22 février 2025

Que la bête meure (1952) de Román Viñoly Barreto

Titre original : « La bestia debe morir »

Que la bête meure (La bestia debe morir)Le jour de ses quarante ans, un auteur de romans policiers perd son jeune fils, renversé par un chauffard qui a pris la fuite. Après un bref séjour dans une maison de repos, il va tout mettre en œuvre pour retrouver le meurtrier…
Avant d’être magistralement adapté par Claude Chabrol en 1969, le roman de Nicholas Blake (pseudonyme du poète britannique Cecil Day-Lewis) Que la bête meure avait déjà été porté à l’écran par l’argentin Román Viñoly Barreto en 1952. Hélas, cette première version n’était pas sortie en France et, même, n’avait que peu franchi les frontières de son pays d’origine. C’est un vrai bonheur de pouvoir le voir aujourd’hui, après restauration. La construction est totalement différente : la narration passe en flash-back après une bonne vingtaine de minutes (la transition n’est d’ailleurs pas très nette) pour nous révéler toute une histoire dont nous connaissons déjà l’issue. Malgré cela, le récit reste étonnamment puissant par la force de ses personnages. Comme chez Chabrol, c’est un portrait mordant de la bourgeoisie mais c’est aussi une réflexion sur le bien et le mal que la citation tirée de l’Ecclésiaste, montrée au début et à la fin du film, éclaire sous un jour fataliste (« La bête doit mourir mais l’homme bon aussi, les destins sont les mêmes… »). Belle photographie en noir et blanc. L’interprétation est adéquate. L’actrice d’origine roumaine Laura Hidalgo, louée à l’époque pour sa beauté et comparée à Hedy Lamarr, n’a que peu tourné. Cette première adaptation vaut la peine d’être découverte.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs : Narciso Ibáñez Menta, Laura Hidalgo, Guillermo Battaglia,
Voir la fiche du film et la filmographie de Román Viñoly Barreto sur le site imdb.com.

Remarque :
• L’argentin Román Viñoly Barreto a réalisé 26 longs métrages entre 1947 et 1965.

Laura Hidalgo et Narciso Ibáñez Menta dans Que la bête meure (La bestia debe morir) de Román Viñoly Barreto.
Guillermo Battaglia (« la bête », au centre) dans Que la bête meure (La bestia debe morir) de Román Viñoly Barreto.

Autre adaptation :
Que la bête meure de Claude Chabrol (1969) avec Jean Yanne et Michel Duchaussoy.

19 février 2025

Fermer les yeux (2023) de Víctor Erice

Titre original : « Cerrar los ojos »

Fermer les yeux (Cerrar los ojos)En 1990, Julio Arenas, un acteur célèbre, disparaît pendant le tournage d’un film. Son corps n’est jamais retrouvé, la police conclut à un accident. Vingt-deux ans plus tard, en 2012, une émission de télévision consacre une soirée à cette affaire mystérieuse et sollicite le témoignage du meilleur ami de Julio et réalisateur du film, Miguel Garay. En se rendant à Madrid, Miguel va replonger dans son passé…
Fermer les yeux est un film espagnol coécrit et réalisé par Víctor Erice. C’est le quatrième long métrage de ce réalisateur espagnol en l’espace de cinquante ans. C’est une histoire très originale qu’il nous propose, avec une tentative de réflexion sur plusieurs thèmes : celui de l’identité, ce qui nous définit en tant qu’être humain et le rôle de notre propre histoire dans cette définition, et d’autre part celui de la mémoire (1). Cet aspect du film est séduisant. Tout serait parfait si l’ensemble n’était pas si long (presque trois heures). Si l’on suit avec plaisir les discussions du personnage principal et ses rencontres, notre intérêt tend à s’étioler lors de scènes assez vides. Cela n’a pas gêné la critique qui s’est emballée comme un seul homme avec un enthousiasme que j’aurais aimé partager! Un film séduisant mais beaucoup trop long…
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Manolo Solo, Jose Coronado, Ana Torrent, Petra Martínez
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(1) Dans sa notre d’intention, Victor Erice dit, en outre, s’être autant nourri de son vécu que de son imagination pour élaborer son film. « En ce sens, Fermer les yeux mettra en relation deux styles différents : celui du cinéma classique, avec son canon illusionniste, tant dans les atmosphères que les personnages ; et un autre, chargé de réel, celui du cinéma moderne. Ou, en d’autres termes, deux types de récit : l’un qui raconte la vie moins comme elle était que comme elle devrait être ; et l’autre, à la dérive, contemporain, sans mémoire ni avenir certains. »

Helena Miquel et Manolo Solo dans Fermer les yeux (Cerrar los ojos) de Víctor Erice.

18 février 2025

En guerre (2018) de Stéphane Brizé

En guerreMalgré de lourds sacrifices financiers de la part des salariés et un bénéfice record de leur entreprise, la direction de l’usine Perrin Industrie décide néanmoins la fermeture totale du site. Accord bafoué, promesses non respectées, les 1100 salariés, emmenés par leur porte‑parole Laurent Amédéo, refusent cette décision brutale et vont tout tenter pour sauver leur emploi…
En guerre est un film français coécrit, coproduit et réalisé par Stéphane Brizé. Le film peut être vu comme le deuxième volet d’une trilogie après La Loi du marché (2015) et avant Un autre monde (2021), trois films dans lesquels le cinéaste cherche à montrer les conséquences humaines de l’ultralibéralisme dans le monde du travail. Le cas présenté n’est pas réel même s’il présente des similitudes avec certains conflits. Le film a été tourné en seulement vingt-trois jours, une période volontairement très courte dans le but de faire passer l’énergie et l’urgence du tournage dans le récit. C’est effectivement le cas. Une nouvelle fois, Vincent Lindon est le seul acteur professionnel et le résultat atteint un fort degré de réalisme malgré le fait que tout est écrit : « Il y a un scénario extrêmement précis, je donne un texte à chacun et ils doivent l’apprendre » précise le réalisateur. Il parvient ainsi à une belle densité du récit et son film a une indéniable force. Vincent Lindon fait corps avec son personnage.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Vincent Lindon
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Vincent Lindon dans En guerre de Stéphane Brizé.

16 février 2025

Le Jour où j’ai rencontré ma mère (2023) de Zara Dwinger

Titre original : « Kiddo »

Le Jour où j'ai rencontré ma mère (Kiddo)Lu, onze ans, rêve de sa mère dans le lit de son foyer d’accueil. Celle-ci, dit-elle, est une célèbre cascadeuse hollywoodienne. Mais lorsqu’elle vient enfin lui rendre visite, Lu se retrouve malgré elle embarquée dans un road trip endiablé direction la Pologne. Elle se rend vite compte qu’avec Karina, sa mère, c’est tout ou rien…
Le Jour où j’ai rencontré ma mère est un film néerlandais coécrit et réalisé par Zara Dwinger, son premier long métrage. Il s’agit d’un road-movie centré sur la relation entre un enfant et un parent excentrique. « Les femmes qui sortent de la normalité me fascinent » précise la réalisatrice. Le récit est raconté du point de vue de l’enfant, la plus mature des deux, ce qu’elle imagine étant illustré par de petits flashs d’images, souvent amusants tout en faisant ressortir sa naïveté. Le périple est haut en couleur, suffisamment varié et doté de nombreuses touches d’humour. Assez atypique et fait avec peu de moyens, le film ne manque de charme et d’intérêt.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Rosa van Leeuwen, Frieda Barnhard
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Rosa van Leeuwen et Frieda Barnhard dans Le Jour où j’ai rencontré ma mère (Kiddo) de Zara Dwinger.

14 février 2025

Bonnard, Pierre et Marthe (2023) de Martin Provost

Bonnard, Pierre et MarthePierre Bonnard ne serait pas le peintre que tout le monde connaît sans l’énigmatique Marthe qui occupe à elle seule presque un tiers de son œuvre…
Bonnard, Pierre et Marthe est un film français écrit et réalisé par Martin Provost. Plus qu’un biopic classique retraçant la vie de Pierre Bonnard, le film est centré sur Marthe Bonnard, ou plus exactement sur la relation qui s’est tissée entre elle et le peintre. Le réalisateur explique : « Marthe en était devenue l’emblème et le fétiche, les représentations de Marthe occupant presque un tiers de son œuvre. Mais elle demeurait aux yeux du grand public une femme trouble et manipulatrice, alors qu’à ceux de Pierrette (la petite nièce de Marthe Bonnard qui a approché le réalisateur), Marthe était une femme qui s’était sacrifiée pour que Pierre accomplisse son œuvre. » Martin Provost parvient ainsi à s’écarter des canons du genre et signe un film très intéressant. Pas toujours sensible à cette subtilité, la critique a été partagée. Excellente interprétation.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Cécile de France, Vincent Macaigne, Stacy Martin, Anouk Grinberg, André Marcon, Grégoire Leprince-Ringuet
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Cécile de France et Vincent Macaigne dans Bonnard, Pierre et Marthe de Martin Provost.

12 février 2025

Une pure formalité (1994) de Giuseppe Tornatore

Titre original : « Una pura formalità »

Une pure formalité (Una pura formalità)Un homme hagard (Gérard Depardieu) court à l’aveugle dans un forêt sous l’orage. Il est recueilli par une patrouille de policiers qui l’emmènent au chaud dans un commissariat spartiate. Un commissaire (Roman Polanski) vient l’interroger. Quand on lui demande son nom, il donne celui d’un écrivain célèbre que le commissaire admire. Mais l’homme ne se rappelle de rien…
Une pure formalité est un film franco-italien réalisé par Giuseppe Tornatore (réalisateur de Cinema Paradiso). Il en a écrit le scénario avec l’écrivain Pascal Quignard (futur Prix Goncourt 2002). Il s’agit d’un huis clos qui se déroule entièrement dans l’unique pièce d’un commissariat plutôt délabré alors qu’un orage déverse des trombes d’eau qui suinte jusqu’à l’intérieur. C’est un face à face entre deux hommes, un interrogatoire car l’on comprend rapidement qu’un meurtre a été commis. Les dialogues sont très bien écrits, l’ensemble est assez littéraire. L’interprétation est remarquable : Depardieu montre toute la palette de son jeu et Roman Polanski est saisissant dans son personnage (1). La fin est surprenante, personnellement je n’avais rien vu venir (veillez à ne pas trop lire sur ce film avant de le regarder). Le film a fait partie des nominés à Cannes 1994 mais n’a pas fait une grande carrière, me semble-t-il du fait de critiques très mitigées. A découvrir.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gérard Depardieu, Roman Polanski, Sergio Rubini
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Remarque :
(1) Roman Polanski a demandé à porter en permanence un corset très inconfortable pour donner de la raideur à son personnage. Il est vrai qu’il m’a fait penser par moments à Erich von Stroheim.

Gérard Depardieu et Roman Polanski et Sergio Rubini dans Une pure formalité (Una pura formalità) de Giuseppe Tornatore.

10 février 2025

Star Trek: Section 31 (2025) de Olatunde Osunsanmi

Star Trek: Section 31L’impératrice Philippa Georgiou rejoint une division secrète de Starfleet avec la mission de récupérer une arme terriblement destructrice passée en de mauvaises mains. Elle va devoir affronter les conséquences de ses péchés passés…
Star Trek: Section 31 est un téléfilm de science-fiction américain réalisé par Olatunde Osunsanmi. Fait amusant : c’est le premier téléfilm de l’univers Star Trek (mais le 14e film en tout). Il s’agit d’un dérivé de la série Star Trek: Discovery (5 saisons entre 2017 et 2024) dont il reprend un personnage déjà incarné par Michelle Yeoh. L’histoire n’a pas grand intérêt et les combats paraissent bien longs. Il n’y a que peu de visions spatiales, l’essentiel se déroule dans des décors métalliques sordides. Pas vraiment de quoi rêver et aucune originalité à l’horizon. Personnellement, je ne vois pas de lien évident avec l’univers Star Trek (à part quelques mots lâchés ici et là). Également productrice, Michelle Yeoh se donne à fond dans son personnage qui aurait pu être mieux utilisé par un scénario digne de ce nom.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Michelle Yeoh, Omari Hardwick, Sam Richardson, Robert Kazinsky, Kacey Rohl
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Michelle Yeoh dans Star Trek: Section 31 de Olatunde Osunsanmi.

8 février 2025

La Petite Bande (2022) de Pierre Salvadori

La Petite bandeEn Corse, quatre jeunes collégiens (rejoints plus tard par un cinquième) décident d’incendier l’usine de leur village car elle pollue une petite rivière. Ils improvisent en fonction des évènements même si cela nécessite de kidnapper et séquestrer le directeur de l’usine…
La Petite Bande est un film français coécrit et réalisé par Pierre Salvadori. Il est présenté comme une « comédie » mais, si certains dialogues font sourire, l’histoire génère un certain malaise. C’est un peu le Club des Cinq qui se lance dans le terrorisme. Voir des enfants de dix-douze ans brutaliser avec inconscience un être humain retenu en otage n’est pas anodin. Sommes-nous censés rire en les voyant frapper avec un bâton une plaie ouverte avant d’uriner dessus ? (Et ce n’est qu’un exemple). Quant à la fin, on peut aussi se poser de sérieuses questions… Les dialogues des enfants sont souvent difficilement compréhensibles (sous-titres bienvenus) et les passages où ils crient sont insupportables. En revanche, les paysages sont beaux. Le film a été tourné en Corse près du village natal de Pierre Salvadori. D’après les commentaires sur Allociné, le public semble partagé entre ceux qui ont bien ri sans trop se poser de questions et ceux qui (comme nous) ont trouvé l’histoire passablement dérangeante.
Elle: 2 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Paul Belhoste, Mathys Clodion-Gines, Aymé Medeville, Colombe Schmidt, Redwan Sellam, Laurent Capelluto
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La Petite bande de Pierre Salvadori.

6 février 2025

Les carnets de Siegfried (2021) de Terence Davies

Titre original : « Benediction »

Les carnets de Siegfried (Benediction)En 1914, le jeune Siegfried Sassoon, poète en devenir, est enrôlé dans l’armée britannique. De retour du front, révolté par ce qu’il a vu, il devient objecteur de conscience. Ses pamphlets pacifistes lui valent une mise au ban par sa hiérarchie mais aussi une forme de reconnaissance artistique qui lui ouvre les portes d’une nouvelle vie mondaine. Mais dans cette société du paraître, Siegfried se perd, tiraillé entre les diktats de la conformité et ses désirs de liberté…
Les carnets de Siegfried est un film britannique écrit et réalisé par Terence Davies. Le poète Siegfried Sassoon est, il faut bien l’avouer, assez méconnu en France mais ce n’est pas le cas outre-Manche où il fut d’abord connu pour ses poèmes et écrits pacifistes durant la Première Guerre mondiale avant d’accéder à la célébrité avec ses mémoires et ses œuvres de fiction. Mais ce n’est pas tant son activité littéraire que Terence Davies s’attache à mettre en scène mais plutôt ses différentes aventures homosexuelles avec des dandys plutôt désagréables et peu intéressants. Et les autres détails sur sa vie mondaine n’aident pas à réveiller notre attention. En revanche, la mise en scène est élégante. De plus, quelques-uns de ses poèmes sont lus sur des images d’archives de la guerre et ce sont finalement les scènes les plus intéressantes du film. Très bon accueil de la critique.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jack Lowden, Jeremy Irvine, Simon Russell Beale, Peter Capaldi, Julian Sands
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Jeremy Irvine et Jack Lowden dans Les carnets de Siegfried (Benediction) de Terence Davies.

4 février 2025

La Montagne (2022) de Thomas Salvador

La MontagnePierre, ingénieur en robotique, se rend à Chamonix pour présenter le produit de son entreprise à un client potentiel. Attiré par les montagnes alpines environnantes et leurs glaciers, il décide de rester sur place plutôt que de rentrer à Paris. Il finit par s’installer sur le glacier, dans son propre bivouac, et décide de ne plus redescendre…
La Montagne est un film français coécrit et réalisé par Thomas Salvador, son deuxième long métrage après Vincent n’a pas d’écailles en 2014. Le réalisateur est passionné par l’escalade depuis l’adolescence. Le film démarre plutôt bien et nous séduit par sa mise en scène de l’appel des hauteurs et ses images de vastes étendues enneigées. Hélas, à mi-parcours, Thomas Salvador tente de nous entraîner dans un délire mystico-fantastique et le film paraît soudainement bien long (j’avoue avoir sauté des passages). La critique a été séduite par son originalité mais le public beaucoup moins.
Elle: 1 étoile
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Thomas Salvador, Louise Bourgoin, Martine Chevallier, Laurent Poitrenaux, Andranic Manet
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Thomas Salvador dans La Montagne de Thomas Salvador.