13 octobre 2022

L’Emmerdeur (1973) de Edouard Molinaro

L'emmerdeurUn tueur à gages (Lino Ventura) arrive à Montpellier pour abattre un témoin dans une affaire de corruption. De sa chambre d’hôtel, il a une vue dégagée sur les marches du palais de justice. Mais, dans la chambre voisine, un représentant de commerce que sa femme vient de quitter (Jacques Brel) cherche à se suicider…
L’Emmerdeur est un film réalisé par Édouard Molinaro. Le scénario est signé Francis Veber, d’après sa pièce Le Contrat (1971). Le début des années soixante-dix a vu plusieurs « affaires » défrayer la chronique, ce qui inspira le cinéma. Le scénario de L’Emmerdeur fait allusion à l’affaire Aranda (1). Mais ce n’est pas un film d’enquête pour autant, loin de là, il s’agit d’une comédie dont le moteur est la cohabitation forcée de deux personnages aux caractères très opposés, une situation que l’on retrouvera dans nombre de scénarios de Francis Veber. L’opposition fonctionne bien ici, sans exagération, avec une belle prestation de Jacques Brel qui parvient bien à attirer la sympathie. Le scénario nous réserve des rebondissements inattendus, malgré le très court laps de temps (l’histoire se déroule presque en temps réel). Une bonne comédie. Le remake que tournera Francis Veber 35 ans plus tard n’aura pas, hélas, les mêmes qualités.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Lino Ventura, Jacques Brel, Caroline Cellier, Jean-Pierre Darras, Nino Castelnuovo
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(1) Jean-Luc Douin mentionne l’allusion à cette affaire dans son ouvrage Le Cinéma français (éditions de la Martinière, 2014).
Rappel de l’affaire : En 1972, Gabriel Aranda, ancien conseiller ministériel, a transmis au Canard Enchainé des documents secrets qui révélèrent la corruption existant dans le secteur de l’urbanisme et de la construction à l’époque, ce qui déclencha un scandale politique.

L'emmerdeurJacques Brel et Lino Ventura dans L’emmerdeur de Édouard Molinaro.

Remakes :
L’Emmerdeur de Francis Veber (2008) avec Richard Berry et Patrick Timsit
Buddy Buddy de Billy Wilder (1981) avec Jack Lemmon et Walter Matthau

24 février 2022

Le Flingueur (1972) de Michael Winner

Titre original : « The Mechanic »

Le Flingueur (The Mechanic)Arthur Bishop est un tueur à gages solitaire pour le compte d’une organisation mafieuse. Il excelle pour maquiller ses meurtres en accidents. Après avoir ainsi exécuté l’un des pontes de l’organisation, en camouflant son assassinat en une banale crise cardiaque, il prend son fils sous son aile pour en faire un tueur…
Le Flingueur est un film d’action américain réalisé par Michael Winner. Il débute fort bien avec une scène de seize minutes sans paroles, où le tueur emploie une méthode sophistiquée qui nous intrigue vraiment. Hélas, le scénario se révèle très mince par la suite. A la décharge de son auteur, Lewis John Carlino, il faut préciser qu’il avait initialement bâti les rapports entre le tueur et son « élève » sur une attirance homosexuelle qu’il a dû enlever ensuite pour faire accepter le projet. De ce fait, il ne reste plus grand-chose… On ne comprend pas bien pourquoi le tueur s’encombre d’un apprenti. Sans histoire, le film n’est qu’une succession de scènes d’actions qui finissent par paraître un peu longues. La mise en scène de Michael Winner est peu inspirée et manque de direction. Heureusement, il n’y a peu de dialogues et peu de personnages. Une reprise du film a été réalisée en 2011 par Simon West avec Jason Statham dans le rôle principal.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Charles Bronson, Jan-Michael Vincent, Keenan Wynn, Jill Ireland
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Remarques :
* « Mechanic » (= mécanicien-garagiste), dans l’argot des mafieux, désigne un tueur à gages… un technicien-expert chargé de basses besognes en quelque sorte.
* L’actrice anglaise Jill Ireland est la femme de Charles Bronson.

Le Flingueur (The Mechanic)Charles Bronson et Jan-Michael Vincent dans Le Flingueur (The Mechanic) de Michael Winner.

7 novembre 2020

Gemini Man (2019) de Ang Lee

Gemini ManAncien militaire, Henry Brogan est un tueur à gages avec une solide réputation de sniper. Il travaille pour une mystérieuse agence gouvernementale, la DIA. Alors qu’il décide de prendre sa retraite après un dernier contrat, il découvre qu’il est pris pour cible et poursuivi par un mystérieux jeune agent qui lui ressemble étrangement…
Réalisé par Ang Lee, Gemini Man est un film d’action assez classique. De toute évidence, son point fort n’est pas à chercher du côté du scénario. L’histoire est surtout là pour permettre d’enchaîner des scènes d’action, certes assez efficaces. Le film est principalement remarquable en tant que prouesse technique : l’acteur Will Smith y interprète deux personnages, le second étant un clone du premier, en beaucoup plus jeune. Ce n’est pas une technique de rajeunissement du visage, déjà utilisée par Marvel, mais une recréation totale du visage rajeuni à partir d’une « capture » de l’acteur (1). Cet effet spécial est parfaitement réalisé et le résultat paraît très naturel. Que le résultat procure au spectateur des sensations inédites (comme l’a affirmé l’intense communication autour du film) est plus discutable…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Will Smith, Mary Elizabeth Winstead, Clive Owen, Benedict Wong
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(1) En pratique, pour le personnage jeune, Will Smith retournait une même scène en studio avec deux caméras attachées à 20 cm de son visage couvert de points noirs, le but étant d’enregistrer tous les micros mouvements de la peau. Ces mouvements ont été ensuite appliqués à un visage entièrement créé par ordinateur.

Gemini ManWill Smith et Will Smith dans Gemini Man de Ang Lee.

19 juin 2020

Chacal (1973) de Fred Zinnemann

Titre original : « The Day of the Jackal »

Chacal (The Day of the Jackal)En 1963, après l’échec de l’attentat du Petit-Clamart, trois dirigeants de l’OAS engagent un tueur professionnel pour assassiner le président Charles de Gaulle. Totalement inconnu des services de police, son nom de code est Chacal et pour payer ses services, l’OAS commet une série de braquages qui éveille l’attention de la police française. Mais comment trouver un homme dont on ne sait rien ? …
Chacal est un film franco-britannique tiré d’un best-seller de Frederick Forsyth, journaliste anglais qui avait suivi le Général de Gaulle lors du putsch d’Alger. Précisons tout de suite que ces évènements n’ont jamais eu lieu mais la bonne connaissance du sujet rend l’ensemble très crédible. Le récit est en effet particulièrement documenté, nous suivons pas à pas l’enquête dont tous les mécanismes sont détaillés. Cette précision est au prix d’une indéniable froideur et aussi d’une certaine longueur (2h23) mais le film se révèle être vraiment très prenant (bien que nous connaissions d’avance l’issue puisque nous savons que le Général n’a pas été assassiné). Tourné en grande partie en France, sa distribution compte beaucoup d’acteurs français. La superbe musique est signée Georges Delerue.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Edward Fox, Michael Lonsdale, Terence Alexander, Michel Auclair, Delphine Seyrig
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Remarques :
* On peut remarquer dans de petits rôles Jean Sorel (Jean-Marie Bastien-Thiry), Jacques François (Pascal), Philippe Léotard (policier qui contrôle Chacal à la fin), Andréa Ferréol (femme de ménage à l’Hôtel « La Bastide de Tourtour »), Féodor Atkine (un des tireurs de l’OAS dans l’Attentat du Petit Clamart)
* Remake américain :
Le Chacal (The Jackal) de Michael Caton-Jones avec Bruce Willis, Richard Gere et Sidney Poitier, l’histoire étant transposée aux Etats-Unis.

 Chacal (The Day of the Jackal)Edward Fox et Delphine Seyrig dans Chacal (The Day of the Jackal) de Fred Zinnemann.

8 janvier 2020

Les Frères Sisters (2018) de Jacques Audiard

Les frères SistersEn 1851, dans l’Oregon, les frères Eli et Charlie Sisters sont des tueurs à gages sans état d’âme travaillant pour le Commodore, un homme fort local. Celui-ci les lance sur la piste d’un certain Hermann Kermit Warm qui l’aurait volé. Ils sont aidés par le détective John Morris qui suit la trace de Warm, de l’Oregon à la Californie, afin de leur indiquer sa localisation. Après avoir passé du temps ensemble, Morris commence à apprécier Warm et remet en cause sa collaboration avec les tueurs…
Adaptation du roman homonyme du canadien Patrick deWitt, Les Frères Sisters est un western écrit et réalisé par le français Jacques Audiard, son premier long métrage franco-américain. L’histoire, assez riche et dotée d’une certaine profondeur, est centrée sur quatre personnages, en réalité deux tandems dont la confrontation est particulièrement originale. Le résultat est assez étonnant car Jacques Audiard semble maitriser aussi bien les codes du western moderne que la mise en scène et la direction d’acteurs américains. Les Frères Sisters peut se situer dans la ligne de True Grit des frères Coen. Le film a été tourné en Europe, principalement en Espagne et en Roumanie. Belle prestation des quatre acteurs principaux. Une indéniable réussite.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: John C. Reilly, Joaquin Phoenix, Jake Gyllenhaal, Riz Ahmed
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Les frères SistersJoaquin Phoenix et John C. Reilly dans Les Frères Sisters de Jacques Audiard.

Les frères SistersJake Gyllenhaal dans Les Frères Sisters de Jacques Audiard.

Les frères SistersJake Gyllenhaal et Riz Ahmed dans Les Frères Sisters de Jacques Audiard.

9 février 2019

Outland… Loin de la Terre (1981) de Peter Hyams

Titre original : « Outland »

Outland... Loin de la TerreDans un futur lointain, le marshal fédéral O’Neil vient d’arriver sur les lieux de sa nouvelle affectation : un vaste complexe minier situé sur Io, l’une des lunes de Jupiter, uniquement relié à la civilisation par une navette hebdomadaire. A peine arrivé, il se trouve confronté à une série de suicides inexpliqués…
Ecrit et réalisé par Peter Hyams, Outland reprend le thème de High Noon (Le train sifflera trois fois) : un shérif, abandonné de tous, doit faire face à des hommes de main venus pour le tuer. Hormis le fait de placer l’action dans le futur, Peter Hyams enrichit cette base de scénario en lui adjoignant un élément de thriller et aussi une critique des dérives du système capitaliste, la recherche du profit à tout prix. L’histoire reste relativement simple toutefois mais l’atmosphère créée est particulièrement forte avec une tension qui ne fait que croître à mesure que le film avance. Bien qu’américain, le film a été tourné entièrement en Angleterre. Ses effets spéciaux sont fort bien intégrés. Dans la science-fiction, Outland est un film assez à part. Certains appellent cela un « Space Western ».
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sean Connery, Peter Boyle, Frances Sternhagen, James Sikking
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Remarque :
* Outland est le premier film à utiliser le système Introvision pour ses décors futuristes. Introvision était une variante élaborée de projection frontale (système où l’axe de la caméra et l’axe de projection sont confondus, ce qui évite de voir les ombres des personnages). Le système Introvision permet notamment aux acteurs de passer derrière un élément du décor projeté. Assez efficace, ce système a été rendu obsolète dans la décennie suivante par les images créées sur ordinateur.

Outland
James Sikking et Sean Connery dans Outland… Loin de la Terre de Peter Hyams.

Outland

Outland

Outland

3 novembre 2018

3 hommes à abattre (1980) de Jacques Deray

Trois Hommes à AbattreUn soir, Michel Gerfaut découvre un homme gravement blessé dans une voiture accidentée. Il l’emmène à l’hôpital. Il ne sait pas que l’homme a été la cible de tueurs opérant pour le compte d’une grande entreprise marchante d’armes et qu’ils vont se mettre à sa poursuite…
Adaptation d’un roman de Jean-Patrick Manchette, Trois hommes à abattre est le septième film qu’Alain Delon tourne avec Jacques Deray. L’histoire est sans originalité, très manichéenne, un peu simplette même. L’important est qu’elle puisse permettre à Delon d’incarner une fois encore un personnage solitaire, qui se situe en dehors de tout système. Ce n’est pas un redresseur de torts, il cherche simplement à sauver sa peau. Jacques Deray a su s’entourer de très bons professionnels et le résultat est de très bonne tenue, nerveux, très enlevé, parfaitement maitrisé. Alain Delon y montre sa forte présence habituelle, jouant même sur plusieurs registres : on le voit ainsi porter un blouson de cuir, sans doute pour marcher sur les terres de son rival Belmondo… Trois hommes à abattre n’est pas conçu pour être un film mémorable mais pour constituer un divertissement. Ce qu’il réussit finalement plutôt bien et le film connut un grand succès.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alain Delon, Dalila Di Lazzaro, Michel Auclair, Jean-Pierre Darras, Féodor Atkine, Simone Renant, Pierre Dux
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3 hommes à abattre
Alain Delon dans Trois Hommes à Abattre de Jacques Deray.

Alain Delon
Alain Delon en blouson à la Belmondo dans Trois Hommes à Abattre de Jacques Deray.

30 août 2018

Maigret voit rouge (1963) de Gilles Grangier

Maigret voit rougeA Paris, un soir, trois hommes dans une voiture américaine tirent sur un homme qui sort de chez lui. Quelques minutes plus tard, l’homme est ramassé par un autre véhicule, presque sous les yeux d’un inspecteur de police…
Adapté du roman de Georges Simenon Maigret, Lognon et les Gangsters, Maigret voit rouge est le troisième (et ultime) film où Jean Gabin incarne le commissaire Maigret. C’est le moins convainquant des trois. L’histoire, guère crédible, joue sur le contraste entre les méthodes brutales américaines et une relative bonhommie française. Gabin compose un Maigret fatigué et montre une grande sobriété dans son jeu. Il n’a pas la présence qu’il montrait dans les opus précédents. Les dialogues sont, eux aussi, moins remarquables (Michel Audiard n’est pas cette fois de la partie). En revanche, la photographie de Louis Page est assez belle.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Françoise Fabian, Roland Armontel, Paul Frankeur, Edward Meeks, Michel Constantin
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Maigret voit rouge
Jean Gabin et Françoise Fabian (et Edward Meeks dans le cadre) dans Maigret voit rouge de Gilles Grangier.

30 mai 2017

Le Carrefour de la mort (1947) de Henry Hathaway

Titre original : « Kiss of Death »

Le Carrefour de la mortA court d’argent, Nick Bianco décide de commettre un hold-up dans une bijouterie. Il est arrêté. Croyant en lui car il ne fait pas partie de la pègre, le procureur lui promet la clémence s’il dénonce ses complices. Nick refuse et est condamné à vingt ans de prison… Sur un scénario écrit par Ben Hecht, Henry Hathaway réalise un film noir à forte connotation sociale. En effet, son personnage principal est présentée d’emblée comme une victime de la société. De plus, comme souvent pour ces films de la Fox, le tournage a eu lieu à New York dans des lieux réels (1). Le film est souvent cité pour être la meilleure interprétation de Victor Mature qui montre, il est vrai, une belle présence. Mais la grande révélation fut Richard Widmark qui se retrouva nominé aux Oscars pour sa première apparition à l’écran. Son petit rire inquiétant, qui n’était pas prévu au scénario (2), transforme son personnage et donne une force décuplée à la scène ultra-célèbre où il jette une femme paraplégique dans l’escalier. Il allait ainsi être abonné aux rôles de tueur sadique et imprévisible mais fait partie de ces acteurs que l’on n’oublie pas. Le scénario montre ses faiblesses dans les passages plutôt sentimentaux, avec la seconde femme de Nick notamment mais cela n’empêche pas Le Carrefour de la mort d’être un film noir assez remarquable.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Victor Mature, Brian Donlevy, Coleen Gray, Richard Widmark, Karl Malden
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Remarques :
* La fin du film n’est pas celle de Ben Hecht. Elle a été réécrite par Philip Dunne. Hathaway n’aimait pas celle de Hecht où Nick Bianco se cachait.
* Une scène a été coupée par la censure, une scène qui montre la femme de Nick Bianco abusée par le fameux Rizzo avant de se suicider. Voilà pourquoi ce passage est assez nébuleux : on ne comprend pas bien pourquoi Nick tient Rizzo responsable de la mort de sa femme. Le nom de l’actrice Patricia Morison qui interprétait la première femme de Nick apparaît ainsi sur l’affiche alors qu’elle n’apparait pas dans le film.

(1) Toute la scène d’ouverture se déroule par exemple à l’intérieur du Chrysler Building. Même l’ascenseur est réel où Hathaway a tourné en 16 mm (gonflé ensuite en 35mm). Les scènes de prison sont dans une vraie prison, etc.
(2) Richard Widmark raconte : « J’avais un trac épouvantable. Quand je ne savais pas quoi faire, je riais. Et le hasard veut que j’aie un rire bizarre. » (Anecdote rapportée par Gene Tierney dans son autobiographie Self PortraitMademoiselle, vous devriez faire du cinéma. Gene Tierney tournera avec Widmark dans le très beau Night and the CityLes Forbans de la nuit de Jules Dassin en 1950)

Kiss of Death
Brian Donlevy, Richard Widmark et Victor Mature dans Le Carrefour de la mort de Henry Hathaway.

Kiss of Death
Richard Widmark dans Le Carrefour de la mort de Henry Hathaway.

Kiss Of Death
Brian Donlevy, Karl Malden, Millard Mitchell, Victor Mature + 2 figurants dans Le Carrefour de la mort de Henry Hathaway.

Remakes:
The Fiend Who Walked the West (1958), western de Gordon Douglas
Kiss of Death (1995) de Barbet Schroeder avec David Caruso et Nicolas Cage

27 avril 2015

New York Confidential (1955) de Russell Rouse

New York confidentielCharlie Lupo est à la tête de la branche new-yorkaise du syndicat du crime. Il fait venir le tueur Nick Magellan de Chicago pour une mission et, impressionné par sa classe et son efficacité, décide de la garder à ses côtés… Après qu’une commission d’enquête (Kefauver hearings, 1950-51) eut révélé à des millions de spectateurs médusés l’omniprésence de la Mafia dans tous les rouages de la société américaine, un certain nombre de films virent le jour sur ce sujet (1). New York Confidential est l’un des plus remarquables d’entre eux. Il est librement inspiré d’un best-seller du même nom signé Jack Lait et Lee Mortimer. Il nous montre le fonctionnement de l’organisation criminelle avec ses règles et ses processus de décision. Contrairement au cinéma des années trente, les hommes qui la dirigent ne sont pas montrés comme des caïds risque-tout mais comme des hommes d’affaires, qui ont un bureau, une secrétaire et même une famille qui cause des soucis. Mais le personnage central de New York Confidential n’est l’un de ces patrons du crime mais son bras droit remarquablement interprété par Richard Conte, stylé et séduisant en apparence mais implacable tueur quand il s’agit de régler les problèmes. Finalement, New York Confidential est un étonnant précurseur, vingt ans auparavant, du Parrain de Coppola.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Broderick Crawford, Richard Conte, Marilyn Maxwell, Anne Bancroft, Mike Mazurki
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New York Confidential
Richard Conte  est un tueur stylé dans New York confidentiel de Russell Rouse

New York Confidential
Broderick Crawford  est l’un des chefs de la Mafia dans New York confidentiel de Russell Rouse, 20 ans avant Marlon Brando…

Remarque :
* Le terme « Mafia » n’est à aucun moment prononcé dans le film qui utilise le terme « Syndicat » ou « l’Organisation ».

(1) On pourrait citer The Captive City (1952) de Robert Wise, Hoodlum Empire (1952) de Joseph Kane ou encore The Turning Point (1952) de William Dieterle pour se limiter à ceux qui s’attachent à montrer le fonctionnement de la Mafia.
Il y en a beaucoup d’autres sur le thème du crime organisé  qui est l’un des sujets principaux de la décennie des années cinquante : The Enforcer de Raoul Walsh (1951), The Mob de Robert Parrish (1951), The Racket de John Cromwell (1952), The Narrow Margin de Richard Fleisher (1952), The Big Combo de Joseph H. Lewis (1955), etc.