11 mars 2024

Showing Up (2022) de Kelly Reichardt

Showing UpLizzy, une sculptrice et assistance administrative dans un centre d’artistes, est à quelques jours du vernissage de son exposition. Elle a encore plusieurs pièces à créer et tente de se consacrer à cette seule tâche. Mais plusieurs contretemps viennent la perturber. Elle recueille un pigeon blessé qui va l’inspirer…
Showing Up est un film américain réalisé par Kelly Reichardt. Elle en a écrit le scénario avec l’écrivain Jonathan Raymond, son partenaire habituel. Le propos est de déconstruire le fantasme du génie créateur en montrant le quotidien d’une artiste, allant même très loin dans le sens contraire : le personnage principal est particulièrement terne, fermé, mélancolique à l’excès, triste, amorphe, semblant absorber sans réaction tous les éléments qui l’entourent, et finalement plutôt antipathique. Elle n’est présentée que sous l’angle « artiste éponge », rien n’est dévoilé sur le sens qu’elle cherche à donner à son travail. En outre, le symbole d’identification à un pigeon blessé apparaît comme une facilité de scénariste. Très peu éclairé, le film a une photographie aussi terne que son personnage principal. Bonne réception de la critique, comme pour tous les autres films de Kelly Reichardt.
Elle: 2 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Michelle Williams, Hong Chau, André 3000
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Michelle Williams et Hong Chau dans Showing Up de Kelly Reichardt.

26 janvier 2024

Asteroid City (2023) de Wes Anderson

Asteroid CityL’écrivain Conrad Earp rédige et monte une pièce intitulée Asteroid City. Asteroid City est une ville minuscule, en plein désert, dans le sud-ouest des États-Unis. Nous sommes en 1955. Le site est surtout célèbre pour son gigantesque cratère de météorite et son observatoire astronomique. Ce week-end, les militaires et les astronomes accueillent cinq enfants surdoués, distingués pour leurs créations scientifiques, afin qu’ils présentent leurs inventions…
Asteroid City est un film américain écrit et réalisé par Wes Anderson. Il nous propose une fantaisie dans son style inimitable, avec atmosphère vintage, couleurs pastellisées et un look « miniatures ». Nous avons l’impression d’être un observateur doté de beaucoup de recul. Wes Anderson joue aussi avec la construction du film en entremêlant la réflexion de l’auteur (ou des acteurs) avec le récit lui-même. Il aborde les thèmes de la création, du regard, de l’inventivité, du progrès technique, de notre réaction face à l’inconnu, de la filiation. Tout cela avec beaucoup d’humour et une bonne dose de mélancolie. Le plateau d’acteurs est très riche. Le plus remarquable avec Wes Anderson, c’est qu’il parvient toujours à nous surprendre bien que l’on soit habitué à son style. Personnellement, j’adore mais je conçois aisément que tout le monde ne partage pas cet enthousiasme… Effectivement, l’accueil semble avoir été mitigé.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Jason Schwartzman, Scarlett Johansson, Tom Hanks, Jeffrey Wright, Bryan Cranston, Edward Norton, Liev Schreiber, Tilda Swinton, Rupert Friend, Steve Carell, Hope Davis, Matt Dillon, Jeff Goldblum, Adrien Brody, Willem Dafoe, Margot Robbie
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Jason Schwartzman et Tom Hanks dans Asteroid City de Wes Anderson.
Scarlett Johansson dans Asteroid City de Wes Anderson.
Steve Carell, Aristou Meehan et Liev Schrieber dans Asteroid City de Wes Anderson.
Asteroid City de Wes Anderson.

14 février 2023

Bergman Island (2021) de Mia Hansen-Løve

Bergman IslandUn couple de cinéastes s’installe pour écrire, le temps d’un été, sur l’île suédoise de Fårö où vécut Bergman. A mesure que leurs scénarios respectifs avancent, et au contact des paysages sauvages de l’île, la frontière entre fiction et réalité se brouille…
Bergman Island est un film suédo-germano-belgo-français écrit et réalisé par la française Mia Hansen-Løve. La réalisatrice a elle-même loué la maison de Bergman, occupée par le couple dans le film, pour écrire ce script (1). Son histoire nous montre le visage actuel de cette île connue des cinéphiles du monde entier et aujourd’hui visitée par les touristes. Mais son histoire est bien plus que cela, elle se situe à plusieurs niveaux qui finissent par se mêler : il y a le passé avec l’héritage bergmanien, le présent avec le couple de cinéastes, et l’imaginaire avec les personnages du scénario écrit par l’un des deux. Mia Hansen-Løve nous parle du processus de l’écriture, de l’inspiration et de l’interaction avec la vie de couple, elle nous parle de l’amour aussi et de sa réciprocité. Le propos est assez subtil et la cinéaste fait preuve de sensibilité. La construction est intelligente et même élégante, l’ensemble a indéniablement du style. Bergman Island est un beau film (et il n’est pas nécessaire, je pense, de connaître le cinéma de Bergman pour l’apprécier).
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Vicky Krieps, Tim Roth, Mia Wasikowska, Anders Danielsen Lie
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(1) À la mort d’Ingmar Bergman, son héritage fut racheté par un homme d’affaires norvégien, permettant de ne pas le disperser. Il a par ailleurs créé avec Linn Ullmann (la fille de Bergman et Liv Ullmann) une fondation permettant, selon le souhait de Bergman, à des artistes ou à des chercheurs de tous horizons de résider dans une de ses maisons pour y développer un projet, sans obligation de lien avec son œuvre. C’est via cette fondation que Bergman Island est né : « À ma connaissance, je suis la seule à y avoir travaillé sur un scénario ayant un rapport direct avec Bergman ».

Bergman IslandVicky Krieps et Tim Roth dans Bergman Island de Mia Hansen-Løve.

Bergman IslandMia Wasikowska et Anders Danielsen Lie dans Bergman Island de Mia Hansen-Løve.

30 décembre 2020

Douleur et gloire (2019) de Pedro Almodóvar

Titre original : « Dolor y gloria »

Douleur et gloire (Dolor y gloria)Souffrant d’un mal de dos persistant, le réalisateur Salvador Mallo n’a plus le désir de se lancer dans un nouveau projet. C’est pour lui l’occasion d’une introspection et de porter un regard nouveau sur certaines périodes de sa vie. En outre, le hasard lui permettra de renouer avec certaines personnes qui ont beaucoup compté pour lui…
Ce réalisateur, personnage principal de Douleur et gloire, est bien entendu Pedro Almodóvar lui-même qui a nourri son film de ses propres réflexions. Il est même allé jusqu’à reproduire son propre appartement pour y placer son alter ego. Le résultat est très riche, abordant de nombreux thèmes sans étalage ni lourdeur : les souvenirs d’enfance, la relation à la mère, l’apprentissage, le désir et surtout la relation d’un créateur à son œuvre, son appropriation par d’autres ou encore la maturité de jugement, sans oublier l’inévitable corollaire de l’âge que sont les dérèglements physiques. Il nous livre toutes ces réflexions de façon non ostentatoire, très finement. L’autofiction est un genre rarement aussi riche et aussi nourrissant.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Antonio Banderas, Asier Etxeandia, Leonardo Sbaraglia, Nora Navas, Julieta Serrano, Penélope Cruz
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Remarque :
* Douleur et gloire peut se placer dans la lignée de La Loi du désir (1987) et La Mauvaise Éducation (2004), deux films personnels où le personnage principal est un réalisateur. Parler de « trilogie » est certainement inapproprié mais, comme disait Bergman, les journalistes raffolent des trilogies…!

Douleur et gloire (Dolor y gloria)Antonio Banderas et Leonardo Sbaraglia dans Douleur et gloire (Dolor y gloria) de Pedro Almodóvar.

Douleur et gloire (Dolor y gloria)le réalisateur et son alter ego :
Pedro Almodóvar et Antonio Banderas sur le tournage de Douleur et gloire (Dolor y gloria) de Pedro Almodóvar.

10 novembre 2020

Buñuel après l’âge d’or (2018) de Salvador Simó

Titre original : « Buñuel en el laberinto de las tortugas »

Buñuel après l'âge d'or (Buñuel en el laberinto de las tortugas)Après le scandale de son film surréaliste L’Âge d’or (1930), Luis Buñuel ne peut trouver de financement pour son prochain film. Se basant sur une thèse de Maurice Legendre, il a pour projet de tourner un court-métrage documentaire sur Les Hurdes, une région proche de la frontière portugaise, l’une des plus pauvres et les moins développées d’Espagne. Il ne peut le financer que grâce à un de ses amis qui a gagné à la loterie et ils partent à quatre pour filmer dans cette région peu accessible…
Le film d’animation Buñuel après l’âge d’or est une adaptation du roman graphique de Fermín Solís, Buñuel dans le labyrinthe des tortues sorti en 2011. C’est un récit à la fois surprenant et passionnant qui permet de saisir l’état d’esprit du jeune Luis Buñuel, alors qu’il cherchait encore sa voie cinématographique. Du surréalisme au documentaire social, le pas est grand. De toute évidence, il ne peut se satisfaire d’un regard neutre, il désire exprimer quelque chose même s’il doit forcer la réalité à se conformer à ce qu’il cherche. On le voit ainsi mettre en scène certains plans en payant les habitants. Ce récit traite essentiellement du processus de création. L’animation est sommaire, certes, mais le dessin est beau tout en restant simple. Des extraits de quelques secondes du court métrage réel sont parfois insérés lorsque certaines scènes sont reconstituées. Buñuel après l’âge d’or est bien intéressant. C’est un moyen très original de nous raconter cet épisode du parcours du cinéaste.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs:
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Remarques :
* Les quatre membres de l’expédition :
– Luis Buñuel
– Ramon Acin, sculpteur anarchiste qui sera fusillé en 1936 par les franquistes. Il est le producteur puisqu’il finance le tournage avec ses gains à la loterie.
– Le photographe Eli Lotar qui tient la caméra.
– Le poète Pierre Unik qui est assistant.

* Après un montage fait sans argent et peu de matériel sur une table de cuisine, Luis Buñuel aura toutes les difficultés pour montrer son court métrage de 27 minutes titré Terre sans Pain (Las Hurdes, tierra sin pan). En 1935, Pierre Braunberger donnera au cinéaste l’argent nécessaire pour le sonoriser (commentaire en voix-off sur la  Symphonie nº 4 de Brahms). Interdit dans un premier temps par la censure car montrant une mauvaise image de l’Espagne, il ne pourra sortir sur les écrans espagnols qu’en 1937, après la suppression de Ramon Acin du générique. Son nom ne sera rétabli que lors de sa ressortie dans les années soixante. Luis Buñuel raconte dans ses mémoires avoir pu rendre l’argent investi aux deux filles de Ramon Acin.

Buñuel après l'âge d'or (Buñuel en el laberinto de las tortugas)Buñuel après l’âge d’or (Buñuel en el laberinto de las tortugas) de Salvador Simó.

13 juin 2019

Rodin (2017) de Jacques Doillon

RodinAuguste Rodin reçoit enfin à 40 ans sa première commande de l’Etat pour la porte d’entrée du musée des arts décoratifs qui devait ouvrir en 1882. Il vient d’accepter une nouvelle élève, la jeune Camille Claudel, qui devient vite son assistante, puis sa maîtresse…
Il eut été décevant que Jacques Doillon se plie au format moderne du biopic, genre aujourd’hui extrêmement codifié et sans originalité. Heureusement, ce n’est pas le cas, il fait fi de ces ennuyeuses conventions et cherche plutôt à nous faire entrer dans la tête du sculpteur grâce à un scénario qu’il a écrit. Il ne suit pas une trame narrative continue mais décrit des moments sans se soucier de toujours les lier entre eux : les ellipses sont parfois aussi importantes que soudaines. Il s’attache plus particulièrement à suivre la relation tumultueuse de Rodin avec Camille Claudel, sa relation avec les femmes en général et imagine (1) son cheminement créatif pour La Porte de l’Enfer et pour la « dérangeante » statue de Balzac qu’il ne parviendrait jamais à faire vraiment accepter. Le tournage a été réalisé en partie dans la demeure de Rodin à Meudon. Vincent Lindon s’est beaucoup investi dans son personnage et le rend très crédible. La photographie est un peu terne, marquée par un éclairage faible. Le son est assez mauvais (sous-titres fortement recommandés). Le film de Jacques Doillon a été très bien reçu par la critique mais très mal par le public qui a été probablement désarçonné par son caractère atypique.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Vincent Lindon, Izïa Higelin, Séverine Caneele, Bernard Verley
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(1) Il n’existe pas de témoignages directs sur la façon dont Rodin créait et travaillait. Jacques Doillon reprend toutefois certaines théories : par exemple, la légende veut que Camille Claudel ait modelé les mains de Pierre de Wissant pour la sculpture Les Bourgeois de Calais.

Rodin
Vincent Lindon et Izïa Higelin dans Rodin de Jacques Doillon.

Rodin
Vincent Lindon dans Rodin de Jacques Doillon.

Rodin
Vincent Lindon et Anne Cécile Quivogne (… et Balzac) dans Rodin de Jacques Doillon (Rodin aurait fait poser une femme enceinte pour l’une de ses études sur Balzac).

 

Précédente évocation de la relation entre Camille Claudel et Auguste Rodin :
Camille Claudel de Bruno Nuytten (1988) avec Isabelle Adjani et Gérard Depardieu

et sur la fin de vie de Camille Claudel :
Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont avec Juliette Binoche

2 janvier 2019

Whiplash (2014) de Damien Chazelle

WhiplashUn jeune batteur de jazz de 19 ans vient d’intégrer le prestigieux Shaffer Conservatory de New York. Il est repéré par le très exigeant Terence Fletcher, enseignant et chef d’orchestre…
Whiplash est un film remarquable à plus d’un titre. Tout d’abord, le scénario est très réduit mais il parvient néanmoins à nous captiver. Il faut y réfléchir après coup pour réaliser qu’il répète plus ou moins le même type de scène. Ensuite, et c’est sans doute l’explication, l’interprétation est admirable. J.K. Simmons et le jeune Miles Teller montrent tous deux une grande présence à l’écran. De plus, alors que le cinéma nous a habitués aux acteurs qui ne savent qu’à peine tenir un instrument de musique, Miles Teller est batteur depuis dix ans et J.K. Simmons se destinait au métier de compositeur avant de devenir acteur. Damien Chazelle (29 ans) a lui-même envisagé devenir batteur de jazz professionnel avant de se lancer dans le cinéma. Tout cela donne une grande authenticité à l’ensemble et Whiplash est sans aucun doute l’un des films qui approche le mieux la démarche et le travail d’un musicien. Le fond du propos est un peu confus puisqu’il semble fustiger la recherche à tout prix de la perfection, ce que vient contredire un happy-end plaisant mais antagonique. Le film a connut un grand succès.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Miles Teller, J.K. Simmons, Paul Reiser, Melissa Benoist
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Remarques :
* Le titre fait référence au morceau Whiplash de Hank Levy, repris plusieurs fois dans le film.
* Ne parvenant pas à financer un long métrage, Damien Chazelle a d’abord réalisé un court-métrage qu’il présenta au Festival du film de Sundance en 2013. Grâce au Prix du Jury, il parvint à trouver le financement pour le faire en long métrage. J.K. Simmons interprétait déjà le professeur dans le court métrage.

Whiplash
Miles Teller et J.K. Simmons dans Whiplash de Damien Chazelle.

29 octobre 2018

L’Opéra (2017) de Jean-Stéphane Bron

L'OpéraUne saison dans les coulisses de l’Opéra de Paris à la Bastille…
Le réalisateur suisse Jean-Stéphane Bron dit avoir été intéressé de filmer une grande institution avec un foisonnement de personnages. Le directeur Stéphane Lissner qui venait d’être nommé a été un peu difficile à convaincre mais le tournage a finalement eu lieu entre janvier 2015 et juillet 2016. Le résultat n’est pas un documentaire classique, ni même un reportage sur la création du début à la fin d’un opéra, mais plutôt un kaléidoscope des multiples talents et des savoir-faire à l’œuvre au sein de cette institution entièrement dédiée à la création. Le film nous immerge totalement : à aucun moment, on ne sent le caractère intrusif de la caméra. Nous assistons aussi bien à des répétitions qu’à des réunions de direction. Le montage est parfait. Jean-Stéphane Bron a réussi à rendre son film captivant ; il n’est pas nécessaire d’être passionné d’opéra pour l’apprécier, il suffit d’être attiré par la création.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs:
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L'Opéra
Stéphane Lissner dans L’Opéra de Jean-Stéphane Bron.

19 août 2017

While We’re Young (2014) de Noah Baumbach

While We're YoungLes quarantenaires Cornelia et Josh sont mariés et heureux en ménage. Josh s’échine à terminer le montage d’un documentaire sur un sujet assez hermétique. Ils font la rencontre d’un couple qui leur ressemble, en plus jeune, plus libre, plus créatif… Ecrit et réalisé par Noah Baumbach, While We Are Young (= tant que nous sommes jeunes) est, on l’aura compris, une comédie existentielle sur la crainte de vieillir et le désir de retrouver les émotions de sa jeunesse. Peut-on la rapprocher des films de Woody Allen comme beaucoup de critiques l’ont fait ? Oui, dans le sens où nous sommes dans le milieu intellectuel newyorkais et où les dialogues sont parfois brillants mais le fond du propos reste bien banal, reposant sur des clichés. Le réalisateur y mêle des réflexions sur l’évolution des technologies et sur l’éthique de la création mais, là aussi, sans dépasser le stade des lieux communs. Son héros est en prise avec une figure paternelle forte dont il refuse l’aide. Noah Baumbach étant lui-même quarantenaire et fils d’un romancier et critique de cinéma, on peut supposer que le propos du film rejoint ses propres préoccupations. While We Are Young n’est pas vraiment ennuyeux mais il n’est pas intéressant pour autant…
Elle: 2 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Naomi Watts, Ben Stiller, Adam Driver, Amanda Seyfried
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While we are young
Amanda Seyfried, Adam Driver, Ben Stiller et Naomi Watts dans While We’re Young de Noah Baumbach.

25 octobre 2016

Identification d’une femme (1982) de Michelangelo Antonioni

Titre original : « Identificazione di una donna »

Identification d'une femmeNiccolò, un cinéaste, revient à Rome. Il cherche le personnage féminin à partir duquel, il en est persuadé, il pourra écrire le scénario de son prochain film. Il rencontre Mavi, jeune femme issu d’un milieu aristocratique, dont il s’éprend. Un mystérieux inconnu lui fait des menaces à peine voilées pour qu’il ne la revoie plus… Coécrit par Antonioni et Gérard Brach, Identification d’une femme peut par certains aspects évoquer L’Avventura (la recherche d’une femme aimée qui a disparu) mais le propos est en réalité tout autre. Point de crise existentialiste, il est question ici de processus créatif, du désir de recherche, de paternité, d’idéalisme. Antonioni s’intéresse plus à l’impact du mystère que sur son explication. C’est la recherche qui importe, l’amour devenant alors un inépuisable champ à explorer : Niccolò n’est attiré que par des femmes qu’il ne parvient pas à cerner. Antonioni parsème le film de petits éléments qui nous intriguent (comme cette étonnante excroissance sur l’arbre), se plaît à utiliser les reflets (fenêtres, miroirs, …) dans une belle recherche visuelle et use de symbolismes (l’allégorie peut certes sembler facile, mais la scène du brouillard est assez belle). Identification d’une femme est ainsi un film particulièrement riche
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Tomas Milian, Daniela Silverio, Christine Boisson, Marcel Bozzuffi
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Identification d'une femme
Tomas Milian et Daniela Silverio dans Identification d’une femme de Michelangelo Antonioni.

Identification d'une femme
Tomas Milian et Christine Boisson dans Identification d’une femme de Michelangelo Antonioni.