20 février 2015

La Femme à abattre (1951) de Bretaigne Windust et Raoul Walsh

Titre original : « The Enforcer »

La femme à abattreMalgré d’intenses mesures de protection, la police ne peut empêcher la mort d’un truand qui avait accepté de témoigner contre son patron. Celui-ci risque de sortir libre du tribunal le lendemain. Les enquêteurs repassent en revue toute l’enquête pour trouver une preuve qui leur permettrait d’empêcher cela… The Enforcer marque un tournant dans l’histoire du cinéma car il marque le passage du film noir vers le crime organisé. Basée sur les révélations du truand Abe Reles, l’histoire se situe au moment où la police découvre la constitution d’une sorte de syndicat du crime. The Enforcer est d’ailleurs le premier film où sont employés les mots contract, hit, finger man (1), mots qui laissent les enquêteurs vraiment perplexes. Bien entendu, la stupeur de cette découverte ne joue plus sur nous aujourd’hui mais le film reste assez prenant grâce à un excellent déroulé du scénario, très accessible malgré l’imbrication de flashbacks. La séquence qui clôt le film est assez remarquable (les haut-parleurs et le reflet dans la porte sont des idées superbes).
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Zero Mostel, Ted de Corsia, Everett Sloane, Roy Roberts
Voir la fiche du film et la filmographie de Bretaigne Windust et celle de Raoul Walsh sur le site IMDB.

Voir les autres films de Raoul Walsh chroniqués sur ce blog…

Remarques :
La femme à abattre* La plus grande partie de The Enforcer a été tournée sous la direction de Raoul Walsh : après quelques jours de tournage, le réalisateur Bretaigne Windust est tombé malade et c’est Humphrey Bogart qui a demandé à Raoul Walsh de le remplacer quelques jours. Sa maladie étant plus grave que prévue, Raoul Walsh a en réalité terminé le tournage ! Raoul Walsh n’est toutefois pas crédité au générique car il n’a pas voulu causer du tort à Bretaigne Windust qui pouvait percer grâce à ce film. Ce ne fut pas le cas : Bretaigne Windust n’a tourné ensuite que pour la télévision, son nom n’est guère connu des cinéphiles. A noter qu’il avait précédemment dirigé deux films avec Bette Davis : June Bride (1948) et Winter Meeting (1948) et qu’il était avant cela metteur en scène à Broadway.

The Enforcer
(de g. à d.) Roy Roberts, Zero Mostel et Humphrey Bogart dans The Enforcer.

* Le film est sorti au Royaume Uni sous le titre Murder, Inc. qui était dans la vie réelle le nom de l’organisation décrite par Abe Reles quelques mois avant le tournage du film.
* The Enforcer est le dernier film d’Humphrey Bogart pour la Warner, studio pour lequel il tournait depuis 1932.

Homonyme :
The Enforcer (L’inspecteur ne renonce jamais) de James Fargo (1976) avec Clint Eastwood en Dirty Harry.

(1) Contract = la commande du meurtre, hit = le meurtre lui-même, finger man = l’homme qui montre la cible.

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