12 décembre 2017

Les Évadés (1994) de Frank Darabont

Titre original : « The Shawshank Redemption »

Les évadésEn 1947, le jeune banquier Andy Dufresne est condamné à la prison à vie pour un double meurtre dont il se dit innocent. Emprisonné à Shawshank, le pénitencier le plus sévère de l’Etat du Maine, il fait la rencontre de Red, condamné à vie comme lui… Adapté par Frank Darabaont d’un court roman de Stephen King, The Shawshank Redemption est un film de prison qui met l’accent non sur le suspense ou l’action mais sur l’amitié entre deux hommes et la formidable résilience et ténacité de l’un des deux. Il y a finalement beaucoup d’humanisme et d’espoir dans cette histoire qui se révèle très prenante. Tim Robbins fait une interprétation forte, toute empreinte de calme intelligence, et Morgan Freeman a son mélange habituel de chaleur et d’humanisme. Le film fut assez peu remarqué à sa sortie mais est devenu au fil des temps l’un des films les plus appréciés (1).
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tim Robbins, Morgan Freeman, Bob Gunton, William Sadler
Voir la fiche du film et la filmographie de Frank Darabont sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

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(1) Sur le site IMDB, le film est classé numéro 1 avec la note vertigineuse de 9,3 sur 10 et presque 2,5 millions de votants. Sur AlloCiné, il est classé 6e avec 55 000 votants et une note moyenne de 4,5/5 (chiffres mis à jour 21/10/2021).

Les évadés
Tim Robbins et Morgan Freeman dans Les évadés de Frank Darabont.

26 août 2017

Peter’s Friends (1992) de Kenneth Branagh

Titre français parfois utilisé : « Les Amis de Peter »

Peter's FriendsAlors qu’il vient d’hériter de la vaste propriété de son père, Peter invite ses amis qu’il a perdu de vue depuis l’époque où ils faisaient ensemble les quatre cents coups, dix ans auparavant… Certes, l’idée de base d’une bande de copains foldingues qui se retrouvent X années plus tard n’est pas en soi très originale. De plus, les personnages sont vraiment très typés, proches de la caricature. Et pourtant, cette histoire écrite en couple par Rita Rudner (qui interprète l’américaine Carol) et Martin Bergman (qui co-produit) fonctionne parfaitement ; ses personnages sont finalement attachants malgré tous leurs travers et défauts car ils n’en sont pas moins très humains et généreux. Il y a un mélange bien dosé de tensions (au pluriel) et d’humour. Les dialogues sont vifs, avec leur lot de bons mots et de répliques parfois assassines. La musique est particulièrement riche (Pretenders, Tears for Fears, Prefab Sprout, Terence Trent D’Arby, Eric Clapton, Cyndi Lauper, etc.) Sans être un grand film, Peter’s Friends est un film plaisant, sans doute un peu superficiel mais qui nous fait passer un bon moment.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Hugh Laurie, Kenneth Branagh, Stephen Fry, Alphonsia Emmanuel, Emma Thompson, Imelda Staunton, Rita Rudner
Voir la fiche du film et la filmographie de Kenneth Branagh sur le site IMDB.

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Peter's friends
En haut : Stephen Fry, Phyllida Law, Hugh Laurie ; en bas : Alphonsia Emmanuel, Kenneth Branagh, Emma Thompson, Imelda Staunton dans Peter’s Friends de Kenneth Branagh.

Peter's friends
(de g. à dr.) Rita Rudner, Kenneth Branagh, Alex Lowe, Emma Thompson, Stephen Fry, Alphonsia Emmanuel, Imelda Staunton, Tony Slattery, Phyllida Law, Hugh Laurie.
Photo publicitaire pour Peter’s Friends de Kenneth Branagh.

7 août 2017

La Belle Équipe (1936) de Julien Duvivier

La Belle équipeCinq amis, ouvriers au chômage et ayant bien du mal à joindre les deux bouts, gagnent à la loterie. Pour rester ensemble, ils décident d’acheter un lavoir délabré sur les bords de Marne pour en faire une guinguette… Dans l’histoire du cinéma, peu de films sont plus dans l’esprit de leur temps que La Belle Équipe. Le film est presque devenu le symbole du Front Populaire. Il n’a pourtant aucun contenu politique et les intentions de cette belle équipe sont plutôt de « se la couler pépère » mais il met en avant l’idée que l’entraide et l’union peuvent permettre de se bâtir un avenir joyeux. Plus que tout autre, c’est le film qui a mis en place le mythe Gabin avec cette image de prolétaire au grand cœur et doté d’une certaine noblesse. Sans appuyer son jeu, d’une manière naturelle, il a une présence inouïe à l’écran, tous les autres acteurs paraissant plus fades à côté de lui. Le film fut aussi un tremplin pour Viviane Romance dans son rôle de femme vénale (comme souvent chez Duvivier, les femmes apportent le malheur : involontairement pour l’une, volontairement pour l’autre…) La Belle Équipe est indéniablement l’un des plus beaux représentants de ce « réalisme poétique » des années trente en France.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Charles Vanel, Raymond Aimos, Viviane Romance, Fernand Charpin
Voir la fiche du film et la filmographie de Julien Duvivier sur le site IMDB.

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Remarques :
* La légende veut que Renoir ait proposé à Duvivier d’échanger les projets de La Grande Illusion (également écrit par Spaak) et de La Belle Équipe.
* La fin ne plût guère aux producteurs qui forcèrent Duvivier à tourner une fin heureuse. Les projections-tests montrèrent que le public préférait largement cette fin heureuse. Ce n’est qu’en 1966 que la fin pessimiste fut montrée à la télévision mais les Editions René Château continuèrent à exploiter une version avec la fin heureuse en vidéo. Il faudra attendre 2016 pour que, sur l’insistance du fils de Duvivier et de l’épouse de Charles Spaak, un DVD sorte enfin avec la fin voulue par le réalisateur.
* L’affiche du film a posé problème car Charles Vanel voulait la mention « Jean Gabin et Charles Vanel dans… ». N’ayant pas réussi à avoir gain de cause, il ne reparlera plus jamais à Duvivier.
* En francs constants, 100 000 francs de 1936 sont équivalents à 60 000 euros d’aujourd’hui.

La belle équipe
Raymond Aimos, Jean Gabin, Charles Vanel et Charles Dorat dans La Belle Équipe de Julien Duvivier.

La belle équipe
Jean Gabin et Viviane Romance dans La Belle Équipe de Julien Duvivier.

La belle équipe

6 février 2017

Le Doulos (1963) de Jean-Pierre Melville

Le DoulosPeu après sa sortie de prison, Maurice Faugel (Serge Reggiani) se rend chez un receleur qu’il juge responsable de la mort de sa femme. Il le tue et s’empare des bijoux volés sur lesquels il travaillait. Le lendemain, son meilleur ami Silien (Jean-Paul Belmondo) lui apporte du matériel pour un cambriolage. Silien a mauvaise réputation car il fréquente un commissaire… En argot, un « doulos » est un chapeau mais  aussi un indicateur, nous explique t-on en début de film. C’est aussi le titre d’un roman de Pierre Lesou dont Jean-Pierre Melville a écrit et réalisé l’adaptation. Il y montre une nouvelle fois son attachement au cinéma américain tout en affirmant de plus en plus son style. La forme assez enthousiasmante : de longues séquences, chargées d’atmosphère, à l’éclairage travaillé, avec même parfois de petites prouesses techniques (comme ces panoramiques à 360° lors de l’interrogatoire de Silien). Sur le thème de l’amitié et de la trahison, l’histoire est joliment complexe, tout en restant épurée, avec rien d’inutile ; elle sait nous surprendre (évitez de trop lire avant de voir le film). Chez Melville, le monde des truands est idéalisé, c’est celui du code de l’honneur, policiers et gangsters étant autant respectables. Le Doulos bénéficie d’une très belle distribution, tous les rôles étant parfaitement tenus. Assez bizarrement, le film ne fait l’unanimité parmi les amateurs du genre probablement car il déroute un peu : il nous laisse sans aucune certitude.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jean-Paul Belmondo, Serge Reggiani, Jean Desailly, René Lefèvre, Michel Piccoli
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-Pierre Melville sur le site IMDB.

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Remarques :
* Tout comme pour Léon Morin, Prêtre, le film précédent de Melville, l’assistant-réalisateur est le jeune Volker Schlöndorff (22 ans). Le futur réalisateur fait aussi une petite apparition à l’écran en client du bar.

* Une citation détournée de Céline ouvre le film « il faut choisir, mourir ou mentir ? ». En réalité, la citation plus complète montre qu’il n’y est pas question de la trahison : « La vérité, c’est une agonie qui n’en finit pas. La vérité de ce monde c’est la mort. Il faut choisir, mourir ou mentir. Je n’ai jamais pu me tuer moi. » (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit)

Le Doulos
Jean-Paul Belmondo et Serge Reggiani dans Le Doulos de Jean-Pierre Melville.

26 juin 2016

L’Américain (1969) de Marcel Bozzuffi

L'américainAprès onze ans passés aux Etats-Unis, Bruno revient dans sa ville natale Rouen et retrouve ses amis qui ont changé… L’Américain est l’unique réalisation de l’acteur Marcel Bozzuffi. Il a écrit lui-même le scénario de cette chronique au ton très juste sur le temps qui passe. Il se dégage une certaine mélancolie, voire nostalgie d’une période pleine d’insouciance et d’amitiés fortes. Les amis se sont séparés, certains partant à la guerre (d’Algérie), d’autres suivant leur chemin propre. Ces chemins sont très différents les uns des autres. Peut-on rester en symbiose avec les mêmes personnes avec le temps qui passe ? Ah, voilà une bonne question que l’on a tous été amené à se poser à un moment ou à un autre… L’américain peut également être vu comme un portrait de la France des années soixante marquée par la monotonie des vies et le manque d’opportunités, sur fond de déchirement dû à la guerre d’Algérie. Outre sa femme Françoise Fabian, Marcel Bozzuffi a réuni un beau plateau d’acteurs. Jean-Louis Trintignant marque le film par sa présence et lui donne toute son assise. L’Américain est un film très personnel, franchement atypique à son époque, que ce soit par son sujet, son rythme assez lent, ou le simple fait d’être réalisé par un acteur. Il mérite vraiment d’être découvert.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Louis Trintignant, Bernard Fresson, Marcel Bozzuffi, Simone Signoret, Rufus, Françoise Fabian, Jean Bouise
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Remarque :
* On pourra remarquer une petite apparition de José Artur (il est l’un des joueurs de poker).

L'américain
Jean-Louis Trintignant et Françoise Fabian dans L’Américain de Marcel Bozzuffi.

27 février 2016

Pauvres mais beaux (1957) de Dino Risi

Titre original : Poveri ma belli

Pauvres mais beauxRomolo et Salvatore sont voisins et amis depuis toujours. Ils font tout ensemble, y compris draguer les filles après le travail. Mais après avoir fait la connaissance de Giovanna, leur amitié est mise durement à l’épreuve car ils sont tous deux amoureux d’elle… Parmi les premiers films de Dino Risi (il s’agit de son 6e long métrage), Pauvres mais beaux est l’un des plus personnels. Ecrit par une nouvelle génération de scénaristes (le tandem Pasquale Festa Campanile et Massimo Franciosa), il montre un ton nouveau. Avec le recul, on mesure mieux à quel point cette comédie est le reflet d’un profond changement dans la société italienne et annonce la révolution sociale des années soixante. Même s’ils sont pauvres, et le décor pourrait être celui d’un film néoréaliste, ses personnages ne sont pas des victimes des mutations économiques mais bénéficient d’une modernité où l’insouciance retrouve une place prépondérante (1). L’autre élément marquant est le personnage de jeune fille très émancipée et sûre d’elle-même qui, dans un environnement pourtant très machiste, entend choisir son prétendant et n’hésite pas à les mettre en compétition. C’est un personnage de femme très moderne. Mais Pauvres mais beaux est avant tout une comédie avec une bonne dose d’humour. Les dialogues et situations sont savoureux. L’ensemble est très positif. Le film connut un grand succès, à tel point que Dino Risi lui a donné deux suites : Beaux mais pauvres (Belle ma povere, 1957) et Poveri milionari (1959).
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Marisa Allasio, Maurizio Arena, Renato Salvatori
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Remarques :
* Le film a été tourné directement dans les rues de Rome.
* Marisa Allasio, qui montre à la fois beaucoup de charme et beaucoup de présence à l’écran, n’a pas eu une grande carrière au cinéma. Elle n’a que peu tourné après s’être mariée en 1958 à un comte.

(1) On peut ainsi situer ce film dans la lignée de Dimanche d’Août de Luciano Emmer (1950).

Pauvres mais beaux
Renato Salvatori, Marisa Allasio et Maurizio Arena dans Pauvres mais beaux de Dino Risi (photo publicitaire).

14 janvier 2016

Le Bateau sur l’herbe (1971) de Gérard Brach

Le Bateau sur l'herbeOliver, aidé par son ami David, construit un bateau dans le parc de la grande demeure de sa mère, toujours absente et entourée de gigolos lors de ses rares apparitions. Ils rêvent de partir tous les deux pour l’Île de Pâques. Mais, alors que le bateau est presque terminé, David rencontre Eléonore dont il s’éprend… Si on le connait surtout en tant que scénariste (de Polanski notamment), Gérard Brach a réalisé deux longs métrages, La Maison (1970) avec Michel Simon et Patti d’Arbanville (oui, celle de Cat Stevens) et Le bateau sur l’herbe. Rien n’est conventionnel dans cette histoire, les personnages sont à la limite de l’improbable, hors du temps. L’excentricité du lunaire Oliver est tout en contraste avec le pragmatisme de son ami David et cette opposition nous vaut quelques situations assez finement écrites. L’interprétation est plus inégale, allant du meilleur (Claude Jade en jeune ingénue) au pire (Valentina Cortese en mère frivole). L’atmosphère globale n’est pas sans rappeler celle de certains films de Polanski, sans en avoir le flamboiement toutefois. Si le film ne manque pas de charme, il laisse tout de même sur une petite impression d’insatisfaction.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Claude Jade, Jean-Pierre Cassel, John McEnery, Valentina Cortese, Paul Préboist
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Remarques :
* Le scénario est cosigné par Gérard Brach, Roman Polanski et Suzanne Schiffman.
* L’acteur anglais John McEnery joue en français avec un accent prononcé, certes, mais surtout une belle aisance.

Le bateau sur l'herbe
Jean-Pierre Cassel, Claude Jade et John McEnery dans Le Bateau sur l’herbe de Gérard Brach.

12 juillet 2015

Qu’il est étrange de s’appeler Federico (2013) de Ettore Scola

Titre original : « Che strano chiamarsi Federico »

Qu'il est étrange de s'appeler FedericoÀ l’occasion du vingtième anniversaire de la disparition de Federico Fellini, Ettore Scola le fait revivre en nous racontant leur amitié qui a débuté au lendemain de la guerre au sein du journal satirique Marc’Aurelio. Heureusement, il ne s’agit nullement d’un documentaire classique. Si, dans une première partie, il recrée avec des acteurs l’atmosphère des comités de rédaction du journal satirique, Ettore Scola cherche ensuite à approcher l’esprit du Maestro, par exemple en nous faisant revivre certaines des discussions qu’ils avaient ensemble lors de leurs sorties nocturnes en voiture. Il y a là des propos intéressants. Tourné en partie en noir et blanc et en couleurs, entièrement avec des acteurs (et un narrateur) qui évoluent parfois en transparence sur des décors, le film introduit certains personnages felliniens et mêle parfois des images d’archives. Qu’il est étrange de s’appeler Federico est un bel hommage d’un cinéaste envers un autre.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Tommaso Lazotti, Maurizio De Santis, Giacomo Lazotti
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Qu'il est étrange de s'appeler Federico
Tommaso Lazotti interprète le jeune Federico Fellini dans Qu’il est étrange de s’appeler Federico de Ettore Scola.

8 septembre 2014

Les Amitiés particulières (1964) de Jean Delannoy

Les amitiés particulièresDans la France des années 1920, Georges de Sarre, âgé de 14 ans, entre dans un pensionnat catholique tenu avec grande fermeté par des Frères jésuites. Il est attiré par le jeune Alexandre, plus jeune que lui, et les deux enfants développent une relation qui va au-delà de l’amitié…
Le roman de Roger Peyrefitte, Les Amitiés particulières, qui fit scandale à sa sortie en 1943, avait tout de suite intéressé Jean Delannoy  mais le cinéaste dût attendre 1963 pour avoir enfin les moyens de l’adapter. Le sujet ne doit plus choquer grand monde aujourd’hui : l’amitié entre ces deux enfants, qui prend la forme d’un amour platonique (billets doux et quelques petits baisers furtifs), est traitée avec beaucoup de tact et de délicatesse par Jean Delannoy et le scénariste Jean Aurenche. En revanche, le jeu des acteurs reste très figé, en total contraste avec l’émoi sentimental de ces adolescents ; il rend le film un peu ennuyeux, hélas.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Francis Lacombrade, Didier Haudepin, Louis Seigner, Michel Bouquet
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Remarques :
* La productrice Christine Gouze-Rénal n’avait accepté de produire Les Amitiés particulières qu’à la condition expresse que le scénario soit accepté par la commission de pré-censure. Cet accord fut obtenu avec même les félicitations de la commission pour le tact avec lequel ce sujet délicat était traité. La polémique commença toutefois avant même la sortie du film notamment avec un article de François Mauriac, scandalisé, dans Le Figaro Littéraire ce qui lui valut une réponse restée célèbre de Roger Peyrefitte dans la revue Arts (avril et mai 1964). Sous la pression de l’Office catholique du film, le film fut, à sa sortie, interdit au moins de 18 ans, interdiction qui sera levée quelques années plus tard. Il semble que ce qui gênait l’Eglise n’était pas tant la peinture de l’amitié si particulière entre deux adolescents mais plutôt par la démonstration de la totale mainmise des jésuites sur l’éducation des enfants et leur incapacité à empêcher le pire.

* Si Les Amitiés particulières est l’unique prestation de Francis Lacombrade, Didier Haudepin aura une carrière cinématographique bien remplie : IMDB le crédite de 42 films en tant qu’acteur, 3 films en tant que réalisateur, 8 films en tant que producteur. A noter qu’il est le frère aîné de Sabine Haudepin.

Les Amitiés particulièresDidier Haudepin et Francis Lacombrade dans Les Amitiés particulières de Jean Delannoy.

27 juin 2013

Hôtel des Amériques (1981) de André Téchiné

Hôtel des AmériquesUn soir, dans une rue de Biarritz, Hélène manque de renverser Gilles avec sa voiture. Ils font connaissance. Hélène est toujours désemparée après avoir perdu peu auparavant l’homme qu’elle aimait. Gilles, lui, aspire à une vraie relation mais ne sait s’il peut avoir une place dans la vie d’Hélène… Hôtel des Amériques est le premier film vraiment personnel de Téchiné. S’écartant des films de genre, il signe un film qui nous place très près de ses personnages. Certes, on peut juger excessif le romanesque de cette histoire mais, une fois cette apparente banalité dépassée, la richesse des relations entre les personnages apparaît pleinement. L’amitié côtoie l’amour, la fragilité des personnages ne cesse de poindre. La mise en scène reste simple tout en montrant une belle photographie malgré les tons un peu poussés. Le cinéma de Téchiné fait déjà preuve d’une belle maturité.
Elle: 4 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Catherine Deneuve, Patrick Dewaere, Etienne Chicot, Sabine Haudepin, Josiane Balasko
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