22 février 2013

Safe in Hell (1931) de William A. Wellman

Titre français parfois utilisé : « La Fille de l’enfer »
Autre titre (U.K.) : « The Lost Lady »

Safe in HellUne ex-secrétaire tue accidentellement l’homme qui l’a fait tomber dans la prostitution. Son fiancé, un marin de la marine marchande qui s’était longuement absenté, l’emmène sur une petite île des Caraïbes qui ne pratique pas l’extradition. Elle doit y séjourner seule dans un hôtel en compagnie d’hommes qui, eux aussi, fuient la justice… Le scénario de Safe in Hell est assez étrange, la fin est même très surprenante (même en gardant à l’esprit qu’à cette époque de montée des codes de moralité, il y avait de fortes pressions pour que les gens qui ont fauté paient pour leurs actes). Le film se situe nettement en dehors des sentiers battus. Très inhabituel pour l’époque : deux personnages parmi les plus sympathiques sont noirs et parlent non pas un dialecte local mais un anglais courant. Tous les rôles sont très bien tenus, les personnages des autres clients de l’hôtel sont franchement réussis. Dorothy Mackaill a une belle présence. Safe in Hell n’est sans doute pas un très grand film mais il ne manque pas d’intérêt.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Dorothy Mackaill, Donald Cook, Ralf Harolde
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Safe in HellRemarques :
* Dorothy Mackaill est une actrice d’origine anglaise qui a beaucoup tourné de films muets. C’est son dernier film avec First National qui ne renouvellera pas son contrat. Sa carrière s’arrêtera peu après, en 1934.

* Les deux acteurs noirs sont  Nina Mae McKinney et Clarence Muse. Nina Mae Mc Kinney est plus connue pour avoir interprété l’un des rôles principaux du film 100% noir de King Vidor Halleluyah (1929).

21 février 2013

Convoi de femmes (1951) de William A. Wellman

Titre original : « Westward the Women »

Convoi de femmesA l’époque des pionniers, en 1851, le propriétaire d’un vaste domaine qui occupe toute une vallée californienne décide d’aller chercher des femmes pour ses cent employés, tous célibataires. Avec un des ses hommes, il va les recruter à Chicago et entreprend de les conduire jusqu’à sa vallée… Westward the Women est un film assez étonnant et à plus d’un titre. D’abord, c’est Frank Capra qui en a écrit le scénario et qui l’aurait lui-même réalisé si la Columbia n’avait mis son veto au projet. Ensuite, l’histoire en elle-même paraît assez incroyable ; elle est pourtant basée sur une histoire vraie. Enfin, le film est étonnant par sa qualité, William Wellman réussissant à faire un film puissant, tout en n’ayant pas de personnage principal vraiment mis en avant et sans aucune recherche du spectaculaire. C’est le groupe de femmes de Westward the Women qui en est le héros, un groupe certes mais dont les individualités qui le forment restent assez marquées. Les scènes fortes qui émaillent le périlleux périple sont nombreuses. Le film est très complet, tour à tour vibrant, enthousiasmant, émouvant, tragique. Comme toujours, le jeu de Robert Taylor est assez sobre et contribue ainsi à l’homogénéité de l’ensemble. Western sans équivalent, Westward the Women est un film admirable.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Robert Taylor, Denise Darcel, Hope Emerson, John McIntire, Julie Bishop
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Remarque :
L’actrice Denise Darcel qui interprète une française émigrée est réellement française. Venue aux Etats-Unis à la Libération après avoir épousé un capitaine de l’armée américaine, elle eut une carrière assez courte à Hollywood, principalement entre 1948 et 1954.

20 février 2013

Les Forçats de la gloire (1945) de William A. Wellman

Titre original : « Story of G.I. Joe »

Les forçats de la gloireCorrespondant de guerre, Ernie Pyle suit une compagnie de l’armée américaine en 1944, depuis l’Afrique du Nord jusqu’en Italie. Il partage la vie des soldats et les combats, notamment à Monte Cassino… Tourné et sorti avant même la fin de la guerre, ce film de William Wellman est basé sur deux livres d’Ernie Pyle (1). Le journaliste, lauréat du Prix Pulitzer en 1944, ne pourra voir le film sur les écrans puisqu’il sera tué l’année suivante, deux mois avant la sortie du film, sur une île japonaise du Pacifique. Comme l’indique le titre original, Story of G.I. Joe (littéralement « histoire de soldats ordinaires »), le film nous montre la guerre non pas sous l’angle des grands mouvements stratégiques mais telle qu’elle est vécue au quotidien par les soldats de l’infanterie, ceux dont on ne parle pas et qui progressent dans des conditions très souvent épouvantables (2). Il montre le danger mais aussi la fatigue, l’anxiété et l’épuisement que les rares sources de joie ne peuvent compenser. Story of G.I. Joe est ainsi l’un des films les plus authentiques sur la guerre. La mise en scène de Wellman est très sobre, tout comme le jeu des acteurs. Le style est presque celui d’un documentaire, aucun effet de scénario n’a visiblement été recherché. Le réalisateur a utilisé le moins possible d’acteurs professionnels pour faire jouer de réels soldats qui avaient combattu en Europe (3). Le film connut assez justement un grand succès.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Burgess Meredith, Robert Mitchum, Freddie Steele
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Remarques :
* Story of G.I. Joe est le premier grand rôle de Robert Mitchum. Il fut même nominé aux Oscars dans la catégorie du meilleur second rôle.
* William Wellman est un vétéran de la Première Guerre mondiale… mais il était dans l’aviation et, de ce fait, n’avait pas du tout la même attirance que Pyle pour l’infanterie qu’il méprisait plutôt. Il a fallu une certaine persévérance au producteur Lester Cowan pour convaincre Wellman de réaliser le film.
* Si le film a principalement été tourné en studios, certains plans sont des images authentiques issues du documentaire de John Huston, La Bataille de San Pietro (San Pietro) (1945).

(1) Les deux livres d’Ernie Pyle qui ont servi de base directe au scénario sont « Brave Men » et « Here is Your War ».
(2) Le cœoeur d’Ernie Pyle restera avec ces soldats. En 1945, lorsque le journaliste suivra la Navy dans le Pacifique, il fera remarquer le niveau de confort des soldats de la Marine comparé aux conditions de vie des fantassins et sera critiqué sur ce point.
(3) Ils s’agissaient de soldats en cours de transfert d’Europe vers le front du Pacifique où beaucoup d’entre eux trouvèrent la mort.

19 février 2013

Eijanaika (1981) de Shôhei Imamura

EijanaikaEn 1866 au Japon, le paysan Genji revient dans son village après une longue absence et découvre que sa femme a été vendue. Il part à sa recherche dans le quartier des plaisirs d’Edo (aujourd’hui Tokyo). Le Japon est alors dans une période troublée, à la veille d’un changement d’ère ; les fiefs de Satsuma et de Choshu complotent tous deux pour renverser le shogunat et agissent pour que le peuple des quartiers populaires et les paysans se révoltent… C’est grâce au grand succès de La vengeance est à moi que Shôhei Imamura a pu réaliser Eijanaika, une grande et coûteuse fresque historique qui se penche sur la fin de l’époque d’Edo, la fin des shoguns et des samouraïs (1). Imamura s’intéresse plus aux groupes qu’à des individus en particulier : le personnage principal n’est ni Genji, ni sa femme, mais plutôt le peuple de ce quartier populaire. Ainsi le film est un entrelacs de plusieurs petites histoires personnelles sur fond de grande histoire (le soulèvement populaire), ce qui le rend assez touffu dans ses apparences. Il y a beaucoup de complots, de manipulations, d’agissements par personne interposée et la situation est rendue encore plus complexe par le fait que certains agissent simultanément pour des parties opposées. Il est probablement impossible, surtout pour un spectateur occidental, de tout saisir avec une seule vision mais il suffit de se laisser porter la très grande vitalité du film. Eijanaika est en effet un film porteur d’une grande ardeur de vivre, de vigueur et de mouvement. Imamura réussit même à placer de bonnes doses d’humour ce qui est assez remarquable. Le fond de son propos est de montrer comment les couches les plus populaires de la société sont utilisées par les classes dirigeantes dans leurs luttes de pouvoir, organisant des soulèvements pour mieux les réprimer dès que la situation risque de devenir incontrôlable. La mise en scène est parfaitement maitrisée et les quelque 2h30 de film passent rapidement. Handicapé par la richesse de son scénario, Eijanaika n’a pas eu le succès qu’il mérite, ni au Japon, ni en Europe où il fut très peu distribué. C’est pourtant un film superbe.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Kaori Momoi, Shigeru Izumiya, Ken Ogata, Shigeru Tsuyuguchi, Masao Kusakari
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Remarque :
« Eijanaika » signifie « pourquoi pas », c’est le mot scandé lors de cette révolte.

(1) En 1867 débutera l’ère Meiji qui verra le Japon s’ouvrir vers le monde extérieur et se moderniser. Meiji sera l’empereur du Japon de 1867 jusqu’à sa mort en 1912.

18 février 2013

Mission: Impossible – Protocole fantôme (2011) de Brad Bird

Titre original : « Mission: Impossible – Ghost Protocol »

Mission: Impossible - Protocole fantômeUn dangereux terroriste a réussi à mettre la main sur les codes de lancement des missiles nucléaires et il a l’intention de s’en servir… Quatrième volet de la série, Mission: Impossible – Protocole fantôme a été conçu pour être plus proche de l’esprit de la série télévisée qui a impressionné une génération. L’accent est ainsi mis sur la mission et le travail d’équipe et l’on retrouve même certaines phrases clés et la musique (arrangée). Si la multitude de gadgets lui donne une petite connotation James Bond, il y a de bonnes trouvailles, le scénario jouant avec la technologie pour nous ébahir mais aussi pour nous amuser. Brad Bird vient de chez Pixar et il en a gardé une certaine fraîcheur, ce qui est rare dans les films actuels d’action. L’ensemble est peu long tout de même mais reste un assez bon divertissement.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Tom Cruise, Paula Patton, Simon Pegg, Jeremy Renner, Anil Kapoor, Léa Seydoux
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17 février 2013

Notre agent à La Havane (1959) de Carol Reed

Titre original : « Our Man in Havana »

Notre agent à La HavaneDans le Cuba d’avant la Révolution, l’anglais Jim Wormold tient une petite boutique d’aspirateurs. Il a une grande fille qu’il élève seul et désire envoyer finir sa scolarité en Suisse. Il est approché par un homme, anglais lui-aussi, qui lui propose de travailler pour les services secrets britanniques…… C’est Graham Greene qui a écrit lui-même l’adaptation de son livre Notre agent à La Havane. Il a accentué la satire du monde de l’espionnage et gommé les aspects les plus noirs du roman. Le film de Carol Reed est ainsi franchement une comédie et il en résulte un certain manque de tension malgré la très grande qualité de l’histoire. On peut par moments sentir l’ombre du Troisième Homme, par exemple dans l’atmosphère des ruelles sombres et vides et aussi dans le jeu de l’excellent Burl Ives qui évoque Orson Welles. Carol Reed et Alec Guinness auraient été en désaccord sur le style d’interprétation du personnage principal mais cela ne sent guère à l’écran. C’est toujours un grand plaisir de voir Alec Guinness avec son jeu subtil et nonchalant, un style qui n’est pas toujours parfaitement compris du fait de sa retenue très britannique (1). Notre agent à La Havane repose beaucoup sur son excellente prestation.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alec Guinness, Burl Ives, Maureen O’Hara, Ernie Kovacs, Jo Morrow, Ralph Richardson
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Remarque :
Notre agent à La Havane a été tourné trois mois après la Révolution cubaine de janvier 1959. Fidel Castro a autorisé le film car il montre que la police de Fulgencio Batista pratiquait la torture et que les services secrets étrangers étaient bien présents.

(1) Le jeu très retenu d’Alec Guinness dans Notre agent à La Havane est indubitablement plus dans le style des productions Ealing que dans celui du Pont de la rivière Kwai. C’est un style de jeu qui a été jugé par certains critiques américains comme fade et sans caractère, alors que cette retenue en fait tout le charme et la subtilité.

16 février 2013

Si Versailles m’était conté (1954) de Sacha Guitry

Si Versailles m'était contéCe film de 2h45 relate l’histoire du Château de Versailles depuis sa construction sous Louis XIII jusqu’à la Révolution. Il faut préciser d’emblée que Si Versailles m’était conté est plus un divertissement qu’une fresque historique, Sacha Guitry s’intéressant plutôt aux petites histoires et aux secrets d’alcôve qu’à la grande Histoire. On peut donc reprocher au film de ne pas être parfaitement juste historiquement parlant mais il n’est pas non plus totalement faux… disons que Sacha Guitry n’hésite pas à arranger les choses quand il s’agit de placer un bon mot et il escamote ce qui ne l’intéresse pas. Des mots d’esprit, nous en avons beaucoup, Sacha Guitry s’amuse à les mettre dans la bouche de ses personnages, jouant souvent avec le recul du spectateur pour mieux l’amuser. C’est le plus souvent assez réussi, le ton est léger et badin mais Guitry ne va jamais trop loin et sait rester dans le bon goût. Il sait en tous cas ne pas être ennuyeux. Tourné en Eastmancolor (c’est le premier film en couleurs du réalisateur), le film est fastueux par ses décors, ses costumes et sa distribution où l’on retrouve une bonne partie des acteurs majeurs français de l’époque et même deux acteurs américains de premier plan (Claudette Colbert et Orson Welles). La mise en scène est bien maitrisée malgré la rapidité du tournage (1). Le film a été tourné dans le Château de Versailles lui-même et ses jardins ce qui permet de faire revivre les lieux. Si Versailles m’était conté a participé activement à la recherche de fonds pour restaurer le château (2). Son énorme succès populaire a permis également de restaurer le prestige de Sacha Guitry après les accusations qu’il avait subies à la Libération.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean Marais, Claudette Colbert, Micheline Presle, Sacha Guitry, Lana Marconi, Gilbert Bokanowski, Michel Auclair, Jean-Pierre Aumont, Jean-Louis Barrault, Jeanne Boitel, Bourvil, Pauline Carton, Gino Cervi, Jean Chevrier, Aimé Clariond, Nicole Courcel, Danièle Delorme, Yves Deniaud, Jean Desailly, Daniel Gélin, Fernand Gravey, Pierre Larquey, Mary Marquet, Gaby Morlay, Jean Murat, Giselle Pascal, Jean-Claude Pascal, Édith Piaf, Gérard Philipe, Jean Richard, Louis Seigner, Raymond Souplex, Jean Tissier, Charles Vanel, Orson Welles
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On notera également la présence de :
Brigitte Bardot, Annie Cordy, Jacques François, Jeanne Fusier-Gir, Robert Hirsch, Jacqueline Huet, Jacqueline Maillan, Jean Ozenne, Frédéric Rossif, Guy Tréjan, Jacques Varennes.

(1) Cette rapidité de tournage est assez coutumière chez Sacha Guitry. Le tournage ne dura ici que deux mois en juillet et août 1953.
(2) Notons que sur le site internet officiel du Château de Versailles, le film de Sacha Guitry est listé parmi les grandes dates de l’histoire du château, au même titre que, par exemple, le Traité de Versailles. Voir la page…

15 février 2013

Kokoro (1955) de Kon Ichikawa

Titre français parfois utilisé : « Le Pauvre Coeur des hommes »

Le pauvre coeur des hommesEn se rendant sur la tombe d’un ami, Nobuchi retrouve un de ses anciens élèves. Ils se lient d’amitié. Nobuchi n’est pas heureux avec sa femme et semble porter un lourd secret lié à son ami disparu…
Après avoir tourné des très nombreuses comédies, Kon Ichikawa décide de se tourner vers un genre plus sérieux. Pour réaliser une grande adaptation littéraire, il choisit le roman de Natsume Sôseki, Kokoro (le livre est paru en France sous le titre Le Pauvre Coeur des hommes). L’histoire se situe à la fin de l’ère Meiji (1912), époque où le Japon amorce sa transition vers un certain modernisme, mais c’est la relation étrange entre deux personnages aux caractères presque opposés qui est ici le sujet principal. Le film est construit sur plusieurs flashbacks où le jeune Nobuchi, pragmatique et posé, s’est lié d’amitié avec Kaji, un jeune idéaliste en quête d’absolu. Ils ont beau être amis, leurs discussions n’en sont pas vraiment et l’idéalisme de l’ami va être perturbé par un autre élément, plus sentimental. Kon Ichikawa peine à transcrire la richesse intérieure des personnages, se bornant à ne montrer que l’extérieur de leur relatif isolement philosophique. Il faut attendre la fin du film pour qu’il commence à ouvrir des portes nous permettant alors de mieux percevoir la profondeur du drame. Le film donne envie de lire le roman de Natsume Sôseki qui semble être beaucoup plus riche.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Masayuki Mori, Michiyo Aratama, Tatsuya Mihashi, Shôji Yasui
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Remake :
Kokoro de Kaneto Shindô (1973)

14 février 2013

Dollars et whisky (1934) de Erle C. Kenton

Titre original : « You’re Telling Me! »

Dollars et whiskyUn inventeur porté sur la boisson (W.C. Fields) n’a guère plus de succès avec ses inventions qu’avec sa femme lui fait beaucoup de reproches. Sa fille en revanche l’aime beaucoup. Elle est demandée en mariage par un garçon de la bonne société malgré l’opposition de sa famille. Des évènements assez surprenants vont changer les choses…… W.C. Fields avait déjà tourné précédemment cette histoire en 1926, en muet donc. En 1934, l’acteur comique est au meilleur de son talent et au sommet de sa gloire. You’re Telling Me! est une belle succession de gags avec quelques rares scènes sérieuses. Le héros est à nouveau un personnage mal jugé et incompris par son entourage mais qui finira par prouver à tous sa valeur de façon éclatante. W.C. Fields reprend ici son sketch de la partie de golf, l’un des plus célèbres du comédien.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: W.C. Fields, Joan Marsh, Buster Crabbe, Adrienne Ames
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Remarques :
You’re Telling Me! est un remake de So’s Your Old Man de Gregory La Cava (1926) avec W.C. Fields et Alice Joyce. L’histoire est au départ une nouvelle de Julian Street intitulée Mr. Bisbee’s Princess.

La célèbre scène de la partie de golf reprend beaucoup du court métrage de 20 minutes The Golf Specialist tourné par W.C. Fields en 1930.

13 février 2013

Les Mauvaises Rencontres (1955) de Alexandre Astruc

Les mauvaises rencontresDans les bureaux du Quai des Orfèvres, Catherine Racan est interrogée par un policier soupçonneux et acerbe dans une affaire d’avortements clandestins. Elle se retranche derrière un mutisme obstiné mais toutes ces questions l’obligent à revoir les dernières années de sa vie et les hommes qu’elle a connus… Les Mauvaises Rencontres est l’adaptation d’un roman de Jacques Laurent (alias Cécil Saint-Laurent), alors directeur de la revue Arts et associé au mouvement littéraire dit des Hussards. Il s’agit du premier long métrage d’Alexandre Astruc connu notamment pour ses écrits (1). Son film se situe plutôt du côté de la recherche formelle, avec beaucoup d’effets de caméra, de plans à l’éclairage très (trop) travaillés. Il en résulte un sentiment d’artificialité, certes amplifié par le recul mais déjà en 1962, soit 7 ans après sa sortie, Alexandre Astruc disait trouver que le film avait vieilli (2). On peut sentir l’influence d’Orson Welles. Anouk Aimée est très belle.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Anouk Aimée, Jean-Claude Pascal, Gaby Sylvia, Philippe Lemaire, Yves Robert, Giani Esposito, Claude Dauphin, Michel Piccoli
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Remarque :
On remarque la présence du jeune Michel Piccoli dans un tout petit rôle.

(1) En 1948, Alexandre Astruc a publié dans L’Ecran français un célèbre article « Naissance d’une nouvelle avant-garde : la caméra-stylo », article dans lequel il affirmait que le cinéma était un art à part entière, comparable aux autres arts comme la peinture ou la littérature.

(2) « Je critique l’excès et la surabondance des mouvements d’appareils, des cadrages trop recherchés, des enjolivures. Il y a dans tout ceci quelque chose de vieillot et de puéril. » Alexandre Astruc (Cinéma 62 n°65)