23 mars 2019

Edward aux mains d’argent (1990) de Tim Burton

Titre original : « Edward Scissorhands »

Edward aux mains d'argentDépitée de ne pas parvenir à vendre ses cosmétiques dans son propre quartier, Peg grimpe jusqu’au sombre château délabré qui domine la ville. Elle y découvre Edward, un jeune homme à l’air perdu qui a ciseaux à la place des mains. Le vieil inventeur qui l’a créé n’a pas eu le temps de le finir avant de mourir. Elle décide de le prendre sous son aile et l’installe chez elle…
Ecrit par Caroline Thompson et Tim Burton, Edward aux mains d’argent est un conte philosophique particulièrement riche. Il aborde en effet de nombreuses thématiques. C’est bien entendu en premier un regard sur la différence, sur la monstruosité qui n’est pas là on pense la voir. C’est aussi une satire de l’american way of life avec ce quartier résiduel propret (Tim Burton s’est inspiré du quartier où il a passé son enfance, une banlieue résidentielle de Burbank en Californie), avec l’individualisme ou encore le culte de l’objet. C’est l’occasion d’une confrontation intéressante entre le conformisme et le fantastique, qui s’accordent tout d’abord pour s’opposer ensuite. On y trouve aussi une réflexion sur la découverte de soi, sur l’éclosion de son esprit créatif. Tout l’art de Tim Burton est de garder une grande simplicité dans son récit tout en parvenant à une symbiose parfaite de tous ces éléments. Johnny Depp, avec un jeu étrange, presque muet, a vu sa carrière lancée avec ce film. Et Tim Burton s’est retrouve associé durablement au mouvement gothique.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Johnny Depp, Winona Ryder, Dianne Wiest, Anthony Michael Hall, Kathy Baker, Vincent Price
Voir la fiche du film et la filmographie de Tim Burton sur le site IMDB.

Voir les livres sur Tim Burton

Edward aux mains d'argent
Johnny Depp et Winona Ryder dans Edward aux mains d’argent de Tim Burton.

Edward aux mains d'argent
Le quartier résidentiel (après les taillages de buissons faits par Edward) dans Edward aux mains d’argent de Tim Burton.

Edward aux mains d'argent
Kathy Baker dans Edward aux mains d’argent de Tim Burton.

Edward aux mains d'argent
Edward aux mains d’argent de Tim Burton marque la dernière apparition au cinéma de Vincent Price.

21 mars 2019

Le Musée des merveilles (2017) de Todd Haynes

Titre original : « Wonderstruck »

Le Musée des merveillesDans les années 1970, Ben rêve du père qu’il n’a jamais connu et va se mettre en quête de le retrouver. Dans les années 1920, la jeune Rose, sourde et muette, idolâtre sa mère, actrice célèbre qu’elle ne voit jamais et fugue pour la retrouver…
Le Musée des merveilles est adapté d’un roman de Brain Selznick auquel on devait déjà le roman adapté par Scorsese Hugo Cabret. Pour une fois, il est certainement préférable d’en savoir un peu sur le film avant de le voir car je dois avouer avoir passé une bonne partie des deux heures de projection à me demander quel pouvait être le sujet de cette histoire. Tout me paraissait assez confus, et finalement assez vide. L’émotion n’arrive que dans les quinze dernières minutes quand l’histoire nous est (enfin) révélée et l’émerveillement promis par le titre suit peu de temps après avec une curiosité dont j’ignorais l’existence (et qui se trouve bien au Queens Museum de New York), seul élément vraiment original de cette histoire finalement bien conventionnelle. Le film a toutefois reçu un bon accueil de la Critique.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Oakes Fegley, Millicent Simmonds, Julianne Moore
Voir la fiche du film et la filmographie de Todd Haynes sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Todd Haynes chroniqués sur ce blog…

Le Musée des merveilles
Millicent Simmonds dans Le Musée des merveilles de Todd Haynes.

Le Musée des merveilles
Jaden Michael, Oakes Fegley et Julianne Moore dans Le Musée des merveilles de Todd Haynes.

19 mars 2019

Taxandria (1994) de Raoul Servais

TaxandriaUn jeune prince, condamné à réviser ses examens dans un hôtel isolé en bord de la mer, s’ennuie. Il rencontre le gardien du phare qui lui ouvre les portes d’un monde imaginaire et hors du temps, Taxandria…
Taxandria est l’unique long métrage du belge Raoul Servais qui a signé par ailleurs une quinzaine de courts métrages d’animation. Il est très influencé par les surréalistes, notamment par Magritte et Delvaux qu’il connaît bien. Il s’est alloué ici les services du dessinateur de bandes dessinées François Schuiten pour les décors de ce projet qu’il a longuement couvé. Ce n’est pas un film d’animation à proprement parler : il s’agit (pour la partie dans le monde imaginaire) d’incrustation de personnages réels dans des décors dessinés. C’est un projet assez admirable mais hélas le résultat est un peu décevant car la magie n’opère pas vraiment. Il y a pourtant de très beaux moments mais ce monde post-apocalyptique où le temps est arrêté, où images et machines sont interdites, nous laisse un peu de marbre. Il n’en reste pas moins que Taxandria est une œuvre poétique et artistique assez remarquable, car elle est assez unique en son genre.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Armin Mueller-Stahl, Katja Studt, Daniel Emilfork, Cris Campion
Voir la fiche du film et la filmographie de Raoul Servais sur le site IMDB.

Voir les livres sur Raoul Servais

Voir le site :  Alta Plana  « Encyclopédie impossible et infinie du monde créé par Schuiten & Peeters »

Taxandria
François Schuiten a dessiné les décors de Taxandria de Raoul Servais.

Taxandria
Une ligne téléphonique façon Taxandria.

Taxandria

Taxandria
Taxandria de Raoul Servais.

17 mars 2019

Non-Stop (2014) de Jaume Collet-Serra

Non-StopLe vol sans escale de New York à Londres commence plutôt bien pour Bill Marks, puisqu’il a une charmante voisine de siège. Mais peu après le décollage, il va se retrouver précipité dans une suite d’évènements plutôt énigmatiques…
Il n’est pas facile d’innover dans les histoires de détournement d’avion : c’est pourtant ce que réussissent les scénaristes de Non-Stop, une production anglo-franco-américano-canadienne réalisée par le catalan Jaume Collet-Serra. L’enchaînement des évènements intrigue et étonne et la tension monte continuellement. Il est inutile d’en dire plus, moins l’on en sait avant de regarder le film et mieux ce sera. Liam Neeson fait une bonne prestation, Julianne Moore étant plutôt en pilotage automatique. Plaisant sans être vraiment remarquable.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Liam Neeson, Julianne Moore
Voir la fiche du film et la filmographie de Jaume Collet-Serra sur le site IMDB.

Non-Stop
Liam Neeson dans Non-Stop de Jaume Collet-Serra.

15 mars 2019

Planetarium (2016) de Rebecca Zlotowski

PlanetariumA Paris, à la fin des années 1930, deux jeunes américaines médiums en tournée sont remarquées par un dirigeant de studio de cinéma. Il les engage et les prend sous son aile dans l’espoir de parvenir à filmer les manifestations des esprits…
Prendre l’histoire réelle des sœurs Fox, trois spirites de la fin du XIXe, pour la transposer dans le monde du cinéma afin d’explorer le domaine de l’illusion ou de la foi était une idée plus qu’intéressante : spiritisme et cinéma ont en effet en commun une capacité de suggestion, l’aptitude à se substituer à la réalité, le pouvoir d’engendrer des croyances. Rendre hommage au producteur Bernard Natan, ce producteur qui avait racheté Pathé Cinéma en 1929 et qui fut victime d’une lamentable campagne de calomnies antisémites avant d’être livré aux allemands en 1942, en était une autre. Hélas, Rebecca Zlotowski ne parvient pas à exploiter toute la richesse de son histoire qui part dans plusieurs directions sans les explorer vraiment. Le film prend l’allure d’un exercice théorique juste ébauché et se révèle, il faut bien l’avouer, plutôt ennuyeux. C’est d’autant plus regrettable que la production ne manquait pas d’ambition : un casting international, une reconstitution soignée et surtout une très belle photographie.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Natalie Portman, Lily-Rose Depp, Emmanuel Salinger, Amira Casar, Louis Garrel
Voir la fiche du film et la filmographie de Rebecca Zlotowski sur le site IMDB.

Planetarium
Natalie Portman et Lily-Rose Depp dans Planetarium de Rebecca Zlotowski.

13 mars 2019

Man on the Moon (1999) de Milos Forman

Man on the MoonMan on the Moon retrace la carrière du comédien humoriste américain Andy Kaufman. Nous ne l’avons pas connu en France mais il fût, pendant une décennie (jusqu’à sa mort en 1984), l’une des grandes figures de la contre-culture américaine. Il est totalement inclassable : ce n’est pas un humoriste qui raconte des blagues, disons qu’il pratiquait plutôt les happenings humoristiques. Il créait des situations où toutes les barrières entre scène et vie réelle n’existaient plus : selon Scott Alexander, l’un des coscénaristes du film, « il remettait en cause toutes les perceptions de la réalité autour de lui ». Et il entretenait le doute : par exemple, la vérité de l’histoire avec le catcheur n’a été connue que dix ans après sa mort. Jim Carrey s’est totalement investi dans son personnage, pour lequel il a une grande admiration, s’effaçant pour mieux s’identifier à lui. Il nous fait passer par tout le spectre des sentiments, de la consternation à la jubilation. Et il sait aussi être émouvant. Du grand art.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jim Carrey, Danny DeVito, Courtney Love, Paul Giamatti
Voir la fiche du film et la filmographie de Milos Forman sur le site IMDB.

Voir les autres films de Milos Forman chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Le titre Man on the Moon vient du morceau enregistré par le groupe R.E.M. en 1992 en hommage à Andy Kaufman.
* Jerry Lawler (le catcheur) joue son propre rôle, le véritable George Shapiro (interprété dans le film par Danny DeVito) interprète le patron de boîte qui vire Kaufman en début de film, le véritable Bob Zmuda (le compère interprété  dans le film par Paul Giamatti) interprète le producteur de la série Fridays avec lequel Jim Carrey/Andy Kaufman se bagarre.
* On peut aujourd’hui voir sur YouTube les sketches réels d’Andy Kaufman et constater que le film est vraiment très proche de la réalité.

Man on the moon
« Here I come to save the daaaay »…
Jim Carrey est Andy Kaufman dans Man on the Moon de Milos Forman (nota : il « chante »  la chanson générique de Mighty Mouse, un dessin animé  de la Warner des années 40 que Kaufman regardait certainement lorsqu’il était enfant).

Man on the Moon
Jim Carrey est aussi Tony Clifton, le double odieux et maléfique d’Andy Kaufman, dans Man on the Moon de Milos Forman.

11 mars 2019

Le Retour du Héros (2018) de Laurent Tirard

Le Retour du HérosEn 1809, une jeune fille de bonne famille se morfond de ne recevoir aucune lettre de son fiancé, un fringant capitaine des hussards parti à la guerre. Elle dépérit de jour en jour au grand désespoir de sa sœur qui décide de prendre les choses en main…
Ecrite par Laurent Tirard et Grégoire Vigneron, cette comédie se montre très réussie. L’un des facteurs de ce succès est certainement à chercher du côté de l’écriture : le scénario se montre fort bien construit, riche, avec un développement qui nous réserve de nombreux rebondissements. Un autre élément important en est l’interprétation, avec un duo d’acteurs qui se renvoient la balle avec vivacité. Les dialogues font preuve de finesse et de précision. L’humour est constant, distillé par petites touches ; il ne montre aucune lourdeur et le jeu de Jean Dujardin est bien maitrisé. Comme beaucoup de commentateurs l’ont souligné avec justesse, Laurent Tirard semble retrouver la recette des marivaudages brillants de Jean-Paul Rappeneau ou Philippe de Broca. Le Retour du Héros s’inscrit dans la meilleure veine des comédies à la française.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jean Dujardin, Mélanie Laurent, Noémie Merlant, Féodor Atkine
Voir la fiche du film et la filmographie de Laurent Tirard sur le site IMDB.

Voir les autres films de Laurent Tirard chroniqués sur ce blog…

Le Retour du héros
Jean Dujardin et Mélanie Laurent dans Le Retour du Héros de Laurent Tirard.

9 mars 2019

Battle of the Sexes (2017) de Jonathan Dayton et Valerie Faris

Battle of the SexesEn 1973, la joueuse de tennis Billie Jean King, qui vient d’être classée numéro 1 mondiale, refuse le principe de recevoir des primes huit fois moindres que les hommes alors les finales féminines attirent autant de public. Avec quelques joueuses, elle crée la Women’s Tennis Association…
Battle of the Sexes est le surnom donné à une très célèbre rencontre de tennis qui a vu Billy Jean King gagner face au bravache Bobby Riggs, ex-numéro un mondial, qui à 55 ans affirmait qu’aucune joueuse en exercice ne pouvait le battre. Ce match a beaucoup servi le féminisme, la reconnaissance du lesbianisme et aussi le tennis en général, qui a bénéficié de retransmissions télévisées plus systématiques après ce match. Le duo Jonathan Dayton et Valerie Faris (connu pour Little Miss Sunshine) nous fait revivre cet évènement de façon très vivante. Le plus remarquable dans le film est qu’il n’y a aucune lourdeur dans la démonstration, rien qui ne paraisse exagéré. Emma Stone et Steve Carell ressemblent étonnamment à leur modèle et beaucoup d’humour passe par ce dernier : son personnage est, outre un macho assumé, un incorrigible parieur qui ne prend rien au sérieux. Bien équilibré, l’ensemble est aussi plaisant qu’édifiant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Emma Stone, Steve Carell, Andrea Riseborough, Natalie Morales, Sarah Silverman, Bill Pullman
Voir la fiche du film et la filmographie de Jonathan Dayton et Valerie Faris sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jonathan Dayton et Valerie Faris chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Le machisme a la vie dure et refait toujours surface : 40 ans plus tard, une rumeur, relayée par la chaine de télévision ESPN en 2013, prétend que Bobby Riggs s’est volontairement laissé battre pour une obscure histoire de dette vis-à-vis de la Mafia.

Battle of the sexes
Emma Stone et Steve Carell dans Battle of the Sexes de Jonathan Dayton, Valerie Faris.

Billy Jean King et Bobby Riggs
Les véritables Billy Jean King et Bobby Riggs, ici en 1973.

7 mars 2019

Larry le dingue, Mary la garce (1974) de John Hough

Titre original : « Dirty Mary Crazy Larry »

Larry le dingue, Mary la garcePilote de course, Larry et son mécanicien Deke ont besoin d’argent pour financer leur entrée dans un circuit international de course automobile. Ils montent un hold-up audacieux de supermarché et s’enfuient avec Mary, rencontre d’un soir de Larry qui a été témoin du vol. Ils ont rapidement la police à leurs trousses…
Premier film américain du britannique John Hough, Larry le dingue, Mary la garce s’inscrit dans la veine des films de poursuite qui étaient en vogue dans les années soixante dix. Le film n’a rien de vraiment remarquable si ce n’est l’excellente prestation de son trio d’acteurs principaux qui sont sympathiques malgré leur folie irresponsable. Peter Fonda a ici un certain charisme sans lequel le film serait insignifiant. Face à eux, le personnage du policier est assez classique (au cinéma du moins) : non conformiste, rebelle et tenace.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Peter Fonda, Susan George, Adam Roarke, Vic Morrow, Kenneth Tobey
Voir la fiche du film et la filmographie de John Hough sur le site IMDB.

Larry le Dingue, Mary la Garce
Adam Roark, Susan George et Peter Fonda dans Larry le dingue, Mary la garce de John Hough.

7 mars 2019

Tesnota, une vie à l’étroit (2017) de Kantemir Balagov

Titre original : « Tesnota »

Tesnota, une vie à l'étroitEn 1998, dans une ville du Caucase, Ilana travaille dans le garage de son père pour l’aider à joindre les deux bouts. Un soir, la famille juive et les amis se réunissent pour célébrer les fiançailles de son jeune frère David. Dans la nuit, David et sa fiancée sont kidnappés. Bien que la famille soit très pauvre, une grosse rançon est réclamée…
Basé sur une histoire réelle, ce premier long métrage de Kantemir Balagov, jeune réalisateur russe de 27 ans, a été très remarqué au Festival de Cannes 2017. Comme l’indique le titre (Тесноtа, littéralement Étroitesse), le fond du propos est cette sensation d’être à l’étroit dans un carcan familial et ethnique. Ce carcan étouffe la jeune Ilana qui aspire à plus de liberté dans ses choix. L’antisémitisme pèse également très lourd. Kantemir Balagov fait preuve d’un indéniable talent pour trouver des solutions originales pour exprimer cette Тесноtа : des plans serrés, un cadre dans le cadre parfois réduit à moins d’un 1/10e de l’image, des cadrages étonnants parfois en très gros plan. On ressent avec force cette oppression, cet enfermement. De ce fait, on ne peut dire que la vision du film soit une partie de plaisir ; et les scènes de beuveries et la musique techno, un peu dures à supporter, n’arrangent rien… Mais à côté de cela, il a des moments de fulgurance comme on en voit rarement (1). C’est en tous cas un film qui ne laisse pas indifférent.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Darya Zhovnar, Atrem Cipin, Olga Dragunova
Voir la fiche du film et la filmographie de Kantemir Balagov sur le site IMDB.

Voir les autres films de Kantemir Balagov chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* L’histoire se déroule à Naltchik, ville du Caucase de plus de 200 000 habitants, proche de la Tchétchénie. La population est pour la moitié kabarde (musulmans sunnites pour la plupart). La communauté juive y est très peu nombreuse, moins de 1%. Kantemir Balagov précise en début de film qu’il est kabarde. Les Kabardes forment avec les Balkars (d’origine turque) la population titulaire de la Kabardino-Balkarie, république autonome de la Fédération de Russie.
* La vidéo d’exécution d’un soldat russe regardée par les jeunes kabardes alcoolisés est réelle (elle date de 1998 dans le proche Daghestan). Le réalisateur dit l’avoir récupérée lorsqu’il avait douze ou treize ans.

Tesnota
Darya Zhovnar (à l’arrière-plan : Olga Dragunova) dans Tesnota, une vie à l’étroit de Kantemir Balagov.

Tesnota

(1) Exemple de fulgurance de génie : à un moment de forte tension familiale entre la mère et son fils, Kantemir Balagov filme en très gros plan le cou (oui, le cou !) de la jeune Ilana qui a envie d’exploser, ce cou devient très expressif et finit par se tendre en une complainte presque animale soulignée par une musique évoquant un cri…