17 juin 2016

Terre de volupté (1929) de Sidney Franklin

Titre original : Wild Orchids

Wild Orchids(Film muet) Lili Sterling est mariée à un homme beaucoup plus âgé qu’elle. Ils partent ensemble pour un voyage d’affaires à Java. Sur le bateau, ils font la rencontre du troublant Prince De Gace, originaire de Java et propriétaire d’une vaste plantation de thé. L’homme tente de séduire Lili et parvient à inviter le couple à séjourner chez lui… Basé sur une histoire écrite par John Colton (l’auteur de Shanghai Gesture), Wild Orchids est un de ces films à l’atmosphère exotique où l’homme étranger se révèle être un danger pour la femme occidentale (genre prolifique initié par The Sheik). Cette fois, Greta Garbo n’est donc plus une croqueuse d’hommes mais une femme vertueuse qui va tout faire pour ne pas succomber. Le scénario est simple, assez étiré (entre autres, les danses javanaises sont un peu longuettes), sans grand rebondissement. On notera que la fin est, cette fois, un happy-end ; on peut y voir là l’influence grandissante de la censure qui exigeait des fins morales. Outre le jeu de Greta Garbo (c’est toujours stupéfiant de voir comment elle parvient à « dire » tant de choses par des mouvements presque imperceptibles de son visage) et sa formidable présence à l’écran, Wild Orchids retient l’attention par le soin porté aux éclairages. Une fois de plus, c’est le talentueux William H. Daniels qui est derrière la caméra, chef-opérateur attitré de Miss Garbo. Le film fut un succès à sa sortie mais il n’est pas à classer parmi les films les plus intéressants de la période muette de Greta Garbo.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Greta Garbo, Lewis Stone, Nils Asther
Voir la fiche du film et la filmographie de Sidney Franklin sur le site IMDB.

Voir les autres films de Sidney Franklin chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Greta Garbo

Remarques :
* John Colton avait titré son histoire « Heat » ce qui avait « l’avantage » de donner sur les affiches Greta Garbo in Heat (= Greta Garbo en chaleur… quelle élégance !) Au dernier moment, les producteurs ont décidé de ne pas utiliser ce procédé passablement grossier et ont changé le titre en Wild Orchids (= orchidée sauvage, la fleur portée par Greta Garbo sur le bateau). Il faut rappeler qu’un an aupararavant, la MGM avait renommé Anna Karenine en Love pour donner John Gilbert and Greta Garbo in LoveVoir…

* Greta Garbo a 23 ans au moment du tournage, Lewis Stone 49 et le danois Nils Aster 32. Ce dernier est arrivé à Hollywood en 1927 après avoir travaillé avec Victor Sjöström en Suède et avec Michael Curtiz en Allemagne. Wild Orchids est le 13e film de Greta Garbo, le 8e à Hollywood.

* Sur le tournage, Greta Garbo a appris le décès prématuré de son mentor Mauritz Stiller, le réalisateur suédois qui l’avait découverte et dont elle se sentait très proche. A la fin du tournage, en décembre 1928, Greta Garbo rentrera en Suède pour quelques mois. Après le décès de Stiller, l’actrice ne sera plus tout à fait la même et aura tendance à s’isoler de plus en plus.

Wild Orchids
Lewis Stone, Greta Garbo at Nils Asther dans Wild Orchids de Sidney Franklin.

Wild Orchids
Greta Garbo at Nils Asther dans Wild Orchids de Sidney Franklin.

Wild Orchids
Même si c’est plutôt téléphoné, pas question pour les producteurs de se priver d’une scène avec Greta Garbo en robe exotique… Greta Garbo dans Wild Orchids de Sidney Franklin.

Wild Orchids
Greta Garbo, Lewis Stone, William Daniels (caméra) et Sidney Franklin (assis) sur le tournage de Wild Orchids de Sidney Franklin.

Wild Orchids
(de g. à d.) William Daniels (caméra) et Sidney Franklin (assis à sa droite) filment Lewis Stone, Greta Garbo et Nils Asther pendant le tournage de Wild Orchids de Sidney Franklin. On notera l’orchestre à l’arrière-plan, hors champ, pour donner l’ambiance aux acteurs.

16 juin 2016

Intrigues (1928) de Clarence Brown

Titre original : « A Woman of Affairs »

Intrigues(Film muet) Au sein de l’aristocratie britannique, Diana et son frère Jeffrey sont les seuls membres de la famille Merrick. Jeffrey a une grande admiration pour son ami David qui est amoureux de Diana mais celle-ci reste insensible car elle est amoureuse de son ami d’enfance Neville. Hélas, le père de Neville s’oppose à toute idée de mariage car ce serait un déshonneur pour lui de marier son fils à une femme bien plus riche que lui. Il s’arrange pour envoyer Neville au loin… A Woman of Affairs (affairs est à prendre dans le sens de love affair) est le deuxième film de Garbo sous la direction de Clarence Brown, le troisième avec John Gilbert. Le film est basé sur un best-seller à scandales de Michael Arlen dont la censure refusait toute adaptation ; la scénariste Bess Meredyth en a donc modifié de nombreux éléments (1). Bien entendu, on ne peut voir dans cette histoire qu’un mélo assez classique (certains critiques ont même des mots plus durs) mais il est illuminé par Greta Garbo. Dès les premières minutes, on tombe sous le charme de l’actrice qui montre une extraordinaire présence à l’écran. A l’époque du tournage, l’actrice avait repris de la vitalité et cela se sent à l’écran, surtout au début du film où son personnage est radieux. Garbo est de presque toutes les scènes et Clarence Brown la met merveilleusement en valeur. Son jeu est tout aussi fascinant que sa prestance car elle parvient à exprimer tant de choses en faisant si peu : de petits mouvements de son visage, parfois presque imperceptibles. Clarence Brown a dit d’elle qu’il lui suffisait de penser à un sentiment pour l’exprimer. A côté d’elle, tous les autres acteurs paraissent bien fades, même John Gilbert qui était alors le plus grand séducteur d’Hollywood (il faut reconnaître que son personnage n’a pas beaucoup de caractère, on se demande comment l’acteur a pu accepter un tel rôle). Tous les rôles sont toutefois très bien tenus. A Woman of Affairs est donc un film qui mérite plus de considérations qu’il n’en a : c’est un des meilleurs films muets de Greta Garbo.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Greta Garbo, John Gilbert, Lewis Stone, Johnny Mack Brown, Douglas Fairbanks Jr., Dorothy Sebastian
Voir la fiche du film et la filmographie de Clarence Brown sur le site IMDB.

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Woman of affairs
John Gilbert et Greta Garbo dans A Woman of affairs (Intrigues) de Clarence Brown (dans le cadre : Dorothy Sebastian).

Remarques :
* La censure a imposé que le générique indique simplement « from the novel by Michael Arlen » sans préciser le titre du roman : The Green Hat.

* Pendant le tournage, l’aventure entre Greta Garbo et John Gilbert touchait à sa fin et les deux acteurs se querellaient souvent. Douglas Fairbanks, Jr. (qui avait alors 18 ans) a raconté avoir souvent servi d’intermédiaire pour porter des messages écrits de l’un à l’autre. John Gilbert s’est marié l’année suivante et Greta Garbo ne s’est jamais mariée.

* C’est le premier film où Garbo est habillée par le couturier Adrian qui deviendra le couturier attitré de la star. Finies les robes trop tapageuses des films précédents et Greta Garbo n’en est que plus belle.

* Une scène est célèbre par la palette des sentiments que montre Greta Garbo en très peu de temps : c’est celle où elle étreint un bouquet de fleurs à deux reprises dans le couloir de l’hôpital, d’abord comme un amant et ensuite comme un enfant.

(1) Dans le livre, David se suicide parce qu’il est atteint de syphilis, la nuit illicite de Diana chez Neville est plus explicitement décrite, Diana est hospitalisée parce qu’elle a donnée naissance à un fils illégitime. De plus, certains personnages consomment de l’héroïne, autant d’éléments totalement interdits par la censure de l’époque. Seul l’alcool est resté (malgré la Prohibition) à la condition qu’aucune bouteille ne soit reconnaissable.

A Woman of affairs
Sur le tournage de A Woman of affairs (Intrigues) de Clarence Brown. Le chef-opérateur William H. Daniels est à la caméra, juste derrière lui se tient Clarence Brown. Greta Garbo est au volant, John Gilbert est à ses côtés. On peut remarquer tout le travail sur les éclairages : Clarence Brown a fait placer la voiture à l’ombre d’un grand arbre, de plus la lumière venant du dessus est bloquée par un large panneau, un spot avant et un spot arrière constituent l’éclairage. Une lumière générale a été placée en retrait à hauteur d’homme. Résultat :
A Woman of Affairs
La lumière forme un écrin pour Greta Garbo et John Gilbert dans A Woman of affairs (Intrigues) de Clarence Brown. Le spot arrière crée un halo autour du visage de Greta Gabo et contribue à créer une ambiance de fin d’après-midi. C’est du grand art. (Scène à environ 3’50, « There is our tree, Neville. »)

 

A woaman of affairs
Sur le tournage de A Woman of affairs (Intrigues) de Clarence Brown. Dans le couloir de l’hôpital, la femme de John Gilbert attend son mari qui est dans la chambre de Greta Garbo. Lewis Stone la réconforte. Le chef-opérateur  William H. Daniels (sur l’escabeau) filme Lewis Stone et Dorothy Sebastian en plongée (l’homme à gauche pourrait être Charles Dorian, l’assistant-réalisateur).

15 juin 2016

La Chair et le diable (1926) de Clarence Brown

Titre original : « Flesh and the Devil »

La Chair et le diable(Film muet) Leo et Ulrich sont deux inséparables amis d’enfance. De retour d’un entrainement militaire, Leo remarque une très belle femme à la gare. Il la retrouve quelques jours plus tard à un grand bal mondain…
A peine le tournage de La Tentatrice terminé, la MGM impose à Greta Garbo un nouveau scénario qui va encore plus loin dans l’utilisation de son image : cette fois, elle n’est plus une simple vamp mais une envoyée du diable ! Le scénario de La Chair et le diable est épouvantablement mauvais, bigot et misogyne. Il pourrait avoir été écrit par une de ces ligues de vertu qui sévissaient alors. Si le troisième film américain de Greta Garbo est notable, c’est surtout parce qu’il s’agit de son premier film sous la direction de Clarence Brown, avec lequel elle tournera sept fois, et de son premier film avec John Gilbert. La MGM lui avait précédemment opposé des acteurs qui étaient plutôt des latin-lovers alors que John Gilbert (à cette époque, l’acteur le mieux payé d’Hollywood) est un américain pur jus. Il va lui ouvrir de nouveaux horizons, lui donner de l’assurance grâce à une meilleure compréhension de la mentalité américaine. Les deux acteurs vont tout de suite très bien s’entendre, une grande amitié et même plus, au grand bonheur des services de publicité des studios qui vont transformer cette aventure en grande histoire d’amour (1). Si le scénario est affligeant, le film est beaucoup plus beau dans sa forme. Clarence Brown a de belles trouvailles : une scène d’amour dans la pénombre éclairée par la flamme d’une allumette, de superbes reflets de la pluie sur une vitre sur le visage de Greta Garbo et la scène la plus célèbre, la transformation d’une communion en un acte sensuel (il fallait oser !) Toutes les scènes entre Garbo et Gilbert sont belles, y compris leur première rencontre à la gare. La Chair et le diable fut un grand succès qui finit de propulser Greta Garbo au rang de star.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: John Gilbert, Greta Garbo, Lars Hanson, Barbara Kent, William Orlamond, George Fawcett, Marc McDermott
Voir la fiche du film et la filmographie de Clarence Brown sur le site IMDB.

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La Chair et le diable
Greta Garbo et John Gilbert dans La Chair et le diable de Clarence Brown. Pour simuler l’allumette, Clarence Brown a fait placer une petite lampe à arc dans la main de John Gilbert.

La Chair et le diable
Greta Garbo et John Gilbert dans La Chair et le diable de Clarence Brown.

Remarques :
* La Chair et le diable est adapté d’un roman d’Hermann Sudermann, écrivain et dramaturge allemand, dont les romans et pièces ont servi de base à de nombreux films dont notamment Le Cantique des cantiques de Mamoulian (1933) ou L’Aurore de Murnau (1927).
* Lasse de ce type de rôles, Greta Garbo rentra en Suède à la fin du tournage. Ce n’est qu’après plusieurs mois, et grâce au grand succès de La Chair et le diable sorti entre temps, que Greta Garbo put forcer la main à Louis B. Mayer et obtenir un meilleur contrat.
* On peut remarquer sur l’affiche ci-dessus la différence de taille des lettres pour « John Gilbert » et pour « Greta Garbo ». L’affiche de son film suivant portera son nom en aussi grosses lettres que John Gilbert. Voir…

(1) Ne reculant devant rien, la M.G.M. changera le titre de leur deuxième film ensemble de Anna Karenine en Love afin que sur les affiches cela donne « John Gilbert and Greta Garbo in Love » … ! (voir lien-dessus)

La Chair et le diable
Les reflets de la pluie sur une vitre forment un semblant de larme sur la joue de Greta Garbo dans La Chair et le diable de Clarence Brown.

La Chair et le diable
Clarence Brown (debout derrière Miss Garbo), Greta Garbo et Lars Hanson sur le tournage de La Chair et le diable de Clarence Brown. Le caméraman (debout avec les lunettes) est une fois encore William H. Daniels. Le plan correspondant à cette photographie est le très gros plan sur l’écrin contenant un bracelet.

14 juin 2016

La Tentatrice (1926) de Fred Niblo et Mauritz Stiller

Titre original : « The Temptress »

La Tentatrice(film muet) A Paris, lors d’un grand bal masqué, quelques minutes après avoir éconduit un banquier de renom qui désirait l’épouser, Elena rencontre un jeune ingénieur argentin. Ils tombent amoureux l’un de l’autre mais la jeune femme reste mystérieuse et refuse de donner son nom. Lorsque l’ingénieur visite le lendemain l’un de ses amis français, il découvre que la femme de celui-ci n’est autre que celle qu’il a rencontrée…
Adapté d’un roman de Vicente Blasco-Ibanez (l’auteur des Quatre Cavaliers de l’Apocalypse), The Temptress est le deuxième film américain de Greta Garbo (1) qui avait alors 21 ans. Mauritz Stiller, le réalisateur suédois qui l’a découverte et amenée aux Etats-Unis, devait le diriger mais il fut écarté par la MGM après seulement dix jours de tournage (2) et fut remplacé par Fred Niblo. On doit à Stiller les premières minutes du film, notamment la scène de la rencontre entre Garbo et Moreno, une scène superbe où ils se découvrent l’un l’autre en retirant leur masque dans le jardin. Cette scène est empreinte d’une poésie et d’une beauté renversante, c’est l’une des plus belles scènes du cinéma muet, et on ne peut que regretter que Stiller n’ait pu achever le tournage. Le reste du film sous la direction de Fred Niblo est un peu plus classique mais comporte de belles scènes : le repas chez le banquier, le combat au fouet argentin et la scène quasi-christique qui suit, entre autres. Il est indéniable que Greta Garbo vole la vedette à Antonio Moreno, acteur alors très recherché car considéré comme étant le grand rival (ou successeur) de Valentino. Le plus étonnant dans ces premiers films de Garbo est de voir comment l’actrice avait déjà tout dès le départ : elle a déjà ce mélange subtil de profonde mélancolie et de nonchalance sensuelle qui la rend totalement unique parmi toutes les actrices de cinéma. Elle seule parvient à exprimer en même temps passion, candeur et lassitude par quelques mouvements aussi subtils que naturels, ce côté très naturel de son jeu étant amplifié par une sorte d’indicible maladresse dans sa façon de bouger son corps longiligne (3). Cette énorme présence à l’écran séduisit instantanément le public pendant que la critique était unanime à saluer l’émergence d’une grande star.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Greta Garbo, Antonio Moreno, Marc McDermott, Lionel Barrymore, Armand Kaliz, Roy D’Arcy
Voir la fiche du film et la filmographie de Fred Niblo sur le site IMDB.

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La tentatriceGreta Garbo et Antonio Moreno dans La Tentatrice de Fred Niblo.

La tentatriceMauritz Stiller (à gauche), Greta Garbo et Antonio Moreno sur le tournage de La Tentatrice. Photo probablement prise pendant les essais : la scène ne correspond à aucune des scènes du film, la robe de Garbo ne correspond à aucune des robes du film et surtout Antonio Moreno n’a pas de moustache. La caméra tenue à la main est étonnante, d’autant plus qu’elle semble être motorisée ; le cameraman Tony Gaudio, qui semble faire un très gros plan sur Moreno, est adossé à un poteau tandis qu’un assistant tient un autre poteau qui sert d’appui à son bras gauche.

Remarques :
* Après Torrent, The Temptress montre bien que la MGM voulait installer Greta Garbo dans cette image de femme fatale, image qui ne plaisait guère à l’actrice. Dès la fin du tournage, Greta Garbo s’est plainte de sa fatigue et des nombreuses robes compliquées à enfiler et à porter.
* Louis B. Mayer trouvait la fin si déprimante qu’il en fit tourner une autre, plus heureuse, et les propriétaires de salles pouvaient choisir la version qu’ils désiraient.

(1) Le premier film américain de Greta Garbo est Torrent de Monta Bell (1926) avec Ricardo Cortez.
(2) Plusieurs raisons à cette éviction brutale : (a) la MGM jugeait Stiller incapable de se plier à la discipline des grands studios et refusait d’accepter les directives (et, après La Veuve joyeuse, la MGM ne tenait pas à avoir un 2e Erich von Stroheim à gérer…), (b)  sa mauvaise connaissance de la langue anglaise rendait difficile ses rapports avec l’équipe qui ne comprenait pas bien ses instructions, (c) Stiller avait rué dans les brancards sur des questions de contrat. A noter que certaines sources parlent de 4 semaines de tournage pour Stiller, d’autres affirment que tout ce que Stiller a tourné a été perdu.
Il est donc un peu délicat de savoir avec précision où s’arrête la partie filmée par Stiller et où commence celle filmée par Niblo. A mon (humble) avis, la scène où ils ôtent leur masque n’est pas dans le style Niblo alors que la suite (et notamment le moment où ils se séparent au petit matin) peut avoir été tourné par Niblo. A noter qu’une scène tournée par Stiller où Garbo monte un cheval blanc destinée à être placée au tout début du film est aujourd’hui perdue mais il reste une photographie.

(3) Greta Garbo était persuadée qu’elle ne savait pas jouer. Dans une lettre qu’elle écrit aux siens à cette époque, elle analyse : « Si je n’apprends pas à jouer, ils vont se lasser de moi. »

La TentatriceGreta Garbo dans La Tentatrice de Fred Niblo (scène probablement tournée par Stiller).

La TentatriceGreta Garbo dans La Tentatrice de Fred Niblo.

La TentatriceAntonio Moreno, Greta Garbo et Armand Kaliz. Photo publicitaire pour la La Tentatrice de Fred Niblo, une photo qui illustre bien l’image de « femme croqueuse d’hommes » que la MGM voulait attacher à Greta Garbo.

The TemptressTournage d’un plan en plongée de La Tentatrice. Fred Niblo est en haut, debout, le plus à droite. L’homme à lunettes à côté de la caméra est William H. Daniels qui va devenir le chef-opérateur attitré de Greta Garbo. Dans le film, la scène alterne des plans en plongée sur le visage de Garbo (simili caméra subjective avec une image floue pour montrer que Moreno n’est pas maître de lui) avec des plans en contre-plongée sur le visage de Moreno. On notera que les acteurs ont été surélevés pour les placer à la bonne distance de la caméra.

13 juin 2016

Que viva Eisenstein! (2015) de Peter Greenaway

Titre original : « Eisenstein in Guanajuato »

Que viva Eisenstein!Quand on connait la passion de Peter Greenaway pour Eisenstein, on ne peut que se réjouir à l’avance de visionner son Que viva Eisenstein! qui nous fait revivre l’escapade américaine puis mexicaine du réalisateur russe au tout début des années trente. Hélas, Peter Greenaway s’est laissé un peu emporter par son sujet, enfin plutôt par sa marotte : nous (dé)montrer que Eisenstein est homosexuel. Du tournage du film inachevé Que Viva Mexico!, on ne saura donc pratiquement rien (on en oublierait presque qu’il est cinéaste), tout le récit est centré sur la relation d’Eisenstein avec son guide mexicain qui lui fait découvrir l’amour physique. Dès les premières minutes, on a happé par un tourbillon d’images et par un Eisenstein montré comme un personnage exubérant, volubile surexcité, explosif, etc. Sur la forme, Greenaway s’est fait plaisir avec tout un lot d’effets visuels assez spectaculaires : il mêle noir et blanc avec la couleur de façon très originale, joue avec les objectifs, multiplie les mouvements tournant de caméra (ceux qui veulent des panoramiques à 360° vont être servis), les effets de miroir, de duplication, les incrustations, etc. Ce n’est pas toujours très beau, c’est souvent un peu fatiguant voire stressant et surtout assez gratuit. Pour réalimenter sa réputation de provocateur, Greenaway a inclus de nombreuses scènes de nudité masculine et une longue scène bavarde de sodomie qui se termine par un plantage de drapeau rouge…! Peter Greenaway a un peu trop appuyé à la fois le côté militant du contenu et l’exubérance de la forme. Cela rend Que viva Eisenstein! un peu fatiguant à visionner.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Elmer Bäck, Luis Alberti
Voir la fiche du film et la filmographie de Peter Greenaway sur le site IMDB.

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Remarques :
* Deux autres volets sont en préparation :
1) Walking to Paris prévu pour 2016 qui relatera la visite d’Eisenstein en Europe en 1928 avec Edouard Tissé (son chef-opérateur) et Grigori Alexandrov (son assistant). Greenaway a déjà prévenu qu’il s’intéresserait à la question : « Est-ce qu’Eisenstein couchait avec Alexandrov ? » (Ceci dit, sachant qu’il nous a dit qu’il était puceau au Mexique, deux ans plus tard, on peut se demander comment il va s’en sortir…)
2) Eisenstein in Hollywood prévu pour 2017, qui relatera la suite du voyage, c’est-à-dire en Amérique juste avant d’aller au Mexique.

* En pratique, on manque d’éléments vraiment tangibles sur la sexualité d’Eisenstein. L’homosexualité était bien entendu déjà bannie à l’époque. Eisenstein a épousé sa secrétaire en 1934 mais cela ne prouve rien. Les éléments les plus tangibles sont ses dessins : Eisenstein a toujours énormément dessiné, beaucoup de caricatures et beaucoup de dessins érotiques, assez débridés : il y a de tout des hommes, des femmes, des animaux et même une statue… Certains de ces dessins ont été publiés, y compris en URSS (dans les années 70). Il est peu probable que ce point soit un jour vraiment éclairci.

Que Viva Eisenstein
Luis Alberti et Elmer Bäck dans Que viva Eisenstein! de Peter Greenaway.

 

12 juin 2016

Tel père, tel fils (2013) de Hirokazu Koreeda

Titre original : « Soshite chichi ni naru »

Tel père, tel filsRyoata est un architecte qui s’investit beaucoup dans son travail. Avec sa femme et le fils, ils semblent former la famille idéale et aisée mais tout s’écroule lorsque le couple apprend de la maternité que leur fils n’est pas le leur. Il y a eu échange de nourrissons et leur fils biologique a grandi dans une autre famille, plus modeste… Si la base de départ évoque celle de La vie est un long fleuve tranquille, le développement de Tel père, tel fils est totalement différent : ce n’est nullement une comédie mais plutôt une réflexion sur le sens de la filiation et de la transmission. Hirokazu Koreeda a écrit et mis en scène cette histoire de façon très délicate et épurée, évitant tous les clichés et tout pathos inutile. La différence de milieux sociaux ne l’intéresse pas en tant que telle, il se concentre plutôt sur la différence des rapports parents/enfants et sur la place de l’enfant. Hirokazu Koreeda signe là un film attachant et élégant, une belle source de réflexion.
Elle: 5 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Masaharu Fukuyama, Machiko Ono, Yôko Maki, Rirî Furankî
Voir la fiche du film et la filmographie de Hirokazu Koreeda sur le site IMDB.

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Remarques :
* Masaharu Fukuyama est une très grande star au Japon : c’est un chanteur qui a vendu des millions de singles dans les années 90.
* Un remake américain est en cours de production, il serait dirigé par les frères Weitz, les réalisateurs d’American Pie, Pour un garçon, Mon beau-père et nous, … (si !)

Tel père, tel fils
Masaharu Fukuyama et Machiko Ono dans Tel père, tel fils de Hirokazu Koreeda.

Tel père, tel fils
Masaharu Fukuyama dans Tel père, tel fils de Hirokazu Koreeda.

11 juin 2016

La Courtisane (1931) de Robert Z. Leonard

Titre original : « Susan Lenox <Her Fall and Rise> »

La CourtisaneHelga, une jeune fille orpheline s’échappe du domicile de ses beaux-parents pauvres pour éviter d’être mariée de force à un rustre. Elle se réfugie chez un jeune ingénieur et ils tombent amoureux l’un de l’autre. Alors qu’il est en déplacement, le beau-père la retrouve et elle doit s’enfuir de nouveau… Susan Lenox (Her Fall and Rise) est adapté d’un volumineux roman à scandale et il a fallu une quinzaine de scénaristes pour en venir à bout. Pour le film, la MGM a décidé de mettre leur plus grande star, Greta Garbo, face à un acteur qu’ils sentent promis à un grand avenir, Clark Gable. Sans surprise (quand on connait leurs tempéraments respectifs), les deux acteurs ne s’entendirent pas très bien : Greta Garbo trouva Clark Gable vulgaire, et Clark Gable trouva Garbo distante. Ce sera leur seul film ensemble. Malgré toute l’expérience de Robert Z. Leonard (1), Susan Lenox montre un flagrant manque d’unité, il y a y un peu de tout : drame social, comédie (toute la scène où ils se rencontrent préfigure étonnamment les comédies screwball), drame mondain, un petit zeste de licence et même un soupçon d’exotisme. Sur le fond, le thème est celui d’une femme victime de ses origines et du jugement des autres La Courtisanealors qu’elle n’aspire qu’à l’amour et au bonheur. Greta Garbo montre comme toujours la formidable expressivité de son visage qu’elle semble manier à sa guise pour exprimer toute une palette de sentiments. La différence avec Clark Gable, qui n’a jamais pratiqué le cinéma muet, est sur ce plan assez flagrante. Le film connut un certain succès à sa sortie.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Greta Garbo, Clark Gable, Jean Hersholt, Alan Hale
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Z. Leonard sur le site IMDB.

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Remarques :
* L’auteur David Graham Phillips fut assassiné à New York en 1911 par un détraqué qui était persuadé qu’il avait basé un de ses romans sur l’histoire de sa soeur. Le roman Susan Lenox (Her Fall and Rise), qu’il n’avait pu publier du fait de son sujet réputé scandaleux, ne sortit en librairies qu’en 1917, soit 6 ans après sa mort. Outre ses romans de fiction, David Graham Phillips a écrit une série d’articles sur la corruption du Sénat qui ont eu de grandes répercussions.

* La réputation du roman était telle que la censure anglaise a interdit le film avant même de le visionner. La MGM parvint à le sortir dans une version écourtée sous le titre The Rise of Helga.

* Amusant : Bien que ce soit très court, il semble bien que l’air que siffle Clark Gable quand il sèche les vêtements d’Helga soit Singin’ in the Rain (rappelons que la chanson est bien antérieure au film homonyme). C’est d’autant plus probable que Robert Z. Leonard avait déjà utilisé le morceau dans son film La Divorcée (1930).

(1) A noter que Robert Z. Leonard est plutôt un spécialiste des mélodrames mondains.

Susan Lenox
Greta Garbo et Clark Gable dans La Courtisane de Robert Z. Leonard (photo publicitaire proche d’une scène du film).

Susan Lenox
Clark Gable et Greta Garbo pour La Courtisane de Robert Z. Leonard (photo publicitaire qui n’est pas une scène du film).

10 juin 2016

Marie Walewska (1937) de Clarence Brown

Titre original : « Conquest »

Marie WalewskaPologne, 1807. Comme beaucoup de polonais, la comtesse Walewska voient en Napoléon un libérateur des jougs russe et prussien. C’est donc avec un mélange d’admiration et de ferveur patriotique qu’elle rencontre l’empereur. Napoléon tombe instantanément sous son charme… Marie Walewska est un des ces films où Hollywood romance l’Histoire pour servir au plus grand nombre une belle histoire d’amour, de quoi hérisser le poil de tout historien fervent. C’est ici l’histoire de celle qui fut la maitresse de Napoléon de 1807 à 1815, parfois désignée comme « la femme polonaise » de Napoléon. C’est le septième (et ultime) film de Garbo sous la direction de Clarence Brown qui sait donc bien manier la ténébreuse actrice, intimidante pour ses partenaires. Il n’est pas facile de trouver un acteur de sa stature à lui opposer mais force est de constater que Charles Boyer, à défaut d’être parfaitement crédible en Napoléon, est entièrement à la hauteur. L’acteur originaire de Figeac est alors au sommet de sa gloire ; il fait preuve ici d’une palette assez riche de jeu. Certes, il n’y a pas de chimie particulière entre les deux acteurs mais cela sied bien aux personnages. Garbo montre toute la force de son jeu, autant dans la mélancolie, ce qui est habituel, que dans la gaité, ce qui l’est moins. Le film bénéficia de tous les soins, le tournage fut particulièrement long (cinq mois). Malgré cela, le film n’eut qu’un succès relatif et se révéla être un grand gouffre financier pour la MGM. Il n’est pas mineur pour autant mais sans doute manque t-il d’une ou deux scènes de grande envergure qui lui auraient certainement donné de l’ampleur.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Greta Garbo, Charles Boyer, Reginald Owen
Voir la fiche du film et la filmographie de Clarence Brown sur le site IMDB.

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Remarques :
* Conquest est souvent présenté comme le film qui a initié la chute de Greta Garbo. De fait, alors qu’elle a touché 500 000 dollars pour faire ce film (soit l’équivalent de 8 millions de dollars de 2016), elle ne touchera que 125 000 dollars pour son film suivant (le délicieux Ninotchka de Lubitsch) soit quatre fois moins.
* Certaines scènes auraient été tournées par Gustav Machatý (le réalisateur austro-hongrois découvreur d’Hedy Lamarr) durant une brève abscence de Clarence Brown pour cause de maladie.
* Le budget du film fut de 2,7 millions de dollars (soit le double de celui de Camille) et n’en rapporta que la moitié. La perte de 1,4 millions fut la plus lourde perte enregistrée pour un seul film par la MGM pour les années 20, 30 et 40.
Nota : à titre de comparaison, le budget de de Gone with the Wind l’année suivante sera de 3,9 millions, nous sommes donc là dans les plus gros budgets.

Marie Walewska
Greta Garbo et Charles Boyer dans Marie Walewska de Clarence Brown.

9 juin 2016

Les Liaisons dangereuses (1988) de Stephen Frears

Titre original : « Dangerous Liaisons »

Les liaisons dangereusesLa marquise de Merteuil (Glenn Close) demande à son ancien amant, le vicomte de Valmont (John Malkovich), de séduire la très jeune fille de sa cousine, Cécile de Volanges (Uma Thurman). Jugeant la proie trop facile, Valmont refuse tout d’abord cette proposition, d’autant plus qu’il a choisi de séduire la prude Madame de Tourvel (Michelle Pfeiffer) qui séjourne chez sa tante. Mais une découverte va le faire changer d’avis… Le célèbre roman épistolaire Les Liaisons dangereuses de Pierre Choderlos de Laclos a été adapté de nombreuses fois au cinéma mais la version de Stephen Frears est particulièrement remarquable. Le film a été tourné entièrement en France dans divers châteaux et demeures historiques d’Île-de-France qui forment de superbes décors naturels, intérieurs et extérieurs. Mais ce sont surtout la fluidité et l’élégance de l’ensemble qui charment et enthousiasment, rendant ce cruel marivaudage fascinant. Nullement handicapée par les lourdes conventions sociales de l’époque, l’interprétation est empreinte de naturel. Si l’on peut trouver que Glenn Close appuie parfois un peu trop le côté vénéneux de son personnage, la très belle Michelle Pfeiffer joue tout en retenue et John Malkovitch est un vrai plaisir de tous les instants : il montre un subtil mélange d’élégance et d’impertinence avec une rare perfection. C’est probablement son plus grand rôle au cinéma. Les Liaisons dangereuses est ainsi un film que l’on revoit toujours avec le même plaisir.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Glenn Close, John Malkovich, Michelle Pfeiffer, Keanu Reeves, Mildred Natwick, Uma Thurman
Voir la fiche du film et la filmographie de Stephen Frears sur le site IMDB.

Voir les autres films de Stephen Frears chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Cette version est directement adaptée de la pièce que Christopher Hampton a monté à Broadway en 1987.
* Durant le tournage, John Malkovich et Michelle Pfeiffer ont eu une liaison qui a certainement contribué à les faire entrer pleinement dans leur personnage…
* Le film fait plusieurs références au peintre Fragonard (qui est contemporain de Choderlos de Laclos), la plus visible étant la scène où Madame de Tourvel lit une lettre de son mari dans la position de La Liseuse de Fragonard. Par ailleurs, le peintre est réputé s’être inspiré du roman de Choderlos de Laclos, mais ce n’est pas le cas toutefois de son célèbre tableau Le Verrou qui est antérieur de quelques années au roman (1777 pour le tableau vs 1782 pour le roman).

* Les autres principales adaptations du roman de Choderlos de Laclos :
Les Liaisons Dangereuses 1960 de Roger Vadim (1959), avec Jeanne Moreau et Gérard Philipe
Valmont de Milos Forman (1989), avec Colin Firth et Annette Bening
Cruel Intentions de Roger Kumble (1999), avec Sarah Michelle Gellar (+ 2 suites)
Les Liaisons Dangereuses de Josée Dayan (2003), film TV franco-canadien avec Catherine Deneuve et Rupert Everett.

Les liaisons dangereuses
Michelle Pfeiffer et John Malkovich dans Les liaisons dangereuses de Stephen Frears.

8 juin 2016

La Course au mari (1948) de Don Hartman

Titre original : « Every Girl Should Be Married »

La Course au mariAnabel (Betsy Drake) rêve de rencontrer le mari idéal et de fonder un foyer. Lorsqu’elle rencontre fortuitement le docteur Brown, un célibataire endurci, elle sait instantanément que c’est le bon. Elle commence par enquêter pour connaitre tout de lui et va mettre sur pied des stratagèmes très élaborés pour l’attirer à elle… Sur une histoire imaginée par Eleanor Harris, le scénariste et producteur Don Hartman a écrit et réalisé cette comédie assez farfelue (1). Mettant au premier plan la guerre des sexes, La Course au mari se situe un peu dans la veine des comédies screwball de la décennie précédente. L’histoire est abracadabrante, totalement improbable et c’est cette démesure qui fait le charme du film. Il y a de bonnes trouvailles de scénario et beaucoup de rebondissements inattendus. Sur le fond, on peut voir aussi bien l’expression d’une profonde misogynie (les femmes mentent pour mettre le grappin sur un homme) que celle d’une émancipation des femmes (la femme veut pouvoir choisir son mari au lieu de subir l’inverse). Cette ambiguïté (misogynie ou féminisme?) se retrouve dans nombre de comédies screwball et fait partie de leur richesse. Ce qui est moins ambigu, c’est une certaine glorification béate de la famille, que nos yeux modernes trouveront immanquablement caricaturale. C’est également un thème récurrent dans ce type de comédies. Si Cary Grant, très retenu dans son jeu, était alors une grande vedette, tel n’était pas le cas de Betsy Drake dont c’est le premier rôle à l’écran. En pratique, tout le film repose sur elle, elle est de presque toutes les scènes ; le pari était donc assez risqué. Il fut toutefois payant puisque le film rencontra un grand succès à sa sortie. Il est aujourd’hui plutôt mal considéré. À tort…
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Cary Grant, Betsy Drake, Franchot Tone, Diana Lynn
Voir la fiche du film et la filmographie de Don Hartman sur le site IMDB.

Remarques :
* Betsy Drake épousera Cary Grant l’année suivante dans la vraie vie. Ils resteront mariés jusqu’en 1962. Pour Cary Grant, il s’agissait de son troisième mariage (et pas le dernier…) Ils s’étaient rencontrés à Londres, un an avant le début du tournage.
* Le film utilise à plusieurs reprises le thème de la chanson La Mer que Charles Trénet venait de composer deux ans auparavant.
* Autre orthographe du titre français : La Course aux maris.

(1) En pratique, il semble qu’Howard Hughes, qui venait de racheter la RKO, ait eu une influence importante sur le tournage (allant jusqu’à donner des instructions précise à Hartman) et qu’il ait autorisé son ami Cary Grant à réécrire certaines scènes.

La course au mari
Betsy Drake et Cary Grant dans La Course au mari de Don Hartman. La femme au centre pourrait être Bess Flower (à vérifier), la figurante la plus célèbre d’Hollywood : 879 films au compteur. En 41 ans de carrière (1923-1964), cela fait une moyenne de plus de 20 films par an!