18 novembre 2016

La Kermesse des aigles (1975) de George Roy Hill

Titre original : « The Great Waldo Pepper »

La Kermesse des aigles1926. Pilote de la Première Guerre mondiale, Waldo Pepper propose des baptêmes de l’air dans les campagnes du Nebraska. Mais le public commence à s’habituer aux avions et il faut faire des cascades de plus en plus périlleuses pour attirer le public dans des shows… La Kermesse des aigles est un film de passion pour George Roy Hill, lui-même pilote. Le film est assez spectaculaire lorsque l’on sait que toutes les prises de vues aériennes sont réelles, que rien n’a été reconstitué en studio, aucune scène n’a été tournée sur fond bleu. George Roy Hill pilotait parfois lui-même l’avion portant la caméra. Robert Redford a affirmé avoir réellement marché sur les ailes d’un avion en vol et les acteurs n’avaient ni parachutes ni harnais de sécurité. Oui, c’est bien un film de passionné… La Kermesse des aigles est très plaisant avec un bon déroulé de l’histoire. Il nous restitue fort bien l’état d’esprit de ces casse-cou des débuts de l’aviation.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Robert Redford, Bo Svenson, Bo Brundin, Susan Sarandon
Voir la fiche du film et la filmographie de George Roy Hill sur le site IMDB.

Voir les autres films de George Roy Hill chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* La bataille aérienne reconstituée à la fin du film est inspirée celle de l’as allemand Werner Voss contre un groupe d’avions menés par l’as anglais James McCudden le 23 septembre 1917. L’issue dans la réalité est toute différente puisque Werner Voss a trouvé la mort dans ce combat héroïque, seul contre sept. « Beaucoup de pilotes allemands et alliés considérèrent Voss comme étant le meilleur pilote de chasse de la Grande Guerre » (dixit Wikipedia).

* Pepper en anglais est un verbe qui signifie (outre « poivrer ») « cribler un ennemi de balles ».

The Great Waldo Pepper
Robert Redford est un as de l’aviation dans La Kermesse des aigles de George Roy Hill.

La Kermesse des aigles
Susan Sarandon et Robert Redford dans La Kermesse des aigles de George Roy Hill.

La Kermesse des aigles
Là, espérons pour Redford  qu’il était doublé pour cette scène de La Kermesse des aigles de George Roy Hill.

16 novembre 2016

Un cottage dans le Dartmoor (1929) de Anthony Asquith

Titre original : « A Cottage on Dartmoor »

Un Cottage dans le DartmoorDans les landes du Devon, un homme court dans la pénombre. Il vient de s’évader de la prison voisine et va tout droit jusqu’à un petit cottage où une jeune femme berce un enfant. Apeurée, elle le reconnaît. Ils étaient employés dans le même salon de coiffure et il était éperdument amoureux d’elle. Elle revoit leur histoire… Un Cottage dans le Dartmoor est l’un des derniers films muets britanniques. Dans son quatrième long métrage, le jeune Anthony Asquith (26 ans) intègre d’ingénieuses recherches techniques et fait preuve d’une grande virtuosité. Il va indéniablement plus loin que son compatriote Hitchcock (le film peut être comparé à Blackmail, sorti à la même époque). Non seulement Anthony Asquith soigne ses éclairages à l’extrême mais il montre une inventivité de tous les instants. C’est un festival : il joue avec la profondeur de champ, multiplie les angles de vues étonnants, insère des scènes surréalistes de suggestion, pratique un montage audacieux. La scène la plus impressionnante dans sa perfection est celle de la tentative de meurtre où tout se met idéalement en place. On peut regretter que cette beauté formelle place le récit au second plan ; Asquith ne l’oublie pas toutefois, mais il se situe plutôt sur un plan intimiste (et en ce sens, il se démarque des grands cinéastes russes qu’il évoque immanquablement, Eisenstein, Poudovkine, … qui sont plus au service d’une certaine grandeur). Le film marque la fin d’une époque, celle du muet. Asquith n’y croyait pas. Dans une longue et étonnante scène dans un cinéma, sa condamnation du parlant est sans appel. Contrairement à Blackmail d’Hitchcock, Un Cottage dans le Dartmoor se révèlera impossible à transformer en film sonore. Cela lui sera fatal. On le redécouvre avec bonheur aujourd’hui. Le film a été restauré en 2016 par le British Film Institute (BFI). La qualité de la restauration est impressionnante et sa très grande beauté n’en est que plus séduisante.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Hans Adalbert Schlettow, Uno Henning, Norah Baring
Voir la fiche du film et la filmographie de Anthony Asquith sur le site IMDB.

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Un cottage dans le Dartmoor
Uno Henning et Hans Adalbert Schlettow dans Un cottage dans le Dartmoor de Anthony Asquith.

Remarques :
* La longue scène du cinéma montre la réaction des spectateurs (l’écran est hors champ) face à un film muet puis face à un film parlant. La première partie est un film muet accompagné par un orchestre dans la fosse. Les spectateurs s’esclaffent, réagissent abondamment (on peut supposer qu’il s’agit d’un film avec Harold Lloyd puisque deux gamins se moquent d’un spectateur qui a les mêmes lunettes). La seconde partie est un film parlant, les musiciens ne jouent plus et boivent une bière pendant que les spectateurs prennent une attitude cataleptique, ils semblent atterrés, totalement amorphes.

* Un Cottage dans le Dartmoor a très peu d’intertitres car Anthony Asquith multiplie les trouvailles pour ne pas en avoir besoin. Par exemple, dans le salon de coiffure, il insère quelques secondes d’un match de cricket au milieu d’un plan sur le garçon-coiffeur pour montrer qu’il parle de sport au client qu’il est en train de coiffer.

* Norah Baring est anglaise, Uno Henning est suédois, Hans Schlettow est allemand.

Un cottage dans le Dartmoor

Un cottage dans le Dartmoor
Jeux de miroir : Norah Baring dans Un cottage dans le Dartmoor de Anthony Asquith.

Un cottage dans le Darmoor
Plan aussi efficace que brillant : deux employées du salon de coiffure cancanent en champ-contrechamp au sujet de sa bien aimée alors que le futur meurtrier, placé entre les deux, affute son rasoir. Superbe scène de Un cottage dans le Dartmoor de Anthony Asquith.

15 novembre 2016

La Source de feu (1935) de Irving Pichel et Lansing C. Holden

Titre original : « She »

La Source de feuLeo Vincey apprend de son oncle mourant l’existence d’un lointain ancêtre qui portait le même nom que lui et auquel il ressemble fortement. Cet ancêtre a disparu lors d’une expédition pour trouver la source d’une flamme qui procure la vie éternelle. Il décide alors de reprendre cette quête vieille de 500 ans… She, le fascinant roman de H. Rider Haggard, a tout pour attirer les producteurs de cinéma. Auréolé de son succès avec King Kong, Merian C. Cooper paraissait le producteur idéal pour adapter cette histoire qui mêle fantastique et paganisme et le budget alloué fut important. Hélas, l’adaptation de She à l’écran se révèle plutôt décevante. Le manque de présence des acteurs est indéniablement l’une des raisons. Le film aurait sans doute été tout autre avec Greta Garbo que Merian C. Cooper voulait (mais la MGM a refusé de la prêter) et Randolph Scott, l’éternel cow-boy, est un peu terne. Mais la principale raison est certainement la difficulté à recréer tout le mystère du roman dont le charme repose beaucoup sur sa capacité à faire travailler notre imagination. Il nous reste tout de même les décors grandioses, le côté civilisation perdue est visiblement d’inspiration égyptienne, et les effets spéciaux telle cette impressionnante avalanche de glace (est-ce pour cette raison que l’intrigue a été déplacée d’Afrique en zone arctique ?) Le film n’eut pas le succès escompté à sa sortie. Il apparaît être toutefois la meilleure adaptation connue du roman.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Helen Gahagan, Randolph Scott, Helen Mack, Nigel Bruce
Voir la fiche du film et la filmographie de Irving Pichel sur le site IMDB.

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Remarques :
* Le film a été considéré comme perdu dans un incendie à la RKO dans les années cinquante. Si on peut le voir aujourd’hui, c’est grâce à Buster Keaton qui en avait une copie dans son garage.
* She sera l’unique film d’Helen Gahagan. L’ancienne chanteuse de Broadway entrera en politique dans les années quarante et siègera au Congrès de 1945 à 1951 (Parti démocrate).

Helen Gahagan dans She* She sera l’unique long métrage réalisé par Lansing C. Holden que Cooper avait connu pendant la guerre, tous deux étant pilote d’avion.
* She devait être initialement tourné en couleurs et costumes et décors furent prévus en ce sens. Juste avant le tournage, les patrons de la RKO ont décidé qu’il serait tourné en noir et blanc pour réduire le budget.
* Le film a été récemment colorié.
* Le costume de la reine Ayesha (à droite) lors de la scène du jugement a indéniablement inspiré les dessinateurs des studios Walt Disney pour la reine sorcière de Blanche Neige et les Sept Nains.
* Les superbes décors sont l’oeuvre de Van Nest Polglase, directeur artistique et décorateur qui aura une belle et longue carrière : il travaillera pour Welles (Citizen Kane), Hitchcock, etc. A la tête du Art Department de la RKO, il participera à de très nombreux projets (env. 350 films entre 1933 et 1956 d’après IMDB).

She
Helen Gahagan et Randolph Scott dans She, La Source de feu de Lansing C. Holden et Irving Pichel.

She
(figurant), Julius Adler, (figurant), Helen Mack et Nigel Bruce dans She, La Source de feu de Lansing C. Holden et Irving Pichel.

Adaptations du roman de H. Rider Haggard :
**** Muet (perdus pour la plupart) :
La Danse du feu de Georges Méliès (1899) avec Jeanne D’Alcy (1 mn)
She de Edwin S. Porter (1908) avec Florence Auer
She de George Nichols (1911) avec Marguerite Snow
She de William Barker (UK, 1916) avec Alice Delysia
She de Kenean Buel (1917) avec Valeska Suratt
She de Leander De Cordova et G.B. Samuelson (1925) avec Betty Blythe
**** Parlant :
La Source de feu (She) de Lansing C. Holden et Irving Pichel (1935) avec Helen Gahagan
La Déesse de feu (She) de Robert Day (1966) avec Ursula Andress
La déesse des sables (The Vengeance of She) de Cliff Owen (1968) avec Olga Schoberová
She de Avi Nesher (Italie, 1984) avec Sandahl Bergman
She de Timothy Bond (2001) avec Ophélie Winter.

14 novembre 2016

Livre : Les Archives des films Walt Disney

Les Films d’animation : 1921-1968
Sous la direction de Daniel Kothenschulte – Editions Taschen 2016 – relié 620 pages – 150 €

Les Archives des films Walt Disney

Si le livre The Walt Disney Film Archives de Taschen impressionne, ce n’est pas uniquement à cause ses imposantes dimensions (41 x 30 cm, plus de 6 kg sur la balance), c’est aussi et surtout par la somme de documents inédits qu’il rassemble. Il nous retrace, film après films, toute l’histoire du studio d’animation, depuis les timides débuts à l’époque du muet jusqu’au Livre de Jungle en 1967, couvrant ainsi toute la période du vivant de son créateur. Et même les films les plus rares y figurent.

La création de chaque film nous est racontée sur 20 à 30 pages, avec une abondante illustration issue des archives du studio et de plusieurs collections privées : story-boards et croquis narratifs, planches de celluloïds, études et dessins préparatoires, des superbes pastels et bien entendu des photos des dessinateurs en plein travail. L’immersion est encore plus totale avec les extraits des conférences de rédaction qui nous permettent d’assister aux débats internes à l’équipe.

La qualité d’impression est irréprochable. Il y a de nombreuses reproductions pleine-page ce qui, à ces grandes dimensions, est source d’émerveillement sans cesse renouvelé. Le livre est en anglais mais il est livré avec un livret séparé (112 pages) de traductions en français, ce qui sera indéniablement moins pratique pour beaucoup de lecteurs mais la richesse de la documentation rassemblée compense largement cet inconvénient. Nul doute que nous avons là le livre ultime sur les Studios Walt Disney.
Note : 5 étoiles

>> Le livre sur le site internet de Taschen

>> Fiche du livre sur livres-cinema.info

Remarque :
Si vous commandez ce livre, faites bien attention à l’ISBN
ISBN 978-3-8365-5291-2 = Édition: Anglais (sans livret de traduction)
ISBN 978-3-8365-5290-5 = Edition: Anglais + livret de traductions en français
ISBN 978-3-8365-5289-9 = Edition: Anglais + livret de traductions en allemand
ISBN 978-3-8365-6365-9 = Édition: Anglais + livret de traductions en espagnol

Les archives des films Walt Disney

Les archives des films Walt Disney

Autres livres (dans le domaine du cinéma) de la série « Archives » de Taschen :
The Charlie Chaplin Archives
Stanley Kubrick Archives
The Ingmar Bergman Archives
The James Bond Archives
Les Archives Pedro Almodovar (épuisé)

Les archives des films Walt Disney

13 novembre 2016

Invisible Stripes (1939) de Lloyd Bacon

Invisible StripesCliff (George Raft) est libéré sur parole de la prison de Sing Sing pour bonne conduite. Il retrouve sa famille et a l’intention de s’amender. Son ami Cliff (Humphrey Bogart), libéré le même jour parce qu’il a purgé sa peine, retourne tout droit dans le monde du crime… Inédit en France, Invisible Stripes est un de ces purs produits de la Warner des années trente. Parmi les films de gangsters sous influence du Code Hays, il se distingue par un propos humaniste : la réinsertion sociale d’un ex-prisonnier est montrée comme difficile, voire impossible (d’où le sens du titre : les rayures invisibles du costume de bagnard). C’est le propos de l’auteur du roman dont le film s’inspire, Lewis E. Lawes qui fut directeur de la prison de Sing Sing pendant 21 ans et qui sait donc de quoi il parle. George Raft est la star d’Invisible Stripes, Humphrey Bogart n’est qu’en quatrième position (et en petit) sur l’affiche. Raft est, comme assez souvent, un poil trop fade dans son jeu, il n’a pas l’énergie d’un Cagney, pas la présence d’un Bogart ni la prestance d’un Robinson. William Holden est ici très jeune, c’est son second film, il est à peine reconnaissable et son jeu semble parfois maladroit. Llyod Bacon ne trouve un bon rythme que dans les scènes d’action de la dernière demi-heure de film.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: George Raft, Jane Bryan, William Holden, Humphrey Bogart, Flora Robson
Voir la fiche du film et la filmographie de Lloyd Bacon sur le site IMDB.

Voir les autres films de Lloyd Bacon chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Humphrey Bogart

Invisible Stripes
Remarques :

* Flora Robson, qui joue la mère de George Raft, est en réalité plus jeune que lui… (ce qui est d’ailleurs assez visible malgré le maquillage).

* Dans une scène, on voit Humphrey Bogart sortir d’un cinéma où est projeté You Can’t get away with Murder. Ce film avec Humphrey Bogart est sorti quelques mois plus tôt ; c’est également une adaptation d’un roman de Lewis E. Lawes.

 

Invisible Stripes
Jane Bryan, William Holden, George Raft et Flora Robson dans Invisible Stripes de Lloyd Bacon.

12 novembre 2016

Lifeboat (1944) de Alfred Hitchcock

LifeboatUn navire américain sombre après avoir été attaqué par un sous-marin allemand. Une poignée de survivants se retrouvent dans une chaloupe de sauvetage. Ils recueillent un allemand, rescapé du sous-marin responsable de l’attaque… Comme on le sait, Alfred Hitchcock aime les challenges : faire un film entier dans un lieu aussi réduit qu’un canot de sauvetage était son idée. John Steinbeck lui a écrit la base de l’histoire qu’il a fait réécrire ensuite par plusieurs scénaristes. Le tournage, en studio dans un large réservoir, fut extrêmement éprouvant pour les acteurs. Hitchcock est resté très rigoureux : la caméra ne sort jamais du canot et il n’y a pas de musique. Réalisé en pleine Seconde Guerre mondiale, Lifeboat se démarque nettement des films de propagande qui ont généralement un ton triomphaliste. Le film fut très critiqué à sa sortie pour le fait qu’il montrait un allemand supérieur aux autres personnages. En fait, l’intention d’Hitchcock était d’alerter du danger que représentait un pays totalitaire, organisé et pragmatique, face à nos démocraties, divisées et indécises. Le message fut le plus souvent mal compris. Lifeboat fait partie des rares films d’Hitchcock qui perdirent de l’argent. Pourtant, il est bien unique en son genre.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tallulah Bankhead, William Bendix, Walter Slezak, Mary Anderson, John Hodiak, Henry Hull, Heather Angel, Hume Cronyn, Canada Lee
Voir la fiche du film et la filmographie de Alfred Hitchcock sur le site IMDB.

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Lifeboat
(de g. à dr.) Canada Lee, John Hodiak, Henry Hull, Tallulah Bankhead, Hume Cronyn et Mary Anderson dans Lifeboat d’Alfred Hitchcock.

Remarques :
* Liste des scénaristes ayant travaillé sur le scénario (dans l’ordre) : John Steinbeck, Jo Swerling, Alma Reville, MacKinlay Kantor, Patricia Collinge, Albert Mannheimer, Marian Spitzer, Ben Hecht (ce dernier ayant retravaillé la fin).

* Plusieurs acteurs durent être soignés pour pneumonie, Tallulah Bankhead deux fois. Hume Cronyn a failli se noyer pendant une scène de tempête. Dans une autre scène, il eut les côtes fêlées.

* Autant Hitchcock appréciait Tallulah Bankhead, autant il n’aimait guère Mary Anderson. Un jour, alors que l’actrice demandait au réalisateur quel était son meilleur profil, Hitchcock répondit imperturbablement : « Ma chère, vous être assise dessus ! »

* Ne pouvant faire sa classique apparition en tant que passant, Alfred Hitchcock eut une idée brillante pour son cameo : il apparaît sur une feuille de journal trouvé flottant, dans une publicité pour un régime amaigrissant. A noter que le réalisateur était réellement en train de suivre un régime, s’étant fixé comme but de passer de 150 kg à 100 kg. Les photos seraient, dit-on, réelles. Certains spectateurs ont écrit au studio pour demander l’adresse de la société Reduco.

Lifeboat
Alfred Hitchcock apparaît pour son traditionnel cameo, dans Lifeboat (1944). C’est pratiquement devenu son cameo le plus célèbre… William Bendix lit le journal.

Lifeboat
Walter Slezak (le rescapé allemand) et Tallulah Bankhead dans Lifeboat d’Alfred Hitchcock.

Remake :
Lifepod (TV, 1993) de Ron Silver, transposé dans l’espace au 22e siècle.

11 novembre 2016

Le Châtiment (1939) de Lewis Seiler

Titre original : « You Can’t Get Away with Murder »

Le ChâtimentUn garçon de 19 ans est sous l’influence d’un petit gangster au grand désespoir de sa sœur ainée. Le garçon subtilise l’arme du fiancé de sa sœur, agent de sécurité, pour un cambriolage où le gangster abat le commerçant visé. A cause de l’arme, c’est le fiancé qui se retrouve accusé et sur le point d’être condamné à mort… Le Châtiment est un des ces films de gangsters qu’Humphrey Bogart enchainait dans les années trente. Ils se ressemblent beaucoup. La Warner laissait Humphrey Bogart porter le même costume à rayures film après film, ce qui renforce cette impression de déjà-vu. Le titre est explicite des intentions moralisatrices des producteurs : pas question de s’en tirer quand on commet un crime. Le scénario est adapté d’un livre de Lewis E. Lawes, qui a été directeur (plutôt humaniste) de la prison de Sing Sing pendant 21 ans. Bogart n’est pas franchement mémorable, il est même plutôt fade. Billy Halop, l’un des six Dead End Kids (révélés par le film Dead End) est plus convaincant. Le Châtiment est surtout un film de studio, un film qui n’a rien de vraiment remarquable.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Gale Page, Billy Halop, Henry Travers
Voir la fiche du film et la filmographie de Lewis Seiler sur le site IMDB.

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Le Châtiment
Harvey Stephens face à Humphrey Bogart dans Le Châtiment de Lewis Seiler.

Le Châtiment
Billy Halop, Humphrey Bogart et Harold Huber se retrouvent en prison dans Le Châtiment de Lewis Seiler.

10 novembre 2016

Documentaire : 120 ans d’inventions au cinéma (2016) de Stan Neumann

Pour faire écho à l’exposition La Machine cinéma : De Méliès à la 3D à la Cinémathèque française à Paris jusqu’au 29/01/2017, ce documentaire retrace les évolutions techniques qui ont marqué les 120 ans de l’Histoire du cinéma, des premiers projecteurs des frères Lumière jusqu’à l’avènement du cinéma numérique. Ce sont bien entendu les cinquante premières années qui sont les plus riches en inventions. Les fonctionnements sont décrits rapidement mais avec suffisamment de précision. Le rythme est assez vif, on ne voit pas les 55 minutes passer. Passionnant.

Voir le livre qui accompagne l’exposition :
La Machine cinéma : de Méliès à la 3D (2016) de Laurent Mannoni

Marion Davies
Marion Davies se filme elle-même avec une Bell & Howell (ca. 1925)

Laurent Mannoni
Laurent Mannoni nous vante les vertus de la caméra Technicolor trichrome dans 120 ans d’inventions au cinéma (2016) un documentaire de Stan Neumann.

9 novembre 2016

Star Trek III – À la recherche de Spock (1984) de Leonard Nimoy

Titre original : « Star Trek III: The Search for Spock »

Star trek III - À la recherche de SpockProfondément marqué par la disparition de Spock, le capitaine Kirk apprend dès son retour sur Terre que son cher vaisseau l’USS Enterprise va être démantelé. Il reçoit aussi la visite du père de Spock qui lui fait une demande assez étrange qui va le faire retourner sur Genesis… Star trek III – À la recherche de Spock est la suite immédiate de Star trek II – La colère de Khan. Leonard Nimoy avait posé ses conditions pour continuer à interpréter Spock : il désirait réaliser un des films. Etant mort à la fin du précédent volet, il a la possibilité de passer derrière la caméra. La Paramount a fini par se laisser convaincre. Dirigé par Nimoy, il n’est guère étonnant que le film soit bien dans l’esprit de la série. L’histoire est plutôt moins riche, elle fait la part belle aux usages et croyances des Vulcains tout en mettant en scène une belle passe d’armes entre l’Enterprise et les méchants Klingon. A noter que la recherche de Genesis par les Klingons a été vue comme une allégorie de la recherche à l’armement nucléaire effectuée par l’URSS. Les effets spéciaux sont de nouveau assurés par ILM et de nouvelles maquettes sont réalisées. Le film a connu un grand succès.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, Christopher Lloyd
Voir la fiche du film et la filmographie de Leonard Nimoy sur le site IMDB.

Star Trek 3
DeForest Kelley, James Doohan, William Shatner et George Takei dans Star trek III – À la recherche de Spock de Leonard Nimoy.

Star Trek 3
La station orbitale de  Star trek III – À la recherche de Spock mesure 8 kms de large. Elle serait donc largement visible à l’oeil nu depuis la surface. La maquette utilisée mesurait quant à elle 1,8 mètre.

Star Trek 3
Le vaisseau Klingon, Bird of Prey, fait ici sa première apparition. Il était à l’origine conçu pour être un vaisseau romulien dans la lignée de celui qui apparaît dans l’épisode Balance of Terror de la série originale (son nom et sa forme d’oiseau de proie évoque l’emblème de l’Empire Stellaire Romulien). Quand il fut décidé d’opter pour les Klingons comme antagonistes, le vaisseau était déjà construit et il fut gardé.

Star Trek 3
Enterprise vs Bird of Prey, voilà un face à face qui va mal se terminer : Star trek III – À la recherche de Spock de Leonard Nimoy.

8 novembre 2016

Star Trek II – La colère de Khan (1982) de Nicholas Meyer

Titre original : « Star Trek: The Wrath of Khan »

Star trek II - La colère de KhanÀ des années-lumière de la Terre, le vaisseau USS Reliant patrouille à la recherche d’une planète pour une expérience de terraformation, nommée Genesis. Le commandant et son second, Pavel Chekov, sont capturés par Khan Noonien Singh, qui veut se venger du capitaine Kirk qui l’a exilé de nombreuses années auparavant… Après les résultats mitigés de Star Trek, le film (1979), Paramount écarte le créateur de la série originale Gene Roddenberry qu’ils jugent responsable des dépassements de budget. Harve Bennett, le nouveau producteur, n’a auparavant vu aucun épisode de la série. Assez paradoxalement, il va produire le film qui en est le plus proche. Le budget est divisé par trois et on ne sera donc pas étonné de retrouver certaines images et décors du premier volet. Les effets spéciaux sont confiés à ILM, la compagnie de Georges Lucas. Star Trek 2 est ainsi le premier film à inclure une scène entièrement créée par ordinateur. Le scénario est globalement assez simple, sans la dimension philosophique qu’avait le film précédent. Il est aussi moins remarquable visuellement (hormis les scènes Genesis), moins esthétique. Il est tout de même très réussi et a rencontré un plus grand succès auprès des amateurs de la série au point d’être souvent cité comme le meilleur de tous les films Star Trek.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan, Walter Koenig, Kirstie Alley, Ricardo Montalban
Voir la fiche du film et la filmographie de Nicholas Meyer sur le site IMDB.

Voir les autres films de Nicholas Meyer chroniqués sur ce blog…

Star Trek 2

Star Trek 2
L’équipage de l’Enterprise a maintenant un bel uniforme qui lui donne fière allure : Leonard Nimoy, DeForest Kelley, George Takei, Nichelle Nichols, James Doohan, Walter Koenig et William Shatner dans Star trek II – La colère de Khan de Nicholas Meyer.

Star Trek 2
Ce n’est pas le cas des méchants : Ricardo Montalban à la tête de sa bande va-nu-pieds dans Star trek II – La colère de Khan de Nicholas Meyer (assis : Ike Eisenmann).

Remarques :
* Le scénario de Star trek II – La colère de Khan est en quelque sorte une suite de l’épisode 24 de la série, Space Seed (Les Derniers Tyrans, 1967) avec le même Ricardo Montalbán dans le rôle de Khan. L’épisode raconte comment Khan en arrive à être exilé sur une lointaine planète. A noter que l’écart d’âge de l’acteur est cohérent avec l’écart entre les deux histoires.

Star Trek 2
* Réutilisation de maquette : le centre de recherches Regula One de Star Trek II (à droite) est en fait la station en orbite autour de la Terre du premier volet, Star Trek, le film (à gauche), retournée pour qu’on ne la reconnaisse pas !

Star Trek 2
* Star trek II – La colère de Khan est le premier film à inclure une scène entièrement créée sur ordinateur. L’algorithme utilisé pour créer les montagnes est de type fractal. Il a été mis au point par Loren Carpenter qui a quitté Boeing pour rejoindre ILM. Voir une vidéo (en anglais)…

* Si la première scène de la propagation de Genesis a été créée sur ordinateur, les autres scènes sont faites plus classiquement : par exemple, les étoiles du générique ont été filmées dans un planétarium, l’explosion de Genesis a été créée dans une gigantesque salle de sports avec beaucoup de toile noire et filmée à très haute vitesse, etc.