5 novembre 2018

Accord final (1938) de Douglas Sirk et Ignacy Rosenkranz

Accord finalAdepte des jeux de hasard, un célèbre virtuose du violon fait le pari, un soir de beuverie, d’épouser avant deux mois la dixième jeune fille qui franchira la porte du Conservatoire de musique le lendemain matin. Il parie son unique et inestimable Stradivarius…
Ce n’est que récemment que l’on sait avec une quasi-certitude que Accord final a été en réalité dirigé par Douglas Sirk (1). En revanche, on ne sait si Ignacy Rosenkranz (ou I.R. Bay), crédité comme auteur du scénario et réalisateur, a vraiment existé ou s’il s’agit d’un pseudonyme du cinéaste allemand. Le film est une fantaisie sur le thème de l’amour. On y retrouve une belle brochette d’acteurs français qui donne beaucoup de solidité dans les seconds rôles. Tout cela est charmant mais, il faut bien l’avouer, plutôt anodin.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Käthe von Nagy, Jules Berry, George Rigaud, André Alerme, Raymond Aimos, Georges Rollin, Jacques Baumer, Josette Day, Bernard Blier
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(1) Fin 1937, Douglas Sirk (Hans Detlef Sierck) a réussi à quitter l’Allemagne sous le prétexte d’aller en Afrique du Sud effectuer les repérages d’un film qui ne verra jamais le jour. Après un bref séjour à Rome, il gagne la Suisse où Sirk supervise Accord final pour un producteur indépendant admirateur de son film Schlussakkord (La neuvième symphonie, 1936). Sierck a rompu unilatéralement son contrat avec la UFA et tient à éviter toute poursuite judiciaire ; il réussit à garder l’anonymat sur ce film qui sera signé Ignacy Rosenkranz, alias I.R. Bay.
Dans sa présentation du film au Cinéma de Minuit, Patrick Brion signale que c’est le livre d’Hervé Dumont Histoire du cinéma suisse qui a levé le voile sur son identité.

Accord final
Josette Day dans Accord final de Ignacy Rosenkranz (I.R. Bay) et Douglas Sirk.

19 octobre 2018

Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause! (1970) de Michel Audiard

Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause!Germaine, femme de ménage curieuse, a trois employeurs. Ses bavardages vont entrainer une situation bien étrange…
L’idée de départ de chantages croisés est amusante, les dialogues sont souvent jubilatoires, l’interprétation excellente, et pourtant l’ensemble nous laisse sur une sensation de film bâclé, à la réalisation imprécise. Il y a toutefois des scènes assez mémorables. A sa sortie, le film fut souvent jugé vulgaire, le côté amoral des personnages heurtant alors certains esprits ;  pourtant (ou à cause de cela), le film connut un grand succès… Il permit à Annie Girardot d’avoir accès à des rôles très populaires.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Annie Girardot, Bernard Blier, Mireille Darc, Jean Le Poulain, Sim, Jean Carmet, Robert Dalban
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Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause!
Quand il joue au petit chimiste, Bernard Blier n’a pas que des bonnes intentions dans Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause! de Michel Audiard.

17 octobre 2018

Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages (1968) de Michel Audiard

Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvagesA la suite d’un hold-up, une cargaison de lingots d’or passe de mains en mains. La jeune délurée Rita croit parvenir à s’en approprier une partie mais elle s’est associée à Charles qui ne s’avère pas fiable du tout. Pour le récupérer, elle fait appel à sa tante Léontine dont les méthodes expéditives sont craintes de tous…
Après avoir signé de nombreux scénarios et dialogues, Michel Audiard décide de passer derrière la caméra. Le scénario est bien entendu de son cru, écrit avec l’aide d’Henri Viard et de Jean-Marie Poiré. Le titre à rallonge (novateur pour l’époque) Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages annonce bien la couleur : l’histoire est totalement farfelue et tout ce petit monde va passer son temps à se tirer dessus, joyeusement et avec du style. Michel Audiard parsème le tout de ses dialogues hauts en couleur pour notre plus grand plaisir et nous apprend au passage la différence entre une métaphore et une périphrase (1). Françoise Rosay réussit une composition pleine d’humour assez inattendue et Marlène Jobert, ici dans l’un de ses premiers rôles, campe une jeune femme aussi sexy qu’amorale. La réalisation est un peu brouillonne sans que cela soit gênant. L’ensemble reste savoureux cinquante ans après sa sortie, avec un fort parfum de fin des années soixante du meilleur effet.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Françoise Rosay, Bernard Blier, Marlène Jobert, André Pousse, Paul Frankeur, Robert Dalban
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Remarques :
(1) (Bernard Blier) – Attention ! J’ai bon caractère mais j’ai le glaive vengeur et le bras séculier ! L’aigle va fondre sur la vieille buse !
(sbire 1 à sbire 2) – C’est chouette comme métaphore, non?
(sbire 2) – Ce n’est pas une métaphore, c’est une périphrase.
(sbire 1) – Oh ! Fais pas chier!…
(sbire 2) – Ça, c’est une métaphore.

Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages
Bernard Blier et Marlène Jobert dans Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages de Michel Audiard.

Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages
Françoise Rosay et Bernard Blier dans Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages de Michel Audiard.

21 août 2018

Les Grandes Familles (1958) de Denys de La Patellière

Les grandes famillesNoël Schoudler, le patriarche d’une famille de la grande bourgeoisie, dirige un petit empire économique : de l’usine familiale de sucre, ses activités se sont étendues dans la banque et la presse. Son fils unique François juge les méthodes paternelles archaïques et, profitant de l’absence de son père en voyage, entreprend des réformes au journal…
Les Grandes Familles est adapté d’un roman de Maurice Druon, Prix Goncourt en 1948. L’histoire est bourrée de stéréotypes mais le scénario se déroule admirablement bien. L’ajout des dialogues de Michel Audiard apportent une note d’humour et de dérision et donnent une indéniable vivacité à l’ensemble. Tous les personnages sont haïssables. L’interprétation est de haut vol, avec un Jean Gabin qui commence à prendre l’habitude de jouer les patriarches et des seconds rôles fort bien tenus. Le générique, une voix off présentant les personnages un à un, évoque ceux de Sacha Guitry. Denys de La Patellière n’a jamais été un grand réalisateur mais il réussit là un film très bien équilibré. Les Grandes Familles connaitra un bon succès et bénéficiera de multiples passages à la télévision. Il sera vigoureusement vilipendé par les jeunes turcs de la Nouvelle Vague…
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Pierre Brasseur, Jean Desailly, Bernard Blier
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Les Grandes Familles
Jean Desailly, Jean Gabin et Bernard Blier dans Les grandes familles de Denys de La Patellière.

Les Grandes Familles
Pierre Brasseur et Jean Gabin dans Les grandes familles de Denys de La Patellière.

15 août 2018

Gribouille (1937) de Marc Allégret

GribouilleCamille Morestan, commerçant en articles de sports est désigné comme juré au procès de Natalie Roguin, accusée du meurtre de son amant…
Gribouille est adapté d’une pièce de Marcel Achard. Le film commence par une surprise : une petite scène-gag où l’on reconnait Bernard Blier dans l’une de ses toutes premières apparitions au cinéma. Suit une longue scène de procès qui paraît bien surjouée mais le film trouve par la suite un meilleur équilibre. Pour notre plus grand plaisir, Raimu s’en donne à cœur joie dans son registre habituel  mais, si Gribouille est resté dans les esprits aujourd’hui, c’est surtout parce que Marc Allégret a choisi une jeune débutante pour le rôle de la jeune femme : Michèle Morgan. Agée de dix-sept ans, son jeu est encore mal assuré mais plein d’une délicatesse qui va instantanément conquérir le public. Assister ainsi aux premiers pas d’une grande actrice a quelque chose de magique.  On imagine aisément que se retrouver ainsi face au grand acteur colérique Raimu a dû lui demander beaucoup de tact et d’effacement. Peinture sociale, Gribouille est à la fois humoristique et émouvant. La qualité de la réalisation de Marc Allégret, la musique enlevée de Georges Auric et les superbes décors d’Alexandre Trauner finissent de nous combler.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Raimu, Michèle Morgan, Gilbert Gil, Jean Worms, Julien Carette, Andrex, Bernard Blier
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Remarques :
* Née Simone Roussell, Michèle Morgan s’est forgé son nom d’actrice en deux parties : « Mor- » car c’est une grande admiratrice de Gaby Morlay et « -gan » en prévision d’un hypothétique engagement à Hollywood. « Michèle » était juste un prénom à la mode.
* Marcel Achard, présent à l’audition de la jeune actrice, a écrit : « un regard apeuré, un visage émacié, tout autour d’elle flottait je ne sais quel air de fatalité et de détresse… »

Gribouille
Michèle Morgan et Andrex dans Gribouille de Marc Allégret.

Gribouille
Carette et Raimu dans Gribouille de Marc Allégret.

Remake :
The Lady in Question (1940) de Charles Vidor avec Brian Aherne, Rita Hayworth et Glenn Ford (non sorti en France)

1 juin 2018

L’homme à l’imperméable (1957) de Julien Duvivier

L'homme à l'imperméableSa femme étant absente pour une semaine, Albert, modeste musicien d’orchestre, se retrouve temporairement célibataire. Un de ses collègues lui vante les mérites de la belle Eva qu’il fréquente lui-même. Après moult hésitations, il se rend chez la jeune femme qui est assassinée alors qu’il se trouve dans la pièce voisine…
Julien Duvivier et René Barjavel ont écrit cette adaptation quelque peu étrange d’un roman de James Hadley Chase. L’homme à l’imperméable est en effet étrange car Julien Duvivier semble osciller constamment entre l’intrigue policière et la comédie loufoque sans parvenir à la symbiose entre les deux. Certaines comédies britanniques (on pense à celles de la Ealing) y parviennent merveilleusement alors qu’ici tout paraît bancal. Cela se ressent jusque dans l’interprétation qui n’est en rien homogène : certains acteurs jouent de façon réaliste alors que d’autres jouent de façon loufoque. Au final, n’étant ni un suspense policier, ni un film burlesque, le film ne réussit vraiment sur aucun tableau.
Elle: 2 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Fernandel, Bernard Blier, Jacques Duby, Jean Rigaux, Judith Magre
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L'homme à l'imperméable
Bernard Blier et Fernandel dans L’homme à l’imperméable de Julien Duvivier.

11 février 2018

Monseigneur (1949) de Roger Richebé

MonseigneurL’historien-archiviste Piétrefond découvre que le serrurier à deux pas de chez lui, Louis Mennechain, porte le nom de l’homme qui aurait participé à l’évasion de Louis XVII en 1795 : certains affirment qu’il aurait fait passer l’enfant royal pour son propre fils. Après recherches, Piétrefond est persuadé que Louis Mennechain est donc le descendant de Louis XIV. Il alerte un groupe de nobles, nostalgiques de la royauté ; cette découverte dépasse leurs plus folles espérances…
Basé sur un roman de Jean Martet, Monseigneur est comédie basée sur « l’énigme du Temple », ces rumeurs qui prétendaient que l’enfant retrouvé mort dans sa geôle en 1795 n’était pas le Dauphin qui avait survécu grâce à une substitution. Roger Richebé en fait un amusant divertissement en jouant sur le décalage entre la nature très simple et modeste du serrurier et le monde de nobles dans lequel il se retrouve propulsé. Il le fait sans exagération, avec une élégante parcimonie et un humour distillé à petites touches. Les royalistes sont ridiculisés mais sans trop de méchanceté. Les dialogues sont de Carlo Rim. Le film doit aussi sa réussite à la belle prestation de Bernard Blier qui montre ici l’étendue de sa palette, toujours très juste dans son interprétation. Depuis une analyse ADN en 2004, on sait aujourd’hui que c’est bien le Dauphin qui est mort dans sa geôle en 1795.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Fernand Ledoux, Bernard Blier, Yves Deniaud, Marion Tourès, Paul Frankeur
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Monseigneur
Bernard Blier dans Monseigneur de Roger Richebé.

8 janvier 2018

Caprices (1942) de Léo Joannon

CapricesLe soir de la Saint-Sylvestre, une troupe de théâtre en manque d’argent demande à Lise, la jeune première, de céder aux avances d’un commanditaire. Elle refuse et alors qu’elle se rend à un bal costumé en tenue de vendeuse de fleurs, tombe sur un mystérieux personnage : il lui propose de transformer la petite vendeuse qu’elle est en belle princesse pour un soir…
Tourné sous l’Occupation, Caprices est une production de la Continental, société de production aux capitaux allemands. Le scénario de Caprices ne tient pas vraiment debout et n’aboutit nulle part : la fin est particulièrement ratée (pour rester indulgent). L’important dans ce projet semble avoir été de créer un divertissement léger en utilisant Danielle Darrieux dont le charme juvénile se montre une fois de plus irrésistible. Son sourire et ses petites moues avaient (et ont toujours) de quoi faire fondre les plus endurcis et, surtout, faire oublier la vie difficile en ces années de guerre. Et, en plus, elle joue toujours à la perfection. La réalisation est très inégale, ambitieuse par moments, conservatiste le plus souvent. La meilleure scène, la plus amusante, est celle du lustre : dans un grand restaurant, Lise prétend que l’énorme lustre risque de tomber ce qui finit par mettre tous les clients en émoi.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Danielle Darrieux, Albert Préjean, Jean Parédès, Bernard Blier
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Remarques :
* Danielle Darrieux raconte dans sa filmographie commentée (éditions Ramsay) qu’elle a été contrainte d’accepter ce rôle, sous la menace d’un chantage d’Alfred Greven, le directeur de la Continental, au sujet de son fiancé d’alors.

* Léo Joannon aurait volé le scénario à Raymond Bernard en lui disant « si vous refusez de me donner Caprices je ferai arrêter et déporter votre frère et ses deux enfants » (Raymond Bernard était juif). Léo Joannon a ensuite occupé un poste clé dans la production au service de la propagande de Vichy. A la Libération, il sera mis au ban de la profession pour cinq années.

* Pour en savoir plus, deux études sont récemment sorties sur la Continental :
– « Continental films : L’incroyable Hollywood nazie » de Jean-Louis Ivani (Lemieux éditeur 2017)
– « Continental films : Cinéma français sous contrôle allemand » de Christine Leteux (La tour Verte 2017)

Caprices
Albert Préjean et Danielle Darrieux dans Caprices de Léo Joannon.

20 novembre 2017

Manèges (1950) de Yves Allégret

ManègesAu chevet de sa jeune femme Dora, entre la vie et la mort à la suite d’un accident, Robert est en pleurs, dévasté par la peur de la perdre. Il se remémore les jours heureux… Ecrit par Jacques Sigurd et Yves Allégret, Manèges va encore plus loin dans la noirceur que Dédée d’Anvers et Une si jolie petite plage, les deux films précédents du tandem. Ce n’est pas un « film noir » dans le sens classique du terme mais c’est un des films les plus noirs qui soient. Les personnages sont ici franchement haïssables par leur cruauté, leur égoïsme et leur cupidité. Il n’y a aucun rayon de soleil dans cette histoire qui laisse le spectateur vacillant, ébranlé dans sa foi dans la nature humaine. On peut reprocher à Sigurd et Allégret de ne montrer que le côté noir des choses, oubliant ainsi de donner un peu de profondeur à leurs personnages. On peut toutefois noter une critique du nouvel ordre social qui s’est établi à la Libération et, heureusement, Bertrand Blier et Simone Signoret font une interprétation remarquable d’intensité.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Bernard Blier, Simone Signoret, Jane Marken, Jacques Baumer, Frank Villard
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Remarques :
* Devant un tel portrait si sombre de la gent féminine, il paraît difficile de ne pas employer le mot « misogynie ». Yves Allégret a cette réputation, en effet. Mais un autre élément est à prendre en compte : entre Dédée d’Anvers où l’actrice attire notre sympathie et le tournage de Manèges, Simone Signoret, épouse d’Yves Allégret, a rencontré Yves Montand ce qui provoquera un divorce l’année suivante. Manèges serait-il un règlement de comptes entre le metteur en scène et son épouse/interprète ?
* Dans son autobiographie La nostalgie n’est plus ce qu’elle était, Simone Signoret raconte que les spectateurs l’ont détestée dans ce film et l’arrêtaient dans la rue pour lui dire.

Manèges
Bernard Blier, Jacques Baumer et Simone Signoret dans Manèges d’Yves Allégret.

20 septembre 2017

Le grand blond avec une chaussure noire (1972) de Yves Robert

Le Grand blond avec une chaussure noirePour faire tomber son adjoint qui l’a compromis dans une affaire d’agent double, le chef des services secrets français met en place un piège : il utilise un inconnu choisi au hasard à une descente d’avion et fait croire qu’il s’agit d’un agent venu pour « régler » l’affaire de l’agent double. Bien entendu, le malheureux inconnu en question ignore tout du rôle qu’on lui fait jouer… Ecrit par Francis Veber et Yves Robert, Le grand blond avec une chaussure noire a été tourné en 1972 mails il s’inscrirait plutôt dans la veine des parodies de films d’espionnage des années soixante. Il a certes perdu un peu de son piment, son caractère osé (la robe de Mireille Darc, l’évocation du désir sexuel) s’étant fatalement émoussé, mais l’équilibre général et son absence de vulgarité lui permettent de résister au temps. Pierre Richard n’a pas ici un rôle moteur dans l’humour qui aurait certainement profité de dialogues plus affutés. L’ensemble reste très amusant aujourd’hui et fait passer un bon moment.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Pierre Richard, Bernard Blier, Jean Rochefort, Mireille Darc, Jean Carmet
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Suite (sans originalité)  :
Le Retour du grand blond (1974) d’Yves Robert
Remake américain :
L’Homme à la chaussure rouge (The Man with One Red Shoe) (1985) de Stan Dragoti avec Tom Hanks et Dabney Coleman.

Le grand blond avec une chaussure noire
Pierre Richard et Mireille Darc dans Le Grand blond avec une chaussure noire de Yves Robert.
Pierre Richard, nous dit-on, n’était pas prévenu du décolleté de la robe afin d’avoir un authentique effet de surprise. La robe créée par le couturier Guy Laroche est aujourd’hui au Louvre.