9 juin 2019

L’Arnaqueuse (1970) de Peter Hall

Titre original : « Perfect Friday »

L'arnaqueuseA Londres, Mister Graham (Stanley Baker) est un sous-directeur de banque qui envie ses riches clients et trouve sa vie bien ennuyeuse. Il décide de voler de l’argent dans la chambre forte. Pour cela, il a besoin d’un et d’une complice. Ce seront Lady Britt Doreset (Ursula Andress), aussi dépensière que désargentée, et son mari, un Lord oisif (David Warner)…
Peter Hall (Sir Peter Reginald Frederick Hall) a beaucoup plus marqué le théâtre shakespearien britannique que le cinéma, pour lequel il n’a que peu tourné. Son film le plus marquant est certainement Akenfield (1974), adaptation d’un roman de Ronald Blythe. Perfect Friday est beaucoup plus léger : il s’agit d’une histoire d’escroquerie, qui ne parait pas particulièrement originale (surtout à nos yeux modernes) mais qui repose sur un bon trio d’acteurs. Ils font tous trois une solide prestation. Bien entendu, le film utilise largement les charmes d’Ursula Andress pour rendre l’ensemble plus avenant et plaisant. Le suspense est assez présent dans la dernière partie. On notera l’importance du mensonge dans cette histoire : les personnages se mentent mutuellement à peu près constamment, sans que ce soit caché au spectateur, bien au contraire…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Ursula Andress, Stanley Baker, David Warner
Voir la fiche du film et la filmographie de Peter Hall sur le site IMDB.

Perfect Friday
Ursula Andress et Stanley Baker dans L’arnaqueuse de Peter Hall.

29 novembre 2016

Star Trek VI – Terre inconnue (1991) de Nicholas Meyer

Titre original : « Star Trek VI: The Undiscovered Country »

Star trek VI - Terre inconnueA quelques mois de la retraite, le capitaine Kirk doit accomplir une dernière mission : escorter le haut-chancelier klingon jusqu’à une conférence de paix pour mettre fin à une guerre larvée de soixante-dix ans. Dès le début, cela se passe très mal… Après un faible 5e opus, les projets se multiplièrent pour le dernier de cette série de six films Star Trek avec le capitaine Kirk. C’est finalement une idée de Leonard Nimoy qui sera retenue, inspirée de la récente chute du Mur de Berlin, l’empire Klingon étant une métaphore du bloc soviétique (1). On sent poindre une certaine crainte du changement dans cette histoire qui est très bien écrite et qui nous réserve de beaux rebondissements. Après leur absence (très visible, hélas) dans l’opus précédent, I.L.M. (Industrial Light and Magic, la compagnie de George Lucas) est de nouveau en charge des effets visuels ; entre autres, les effets de morphing (transformation progressive) d’un personnage sont assez remarquables (2). Sorti au moment du 25e anniversaire de la série originale, Star Trek VI termine donc en beauté cette première série de longs métrages Star Trek. Dès le film suivant, Star Trek Generations (1994), c’est le capitaine Picard (incarné par Patrick Stewart) qui prendra la relève du capitaine Kirk que l’on ne retrouvera que dans les préquelles (baptisées « Reboot ») à partir de 2009.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, Kim Cattrall, Christopher Plummer, David Warner
Voir la fiche du film et la filmographie de Nicholas Meyer sur le site IMDB.

Voir les autres films de Nicholas Meyer chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Gene Roddenberry, le concepteur original de la série Star Trek, est mort trois jours après avoir visionné le film dans une version presque finale.
* Shakespeare est cité plusieurs fois, notamment pour introduire le terme « Terre inconnue ». En fait, le dramaturge anglais utilisait cette image dans le monologue To be or not to be pour symboliser la mort.
* Le premier projet pour ce film était de faire une préquelle.

(1) Soixante-dix ans (durée annoncée de la guerre froide avec les klingons) est la durée d’existence  de l’Union Soviétique. Gorkon, le haut-chancelier, est inspiré de Gorbatchev (Gorkon est une contraction de Mikhail Gorbachev et d’Abraham Lincoln), l’explosion de Praxis symbolise Chernobyl et il y a même un goulag.
(2) Le morphing de Star Trek VI est bien plus évolué que celui utilisé sur Terminator 2 sorti l’année précédente: la transition semble plus progressive, la caméra peut bouger et le personnage continue de parler tout en se transformant. Vu aujourd’hui, l’effet semble toujours aussi parfait.

Star Trek 6
David Warner est imposant en haut-chancelier klingon face à William Shatner dans Star Trek VI – Terre inconnue de Nicholas Meyer.

Star Trek 6
Kim Cattrall est une vulcaine au visage de poupée dans Star Trek VI – Terre inconnue de Nicholas Meyer.

Star Trek VI
Superbe explosion de la planète Praxis dans Star Trek VI – Terre inconnue de Nicholas Meyer. L’effet visuel fera école sous le nom « effet Praxis ».

Tous les films Star Trek :
A) Les films (basés sur la) « Série originale » :
1. Star Trek, le film (Star Trek: The Motion Picture) (1979)
2. Star Trek 2 : La colère de Kahn (Star Trek II: The Wrath of Khan) (1982)
3. Star Trek 3 : A la recherche de Spock (Star Trek III: The Search for Spock) (1984)
4. Star Trek 4 : Retour sur Terre (Star Trek IV: The Voyage Home) (1986)
5. Star Trek 5 : L’ultime frontière (Star Trek V: The Final Frontier) (1989)
6. Star Trek 6 : Terre inconnue (Star Trek VI: The Undiscovered Country) (1991)

B) Les films « Next Generation »
7. Star Trek : Generations (Star Trek Generations) (1994)
8. Star Trek : Premier contact (Star Trek: First Contact) (1996)
9. Star Trek: Insurrection (1998)
10. Star Trek: Nemesis (2002)

C) Les films « Reboot »
11. Star Trek (2009)
12. Star Trek Into Darkness (2013)
13. Star Trek : Sans limites (Star Trek Beyond) (2016)

Toutes les séries TV Star Trek :
– La série originale Star Trek (1966-1969) : 79 épisodes
– La série animée (Animated Series) (1973–74) : 22 épisodes
Star Trek : La Nouvelle Generation (The Next Generation) (1987–94) : 176 épisodes
Star Trek: Deep Space Nine (1993–99) : 176 épisodes
Star Trek: Voyager (1995–2001) : 172 épisodes
Star Trek: Enterprise (2001–2005): 98 épisodes
Star Trek: Discovery (2017 – ?)

22 mai 2016

C’était demain (1979) de Nicholas Meyer

Titre original : « Time After Time »

C'était demainLondres 1893. Lorsque H.G. Wells réunit ses amis pour leur exposer sa machine à voyager dans le temps, il est loin de s’imaginer que l’un de ses hôtes n’est autre que Jack l’Éventreur. Il ne l’apprend que lorsque la police vient sonner à sa porte pour fouiller la maison. Trop tard ! Le criminel s’est échappé en utilisant la machine… Mettre H.G. Wells et Jack l’Éventreur dans la même histoire et les envoyer tous les deux dans le futur, il fallait oser ! Nicholas Meyer n’en était pas à son coup d’essai puisque son roman précédent réunissait Sherlock Holmes et Sigmund Freud, une histoire portée à l’écran par Herbert Ross en 1976 sans vraiment convaincre (1). Nicholas Meyer décide donc de passer cette fois derrière la caméra pour les faire les choses lui-même. Et il a eu raison car, aussi saugrenu que puisse paraître le synopsis, l’histoire fonctionne à merveille, en grande partie grâce à un savant dosage des différents éléments. Science-fiction, intrigue policière et humour se mêlent harmonieusement dans cette fantaisie servie par une belle interprétation. L’humour issu du décalage temporel, celui du gentleman anglais de l’ère victorienne parachuté dans le San Francisco des années soixante-dix, fonctionne par petites touches. C’était demain est une belle variation du roman de H.G. Wells sur le voyage dans le temps.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Malcolm McDowell, David Warner, Mary Steenburgen
Voir la fiche du film et la filmographie de Nicholas Meyer sur le site IMDB.

Remarques :
* Malcolm McDowell et Mary Steenburgen sont tombés amoureux l’un de l’autre pendant le tournage et se mariés l’année suivante.
* La jeune femme Shirley est interprétée par Patti d’Arbanville (oui, la Lady d’Arbanville de Cat Stevens).
* Cindy Lauper a eu l’idée de son Time after Time  en voyant le titre de ce film sur un programme TV.

(1) Sherlock Holmes attaque l’Orient-Express (The Seven-Per-Cent Solution) de Herbert Ross (1976) avec Alan Arkin et Vanessa Redgrave.

Time after Time
Mary Steenburgen et Malcolm McDowell dans C’était demain de Nicholas Meyer.