2 février 2020

Baby Driver (2017) de Edgar Wright

Baby DriverEn matière de conduite rapide, Baby est un expert. Les écouteurs de son baladeur vissés dans les oreilles, il réalise des prouesses pour permettre à un gang de braqueurs d’échapper à ses poursuivants. Mais c’est quand il désire raccrocher que les choses vont devenir plus difficiles…
Baby Driver est écrit et réalisé par le britannique Edgar Wright, un projet qu’il a mûri depuis plus de vingt ans. Si le fond de l’histoire n’est pas franchement original, la forme l’est beaucoup plus. Centré sur un personnage taciturne mais brillant, le film baigne dans une atmosphère très détendue, légère même. C’est donc plutôt une comédie et les personnages sont particulièrement caricaturaux pour apporter une certaine dérision. La musique tient une très grande place ; omniprésente dans les spectaculaires scènes d’action, elle apporte une grande énergie à l’ensemble. Assez différent des autres films du genre, Baby Driver est un excellent divertissement. Gros succès en salles.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ansel Elgort, Kevin Spacey, Jon Bernthal, Eiza González, Lily James, Jon Hamm
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Baby DriverAnsel Elgort dans Baby Driver de Edgar Wright.

Baby DriverJon Bernthal, Eiza Gonzalez, Ansel Elgort et Jon Hamm dans Baby Driver de Edgar Wright.

1 février 2020

Les Voyages de Sullivan (1941) de Preston Sturges

Titre original : « Sullivan’s Travels »

Les voyages de Sullivan (Sullivan's Travels)Un réalisateur à succès veut tourner un film social, ancré dans la réalité, dont le titre est O Brother Where Art Thou. Lorsque le patron du studio lui fait remarquer qu’il n’a aucune idée de ce qu’est la misère, il décide de se déguiser en vagabond et de partir sur les routes avec dix cents en poche…
Les Voyages de Sullivan (Sullivan’s Travels) est une comédie américaine écrite et réalisée par Preston Sturges. C’est une comédie peu banale sous plusieurs aspects. Elle mélange allégrement plusieurs genres, y compris le drame, et son propos n’est pas très facile à cerner : si Sturges semble au final vouloir replacer le rire et la comédie comme fonction essentielle du cinéma (1), son propre film dément cette vision puisqu’il y fait des longues incursions dans le réalisme social (nous ne sommes alors pas loin de I Am a Fugitive from a Chain Gang). Autre exemple, quelques minutes après que son personnage ait raillé « les vieilles poursuites de Mack Sennett », Sturges insère une poursuite un peu stupide, tout à fait dans l’esprit slapstick. Le duo formé par Joel McCrea et Veronica Lake fonctionne à merveille et les dialogues sont remarquables. Malgré d’assez bonnes critiques, Les Voyages de Sullivan n’eut que peu de succès à sa sortie. Ce n’est que bien plus tard, lorsque les cinéphiles redécouvriront le talentueux Preston Sturges (bien après sa mort), que le film sera considéré comme l’un de ses meilleurs.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Joel McCrea, Veronica Lake, Robert Warwick, William Demarest, Franklin Pangborn, Porter Hall, Byron Foulger, Margaret Hayes
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Remarques :
* Le titre du film des frères Coen « O Brother Where Art Thou ? » est un hommage à ce film de Sturges.

(1) En plus de l’épilogue, la dédicace en début de film donne le ton : « À la mémoire de ceux qui nous ont fait rire : (…), les clowns, les bouffons, de tous temps et de tous pays, dont les efforts allégèrent un peu notre fardeau, ce film est dédié. »

Les voyages de Sullivan (Sullivan's Travels)Veronica Lake et Joel McCrea dans Les voyages de Sullivan (Sullivan’s Travels) de Preston Sturges.

31 janvier 2020

Sommaire de janvier 2020

FortunaMon bébéMiraï, ma petite soeurCadavres exquisLoulouPhilomenaAu-delà du réelSoleil battant

Fortuna

(2018) de Germinal Roaux

Mon bébé

(2019) de Lisa Azuelos

Miraï, ma petite soeur

(2018) de Mamoru Hosoda

Cadavres exquis

(1976) de Francesco Rosi

Loulou

(1980) de Maurice Pialat

Philomena

(2013) de Stephen Frears

Au-delà du réel

(1980) de Ken Russell

Soleil battant

(2017) de Clara et Laura Laperrousaz

Ennemis intimesBirdmanMarvin ou la belle éducationMia madreLa Fête à HenrietteEn liberté!Vacances sur ordonnanceGrâce à Dieu

Ennemis intimes

(1999) de Werner Herzog

Birdman

(2014) de Alejandro González Iñárritu

Marvin ou la belle éducation

(2017) de Anne Fontaine

Mia madre

(2015) de Nanni Moretti

La Fête à Henriette

(1952) de Julien Duvivier

En liberté!

(2018) de Pierre Salvadori

Vacances sur ordonnance

(1950) de Henry Cass

Grâce à Dieu

(2019) de François Ozon

AmandaLa Chute de l'empire américainShaun le mouton, le filmPlatoonLa Folle histoire de l’espaceLa Tour sombreLes Frères SistersLes Deux Légionnaires

Amanda

(2018) de Mikhaël Hers

La Chute de l’empire américain

(2018) de Denys Arcand

Shaun le mouton, le film

(2015) de Mark Burton et Richard Starzak

Platoon

(1986) de Oliver Stone

La Folle histoire de l’espace

(1987) de Mel Brooks

La Tour sombre

(2017) de Nikolaj Arcel

Les Frères Sisters

(2018) de Jacques Audiard

Les Deux Légionnaires

(1931) de James W. Horne

Justes nocesAidons-nousLe TriporteurLe Grand restaurantLes InnocentesLa ReligieuseShampooL’Amour flou

Justes noces

(1931) de James W. Horne

Aidons-nous

(1932) de James Parrott

Le Triporteur

(1957) de Jacques Pinoteau

Le Grand restaurant

(1966) de Jacques Besnard

Les Innocentes

(2016) de Anne Fontaine

La Religieuse

(1966) de Jacques Rivette

Shampoo

(1975) de Hal Ashby

L’Amour flou

(2018) de Romane Bohringer et Philippe Rebbot

Nombre de billets : 32

30 janvier 2020

Fortuna (2018) de Germinal Roaux

FortunaUne communauté de religieux catholiques dans un monastère isolé des Alpes suisses accueille temporairement des réfugiés de plusieurs nationalités. Parmi eux, Fortuna est une jeune Ethiopienne de 14 ans qui a perdu ses parents dans une tempête pendant la traversée. Elle rencontre Kabir, un jeune Africain…
Fortuna est écrit et réalisé par le cinéaste suisse Germinal Roaux ; il s’agit de son second long métrage. Son histoire prend la forme d’une fable qui met en relief la difficulté de venir en aide autant que l’on pourrait le souhaiter. Cette situation provoque des questionnements même au sein de la petite communauté de chanoines, écartelés entre leurs convictions religieuses et la complexité des problèmes pratiques qui les détournent de leur vocation première. Le rythme lent donne l’apparence d’un récit méditatif. L’image est un noir et blanc très stylé où les rares éléments du paysage apparaissent en net contraste avec les grandes nappes de neige.  Fortuna est l’un des derniers films de Bruno Gantz.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Kidist Siyum, Bruno Ganz, Patrick d’Assumçao, Yoann Blanc
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FortunaKidist Siyum dans Fortuna de Germinal Roaux.

FortunaKidist Siyum et Yoann Blanc dans Fortuna de Germinal Roaux.

FortunaLe monastère (en réalité l’Hospice du Simplon) de Fortuna de Germinal Roaux.

29 janvier 2020

Mon bébé (2019) de Lisa Azuelos

Mon bébéHéloïse est divorcée et mère de trois grands enfants avec lesquels elle entretient des rapports fusionnels. Jade, la plus jeune, passe son baccalauréat et doit partir continuer ses études au Canada. Stressée à l’idée de se retrouver seule et par tous les souvenirs qui refont surface, elle tente de fixer les derniers moments ensemble sur son téléphone…
Dix ans après LOL, Lisa Azuelos reprend le thème des rapports mère-fille. Ayant vécu exactement la même situation, elle s’est basée sur sa propre expérience pour écrire Mon bébé et fait jouer sa fille (Thaïs Alessandrin) dans son propre rôle. Le milieu, les personnages, les situations sont stéréotypées et l’ensemble est très normatif. Ce genre de cinéma nombriliste ne peut apporter au mieux qu’un miroir, il ne faut pas en attendre plus. Le résultat aurait été certainement plus oubliable sans la présence de Sandrine Kiberlain, très à l’aise dans ce genre de personnage volubile et expansif : même s’il lui arrive de surjouer certaines scènes, elle assure tout l’humour et nous amuse le plus souvent.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sandrine Kiberlain, Thaïs Alessandrin, Victor Belmondo, Patrick Chesnais
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 Mon bébéThaïs Alessandrin et Sandrine Kiberlain dans Mon bébé de Lisa Azuelos.

28 janvier 2020

Miraï, ma petite soeur (2018) de Mamoru Hosoda

Titre original : « Mirai no Mirai »

Miraï, ma petite soeur (Mirai no Mirai)Kun est un petit garçon qui voit sa vie perturbée par l’arrivée d’une petite sœur qui monopolise toute l’attention de ses parents. Il la prend rapidement en grippe. Au fond de son jardin, où il se réfugie, se trouve un arbre généalo-magique qui le propulse dans un monde fantastique où vont se mêler passé et futur…
La famille est un thème qui revient souvent dans la filmographie du japonais Mamoru Hosoda et Miraï, ma petite sœur met ainsi en scène certains problèmes de la parentalité et de l’apprentissage. Tout est vu par les yeux du jeune garçon avec de fréquentes incursions dans le fantastique qui vont permettre aux autres membres de sa famille de lui montrer la voie. La famille est ainsi présentée comme une entité perpétuelle. L’autre idée développée est que la richesse de la vie se forme à partir de petits évènements, en apparence anodins. Le dessin est assez beau, avec un  travail sur la conception de la maison d’architecte où se déroulent toutes les scènes « réelles ». Les séquences en réalité alternative sont assez riches visuellement. L’animation est un peu saccadée. Tout cela est charmant, tout en étant doté d’une indéniable personnalité.  A noter que Mamoru Hosoda a créé son propre studio : le Studio Chizu.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs:
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Miraï, ma petite soeur (Mirai no Mirai)Miraï, ma petite soeur (Mirai no Mirai) de Mamoru Hosoda.

27 janvier 2020

Cadavres exquis (1976) de Francesco Rosi

Titre original : « Cadaveri eccellenti »

Cadavres exquis (Cadaveri eccellenti)Dans différentes villes d’Italie, plusieurs magistrats sont assassinés. L’enquête est confiée à l’inspecteur Rogas. Il ne croit guère à la thèse émise par son supérieur qui affirme qu’il s’agit d’un déséquilibré. Il soupçonne d’abord la mafia mais, peu à peu, il va réaliser qu’il y a autre chose derrière tout cela…
Basé sur le roman Le Contexte de Leonardo Sciascia, Cadavres exquis fait partie de ces grands films politiques du cinéma italien, genre qui a vu son apogée dans les années 60 et 70. Contrairement aux films précédents de Francesco Rosi, le récit n’est pas lié à des faits réels ; le cinéaste fait une excursion dans la politique-fiction, ou plutôt, il nous transmet ses angoisses et ses craintes. Vu avec le recul, le film nous plonge dans l’Italie des « années de plomb » et en illustre parfaitement deux éléments caractéristiques : la « stratégie de la tension » (théorie qui explique les attentats comme des actes commis pour créer un climat de violence politique, dans le but de favoriser l’émergence d’un État autoritaire) et le penchant vers le « compromis historique » (alliance des deux rivaux, Démocratie chrétienne et Parti communiste). Rosi ne cherche pas à créer une forte tension dans le déroulement de son récit, il s’attache plus à l’ancrer dans le réel : il s’attarde ainsi pour accompagner ses personnages qui déambulent dans des lieux parfois chargés d’Histoire (comme en témoigne la scène d’ouverture, filmée dans les catacombes des Capucins à Palerme). Le prestigieux casting est international.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Lino Ventura, Fernando Rey, Max von Sydow, Charles Vanel, Alain Cuny, Marcel Bozzuffi
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Remarque :
* Dans son Dictionnaire du cinéma italien, Mathias Sabourdin souligne l’influence du film de complot à l’américaine (tout en rappelant que Rosi n’a jamais parlé de cette influence) et fait remarquer que Cadavres exquis présente des similitudes avec A cause d’un assassinat (The Parallax View, 1974) d’Alan Pakula.

Cadavres exquis (Cadaveri eccellenti)Lino Ventura et Fernando Rey dans Cadavres exquis (Cadaveri eccellenti) de Francesco Rosi.

26 janvier 2020

Loulou (1980) de Maurice Pialat

LoulouNelly est lassée de sa vie bien rangée auprès d’André. Elle rencontre Loulou, un jeune loubard qui sort de prison, et en fait son amant…
Le scénario de Loulou a été écrit par Arlette Langmann (sœur de Claude Berri) qui a vécu une aventure similaire presque dix ans auparavant : alors qu’elle était en couple avec Maurice Pialat, elle l’a quitté pour un jeune voyou qui sortait de prison, stagiaire sur le tournage d’un téléfilm. Mais que le récit soit partiellement autobiographique n’est pas si important. Le plus remarquable, c’est la façon avec laquelle Maurice Pialat parvient à capter la vie de ses personnages pour nous la restituer en nous plaçant très près d’eux. Que ce soit dans les poussées de violence ou dans la quiétude, la vérité de ton est manifeste. Loulou est aussi une peinture sociale puisque tout oppose le milieu plutôt aisé de Nelly et André et le milieu prolétaire de Loulou. Le fossé semble infranchissable. Le seul point commun est la recherche du plaisir qui vient colmater un grand vide existentiel.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Isabelle Huppert, Gérard Depardieu, Guy Marchand
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LoulouIsabelle Huppert et Gérard Depardieu dans Loulou de Maurice Pialat.

Homonyme :
Loulou (Die Büchse der Pandora, 1929) de Georg Wilhelm Pabst avec Louise Brooks.

25 janvier 2020

Philomena (2013) de Stephen Frears

PhilomenaLe journaliste de la BBC Martin Sixsmith vient de perdre son emploi de conseiller du gouvernement travailliste de Tony Blair. Aigri et désabusé, il ne sait quelle orientation donner à sa carrière jusqu’à ce qu’il rencontre Philomena Lee, une femme irlandaise qui désire retrouver son fils qu’elle a été forcée d’abandonner il y a cinquante ans alors qu’elle avait été placée par sa famille dans un couvent…
Philomena est l’adaptation du roman Philomena: The True Story of a Mother and the Son She Had to Give Away (= Philomena : L’histoire vraie d’une mère et du fils qu’elle a dû abandonner) écrit par Martin Sixsmith, basé sur sa propre enquête. Il s’agit donc d’une histoire vraie qui met au grand jour les pratiques révoltantes de la société et de l’Eglise irlandaise vis-à-vis des filles-mères. Mais tout l’art de Stephen Frears est d’avoir introduit un soupçon de comédie dans ce drame en exploitant l’opposition entre ses deux personnages principaux : Philomena est une femme simple qui n’a pas beaucoup étudié mais qui a le contact facile alors que Martin, le journaliste, sort d’Oxford et se montre plutôt méprisant (ou au moins condescendant) envers ses semblables. Il est rare de voir un film mêler si subtilement le drame et la comédie. Le film n’est absolument pas un « tire-larmes ». Il est même assez léger, mais sans que soit entamée la force de la dénonciation. Le film a décuplé l’impact du livre.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Judi Dench, Steve Coogan
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Remarques :
* L’adaptation a été co-écrite par Steve Coogan, qui joue le rôle de Martin Sixsmith dans le film, un acteur qui officie habituellement dans le genre comique. Il n’est certainement pas étranger à l’introduction des éléments de comédie.
* Les noms réels des personnages principaux ont été gardés mais l’adaptation a bien entendu pris quelques libertés. Dans la réalité, l’enquête de Martin Sixsmith et Philomena s’est étalée sur plusieurs années et Philomena n’est jamais allé aux Etats Unis. Le compagnon de Michael Hess a affirmé que le livre Philomena était vrai à 30%, tandis que, dans l’esprit, le film était vrai à 100%.
* Le programme des adoptions contraintes géré par les autorités catholiques en Irlande durant les années 1950 a soulevé des débats houleux et le cas de Philomena y a joué un rôle proéminent. La plupart des documents concernant ces enfants ayant été détruits, l’accès aux archives est impossible.

PhilomenaJudi Dench et Steve Coogan dans Philomena de Stephen Frears.

24 janvier 2020

Au-delà du réel (1980) de Ken Russell

Titre original : « Altered States »

Au-delà du réel (Altered States)Un chercheur anthropologue à l’Université Cornell étudie les niveaux de conscience avec ses étudiants tout en participant lui-même aux expériences. Il s’immerge pendant plusieurs heures dans un caisson d’isolation sensorielle, pendant que son adjoint enregistre et contrôle son activité cérébrale par électroencéphalographie. Il vit alors des hallucinations par lesquelles il veut retrouver la « réelle essence de l’homme »…
Altered States est inspiré d’un roman de Paddy Chayefsky, écrit pour être adapté au cinéma. Le film devait être réalisé par Arthur Penn mais, après une dispute avec l’auteur, c’est l’anglais Ken Russell qui en hérita. Il se brouilla lui aussi avec l’auteur qui finit par demander que son vrai nom soit retiré du générique. Le contenu est un salmigondis ésotérique avec une pointe de religiosité mais il se prête bien aux délires visuels de Ken Russell qui nous gratifie de belles scènes oniriques, hallucinatoires, cosmiques. Représenter un humain transformé en énergie cosmique n’est, par exemple, pas un problème pour lui. Ses incursions dans le domaine de l’épouvante ou dans la romance sont bien moins convaincantes. L’ensemble m’a plutôt déçu cette fois alors que je l’avais bien plus apprécié auparavant.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: William Hurt, Blair Brown, Bob Balaban, Charles Haid
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Remarques :
* Au-delà du réel (Outer Limits) est aussi le titre d’une série télévisée américaine (série dans l’esprit de Twilight Zone, La Quatrième Dimension) de 49 épisodes de 52 minutes, en noir et blanc, créée par Leslie Stevens et diffusée du 16 septembre 1963 au 16 janvier 1965 sur le réseau ABC (en France à partir de 1972 sur la première chaîne et rediffusée dans les années 1980 dans le cadre de l’émission Temps X des frères Bogdanoff). Cette série avait un épisode (saison 2 épisode 4) sur un thème assez proche : Plus fort que l’homme (Expanding human) d’après un scénario signé Francis Cockrell.
* Premier long métrage de William Hurt.

Au-delà du réel (Altered States)Bob Balaban et William Hurt dans Au-delà du réel (Altered States) de Ken Russell.