24 octobre 2023

Vaincre ou mourir (2022) de Paul Mignot et Vincent Mottez

Vaincre ou mourirDans la France révolutionnaire, en 1793, François Athanase Charette de La Contrie se voit rappeler par des paysans en colère pour prendre le commandement de l’insurrection vendéenne. Sous le nom de Charrette, il devient alors un chef de guerre charismatique, défiant la République avec son armée de paysans…
Vaincre ou mourir est un film historique français produit par le parc Le Puy du Fou de Philippe de Villiers. Inévitablement, il est donc fortement teinté de propagande, ce qui lui enlève une bonne partie de sa pertinence historique. Mais ce n’est pas son idéologie sous-jacente qui dérange le plus, ce qui frappe dès les premières minutes est plutôt du côté de la forme : tout sonne faux dans cette copie maladroite de films hollywoodiens. Le jeu des acteurs est épouvantable, la musique prête à sourire, les dialogues sont très pauvres avec une voix-off explicative insistante, le montage sert surtout à masquer les faiblesses des scènes d’action. J’avoue avoir sauté de nombreux passages.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs : Hugo Becker, Francis Renaud, Grégory Fitoussi, Jean-Hugues Anglade
Voir la fiche du film et la filmographie de Paul Mignot & Vincent Mottez sur le site imdb.com.

Remarque :
Sur le site Allociné, la note des spectateurs est très suspecte : beaucoup trop de notes maximales par des comptes qui n’ont publié aucune autre critique. Wikipédia rapporte que « le jour de la sortie du film, dès sept heures du matin, la page du film sur Allociné était déjà inondée de plusieurs centaines d’avis favorables. » Visiblement, le site Allociné n’a pas mis en place de garde-fous contre ce type de manipulation.

Vaincre ou mourir de Paul Mignot & Vincent Mottez.

19 décembre 2018

Une vie difficile (1961) de Dino Risi

Titre original : « Una vita difficile »

Une vie difficilePendant la Seconde Guerre mondiale, Silvio rédige un journal clandestin. Traqué par les allemands, il est sauvé par une jeune femme qui le cache dans un vieux moulin. Il lui fait des promesses mais finit par rejoindre le maquis. Bien après la Libération, il retourne dans le village où il l’avait rencontré…
Une vie difficile fait partie des films les plus remarquables de Dino Risi, ceux qui montrent le plus son extraordinaire capacité à mêler un propos très sérieux avec la comédie de divertissement (1). Le cinéaste nous raconte l’évolution de la société italienne en suivant un journaliste communiste un peu dilettante. Il englobe tous les problèmes de l’Italie des années cinquante et utilise même quelques images d’archives pour les grands moments historiques. Son héros est un idéaliste qui voit sombrer ses illusions et forcé de faire des « compromis ». La forme est classique, avec beaucoup de plans larges pour mieux nous concentrer sur les dialogues et le contenu en général. Alberto Sordi est époustouflant dans ce rôle, inspirant toute une foule de sentiments parfois opposés. Lea Massari sait donner de l’épaisseur à son personnage. Tout l’art de la comédie italienne, ce qui la rend absolument unique est dans Une vie difficile, drôle et grave à la fois.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Alberto Sordi, Lea Massari, Franco Fabrizi
Voir la fiche du film et la filmographie de Dino Risi sur le site IMDB.

Voir les autres films de Dino Risi chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Dino Risi

(1) S’il n’y avait qu’un exemple à donner de ce subtil mélange, ce serait bien entendu la scène du dîner chez les royalistes le soir du référendum.

Une vie difficile
Lea Massari et Alberto Sordi dans Une vie difficile de Dino Risi.

Remarques :
* L’idée de départ a germé chez Risi en voyant Cavalvade de Frank Lloyd (1933), film dramatique américain oscarisé qui retraçait le parcours de deux familles anglaises de 1899 à 1933.
* Le happy-end de fin (la gifle) fut probablement imposé à Risi car le scénario se terminait de façon plus pessimiste : Silvio ne réagissait pas.
* Alessandro Blasetti fait une courte apparition dans son propre rôle mais il n’a pas tourné de peplum en 1961. Il s’agit très probablement du tournage de Barrabas de Richard Fleisher avec effectivement Silvana Mangano et Vittorio Gassman.

11 février 2018

Monseigneur (1949) de Roger Richebé

MonseigneurL’historien-archiviste Piétrefond découvre que le serrurier à deux pas de chez lui, Louis Mennechain, porte le nom de l’homme qui aurait participé à l’évasion de Louis XVII en 1795 : certains affirment qu’il aurait fait passer l’enfant royal pour son propre fils. Après recherches, Piétrefond est persuadé que Louis Mennechain est donc le descendant de Louis XIV. Il alerte un groupe de nobles, nostalgiques de la royauté ; cette découverte dépasse leurs plus folles espérances…
Basé sur un roman de Jean Martet, Monseigneur est comédie basée sur « l’énigme du Temple », ces rumeurs qui prétendaient que l’enfant retrouvé mort dans sa geôle en 1795 n’était pas le Dauphin qui avait survécu grâce à une substitution. Roger Richebé en fait un amusant divertissement en jouant sur le décalage entre la nature très simple et modeste du serrurier et le monde de nobles dans lequel il se retrouve propulsé. Il le fait sans exagération, avec une élégante parcimonie et un humour distillé à petites touches. Les royalistes sont ridiculisés mais sans trop de méchanceté. Les dialogues sont de Carlo Rim. Le film doit aussi sa réussite à la belle prestation de Bernard Blier qui montre ici l’étendue de sa palette, toujours très juste dans son interprétation. Depuis une analyse ADN en 2004, on sait aujourd’hui que c’est bien le Dauphin qui est mort dans sa geôle en 1795.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Fernand Ledoux, Bernard Blier, Yves Deniaud, Marion Tourès, Paul Frankeur
Voir la fiche du film et la filmographie de Roger Richebé sur le site IMDB.

Monseigneur
Bernard Blier dans Monseigneur de Roger Richebé.