25 mars 2022

Place Vendôme (1998) de Nicole Garcia

Place VendômeA la mort de son mari, bijoutier de renom, Marianne retrouve dans son coffre quelques pierres magnifiques. Elle, qui avait été une courtière active et ambitieuse avant de sombrer dans l’alcoolisme, va chercher à les vendre sans se douter qu’elle va se retrouver  confrontée à un passé douloureux…
Place Vendôme est un film français coécrit et réalisé par Nicole Garcia, son troisième long métrage. La réalisatrice a manifestement voulu mêler un portrait de femme à une intrigue policière mais la symbiose ne fonctionne pas parfaitement. D’une part, cette histoire de diamants, que des personnes mystérieuses cherchent sans les vouloir vraiment, reste très obscure ; d’autre part, le personnage principal interprété par Catherine Deneuve ne parvient pas à nous émouvoir vraiment et sa démarche reste trop difficile à décrypter. L’idée de placer le personnage interprété par Emmanuelle Seigner comme un alter ego plus jeune de Catherine Deneuve était pourtant une bonne idée mais elle est finalement peu exploitée. Malgré une belle distribution, on reste étranger à cette histoire compliquée.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Catherine Deneuve, Jean-Pierre Bacri, Emmanuelle Seigner, Jacques Dutronc, Bernard Fresson, François Berléand
Voir la fiche du film et la filmographie de Nicole Garcia sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Nicole Garcia chroniqués sur ce blog…

Place VendômeJacques Dutronc et Catherine Deneuve dans Place Vendôme de Nicole Garcia.

23 septembre 2021

Adieu l’ami (1968) de Jean Herman

Adieu l'amiDino Barran, légionnaire-médecin démobilisé, accepte d’aider Isabelle, une jeune femme qui semble le connaitre. Il doit se laisser enfermer dans la chambre forte de l’entreprise où elle travaille afin d’en ouvrir le coffre-fort et y replacer des documents compromettants pour elle…
Avant de se consacrer pleinement à l’écriture au milieu des années soixante-dix, Jean Vautrin a réalisé quelques courts et longs métrages sous son vrai nom, Jean Herman. Adieu l’ami est le plus connu d’entre eux, un film franco-italien avec un acteur américain, Charles Bronson qu’il a fallu convaincre de tourner dans un film européen (1). Malgré quelques invraisemblances, le scénario se déroule fort bien et le récit capte toute notre attention. C’est un film qui se situe dans la tradition des films de casse avec un beau face à face entre Delon et Bronson. Adieu l’ami n’eut qu’une distribution limitée aux Etats-Unis mais, en revanche, fut un grand succès en France ce qui encouragea Charles Bronson à continuer de tourner dans des films européens, notamment Il était une fois dans l’Ouest de Sergio Leone (1968) et Le Passager de la pluie de René Clément (1970), deux films qui le propulsèrent au rang de star.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alain Delon, Charles Bronson, Olga Georges-Picot, Bernard Fresson, Brigitte Fossey
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean Herman sur le site IMDB.

Voir les livres sur Jean Herman

Remarque :
* Le film a été vu ici en version anglaise. A noter qu’Alain Delon se double lui-même.

(1) Paul Kohner, l’agent de Charles de Bronson, a raconté que le producteur a accroché l’acteur en lui disant qu’aux Etats-Unis, les plus gros cachets et la célébrité allaient aux acteurs beaux gosses alors qu’en Europe, le public était plus intéressé par la personnalité que par le physique.

Adieu l'amiCharles Bronson et Alain Delon dans Adieu l’ami de Jean Herman.

15 août 2019

Rive droite, rive gauche (1984) de Philippe Labro

Rive droite, rive gauchePaul Senanques et son associé sont avocats de l’homme d’affaires Pervillard, surnommé « le Président ». Paul commence à douter de l’honnêteté de son client. Au même moment, Paul fait la rencontre de Sacha, une jeune femme dont il s’éprend…
Philippe Labro et sa femme Françoise ont écrit ensemble le scénario de Rive droite, rive gauche. Il met en scène les malversations d’un puissant homme d’affaires parallèlement à une histoire d’amour très romanesque. L’histoire est assez simplette et le film a été souvent qualifié de « roman-photo de luxe » par la critique : il est vrai que l’ensemble est très manichéen, avec des méchants bien méchants (et heureusement assez bêtes), et aussi légèrement moralisateur. Le film vaut surtout par son interprétation, un beau plateau d’acteurs qui ont beaucoup de présence. Depardieu est très crédible dans son costume d’avocat habitué des cinq étoiles, Nathalie Baye montre beaucoup de charme. Son personnage a beau être caricatural, Carole Bouquet n’en est pas moins superbe, dans son inimitable style « beauté inaccessible ». Comme les autres films de Philippe Labro, Rive droite, rive gauche  est à classer dans le cinéma populaire, donc destiné à un large public. Il connut un beau succès en salles.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Gérard Depardieu, Nathalie Baye, Carole Bouquet, Bernard Fresson, Jacques Weber, Charlotte de Turckheim
Voir la fiche du film et la filmographie de Philippe Labro sur le site IMDB.

 

Rive droite, rive gaucheGérard Depardieu et Nathalie Baye : photo publicitaire pour Rive droite, rive gauche de Philippe Labro.

Remarque :
* Physiquement, le financier interprété par Robert Fresson ressemble fortement à Jean-Baptiste Doumeng, « le milliardaire rouge » ; il a aussi le même franc-parler,  mais la ressemblance s’arrête là puisque Jean-Baptiste Doumeng n’a jamais été impliqué dans un tel scandale, ni utilisé de telles méthodes.
* Rive droite, rive gauche est l’ultime réalisation de Philippe Labro qui se consacrera ensuite à la radio (RTL).

Rive droite, rive gaucheGérard Depardieu, Carole Bouquet, Jacques Weber et Bernard Fresson dans Rive droite, rive gauche de Philippe Labro.

29 décembre 2016

Les Galettes de Pont-Aven (1975) de Joël Séria

Les galettes de Pont-AvenHenri Serin (Jean-Pierre Marielle) est représentant de commerce en parapluies. Il parcourt la Bretagne à longueur d’année et en profite pour faire quelques escapades amoureuses. Il est aussi peintre à ses heures et cette passion va le pousser à changer de vie… Les galettes de Pont-Aven est un film très marqué par son époque, les années soixante-dix. Dans la série « on arrête tout et on recommence », Joël Séria livre sa version de L’An 01, une version moins politisée, plus polissonne. Le film a beaucoup choqué en son temps, y compris dans les milieux les plus favorables à l’évolution des mœurs ; nous sommes en effet loin de l’érotisme raffiné et intellectualisé du Dernier Tango à Paris (1972), Joël Séria donne plutôt dans la gaudriole rustique et dans le jouisseur impulsif. Son héro est fasciné par les formes féminines, plus particulièrement les jeunes popotins, et exprime son admiration par une bordée de jurons un poil triviale. Cette ode à la jouissance n’est toutefois pas si joyeuse, surtout quand l’amour s’en mêle. Le film a perdu aujourd’hui sa capacité à choquer les esprits (même s’il se démarque nettement du bon goût…) et donc son petit côté subversif. Il paraît assez inégal, avec de bonnes trouvailles sur les personnages mais une fâcheuse tendance à tourner en rond. Jean-Pierre Marielle tient le film hors de l’eau.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Marielle, Claude Piéplu, Dolores McDonough, Romain Bouteille, Andréa Ferréol, Bernard Fresson
Voir la fiche du film et la filmographie de Joël Séria sur le site IMDB.
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Les Galettes de Pont-Aven
Jean-Pierre Marielle, fasciné par les formes féminines de Jeanne Goupil, dans Les galettes de Pont-Aven de Joël Séria. Jeanne Goupil était alors la compagne de Joël Séria. Elle est aussi l’auteure des peintures montrées dans le film sous le nom Jeanne Krier. Elle est toujours peintre aujourd’hui sous le nom de Jeanne K. Lichtlé.

26 juin 2016

L’Américain (1969) de Marcel Bozzuffi

L'américainAprès onze ans passés aux Etats-Unis, Bruno revient dans sa ville natale Rouen et retrouve ses amis qui ont changé… L’Américain est l’unique réalisation de l’acteur Marcel Bozzuffi. Il a écrit lui-même le scénario de cette chronique au ton très juste sur le temps qui passe. Il se dégage une certaine mélancolie, voire nostalgie d’une période pleine d’insouciance et d’amitiés fortes. Les amis se sont séparés, certains partant à la guerre (d’Algérie), d’autres suivant leur chemin propre. Ces chemins sont très différents les uns des autres. Peut-on rester en symbiose avec les mêmes personnes avec le temps qui passe ? Ah, voilà une bonne question que l’on a tous été amené à se poser à un moment ou à un autre… L’américain peut également être vu comme un portrait de la France des années soixante marquée par la monotonie des vies et le manque d’opportunités, sur fond de déchirement dû à la guerre d’Algérie. Outre sa femme Françoise Fabian, Marcel Bozzuffi a réuni un beau plateau d’acteurs. Jean-Louis Trintignant marque le film par sa présence et lui donne toute son assise. L’Américain est un film très personnel, franchement atypique à son époque, que ce soit par son sujet, son rythme assez lent, ou le simple fait d’être réalisé par un acteur. Il mérite vraiment d’être découvert.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Louis Trintignant, Bernard Fresson, Marcel Bozzuffi, Simone Signoret, Rufus, Françoise Fabian, Jean Bouise
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Remarque :
* On pourra remarquer une petite apparition de José Artur (il est l’un des joueurs de poker).

L'américain
Jean-Louis Trintignant et Françoise Fabian dans L’Américain de Marcel Bozzuffi.

9 septembre 2012

La prisonnière (1968) de Henri-Georges Clouzot

La prisonnièreJosé est la femme d’un artiste qui expose dans la galerie d’art moderne et expérimental de Stan Hassler. Quand elle découvre qu’il photographie des jeunes femmes dans des positions de soumission, elle est troublée et éprouve une étrange fascination… C’est en étudiant, à la suite d’une commande, le monde de la photo de nu que Clouzot décide de reprendre le thème de son film inachevé L’Enfer. Le mal n’est plus ici généré par la jalousie mais par une perversion sexuelle. Cet aspect de La prisonnière a choqué à sa sortie et le film a été généralement mal compris. La démarche de Clouzot n’est ni complaisante, ni racoleuse ; il explore « le mal » (c’était le titre initialement prévu) et s’interroge pour aboutir à « la pire douleur : le manque d’amour et le désespoir ». Mais plus que le fond, c’est la forme de La prisonnière qui enthousiasme : tout semble parfait, reposant sur une grande rigueur de construction et montrant une approche très artistique. La soirée de vernissage et l’appartement du galeriste débordent de superbes exemples d’art cinétique et la scène finale du rêve est une merveille d’inventivité (1). La photographie est très belle et soignée, c’est particulièrement net lors de l’escapade bretonne, le perfectionnisme du réalisateur transparaît constamment. La prisonnière est un très beau film. C’est hélas le dernier film d’Henri-Georges Clouzot.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Laurent Terzieff, Elisabeth Wiener, Bernard Fresson, Dany Carrel
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(1) Les recherches expérimentales faites pour la préparation du film L’enfer ont très probablement servi de base pour élaborer ce florilège d’effets visuels.