7 novembre 2016

Star Trek, le film (1979) de Robert Wise

Titre original : « Star Trek: The Motion Picture »

Star Trek, le filmUne entité extraterrestre apparemment hostile, et entourée d’une nuée d’une taille supérieure à celle du système solaire, se dirige tout droit vers la Terre. L’amiral Kirk est chargé d’aller identifier cette identité et d’évaluer la menace. Il reprend le commandement de l’Enterprise, dont les rénovations sont à peine achevées, pour se diriger vers la nuée… L’arrêt de la série TV originale en 1969 avait laissé des millions de fans déconfits. Son créateur Gene Roddenberry avait bien tenté de convaincre Paramount d’en faire un long métrage mais il faudra le succès de Star Wars et de Rencontres du troisième type pour que le studio se décide. Malgré tous les soins apportés, Star Trek: The Motion Picture a déçu les fans de la série car, s’il en reprend bien les personnages et le vaisseau, il comporte assez peu d’action et joue plutôt sur le registre contemplatif et même philosophique. Il est ainsi beaucoup plus proche de 2001 l’Odyssée de l’espace que de Star Wars. Le scénario repose sur une idée assez brillante, très simple à la base mais aux implications multiples. Ce sont les décors qui ont fait exploser le budget : une première version a été abandonnée et le projet a été repris par Syd Mead, l’un des créateurs les plus talentueux de son époque. On lui doit tous les décors de l’intérieur de la nuée (une maquette en dur de 20 m de long) qui paraissent absolument superbes, même à nos yeux aujourd’hui gavés d’images de synthèse. Robert Wise ne se prive pas de s’y attarder longuement pour créer la magie, glissant lentement vers les entrailles de l’intrus. C’est cette lenteur qui a généralement déplu (et déplaît encore d’ailleurs) aux spectateurs.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Wise sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Robert Wise chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Star Trek

Remarques :
* Consultants techniques : NASA (qui a détaché l’un de ses grands ingénieurs, fan de la série), M.I.T. et… Isaac Asimov.
* Sur le plan scénaristique, l’épisode de la série TV le plus proche est The Changeling (saison 2, épisode 3).
* La version originale dure 132 mn. La version Director’s Edition de 2001 est plus longue de 4 minutes. Certaines scènes ont été réduites et d’autres ont été ajoutées, certaines comportant des images de synthèse (cela touche surtout les quelques scènes sur Vulcain, pas tant les décors de V’ger) (voir la comparaison des deux versions, en vidéo : part 2 , part 3, part 4, la partie 1 a été retirée).
En outre, une version TV de 143 mn (nommée « Longer Version ») a été montée en 1983 par Paramount sans l’accord de Robert Wise.

Star Trek
Dans son dock de réparation, l’Enterprise attend l’heure de son départ dans Star Trek, le film de Robert Wise (Il faut reconnaître que la scène qui nous le fait le découvrir sous tous les angles est tout de même un peu longue…). La maquette utilisée pour le film est au 1/120e soit 2,5 mètres de long.

Star Trek
L’équipage de l’Enterprise prend la pose sur le tournage de Star Trek, le film de Robert Wise.

Star Trek
Une toute petite partie des fabuleux décors créés par Syd Mead pour Star Trek, le film de Robert Wise.

Tous les films Star Trek :
A) Les films (basés sur la) « Série originale » :
1. Star Trek, le film (Star Trek: The Motion Picture) (1979)
2. Star Trek 2 : La colère de Kahn (Star Trek II: The Wrath of Khan) (1982)
3. Star Trek 3 : A la recherche de Spock (Star Trek III: The Search for Spock) (1984)
4. Star Trek 4 : Retour sur Terre (Star Trek IV: The Voyage Home) (1986)
5. Star Trek 5 : L’ultime frontière (Star Trek V: The Final Frontier) (1989)
6. Star Trek 6 : Terre inconnue (Star Trek VI: The Undiscovered Country) (1991)

B) Les films « Next Generation »
7. Star Trek : Generations (Star Trek Generations) (1994)
8. Star Trek : Premier contact (Star Trek: First Contact) (1996)
9. Star Trek: Insurrection (1998)
10. Star Trek: Nemesis (2002)

C) Les films « Reboot »
11. Star Trek (2009)
12. Star Trek Into Darkness (2013)
13. Star Trek : Sans limites (Star Trek Beyond) (2016)

Toutes les séries TV Star Trek :
– La série originale Star Trek (1966-1969) : 79 épisodes
– La série animée (Animated Series) (1973–74) : 22 épisodes
Star Trek : La Nouvelle Generation (The Next Generation) (1987–94) : 176 épisodes
Star Trek: Deep Space Nine (1993–99) : 176 épisodes
Star Trek: Voyager (1995–2001) : 172 épisodes
Star Trek: Enterprise (2001–2005): 98 épisodes
Star Trek: Discovery (2017 – ?)

Une réflexion sur « Star Trek, le film (1979) de Robert Wise »

  1. Il est assez étonnant que ce film ait déplu aux fans de la série, car il est exactement construit comme un épisode de la série… étiré sur deux heures au lieu d’être étiré sur 50 minutes.

    Je n’exagère pas vraiment, même si je précise que ce n’est pas désobligeant de ma part. Ce n’est pas désobligeant mais il faut le reconnaître : le contenu du scénario tient à peu près la même place que celui d’un épisode de la série originelle. La différence de durée correspond aux longues scènes contemplatives.

    D’un autre côté, de nombreux épisodes de la série originelle étaient déjà « étirés ». Leur format de 50 minutes était bâtard et, si quelques rares épisodes possédaient un script riche que ce format contraignait à des ellipses et quelques raccourcis frustrants *, il faut admettre que la grande majorité des épisodes connaissaient le défaut inverse : un script trop léger pour le format, ce qui obligeait à délayer, délayer, inventer des contretemps secondaires et annexes, faire traîner en longueur. Certaines scènes étaient même « sous-jouées » pour faire durer.

    Autrement dit, comment les fans d’une série basée (pour la plupart des épisodes) sur le délayage sur 50 minutes d’un script qui aurait pu être mieux traité en 30 ou 40 minutes ont-ils pu reprocher au film d’avoir très exactement le même défaut que la série ?!? Même le côté supposément « bavard et sans action » du film n’est pas du tout en rupture avec la série originelle, où les personnages passaient de longues séquences à discuter très calmement et très lentement en plein cœur d’une péripétie supposée imposer la rapidité (cela en était même parfois vraiment risible : « Oh, il nous reste 7 secondes avant l’explosion, mais nous allons nous assoir, récapituler la situation, philosopher doctement et nous houspiller amicalement pendant plusieurs minutes avant de reprendre l’action »).

    Or ici, l’étirement du scénario n’est pas une contrainte mais un choix. Il n’est pas fait pour respecter un format, mais parce qu’il permet de longues scènes visuelles. Et je vous rejoins : l’intérieur de la « nuée » est remarquable, pas même dépassé près de 50 ans plus tard (même dans les derniers Star Wars les visuels hyper-ambitieux ne font pas mieux). Toutefois, la lenteur est un peu excessive, et comme vous le soulignez la scène d’arrivée sur l’Enterprise est inutilement interminable.

    Ce qui rend ce film totalement atypique est précisément qu’il est vraiment fidèle à la série… mais à l’échelle d’un épisode, un épisode ralongé au format d’un film complet. Même le scénario est très très proche de l’esprit de la série (et même de l’épisode The Changeling comme vous le notez bien).

    En fait, relativement à la série, ce film n’a qu’un défaut ou « écart », et il faut admettre que c’est effectivement un défaut : les relations entre les personnages sont faibles, très inférieures à ce qui faisait le sel de la série. J’ai lu que les acteurs eux-mêmes n’ont cessé de proposer des retouches pour minimiser ce défaut, sans être écoutés, et qu’ils étaient tous d’accord pour trouver que le film n’arrivait pas à reproduire la camaraderie et les relations de la série. Mais bon, au moins nous retrouvons les personnages ** et la fin du film est presque un nouveau départ. C’est presque un « pilote d’une nouvelle série » (ce qu’était d’ailleurs le scénario initialement, avant que la nouvelle série ne soit abandonnée au profit d’un film).

    Quoi qu’il en soit, ce rythme lent, ce scénario épuré (très reposant comparé aux scénarios actuels avec des dizaines de rebondissements ou fils narratifs secondaires) font de ce Star Trek : le film une œuvre originale et très intéressante.

    * Notamment l’épisode The City on the Edge of Forever (avant-dernier de la première saison), sans doute le meilleur de la série malgré un début bancal, qui est si riche qu’il aurait pu être d’un format plus long, et où l’on arrive à la fin sans avoir vu le temps passer.

    ** Une partie des critiques négatives de l’époque provient sans doute du fait que leurs auteurs n’avaient pas vu la série originelle. La teneur de leurs critiques le montre très clairement. Et j’avoue que j’ai du mal à imaginer comment le film peut être perçu « de zéro ». Cela me paraît difficile, tant tous les personnages et tout l’arrière-plan (notamment la « reprise en main » du vaisseau par Kirk) proviennent de la série. C’était sans doute le principal handicap de ce film : il existe difficilement indépendamment de la série préalable.

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