7 janvier 2024

Reprise en main (2022) de Gilles Perret

Reprise en mainCédric travaille dans une entreprise de mécanique de précision en Haute-Savoie dont la gestion, confiée à un fonds d’investissement, est désastreuse. Avant qu’elle soit revendue à un autre fonds, Cédric décide avec deux amis d’enfance de racheter l’usine en se faisant passer pour des financiers…
Reprise en main est un film français co-écrit et réalisé par Gilles Perret. On peut le qualifier de comédie sociale car, à contresens du marasme ambiant, le ton général est au sourire et à l’optimisme. Bien entendu, on pourra trouver tout cela utopique et naïf, un peu caricatural (et pas toujours très moral) mais il y a un bon équilibre, un savant dosage entre une dure réalité sociale et un humour léger et entrainant. Pierre Deladonchamps est parfait dans son interprétation et les seconds rôles sont tous très bien tenus. Il s’agit du premier film de fiction pour Gilles Perret qui a de nombreux documentaires à son actif.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Pierre Deladonchamps, Laetitia Dosch, Finnegan Oldfield, Rufus
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Grégory Montel, Pierre Deladonchamps et Vincent Deniard dans Reprise en main de Gilles Perret.

9 décembre 2023

Couleurs de l’incendie (2022) de Clovis Cornillac

Couleurs de l'incendieEn 1929 se tiennent les obsèques du riche banquier Marcel Péricourt, auxquelles assiste le Tout-Paris. Sa fille Madeleine est la seule héritière. Pour prendre seule la tête des affaires de son père, elle va devoir faire face à de nombreux obstacles et à l’opposition des hommes dans une Europe où monte le totalitarisme…
Couleurs de l’incendie est un film franco-belge réalisé par Clovis Cornillac. Il s’agit de l’adaptation du roman du même nom de Pierre Lemaitre publié en 2018 et faisant suite au roman Au revoir là-haut (adapté au cinéma par Albert Dupontel en 2017). Pierre Lemaitre a lui-même écrit le scénario de l’adaptation. Située au début des années trente, l’histoire nous fait suivre le parcours d’une femme en butte à l’opposition et à la cupidité des hommes tout en brossant un portrait de la France de cette époque. Les personnages ont une belle profondeur et le récit est riche en situations. La reconstitution est soignée, la réalisation est sans défaut, l’ensemble est captivant. Clovis Cornillac s’affirme de plus en plus en tant que réalisateur.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Léa Drucker, Benoît Poelvoorde, Alice Isaaz, Clovis Cornillac, Olivier Gourmet, Jérémy Lopez, Fanny Ardant
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Léa Drucker et Benoît Poelvoorde dans Couleurs de l’incendie de Clovis Cornillac.

9 juin 2019

L’Arnaqueuse (1970) de Peter Hall

Titre original : « Perfect Friday »

L'arnaqueuseA Londres, Mister Graham (Stanley Baker) est un sous-directeur de banque qui envie ses riches clients et trouve sa vie bien ennuyeuse. Il décide de voler de l’argent dans la chambre forte. Pour cela, il a besoin d’un et d’une complice. Ce seront Lady Britt Doreset (Ursula Andress), aussi dépensière que désargentée, et son mari, un Lord oisif (David Warner)…
Peter Hall (Sir Peter Reginald Frederick Hall) a beaucoup plus marqué le théâtre shakespearien britannique que le cinéma, pour lequel il n’a que peu tourné. Son film le plus marquant est certainement Akenfield (1974), adaptation d’un roman de Ronald Blythe. Perfect Friday est beaucoup plus léger : il s’agit d’une histoire d’escroquerie, qui ne parait pas particulièrement originale (surtout à nos yeux modernes) mais qui repose sur un bon trio d’acteurs. Ils font tous trois une solide prestation. Bien entendu, le film utilise largement les charmes d’Ursula Andress pour rendre l’ensemble plus avenant et plaisant. Le suspense est assez présent dans la dernière partie. On notera l’importance du mensonge dans cette histoire : les personnages se mentent mutuellement à peu près constamment, sans que ce soit caché au spectateur, bien au contraire…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Ursula Andress, Stanley Baker, David Warner
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Perfect Friday
Ursula Andress et Stanley Baker dans L’arnaqueuse de Peter Hall.

7 février 2018

The Big Short: Le casse du siècle (2015) de Adam McKay

Titre original : « The Big Short »

The Big Short: Le casse du siècleEn 2005, un excentrique gestionnaire de fonds spéculatifs découvre que le système des prêts immobiliers regroupés en titrisations hypothécaires est très fragile : le risque de défaillance est très sous-estimé alors que les taux s’apprêtent à remonter. Il décide parier sur la baisse de ces titres…
The Big Short (« short-er » dans le langage des traders signifie parier sur la baisse de quelque chose) est adapté d’un best-seller de Michael Lewis publié en 2010. Il raconte l’histoire des quelques très rares gestionnaires de fonds qui ont pressenti la crise des subprimes de 2007. Le récit insiste sur leur personnalité atypique (réflexe hollywoodien classique) et sur l’incrédulité à laquelle ils se sont heurtés. Leurs motivations sont toutefois essentiellement financières : prendre une position contraire au marché pour qu’elle soit très lucrative. L’un d’entre eux a bien un discours plus général mais extrêmement confus car lié à une situation psychologique personnelle « compliquée » qui l’a rendu asocial. Le propos est assez technique avec tout le jargon du domaine mais a le mérite d’être assez juste. Si le film explique bien les mécanismes, il n’offre cependant aucune réflexion de fond. Le montage est extrêmement désagréable, avec une succession très rapide de plans, qui sont parfois plutôt des flashs que des plans… Tout aussi désagréable est l’utilisation excessive des mouvements ultra-rapides de caméra, sans doute pour nous mettre dans l’ambiance pressée (et stressée) du monde de la finance. Le premier tiers du film est ainsi particulièrement pénible à regarder. Producteur du film, Brad Pitt s’est réservé le seul rôle calme de l’histoire : un ex-gestionnaire reconverti dans les petites graines bio…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Ryan Gosling, Christian Bale, Steve Carell, Brad Pitt
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The Big Short
Christian Bale dans The Big Short de Adam McKay.

The Big Short
Steve Carell et Ryan Gosling dans The Big Short de Adam McKay.

29 septembre 2017

Un fauteuil pour deux (1983) de John Landis

Titre original : « Trading Places »

Un fauteuil pour deuxLes Frères Duke, richissimes banquiers et grands spéculateurs, font un pari cruel : comme ils divergent sur l’idée de prépondérance de l’inné sur l’environnement, ils échangent les positions sociales de leur jeune directeur et d’un sans-abri arrêté par la Police. Ils ruinent le premier et mettent le second à sa place… Un fauteuil pour deux est une comédie de la meilleure veine. Cette histoire écrite par Timothy Harris et Herschel Weingrod est à la fois drôle et intelligente. Bien entendu il ne faut pas attendre de démonstration probante sur l’importance de l’acquis sur l’inné mais le film soulève plusieurs questions et, au passage, porte un regard assez acerbe sur le monde de la spéculation court-terme. L’humour est parfaitement dosé, les dialogues assez brillants. Beau parleur, Eddie Murphy n’est pas étranger à la réussite du film qui sera un tremplin pour sa carrière. Gros succès commercial, Un fauteuil pour deux se revoit avec toujours autant de plaisir.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Dan Aykroyd, Eddie Murphy, Jamie Lee Curtis, Ralph Bellamy, Don Ameche, Denholm Elliott
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Remarque :
* Le thème de base est proche de celui du roman de Mark Twain Le Prince et le Pauvre (1882) porté plusieurs fois à l’écran. Il est aussi proche du thème de l’opéra de Mozart Le Mariage de Figaro dont l’ouverture illustre en partie le début du film.

Un fauteuil pour deux
Don Ameche, Eddie Murphy et Ralph Bellamy dans Un fauteuil pour deux de John Landis.

Un fauteuil pour deux
Jamie Lee Curtis et Dan Aykroyd dans Un fauteuil pour deux de John Landis. Jamie Lee Curtis est ici dans son premier rôle de comédie, elle n’avait tourné précédemment que des films d’horreur. Le film sera aussi pour elle un tremplin.

23 juillet 2017

Le Défunt récalcitrant (1941) de Alexander Hall

Titre original : « Here Comes Mr. Jordan »

Le Défunt récalcitrantEn route pour un combat majeur, le boxeur Joe Pendleton est victime d’un accident d’avion. Emporté par un messager céleste un peu prématurément, il apparaît qu’il n’était pas prévu qu’il décède. Hélas, il ne peut réintégrer son corps, déjà incinéré. On lui accorde donc d’utiliser le corps d’un autre homme, en l’occurence un jeune banquier connu, sur le point d’être assassiné par sa femme… Adapté de la pièce d’Harry Segall, Heaven can wait, par Sidney Buchman et Seton I. Miller, Here Comes Mr. Jordan est une merveilleuse comédie fantastique. Tout en ne montrant aucune faille, la réalisation n’est sans doute pas exceptionnelle mais le scénario est un véritable petit bijou d’écriture. Les rebondissements sont un délice pour le spectateur et l’ensemble est très amusant. Sidney Buchman et Seton I. Miller furent Oscarisés pour ce brillant scénario. Tous les seconds rôles sont très bien tenus avec une mention spéciale pour James Gleason. Here Comes Mr. Jordan a connu suites et remakes mais rien d’aussi réussi.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Robert Montgomery, Evelyn Keyes, Claude Rains, Rita Johnson, Edward Everett Horton, James Gleason
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Remarques :
* Alexander Hall a donné une suite, Down to Earth (L’étoile des étoiles), en 1947, bien moins réussie.
* Remakes :
Heaven Can Wait (Le ciel peut attendre)(ne pas confondre avec le film de Lubitsch) de Warren Beatty et Buck Henry (1978)
Down to earth (Les pieds sur terre) de Chris Weitz, Paul Weitz (2001) avec Chris Rock

Here comes Mr Jordan
Edward Everett Horton, Robert Montgomery et Claude Rains dans Le Défunt récalcitrant de Alexander Hall.

Here comes Mr Jordan
Robert Montgomery, James Gleason et Claude Rains dans Le Défunt récalcitrant de Alexander Hall.

Here Comes Mr Jordan
Robert Montgomery et Evelyn Keyes dans Le Défunt récalcitrant de Alexander Hall.

5 novembre 2016

La Rivière d’argent (1948) de Raoul Walsh

Titre original : « Silver River »

La Rivière d'argentInjustement dégradé de l’armée pendant la Guerre de Sécession, Mike McComb décide de n’obéir désormais qu’à ses propres lois et de ne laisser personne se mettre en travers de son chemin. Et l’homme a de grandes ambitions. Il monte une grande salle de jeux dans une ville minière isolée mais prospère… Silver River est le septième film de Raoul Wash avec Errol Flynn (1). Ce sera le dernier, Raoul Walsh ne supportant plus l’alcoolisme de l’acteur. Le film est souvent considéré comme mineur. Assez injustement. Ce désamour peut s’expliquer par le fait qu’il n’y ait aucun personnage qui attire vraiment la sympathie. Certes, le personnage joué par Errol Flynn inspire, pour le moins, des sentiments mitigés, mais son personnage est joliment complexe : ambitieux, opportuniste, fonceur, cynique, individualiste, séducteur, homme d’affaires avisé, il est tout cela à la fois mais, par son parcours, il colle de très près au rêve américain qui se retrouve ainsi remis en cause. Un certain malaise se distille, alimenté en outre par l’ambiguïté attirance/répulsion. Seul le personnage de l’avocat alcoolique, remarquablement interprété par Thomas Mitchell, vient atténuer l’amertume latente et apporte même une dimension lyrique à l’ensemble. Comme presque tous les films qui remettent un tant soit peu en cause le modèle de société américain, Silver River est donc un film mal-aimé. C’est pourtant un très beau film, complexe sans aucun doute, mais très riche dans son propos.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Errol Flynn, Ann Sheridan, Thomas Mitchell, Bruce Bennett
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Silver River
Errol Flynn et Ann Sheridan dans La Rivière d’argent de Raoul Walsh.

Silver River
Thomas Mitchell, Tom D’Andrea, Bruce Bennett et Errol Flynn dans La Rivière d’argent de Raoul Walsh.

(1) Les sept films de Raoul Walsh avec Errol Flynn en rôle principal :
1941 : La Charge fantastique (They Died with Their Boots On) (1941) avec Anthony Quinn
1942 : Sabotage à Berlin (Desperate Journey) avec Ronald Reagan et Nancy Coleman
1942 : Gentleman Jim (Gentleman Jim) avec Alexis Smith et Jack Carson
1943 : Du sang sur la neige (Northern Pursuit) avec Julie Bishop et Helmut Dantine
1944 : Saboteur sans gloire (Uncertain Glory) avec Paul Lukas et Lucile Watson
1944 : Aventures en Birmanie (Objective, Burma!) avec Henry Hull
1948 : La Rivière d’argent (Silver River) avec Ann Sheridan
Alors que la décennie des années trente avait été pour Flynn celle de Michael Curtiz (il a joué dans 12 films sous la direction de Curtiz entre 1935 et 1941), celle des années quarante aura été pour lui celle de Raoul Wash.

23 février 2016

La Grande Attaque du train d’or (1979) de Michael Crichton

Titre original : « The First Great Train Robbery » (UK)
Autre titre : « The Great Train Robbery » (USA)

La Grande attaque du train d'orEn 1855, un chargement d’or part chaque mois en train de Londres à Folkestone sur la côte pour assurer la paye de l’armée pendant la Guerre de Crimée. Toutes les précautions sont prises pour s’assurer qu’il arrive à bon port et aucun hold-up n’a jamais été tenté dans un train en mouvement, mais cela n’empêche pas Edward Pierce de projeter de s’en emparer. Il conçoit pour cela un plan assez sophistiqué… Pour écrire son roman La grande attaque du train d’or, Michael Crichton s’était inspiré librement d’un fait divers réel. Il édulcore encore l’histoire pour l’adaptation cinématographique qu’il réalise lui-même, ajoutant un soupçon de comédie et en typant les personnages pour les singulariser davantage. Le résultat est effectivement un beau divertissement avec son lot de bons mots et de bonnes scènes d’action. La Grande attaque du train d'or Sean Connery incarne parfaitement le cerveau de ce hold-up, avec son mélange de distinction, d’audace et de cynisme. Il s’inscrit dans la lignée des grands bandits sympathiques. L’acteur a accompli lui-même les scènes sur le toit du train roulant à pleine vitesse. Mais le plus remarquable dans ce film est certainement la qualité de la reconstitution, avec notamment de vastes scènes de rue vraiment convaincantes d’authenticité.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sean Connery, Donald Sutherland, Lesley-Anne Down
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Remarque :
Le titre international est The Great Train Robbery.
L’adjectif first fut ajouté en Angleterre car la presse anglaise avait l’habitude d’appeler The Great Train Robbery un hold-up survenu en 1963.

La grande attaque du train d'or
Donald Sutherland et Sean Connery dans La Grande attaque du train d’or de Michael Crichton.

Homonyme :
The Great Train Robbery d’Ewin S. Porter (1903), grand classique des premières années du cinéma.

6 mai 2015

Le Lion des Mogols (1924) de Jean Epstein

Le lion des Mogols(Film muet) Le royaume des Mogols, au Thibet (ancienne orthographe de « Tibet »), est gouverné par un tyran âgé et brutal. Le prince Roundghito-Sing tente de sauver une jeune femme qui vient de tomber dans ses griffes mais il est contraint de fuir son pays… Le Lion des Mogols est avant tout un film des fameux Studios de l’Albatros de l’immigré russe Alexandre Kamenka plus qu’un film de Jean Epstein. Ce dernier est tout de même crédité du scénario, l’idée de base venant d’Ivan Mosjoukine. L’histoire joue sur l’attrait de l’exotisme, sur le thème du prince oriental plongé dans notre civilisation moderne. Le film se révèle être (hélas) décevant et même un peu ennuyeux, Jean Epstein ayant tendance à étirer ses scènes ce qui accentue l’impression de faiblesse du récit. C’est d’autant plus dommage que qu’il y a de très beaux plans (tels ceux de cette étonnante séquence de vitesse en plein Paris) et qu’Ivan Mosjoukine a, comme toujours, cette forte présence à l’écran.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Ivan Mosjoukine, Nathalie Lissenko, Camille Bardou
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Lire la présentation du film par Olivier Bitoun sur le site DVDClassik, une excellente analyse.

Voir les livres sur Jean Epstein

Le Lion des Mogols
Ivan Mosjoukine (Ivan Mozzhukhin) dans Le lion des Mogols de Jean Epstein (avec une diseuse de bonne aventure, non créditée)

Remarque :
* Ivan Mosjoukine et Nathalie Lissenko étaient mari et femme. Mosjoukine était l’acteur le plus célèbre en Russie avant d’émigrer après la Révolution de 1917 avec tout un groupe. Acteur avant tout, Ivan Mosjoukine a également réalisé deux films dont l’excellent Le Brasier ardent (1923).
Pour en savoir plus, voir la section sur les films Albatros du site de la Cinémathèque Française

22 janvier 2015

Le Couple invisible (1937) de Norman McLeod

Titre original : « Topper »

Le couple invisibleMarion et George forment un couple de riches oisifs qui mènent une vie de plaisir. Tués sur le coup dans un accident, ils deviennent des fantômes et doivent accomplir au moins une bonne action pour être acceptés au ciel. Ils décident de changer la vie morne et terne de Monsieur Topper, banquier de son état… L’histoire de Topper est tirée d’un roman de Thorne Smith. L’idée du producteur Hal Roach est de faire un film dans le style de The Thin Man qui avait rencontré un grand succès, c’est-à-dire une comédie légère basée sur un couple fantasque et frivole. L’ensemble est très amusant, bien enlevé, avec de beaux effets de transparence ou d’apparition/disparition des personnages. Si Cary Grant est un peu retenu dans son jeu, Constance Bennett est absolument délicieuse mais le plus remarquable est sans doute Roland Young dans le rôle du banquier qui rêve de s’émanciper. Topper remporta un grand succès qui suscita la mise en production de deux suites. Pour des raisons que j’ignore, les critiques ont tendance à bouder cette comédie. Ils ont tort car elle nous fait vraiment passer un bon moment.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Constance Bennett, Cary Grant, Roland Young, Billie Burke
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Voir les autres films de Norman McLeod chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Initialement, le projet était prévu avec Jean Harlow dans le rôle de Marion et W.C. Fields dans le rôle de Topper mais aucun des deux n’étaient libres.
* Lana Turner (alors âgée de 16 ans) apparaît dans un petit rôle de figuration (une cliente du night-club).
* Topper fut (hélas) le premier film à être colorisé en 1985.
* Mrs. Stuyvesant est interprétée par Hedda Hopper,  l’infâme chroniqueuse ultra-réactionnaire et colporteuse de ragots (concurrente de Louella Parsons). Elle débutera sa chronique l’année suivante alors que sa carrière d’actrice marque le pas.

Suites :
1) Fantômes en croisière (Topper takes a trip) de Norman Z. McLeod (1938) avec Constance Bennett, Roland Young mais sans Cary Grant.
2) Le Retour de Topper (Topper returns) de Roy Del Ruth (1941) avec Joan Blondell et Roland Young.
En outre, Topper a été repris plusieurs fois à la télévision.

Le Couple invisible (1937) de Norman Z. McLeod
(de g. à d.) Roland Young, Cary Grant et Constance Bennett dans Topper.

Le Couple invisible (1937) de Norman Z. McLeod
Au début de Topper, Constance Bennett et Cary Grant se sont endormis dans cette superbe voiture qui a été dessinée par Bohman & Schwartz sur le châssis d’une Buick 1936. Il s’agit d’un modèle unique. En outre, un deuxième volant face au passager a été placé de telle sorte qu’il ne puisse être vu par la caméra afin de donner l’impression, dans certaines scènes, qu’elle roule sans conducteur (ou plus exactement avec un conducteur invisible…)