14 avril 2023

Elvis (2022) de Baz Luhrmann

ElvisEn 1997 à Las Vegas, le « Colonel » Tom Parker, sur son lit de mort, raconte comment il a façonné la carrière d’Elvis Presley. Ce flambeur se défend d’être responsable de la mort de l’artiste et de l’avoir utilisé. L’impresario raconte ensuite comment il a fait la connaissance de celui qu’on surnommera plus tard le « King »…
Elvis est un film américain coécrit, coproduit et réalisé par Baz Luhrmann. Les premières minutes donnent le ton : une frénésie de plans courts et d’effets visuels qui portent nos pupilles au bord de la surchauffe. Ce style habituel du réalisateur australien, certes, sied bien au lieu (Las Vegas), mais n’en est pas moins plutôt fatiguant.  Dans son récit, Luhrmann a visiblement cherché à s’écarter des schémas habituels des films biographiques : si l’histoire suit un fil chronologique, il y a de grands trous et l’unique angle d’approche est la relation entre Presley et son détestable impresario. Ce dernier est d’ailleurs le narrateur (sans que l’intention ne soit de le réhabiliter, il est présenté comme un escroc). La musique tient une place étrange : si elle est bien présente par des reconstitutions de concerts assez spectaculaires (1), elle semble le plus souvent être reléguée au second plan ; le succès d’Elvis dans les années 50 est ainsi présenté comme étant plus dû à son déhanchement, qui agit comme un pouvoir satanique sur les jeunes adolescentes, qu’à sa musique. Austin Butler est extraordinairement crédible dans le rôle, y compris (et surtout) lorsqu’il est sur scène. En revanche, Tom Hanks fait peine à voir, surchargé de latex (qui lui donne un petit côté « wax museum ») ; il est assez repoussant et son interprétation est pataude. C’est vraiment étonnant qu’il ait accepté un tel rôle. L’ensemble est très long (2h40), la seconde moitié du film paraît interminable.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Austin Butler, Tom Hanks, Olivia DeJonge, Helen Thomson, Richard Roxburgh
Voir la fiche du film et la filmographie de Baz Luhrmann sur le site IMDB.
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ElvisAustin Butler (Elvis années cinquante)
et Tom Hanks dans Elvis de Baz Luhrmann.

ElvisAustin Butler (Elvis fin des années soixante, NBC concert)
dans Elvis de Baz Luhrmann.

(1) Une vidéo sur Youtube met en parallèle les scènes du film avec les images réelles. Le mimétisme le l’acteur est étonnant… C’est une copie conforme.

30 décembre 2022

Moi, Peter Sellers (2004) de Stephen Hopkins

Titre original : « The Life and Death of Peter Sellers »
Autre titre français : « La Vie et la mort de Peter Sellers »

La Vie et la mort de Peter Sellers (The Life and Death of Peter Sellers)Moi, Peter Sellers est un film américano-britannique de Stephen Hopkins qui raconte la vie de l’acteur Peter Sellers. Initialement prévu pour une diffusion à la télévision (production HBO), il a été distribué en salles dans certains pays (dont la France). Le scénario, signé par Christopher Markus et Stephen McFeely, s’appuie sur la biographie écrite par Roger Lewis (inédite en français). Le film est intéressant, nous montrant notamment certaines facettes de la vie privée de l’acteur qui avait bien des difficultés à exister en dehors de ses rôles. Habitué aux transformations, l’acteur australien Geoffrey Rush fait une remarquable prestation pour personnifier Peter Sellers. Le récit pratique la mise en abyme de façon amusante, laissant par exemple Geoffrey Rush prendre parfois la place de personnages secondaires et s’exprimer face-caméra. Bien entendu, les nombreux clins d’œil et anecdotes de tournage sont un petit délice pour les cinéphiles. Gros succès en Australie, accueil plus mitigé ailleurs.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Geoffrey Rush, Charlize Theron, Emily Watson, John Lithgow, Peter Vaughan, Stanley Tucci, Stephen Fry, Henry Goodman, Alison Steadman
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Voir les livres sur Peter Sellers (dont la biographie de Roger Lewis)

La Vie et la mort de Peter Sellers (The Life and Death of Peter Sellers)Geoffrey Rush dans Moi, Peter Sellers (The Life and Death of Peter Sellers) de Stephen Hopkins.

27 mai 2022

Eiffel (2021) de Martin Bourboulon

EiffelÀ la fin des années 1880, Gustave Eiffel vient de collaborer à la construction de la statue de la Liberté. Pressé par le gouvernement français de créer quelque chose de spectaculaire pour l’Exposition universelle de Paris de 1889 et aiguillonné par un amour de jeunesse qui renaît, il propose de construire un tour en métal de 300 mètres de haut…
Eiffel est un film français écrit par Caroline Bongrand et réalisé par Martin Bourboulon. Dès le début, l’histoire d’amour paraît artificiellement plaquée et effectivement elle est entièrement inventée. Un amour de jeunesse qui reparaît vingt ans plus tard (la belle, qui n’a pas pris une ride, est maintenant mariée à l’un de ses meilleurs amis), une passion torride qui ne demande qu’à renaître mais restera sans lendemain par respect des conventions, tout cela évoque plutôt un mauvais roman-photo. Hélas cette romance de pacotille occupe la majeure partie du récit. Les scènes de construction de la tour sont bien plus intéressantes, principalement par les détails techniques donnés. En revanche, suggérer que Gustave Eiffel a donné à la tour la forme d’un « A » parce que son grand amour se prénomme Adrienne… on ne sait s’il faut en rire ou en pleurer. Le film a bénéficié d’un gros budget. La réalisation et la reconstitution sont assez soignées.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Romain Duris, Emma Mackey, Pierre Deladonchamps, Armande Boulanger
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Voir les livres sur le film Eiffel..

Remarque :
* Dans la réalité, la tour Eiffel a été imaginée par Maurice Koechlin et Émile Nouguier, respectivement chef du bureau des études et chef du bureau des méthodes d’Eiffel & Cie. Le premier plan, réalisé en juin 1884, est ensuite amélioré par Stephen Sauvestre, l’architecte en chef des projets de l’entreprise, qui lui apporte plus d’esthétique : courbures des lignes plus prononcées, consolidation jusqu’au premier étage avec des arcs, réduction du nombre de plateformes. Gustave Eiffel n’a donc pas conçu le monument, mais s’est appliqué à faire connaître son projet auprès des gouvernants, des décideurs et du grand public.

EiffelEiffel de Martin Bourboulon.

16 février 2022

Judy (2019) de Rupert Goold

Judy1968. Criblée de dettes, Judy Garland n’a pas vraiment de résidence fixe. Elle tente d’élever les deux jeunes enfants qu’elle a eus avec Sydney Luft mais ce dernier en réclame la garde. Pour pouvoir leur offrir un toit, elle accepte une série de concerts à Londres…
Judy est un film biographique musical américano-franco-britannique réalisé par Rupert Goold. Assez judicieusement, le film s’écarte de l’insupportable schéma traditionnel du biopic hollywoodien : il ne retrace pas la vie de la star mais se concentre sur la dernière année de sa vie, avec quelques flashbacks de l’époque du tournage du Magicien d’Oz. De plus, dans le mix habituel difficultés/succès, le récit s’attarde plus sur les difficultés sans chercher à utiliser le glamour du succès. Le résultat n’en est pas meilleur pour autant. Le récit n’est finalement pas très intéressant, les chansons de qualité très moyennes, la mise en scène peu inspirée. L’émotion n’arrive qu’à la toute fin (lors de l’inévitable « Over the rainbow »). Personnellement, je ne vois pas l’intérêt d’un tel film : ce n’est pas un hommage à Judy Garland, il n’incitera personne à regarder l’un de ses films. C’est surtout l’occasion pour une actrice de nous livrer une prestation de type « habitée par son personnage », de celles où il ne faut pas craindre de forcer son jeu. Ce type de composition plait beaucoup et Renée Zellweger a eu son Oscar réglementaire.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Renée Zellweger, Jessie Buckley, Finn Wittrock, Rufus Sewell, Michael Gambon
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JudyRenée Zellweger et Jessie Buckley dans Judy de Rupert Goold.

23 janvier 2021

L’odyssée de Charles Lindbergh (1957) de Billy Wilder

Titre original : « The Spirit of St. Louis »

L'odyssée de Charles Lindbergh (The Spirit of St. Louis)20 mai 1927. Charles Lindbergh s’apprête pour une audacieuse tentative : voler de New York à Paris sans escale dans son monoplace Spirit of Saint Louis et réaliser ainsi le premier vol transatlantique de l’histoire humaine…
Si Billy Wilder est célèbre pour ses merveilleuses comédies, l’examen de sa filmographie montre qu’il a abordé de nombreux genres différents. Mais, même en gardant cela à l’esprit, force est de considérer ce The Spirit of St. Louis comme un film totalement à part. Film historique, centré sur un seul personnage, il ne montre aucun des traits caractéristiques du style du cinéaste. Le récit est vraiment très classique et empâté des clichés hollywoodiens habituels (y compris une touche mystico-religieuse vraiment surprenante de la part de Wilder). Tout au plus, pourra-t-on remarquer la présence de l’humour wildérien dans certains flashbacks. Le scénario est basé sur l’autobiographie de Charles Lindbergh parue en 1954 (Prix Pulitzer) où l’aviateur ne se dévoile finalement que très peu. C’est l’un des principaux reproches qui a été fait au film, de même que le choix de James Stewart, bien trop âgé pour le rôle : l’acteur avait 47 ans au moment du tournage alors que Lindbergh n’en avait que 25. Le film n’eut aucun succès à sa sortie. Il est un peu mieux considéré aujourd’hui mais n’en reste pas moins oubliable.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: James Stewart, Murray Hamilton
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L'odyssée de Charles Lindbergh (The Spirit of St. Louis)James Stewart dans L’odyssée de Charles Lindbergh (The Spirit of St. Louis) de Billy Wilder.

22 août 2019

L’Homme qui défiait l’infini (2015) de Matt Brown

Titre original : « The Man Who Knew Infinity »

L'Homme qui défiait l'infiniAu tout début du XXe siècle, Srinivasa Ramanujan, passionné par les mathématiques, peine à trouver un travail dans sa ville de Madras en Inde et parvient in extremis à se faire embaucher comme comptable. Il envoie certaines de ses formules à divers mathématiciens anglais et l’un d’eux le fait venir à Cambridge…
L’Homme qui défiait l’infini est un film britannique basé sur la biographie écrite par l’américain Robert Kanigel. C’est un biopic assez classique dans sa forme et son déroulement. Il a toutefois le mérite d’être fidèle à la réalité. Il met bien en relief le choc entre deux approches des mathématiques : celle qui s’appuie sur les démonstrations, vision qui prévalait à l’époque en Angleterre, et celle qui laisse la part belle à l’intuition. Cette partie n’est pas exagérée : dans la réalité, il a effectivement fallu attendre presque un siècle entier pour que toutes les équations de Ramanujan soient démontrées et vérifiées. Le film est l’occasion de revoir Dev Patel, le garçon de Slumdog Millionaire. Jeremy Irons offre comme toujours une interprétation parfaite, même s’il est un peu âgé pour le rôle (G.H. Hardy n’avait que 36 ans quand il a fait venir Ramanujan), et sa voix est toujours un délice pour les oreilles. Le film n’est pas sorti en salles en France.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jeremy Irons, Dev Patel, Toby Jones, Stephen Fry
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L'Homme qui défiait l'infiniJeremy Irons et Dev Patel dans L’Homme qui défiait l’infini de Matt Brown.

 

* Autre film sur le mathématicien Srinivasa Ramanujan :
Ramanujan de Gnana Rajasekaran (Inde, 2014) avec Abhinay Vaddi.

13 juin 2019

Rodin (2017) de Jacques Doillon

RodinAuguste Rodin reçoit enfin à 40 ans sa première commande de l’Etat pour la porte d’entrée du musée des arts décoratifs qui devait ouvrir en 1882. Il vient d’accepter une nouvelle élève, la jeune Camille Claudel, qui devient vite son assistante, puis sa maîtresse…
Il eut été décevant que Jacques Doillon se plie au format moderne du biopic, genre aujourd’hui extrêmement codifié et sans originalité. Heureusement, ce n’est pas le cas, il fait fi de ces ennuyeuses conventions et cherche plutôt à nous faire entrer dans la tête du sculpteur grâce à un scénario qu’il a écrit. Il ne suit pas une trame narrative continue mais décrit des moments sans se soucier de toujours les lier entre eux : les ellipses sont parfois aussi importantes que soudaines. Il s’attache plus particulièrement à suivre la relation tumultueuse de Rodin avec Camille Claudel, sa relation avec les femmes en général et imagine (1) son cheminement créatif pour La Porte de l’Enfer et pour la « dérangeante » statue de Balzac qu’il ne parviendrait jamais à faire vraiment accepter. Le tournage a été réalisé en partie dans la demeure de Rodin à Meudon. Vincent Lindon s’est beaucoup investi dans son personnage et le rend très crédible. La photographie est un peu terne, marquée par un éclairage faible. Le son est assez mauvais (sous-titres fortement recommandés). Le film de Jacques Doillon a été très bien reçu par la critique mais très mal par le public qui a été probablement désarçonné par son caractère atypique.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Vincent Lindon, Izïa Higelin, Séverine Caneele, Bernard Verley
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(1) Il n’existe pas de témoignages directs sur la façon dont Rodin créait et travaillait. Jacques Doillon reprend toutefois certaines théories : par exemple, la légende veut que Camille Claudel ait modelé les mains de Pierre de Wissant pour la sculpture Les Bourgeois de Calais.

Rodin
Vincent Lindon et Izïa Higelin dans Rodin de Jacques Doillon.

Rodin
Vincent Lindon dans Rodin de Jacques Doillon.

Rodin
Vincent Lindon et Anne Cécile Quivogne (… et Balzac) dans Rodin de Jacques Doillon (Rodin aurait fait poser une femme enceinte pour l’une de ses études sur Balzac).

 

Précédente évocation de la relation entre Camille Claudel et Auguste Rodin :
Camille Claudel de Bruno Nuytten (1988) avec Isabelle Adjani et Gérard Depardieu

et sur la fin de vie de Camille Claudel :
Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont avec Juliette Binoche

13 mars 2019

Man on the Moon (1999) de Milos Forman

Man on the MoonMan on the Moon retrace la carrière du comédien humoriste américain Andy Kaufman. Nous ne l’avons pas connu en France mais il fût, pendant une décennie (jusqu’à sa mort en 1984), l’une des grandes figures de la contre-culture américaine. Il est totalement inclassable : ce n’est pas un humoriste qui raconte des blagues, disons qu’il pratiquait plutôt les happenings humoristiques. Il créait des situations où toutes les barrières entre scène et vie réelle n’existaient plus : selon Scott Alexander, l’un des coscénaristes du film, « il remettait en cause toutes les perceptions de la réalité autour de lui ». Et il entretenait le doute : par exemple, la vérité de l’histoire avec le catcheur n’a été connue que dix ans après sa mort. Jim Carrey s’est totalement investi dans son personnage, pour lequel il a une grande admiration, s’effaçant pour mieux s’identifier à lui. Il nous fait passer par tout le spectre des sentiments, de la consternation à la jubilation. Et il sait aussi être émouvant. Du grand art.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jim Carrey, Danny DeVito, Courtney Love, Paul Giamatti
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Remarques :
* Le titre Man on the Moon vient du morceau enregistré par le groupe R.E.M. en 1992 en hommage à Andy Kaufman.
* Jerry Lawler (le catcheur) joue son propre rôle, le véritable George Shapiro (interprété dans le film par Danny DeVito) interprète le patron de boîte qui vire Kaufman en début de film, le véritable Bob Zmuda (le compère interprété  dans le film par Paul Giamatti) interprète le producteur de la série Fridays avec lequel Jim Carrey/Andy Kaufman se bagarre.
* On peut aujourd’hui voir sur YouTube les sketches réels d’Andy Kaufman et constater que le film est vraiment très proche de la réalité.

Man on the moon
« Here I come to save the daaaay »…
Jim Carrey est Andy Kaufman dans Man on the Moon de Milos Forman (nota : il « chante »  la chanson générique de Mighty Mouse, un dessin animé  de la Warner des années 40 que Kaufman regardait certainement lorsqu’il était enfant).

Man on the Moon
Jim Carrey est aussi Tony Clifton, le double odieux et maléfique d’Andy Kaufman, dans Man on the Moon de Milos Forman.

21 février 2019

Steve Jobs (2015) de Danny Boyle

Steve Jobs1984. A quelques minutes du lancement officiel du Macintosh, la démo censée dire « hello » plante le système. Pourtant Steve Jobs y tient beaucoup et n’envisage pas de faire la présentation sans elle. Et ce n’est qu’un des multiples problèmes que le fondateur d’Apple doit gérer…
Basé sur la biographie de Walter Isaacson, ce film n’est pas le premier sur Steve Jobs. La forme classique des biopics de petit génie nous est ici épargnée ; le scénario est assez audacieux puisqu’il raconte de nombreux évènements marquants en les replaçant dans la demi-heure qui précède trois lancements majeurs de produits : Macinstoch en 1984, Next en 1988 et l’iMac en 1998. Bien entendu, cela donne au récit un petit côté artificiel, et aussi excessivement trépidant. L’accent est mis sur les rapports de forte tension entre Jobs et certaines personnes qui l’ont accompagné, tels Wozniak, Sculley, et aussi avec sa fille, Lisa. L’ensemble est plutôt indulgent envers le gourou d’Apple qui a souvent été décrit comme coléreux et égotiste. S’il n’est pas des plus passionnants, le film de Danny Boyle a au moins le mérite de l’originalité.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Michael Fassbender, Kate Winslet, Seth Rogen, Jeff Daniels, Michael Stuhlbarg, Katherine Waterston
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Steve Jobs
Michael Fassbender dans Steve Jobs de Danny Boyle.

Autre films sur Steve Jobs :
Jobs (2013) de Joshua Michael Stern avec Ashton Kutcher
iSteve (2013) film humoristique de Ryan Perez avec Justin Long
Pirates of Silicon Valley (TV, 1999) de Martyn Burke avec Noah Wyle.

23 janvier 2017

Gentleman Jim (1942) de Raoul Walsh

Gentleman JimEmployé de banque, Jim Corbett, un américain d’origine irlandaise, veut s’élever dans la société. De façon assez inattendue, c’est la boxe qui va lui en fournir le moyen… Gentleman Jim raconte l’ascension de James J. Corbett qui est considéré comme étant le père de la boxe moderne, celui qui apporta une certaine noblesse à cet art. A la fin du XIXe siècle, ce boxeur fut une véritable star de son temps, jouant au théâtre en parallèle de sa carrière. Le film de Raoul Walsh le présente comme un mélange de vantardise et de charme. Errol Flynn se révèle parfait dans ce type de rôle. L’acteur s’est beaucoup entraîné physiquement, ce qui ne l’a pas empêché d’avoir un léger arrêt cardiaque sur le tournage d’une scène de boxe. Il reprit le tournage une semaine plus tard, refusant toujours d’être doublé. Le déroulement du scénario est assez rapide et l’ensemble est parsemé d’un humour tapageur assez appuyé. Les scènes de boxe sont fort bien filmées, rendant bien la vélocité des boxeurs par un montage rapide, avec beaucoup de plans sur les spectateurs pour ajouter une note d’humour. On remarquera que, entre les lignes, le thème du rêve américain est omniprésent. On pourrait même dire que c’est le sujet principal du film.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Errol Flynn, Alexis Smith, Jack Carson, Alan Hale, John Loder
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Gentleman Jim
Errol Flynn est Gentleman Jim dans le film de Raoul Walsh (Jack Carson est à sa droite, la main sur son épaule).

Remarques :
* Le scénario est écrit par Vincent Lawrence et Horace McCoy d’après l’autobiographie The Roar of the Crowd de James J. Corbett.
* L’histoire est romancée : dans la réalité, James J. Corbett était un personnage calme et plutôt effacé. Il s’est marié avec une actrice (et non une femme de la haute société) et, ce, bien avant d’être champion du monde. D’autre part, Sullivan haïssait Corbett et donc ne lui remit jamais la fameuse ceinture (qu’il avait d’ailleurs mise au clou des années auparavant).
* Peu après la sortie du film, Errol Flynn fut accusé de viol (il sera finalement acquitté) et sa phrase finale dans le film, « I’m no gentleman », prit ainsi un sens inattendu dans l’esprit des spectateurs.

Gentleman Jim
Rhys Williams, Alexis Smith, Errol Flynn et Minor Watson dans Gentleman Jim de Raoul Walsh.