26 janvier 2024

Asteroid City (2023) de Wes Anderson

Asteroid CityL’écrivain Conrad Earp rédige et monte une pièce intitulée Asteroid City. Asteroid City est une ville minuscule, en plein désert, dans le sud-ouest des États-Unis. Nous sommes en 1955. Le site est surtout célèbre pour son gigantesque cratère de météorite et son observatoire astronomique. Ce week-end, les militaires et les astronomes accueillent cinq enfants surdoués, distingués pour leurs créations scientifiques, afin qu’ils présentent leurs inventions…
Asteroid City est un film américain écrit et réalisé par Wes Anderson. Il nous propose une fantaisie dans son style inimitable, avec atmosphère vintage, couleurs pastellisées et un look « miniatures ». Nous avons l’impression d’être un observateur doté de beaucoup de recul. Wes Anderson joue aussi avec la construction du film en entremêlant la réflexion de l’auteur (ou des acteurs) avec le récit lui-même. Il aborde les thèmes de la création, du regard, de l’inventivité, du progrès technique, de notre réaction face à l’inconnu, de la filiation. Tout cela avec beaucoup d’humour et une bonne dose de mélancolie. Le plateau d’acteurs est très riche. Le plus remarquable avec Wes Anderson, c’est qu’il parvient toujours à nous surprendre bien que l’on soit habitué à son style. Personnellement, j’adore mais je conçois aisément que tout le monde ne partage pas cet enthousiasme… Effectivement, l’accueil semble avoir été mitigé.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Jason Schwartzman, Scarlett Johansson, Tom Hanks, Jeffrey Wright, Bryan Cranston, Edward Norton, Liev Schreiber, Tilda Swinton, Rupert Friend, Steve Carell, Hope Davis, Matt Dillon, Jeff Goldblum, Adrien Brody, Willem Dafoe, Margot Robbie
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Jason Schwartzman et Tom Hanks dans Asteroid City de Wes Anderson.
Scarlett Johansson dans Asteroid City de Wes Anderson.
Steve Carell, Aristou Meehan et Liev Schrieber dans Asteroid City de Wes Anderson.
Asteroid City de Wes Anderson.

21 octobre 2023

Max la menace (2008) de Peter Segal

Titre original : « Get Smart »

Max la menace (Get Smart)Maxwell Smart travaille comme analyste dans une agence de renseignement ultrasecrète, CONTROL. Les agents de terrain ayant été démasqués à la suite d’une attaque, son supérieur l’envoie en mission avec la charmante mais redoutable Agent 99. Ensemble, ils vont devoir contrecarrer les projets de l’organisation terroriste KAOS qui prépare un attentat nucléaire contre les États-Unis…
Max la menace (Get Smart) est un film américain réalisé par Peter Segal. Il s’inspire de la série télévisée du même nom diffusée entre 1965 et 1970 aux Etats-Unis (138 épisodes). Il s’agit d’une parodie des films d’espionnage, le personnage principal utilisant toujours des méthodes assez loufoques pour se tirer d’affaire et parvenir à ses fins. Cette adaptation cinématographique est l’occasion pour Steve Carell de faire un beau numéro comique, sans alourdir le trait ; il semble tirer l’ensemble à un train d’enfer. Tout l’humour repose sur lui et sur quelques personnages secondaires. Anne Hathaway semble peiner à le suivre. Divertissant. Gros succès.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Steve Carell, Anne Hathaway, Dwayne Johnson, Alan Arkin, Terence Stamp
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Diffusions de la série télévisée originale en France :
1) A partir de 1968 sur la deuxième chaîne de l’ORTF
2) De 1986 à 1987 sur TV6.
3) A partir de septembre 1987 sur La Cinq.
4) A partir de 1998 sur Canal Jimmy.
5) A partir de septembre 2007 sur Direct 8.
6) En 2010, Arte l’a rediffusée quotidiennement.

Anne Hathaway et Steve Carell dans Max la menace (Get Smart) de Peter Segal.

21 janvier 2023

Foxcatcher (2014) de Bennett Miller

FoxcatcherLorsque le médaillé d’or olympique Mark Schultz est invité par le riche héritier John du Pont à emménager dans sa magnifique propriété familiale pour aider à mettre en place un camp d’entraînement dans l’optique des JO de Séoul de 1988, Schultz saute sur l’occasion : il espère pouvoir concentrer toute son attention sur son entraînement et ne plus souffrir d’être constamment éclipsé par son frère, Dave…
Foxcatcher est un film américain réalisé par Bennett Miller. Inspiré de faits réels, il raconte l’histoire « tragique et fascinante de la relation improbable entre un milliardaire excentrique et deux champions de lutte » (dixit l’argumentaire).  Tragique, cette histoire l’est, même s’il faut attendre la fin pour la percevoir ainsi. Fascinante, j’en suis moins sûr : j’ai eu toutes les peines du monde à m’y intéresser. Le cinéaste insiste lourdement sur la difficulté à saisir la personnalité de John du Pont et sur l’impossible mixité de deux mondes : il multiplie les scènes pour montrer que le lutteur est mal à l’aise chez les Du Pont et que John E. du Pont est mal à l’aise face au lutteur. L’ensemble est beaucoup trop long. La performance des acteurs est remarquable mais, là aussi, un peu trop appuyée. La critique a réservé un très bon accueil au film.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Steve Carell, Channing Tatum, Mark Ruffalo, Sienna Miller, Vanessa Redgrave, Anthony Michael Hall
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FoxcatcherChanning Tatum et Steve Carell dans Foxcatcher de Bennett Miller.

6 août 2022

My Beautiful Boy (2018) de Felix van Groeningen

Titre original : « Beautiful Boy »

My Beautiful Boy (Beautiful Boy)Pour David Sheff, la vie de son fils, Nicolas, un jeune homme billant, sportif, à l’esprit vif et cultivé, était déjà toute tracée : à ses 18 ans, Nic était promis à une prestigieuse carrière universitaire. Mais le monde de David s’effondre lorsqu’il réalise que Nic a commencé à toucher à la drogue en secret dès ses 12 ans. Réalisant que son fils et devenu avec le temps un parfait étranger, David décide de tout faire pour le sauver…
My Beautiful Boy est un film coécrit et réalisé par le belge Felix Van Groeningen, qui signe là son premier long métrage américain. Il s’agit de l’adaptation de deux livres autobiographiques : Beautiful Boy: A Father’s Journey Through His Son’s Addiction de David Sheff et Tweak: Growing Up on Methamphetamines de Nic Sheff. Le point de vue sur le problème de la dépendance à la drogue est original : nous sommes dans un milieu aisé, sans situation familiale difficile sur le plan relationnel, et le récit évite les scènes habituelles pour se consacrer sur la relation père-fils, montrant bien comment la drogue crée le vide en altérant tous liens existants, même forts. Le scénario a remarquablement intégré les deux récits, celui du père et celui du fils. En revanche, les effets de (dé)construction et de montage peuvent perturber. De plus, l’insertion de certains plans, ou même scènes, peut paraitre artificielle (ou, du moins, non expliqués). My Beautiful Boy reste toutefois remarquable par son approche inhabituelle de ce sujet difficile et il bénéficie d’une excellente interprétation de Steve Carell et Timothée Chalamet.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Steve Carell, Timothée Chalamet, Maura Tierney, Amy Ryan
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My Beautiful Boy (Beautiful Boy)Timothée Chalamet, Steve Carell et Maura Tierney dans My Beautiful Boy (Beautiful Boy) de Felix van Groeningen.

5 juillet 2021

Bienvenue à Marwen (2018) de Robert Zemeckis

Titre original : « Welcome to Marwen »

Bienvenue à Marwen (Welcome to Marwen)Amnésique après avoir été sauvagement agressé dans un bar, Mark Hogancamp s’est créé un monde imaginaire, Marwen, un village belge fictif durant la Seconde Guerre mondiale où son alter-ego, aidé par un petit groupe de poupées Barbie, affronte une petite bande de nazis…
Un avertissement nous en informe avant même la première image : le scénario de Bienvenue à Marwen est inspiré d’une histoire vraie, plus exactement du documentaire Marwencol (2010) de Jeff Malmberg. Les faits réels se sont déroulés en 2000. Tout l’art de Robert Zemeckis est nous faire entrer dans la tête de son personnage. Celui-ci ne fait que des photos de son monde miniature mais le réalisateur fait vivre ce qu’il a en tête, l’histoire fictive qu’il se construit. Plus que des fantasmes, c’est une véritable thérapie qui lui permet de se reconstruire. Le réalisateur a su trouver l’équilibre parfait, les passages d’un monde à l’autre se font naturellement. La moitié du film est en prise de vue réelle, l’autre moitié est dans le monde imaginaire. Techniquement parlant, la capture de mouvements a rarement été poussée aussi loin et les poupées sont ainsi très humaines, y compris dans leur regard. Steve Carell fait une belle interprétation, loin de son registre comique habituel. Bienvenue à Marwen est un film d’une grande sensibilité, et vraiment remarquable sur le thème de l’imaginaire.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Steve Carell, Leslie Mann, Merritt Wever, Diane Kruger
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Bienvenue à Marwen (Welcome to Marwen)Steve Carell et Merritt Wever dans Bienvenue à Marwen (Welcome to Marwen) de Robert Zemeckis.

Bienvenue à Marwen (Welcome to Marwen)

3 novembre 2020

Vice (2018) de Adam McKay

ViceL’histoire de Dick Cheney qui a réussi, sans faire de bruit, à se faire élire vice-président aux côtés de George W. Bush. Devenu l’homme le plus puissant du pays, il a largement contribué façonner un nouvel ordre mondial, notamment en poussant son pays à faire la guerre en Irak…
Après The Big Short en 2015 sur la crise financière de 2008, Adam McKay s désiré traiter une nouvelle fois d’un de ces moments-clés qui ont modifié l’histoire de son pays et du monde. Le scénario qu’il a lui-même écrit, couvre toute la vie de Dick Cheney mais le point central est de montrer comment cet homme politique, pourtant initialement peu ambitieux, a su se frayer un chemin dans les arcanes du pouvoir et s’arroger ensuite des pouvoirs bien au-delà de sa fonction. Le propos est toutefois loin d’être étayé et il est bien entendu difficile de qualifier le film d’enquête. Le ton est plutôt celui de la satire tous azimuts. Le personnage apparaît assez outré, avec une voix rave et trainante digne d’un parrain de la mafia et une grande vulgarité. Sur le plan cinématographique, Adam McKay a une approche originale et pleine d’idées de déroulement, s’appuyant sur un montage haletant qui multiplie les ruptures, bombardant le spectateur d’information, ne lui laissant aucun répit ni de place à la réflexion. Malgré ses aspects novateurs, le film nous apparaît très classique et formaté. Il n’a rencontré qu’un succès très mitigé, que ce soit aux Etats-Unis ou dans les autres pays.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Christian Bale, Amy Adams, Steve Carell, Sam Rockwell
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ViceChristian Bale et Sam Rockwell dans Vice de Adam McKay.

9 mars 2019

Battle of the Sexes (2017) de Jonathan Dayton et Valerie Faris

Battle of the SexesEn 1973, la joueuse de tennis Billie Jean King, qui vient d’être classée numéro 1 mondiale, refuse le principe de recevoir des primes huit fois moindres que les hommes alors les finales féminines attirent autant de public. Avec quelques joueuses, elle crée la Women’s Tennis Association…
Battle of the Sexes est le surnom donné à une très célèbre rencontre de tennis qui a vu Billy Jean King gagner face au bravache Bobby Riggs, ex-numéro un mondial, qui à 55 ans affirmait qu’aucune joueuse en exercice ne pouvait le battre. Ce match a beaucoup servi le féminisme, la reconnaissance du lesbianisme et aussi le tennis en général, qui a bénéficié de retransmissions télévisées plus systématiques après ce match. Le duo Jonathan Dayton et Valerie Faris (connu pour Little Miss Sunshine) nous fait revivre cet évènement de façon très vivante. Le plus remarquable dans le film est qu’il n’y a aucune lourdeur dans la démonstration, rien qui ne paraisse exagéré. Emma Stone et Steve Carell ressemblent étonnamment à leur modèle et beaucoup d’humour passe par ce dernier : son personnage est, outre un macho assumé, un incorrigible parieur qui ne prend rien au sérieux. Bien équilibré, l’ensemble est aussi plaisant qu’édifiant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Emma Stone, Steve Carell, Andrea Riseborough, Natalie Morales, Sarah Silverman, Bill Pullman
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Remarques :
* Le machisme a la vie dure et refait toujours surface : 40 ans plus tard, une rumeur, relayée par la chaine de télévision ESPN en 2013, prétend que Bobby Riggs s’est volontairement laissé battre pour une obscure histoire de dette vis-à-vis de la Mafia.

Battle of the sexes
Emma Stone et Steve Carell dans Battle of the Sexes de Jonathan Dayton, Valerie Faris.

Billy Jean King et Bobby Riggs
Les véritables Billy Jean King et Bobby Riggs, ici en 1973.

30 mai 2018

Café Society (2016) de Woody Allen

Café SocietyAu milieu des années trente, le jeune Bobby arrive à Hollywood pour échapper à la pression familiale. Son oncle, un agent artistique qui représente de grandes stars, accepte de l’engager comme coursier et demande à l’une de ses assistantes de lui faire visiter la ville…
Woody Allen utilise le passé pour mettre en scène une histoire où se mêle harmonieusement romance et humour. Son film est bien équilibré, élégant et nous plonge délicieusement au cœur d’Hollywood dans ses années les plus mythiques. C’est un réel plaisir. La photographie, signée par le triple-oscarisé Vittorio Storaro, est très belle. Jonglant habilement avec plusieurs personnages, Woody Allen semble renouer avec sa meilleure verve et montre que ses talents de conteur sont loin d’être émoussés.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Jesse Eisenberg, Kristen Stewart, Steve Carell, Blake Lively
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Café society
Jesse Eisenberg et Kristen Stewart dans Café Society de Woody Allen.

Café Society
Steve Carell dans Café Society de Woody Allen.

Homonymes :
Cafe Society (Femme du monde) de Edward H. Griffith (1939) (aucun lien avec D.W. Griffith) avec Madeleine Carroll, Fred MacMurray et Shirley Ross
Café Society de Raymond De Felitta (1995) avec Frank Whaley et Peter Gallagher

7 février 2018

The Big Short: Le casse du siècle (2015) de Adam McKay

Titre original : « The Big Short »

The Big Short: Le casse du siècleEn 2005, un excentrique gestionnaire de fonds spéculatifs découvre que le système des prêts immobiliers regroupés en titrisations hypothécaires est très fragile : le risque de défaillance est très sous-estimé alors que les taux s’apprêtent à remonter. Il décide parier sur la baisse de ces titres…
The Big Short (« short-er » dans le langage des traders signifie parier sur la baisse de quelque chose) est adapté d’un best-seller de Michael Lewis publié en 2010. Il raconte l’histoire des quelques très rares gestionnaires de fonds qui ont pressenti la crise des subprimes de 2007. Le récit insiste sur leur personnalité atypique (réflexe hollywoodien classique) et sur l’incrédulité à laquelle ils se sont heurtés. Leurs motivations sont toutefois essentiellement financières : prendre une position contraire au marché pour qu’elle soit très lucrative. L’un d’entre eux a bien un discours plus général mais extrêmement confus car lié à une situation psychologique personnelle « compliquée » qui l’a rendu asocial. Le propos est assez technique avec tout le jargon du domaine mais a le mérite d’être assez juste. Si le film explique bien les mécanismes, il n’offre cependant aucune réflexion de fond. Le montage est extrêmement désagréable, avec une succession très rapide de plans, qui sont parfois plutôt des flashs que des plans… Tout aussi désagréable est l’utilisation excessive des mouvements ultra-rapides de caméra, sans doute pour nous mettre dans l’ambiance pressée (et stressée) du monde de la finance. Le premier tiers du film est ainsi particulièrement pénible à regarder. Producteur du film, Brad Pitt s’est réservé le seul rôle calme de l’histoire : un ex-gestionnaire reconverti dans les petites graines bio…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Ryan Gosling, Christian Bale, Steve Carell, Brad Pitt
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The Big Short
Christian Bale dans The Big Short de Adam McKay.

The Big Short
Steve Carell et Ryan Gosling dans The Big Short de Adam McKay.