday) de William Wyler.

Remarque :
* Le scénariste Dalton Trumbo a obtenu son Oscar sous le pseudonyme de Ian McLellan Hunter ; victime du maccarthysme, il figurait en effet sur la liste noire ce qui lui interdisait de travailler à Hollywood. Il est toutefois crédité au générique d’ouverture.

4 octobre 2016

Le Château de Cagliostro (1979) de Hayao Miyazaki

Titre original : « Rupan sansei: Kariosutoro no shiro »

Le Château de CagliostroSur la trace de faux-monnayeurs, le gentleman-cambrioleur Edgar de la Cambriole (alias Lupin III, le petit fils d’Arsène Lupin) arrive dans la principauté de Cagliostro et vole au secours d’une jeune fille qui s’avère être une princesse séquestrée par un comte machiavélique…
Le Château de Cagliostro est le premier long métrage d’Hayao Miyazaki. Les aventures de Lupin III furent d’abord un manga adapté pour la télévision en une série coréalisée par Miyazaki, puis porté au cinéma avec Edgar de la Cambriole : Le Secret de Mamo réalisé par Sōji Yoshikawa (1978). Le succès de ce dernier incitera TMS à produire un second long métrage, cette fois réalisé par Miyazaki qui en a coécrit le scénario. Sous sa plume, Lupin III n’est plus un intrépide criminel mais un héros altruiste accomplissant des prouesses pour une noble cause. Miyazaki montre des influences multiples, littéraires et cinématographiques, ce qui enrichit considérablement le contenu. Sur le plan graphique, les paysages montrent beaucoup de détails et préfigurent son style. L’animation est hachée (conformément aux normes japonaises de cette époque) mais le rythme très enlevé compense aisément ce défaut. Les nombreuses cascades défient les lois de la physique et l’ensemble est sous-tendu d’un humour assez omniprésent.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs:
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Le Château de Cagliostro
Le Château de Cagliostro de Hayao Miyazaki.

Le Château de Cagliostro

19 février 2014

Le Royaume de Tulipatan (1920) de Hal Roach

Titre original : « His Royal Slyness »

Le royaume de Tulipatan(Muet, 2 bobines soit 22 mn) A New York, un vendeur d’encyclopédies se laisse persuader, par le prince d’un lointain royaume dont il est le parfait sosie, d’aller prendre sa place à la cour où il doit épouser une jeune princesse… His Royal Slyness est une variation du thème du Prisonnier de Zenda où un simple quidam doit aller prendre la place d’un noble dans une cour royale. C’est le propre frère d’Harold Lloyd, Gordon Llyod, qui jour le rôle du véritable prince. Il n’est pas crédité au générique, certainement pour alimenter le doute et, effectivement, certains critiques de l’époque louèrent une merveilleuse utilisation de la « double exposition ». Les gags sont nombreux et bien amenés. On notera le petit contenu politique puisque ce pays imaginaire voit éclater une révolution et que nous sommes alors au lendemain de la Révolution russe.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Mildred Davis, ‘Snub’ Pollard, Gus Leonard, Noah Young
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Le royaume de TulipatanRemarques :
* Le titre est un beau jeu de mot avec la formule royale His Royal Highness (slyness signifiant « ruse »).
* His Royal Slyness est le quatrième film avec le « glass character » (personnage à lunettes).
* Harold Lloyd avait déjà fait jouer son frère dans Luke’s Double (1916), également une histoire de double.
* Détail amusant : Harold Lloyd fait jouer au même acteur (Gus Leonard) les rôles du roi et d’un agitateur révolutionnaire.
* Harold Lloyd réutilisera le thème de la révolution dans le long métrage Why Worry ? (1923)

Remake :
Vive le roi (Long fliv the King) de Leo McCarey (1926) avec Charley Chase (et Oliver Hardy dans un petit rôle).

7 mars 2012

Katia (1938) de Maurice Tourneur

KatiaAu milieu du XIXe siècle, le tsar Alexandre II fait la connaissance d’une jeune fille aristocrate de province, indisciplinée de caractère. Il s’en éprend et cherche à la revoir… Un insert au début de Katia nous avertit qu’il s’agit là, non pas de faits historiques mais de personnages de roman. La précision semble bien inutile quand on voit le film tant cette histoire paraît enfantine et idéalisée, le genre d’histoire qui fait (ou plutôt : faisait) rêver les jeunes filles. Il y avait aussi, en cette seconde moitié des années trente, une certaine mode des films ou romans sur la Russie tsariste. Cette histoire à l’eau de rose permet à Maurice Tourneur de recréer l’univers des tsars et surtout de mettre en valeur la toute jeune (20 ans) Danielle Darrieux avec force toilettes et bijoux.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Danielle Darrieux, John Loder, Aimé Clariond, Marie-Hélène Dasté
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Remarques :
Katia est adapté d’un roman de Lucile Decaux par Jacques Companéez (le père de Nina Companéez).

Remake :
Katia de Robert Siodmak (1959) avec Romy Schneider et Curd Jürgens.

15 février 2012

Les Aventures de Hadji (1954) de Don Weis

Titre original : « The adventures of Hajji Baba »

Les aventures de HadjiLe jeune barbier quitte l’échoppe de son père et part à l’aventure pour chercher merveille fortune. Il rencontre la princesse Fawzia en fuite pour aller épouser un prince belliqueux…
Les aventures de Hadji est un conte qui semble inspiré par contes des Mille et une nuits. L’histoire peut sembler très classique mais la qualité de réalisation tire ce film de la banalité. Que ce soit dans les couleurs, les costumes et les décors, beaucoup de soin a été apporté pour donner au film un film à l’ambiance assez prenante. L’ensemble est bien équilibré, sans dimension fantastique mais avec une pointe d’érotisme discret. Les aventures de Hadji est un film plaisant qui est passé inaperçu aux Etats-Unis. Cela aurait été aussi le cas en France s’il n’avait été porté aux nues par las mac-mahoniens (1). C’est le meilleur film de Don Weis qui a été ensuite réalisateur et producteur de séries TV.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: John Derek, Elaine Stewart, Thomas Gomez, Amanda Blake, Paul Picerni
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Remarque :
* La chanson Hajji Baba (musique et direction Dimitri Tiomkin, paroles Ned Washington, arrangement Nelson Riddle) est chantée par Nat ‘King’ Cole.

(1) Les « mac-mahoniens » étaient un groupe de cinéphiles fréquentant le cinéma Mac-Mahon dans le 17e à Paris dans les années 50. Grands admirateurs du cinéma américain, ils mettaient en avant la notion de mise en scène. Ils avaient quatre réalisateurs préférés, leur « carré d’as » : Joseph Losey, Raoul Walsh, Fritz Lang et Otto Preminger. En revanche, ils jugeaient des réalisateurs comme Eisenstein, Rossellini, Orson Welles ou même Hawks comme étant largement surcotés, ce qui engendrait de belles joutes verbales avec les gens des Cahiers du Cinéma (dont les bureaux n’étaient d’ailleurs pas très loin). Les mac-mahoniens étaient plutôt proches de Positif et surtout de Présence du Cinéma. Parmi les anciens mac-mahoniens (ou proches des mac-mahoniens) les plus connus, on peut citer Bertrand Tavernier, l’historien et scénariste Jacques Lourcelles et, bien entendu, l’historien-théoricien Michel Mourlet qui a signé l’article « Sur un art ignoré » en 1959, qui devint le manifeste de ce mouvement cinéphile.

The adventures of Hajji BabaJohn Derek et Elaine Stewart dans Les Aventures de Hadji (1954) de Don Weis