27 mars 2019

Touche pas la femme blanche ! (1974) de Marco Ferreri

Touche pas la femme blancheLa bataille de Little Big Horn (1876) menée par le général Custer reconstituée dans le trou du chantier du Forum des Halles…
… telle fût l’idée totalement saugrenue mais assez amusante de Marco Ferreri. Touche pas la femme blanche !  est une parodie de western, une farce anachronique remplie d’allégories sociales et politiques. Le réalisateur a repris les acteurs de son film précédent La Grande Bouffe pour les placer en costumes d’époque dans le Paris des années soixante-dix. Certaines scènes de chantier, notamment l’effondrement de bâtiments, sont même intégrées à l’histoire. Ferreri multiplie les anachronismes, à la fois pour accentuer la bouffonnerie de l’ensemble mais aussi pour souligner son propos politique sous-jacent : massacre des indiens, déshumanisation des centres villes, satire de la force d’Etat … sans parler des allusions au Watergate, à l’action de la CIA au Chili. Tout y passe et Ferreri ne donne pas dans la petite dentelle ; ses allégories sont lourdement appuyées. Cela nous vaut quelques bons numéros d’acteurs, comme Serge Reggiani presque nu en indien fou et Michel Piccoli très en verve pour incarner un Buffalo Bill particulièrement haut en couleur. Le résultat n’est toutefois que moyennement convaincant mais le film n’en est pas moins une belle curiosité.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Catherine Deneuve, Marcello Mastroianni, Michel Piccoli, Philippe Noiret, Ugo Tognazzi, Alain Cuny, Serge Reggiani, Darry Cowl
Voir la fiche du film et la filmographie de Marco Ferreri sur le site IMDB.

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Touche pas la femme blanche
Touche pas la femme blanche de Marco Ferreri.

Touche pas la femme blanche
Catherine Deneuve et Marcello Mastroianni dans Touche pas la femme blanche de Marco Ferreri.

Remarques :
Le producteur Alain Sarde a raconté que Ferreri lui aurait dit au début du tournage en lui montrant le trou des Halles : « Tu vois, je vais faire un film là-dedans et je vais enterrer Rassam avec. Je vais le ruiner ! ». Le différent entre Ferreri et son producteur Jean-Pierre Rassam venait du succès de La Grande Bouffe : Rassam aurait réinvesti tous les bénéfices dans deux nouveaux projets (Lancelot du Lac de Bresson et Les Chinois à Paris de Jean Yanne) sans reverser à Ferreri l’intégralité de la part qui lui était due.

Serge Toubiana raconte cette anecdote avec tous les conditionnels qui s’imposent dans son hommage à Alain Sarde ( http://www.cinematheque.fr/cycle/alain-sarde-232.html ) . Sans remettre en cause la véracité des propos d’Alain Sarde, il paraît toutefois peu probable que Ferreri ait volontairement saboté son film. Tout au plus, cela peut expliquer qu’il n’ait freiné aucune de ses « excentricités »…

Touche pas la femme blanche
La scène de la grande bataille finale de Touche pas la femme blanche de Marco Ferreri n’a de toute évidence pas été tournée à Paris mais dans ce qui semble être une grande carrière calcaire. Les immeubles ont été rajoutés un peu grossièrement (probablement par cache).

7 mars 2019

Larry le dingue, Mary la garce (1974) de John Hough

Titre original : « Dirty Mary Crazy Larry »

Larry le dingue, Mary la garcePilote de course, Larry et son mécanicien Deke ont besoin d’argent pour financer leur entrée dans un circuit international de course automobile. Ils montent un hold-up audacieux de supermarché et s’enfuient avec Mary, rencontre d’un soir de Larry qui a été témoin du vol. Ils ont rapidement la police à leurs trousses…
Premier film américain du britannique John Hough, Larry le dingue, Mary la garce s’inscrit dans la veine des films de poursuite qui étaient en vogue dans les années soixante dix. Le film n’a rien de vraiment remarquable si ce n’est l’excellente prestation de son trio d’acteurs principaux qui sont sympathiques malgré leur folie irresponsable. Peter Fonda a ici un certain charisme sans lequel le film serait insignifiant. Face à eux, le personnage du policier est assez classique (au cinéma du moins) : non conformiste, rebelle et tenace.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Peter Fonda, Susan George, Adam Roarke, Vic Morrow, Kenneth Tobey
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Larry le Dingue, Mary la Garce
Adam Roark, Susan George et Peter Fonda dans Larry le dingue, Mary la garce de John Hough.

29 décembre 2018

L’inspecteur ne renonce jamais (1976) de James Fargo

Titre original : « The Enforcer »

L'inspecteur ne renonce jamaisL’inspecteur Callahan est muté au service du personnel à la suite d’une intervention jugée trop musclée lors d’une prise d’otages. Pendant ce temps, un groupe de terroristes fait une irruption sanglante dans un dépôt d’armes et de munitions en vue d’un gros coup…
Produit par Clint Eastwood et dirigé par l’un de ses anciens assistants, The Enforcer est le troisième film de la série de L’inspecteur Harry. Le scénario ne brille pas par son originalité, c’est à nouveau une histoire d’enlèvement. Le plus amusant est de voir comment Clint Eastwood cherche, une fois encore, à prendre ses détracteurs à contre-pied. Pour ne pas être accusé de racisme, les méchants sont des blancs aux yeux bleus et les noirs collaborent volontiers avec la police. Pour ne pas être accusé de machisme, sa nouvelle équipière est une femme qui se révèlera être une grande coéquipière et lui apprendra beaucoup. En revanche, il ne fait rien pour contrer son image de réactionnaire  : le fond du propos reste le même, une charge sévère et primaire contre les libéraux de tous poils qui veulent moderniser la police mais sont bien incapables de tenir tête aux criminels. La seule méthode efficace selon Clint Eastwood est de sortir son colt et plus il est gros,  « plus on a de chances de toucher sa cible ». Une fois encore, le succès populaire fut énorme.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Clint Eastwood, Tyne Daly, Harry Guardino, Bradford Dillman
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Remarques :
* Lorsqu’il lui fut reproché d’avoir plagié le titre The Enforcer du film de Raoul Walsh (1951) avec Humphrey Bogart, Clint Eastwood a répondu que c’était un hommage… A noter le mot « enforcer » est un mot inventé (à partir du verbe « to enforce » qui signifie « faire respecter quelque chose », en l’occurrence la loi). A noter aussi que les deux films sont chez la Warner ce qui a facilité cette appropriation.

* Le film fait mention par deux fois d’un plasticage en France de la centrale nucléaire de Fessenheim qui aurait eu lieu l’année précédente. A noter que le premier réacteur de la centrale ne sera mis en service qu’en 1977, soit bien après la sortie du film.

L'inspecteur ne renonce jamais
Clint Eastwood et Tyne Daly (lors d’une scène d’autopsie) dans L’inspecteur ne renonce jamais de James Fargo.

28 décembre 2018

Magnum Force (1973) de Ted Post

Magnum ForceSan Francisco est secoué par une série d’exécutions punitives de truands notoires. Le supérieur de l’inspecteur Callahan l’écarte de l’enquête car il lui reproche ses méthodes trop violentes lors des arrestations…
Après la polémique engendrée par le précédent film, l’inspecteur Harry revient sur les écrans pour prendre à contre-pied ses opposants : puisque ceux-ci lui reprochaient sa pratique d’une justice expéditive, le scénario de Magnum Force le fait combattre des policiers pratiquant une justice expéditive ! Et, lorsque ces derniers cherchent à l’enrôler, il leur répond « je crois que vous vous êtes trompés sur mon compte », une réponse qui s’adresse également à tous ses détracteurs. De plus, pour écarter toute accusation de racisme, le nouvel équipier de l’inspecteur est noir (le précédent était déjà mexicain mais cela n’avait pas suffi…) Bien qu’il soit signé par John Milius et Michael Cimino, le scénario en lui-même n’est pas passionnant, on comprend rapidement ce qui se trame et il n’y a que peu de tension. En revanche, le nombre de morts augmente nettement et le film distille une certaine fascination pour la violence que l’on est en droit de trouver malsaine. Le succès populaire fut, une fois encore, énorme.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Clint Eastwood, Hal Holbrook, Mitchell Ryan, David Soul, Tim Matheson, Felton Perry
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Magnum Force
Clint Eastwood dans Magnum Force de Ted Post.

27 décembre 2018

L’inspecteur Harry (1971) de Don Siegel

Titre original : « Dirty Harry »

L'inspecteur HarryA San Francisco, un tueur fou menace de tuer une personne par jour si une grosse somme d’argent ne lui est pas immédiatement versée. La municipalité s’apprête à céder au chantage mais l’inspecteur Harry Callahan décide de traquer le maniaque…
Plus que tout autre, L’inspecteur Harry est le film qui a collé de façon durable la réputation de « réactionnaire » à Clint Eastwood. Il faut avouer que le message porté par le film est clair : puisque la justice relâche les criminels, rien ne vaut un 44 Magnum  pour faire régner la Loi. Il y a là une façon de simplifier le propos par un manichéisme extrême qui le rapproche des films de propagande et, si l’on veut poursuivre en ce sens, il faut noter que le film a été tourné sous Nixon et constitue une charge contre les libéraux (le maire de San Francisco, à cette époque, était démocrate). Aujourd’hui, le vent a tourné, Clint Eastwood est revenu en odeur de sainteté grâce à ses talents de réalisateur, et la grande majorité des critiques s’accordent à présenter l’inspecteur Harry, non plus comme le porteur d’une justice primitive et impulsive, mais comme un rebelle, un « anti-système » en quelque sorte! Hum… Sur la forme, la construction est assez classique et n’a rien de remarquable mais la tension est bien gérée dans toute la scène du sac jaune. L’image est souvent très sombre, masquant ainsi des portions entières ce qui contribue à créer une atmosphère forte et anxiogène. La réalisation est très efficace pour nous faire accepter la violence. Le succès populaire fut énorme.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Clint Eastwood, Reni Santoni, Andrew Robinson, John Larch
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Remarque :
* La charge contre Clint Eastwood est partie de la critique de Pauline Kael, critique influente du New Yorker aux positions souvent tranchées. Son texte ne vise pas Eastwood lui-même mais le film qu’elle qualifie de « profondément immoral ». La phrase qui a fait couler beaucoup d’encre est celle-ci : L’inspecteur Harry « est un film de genre, mais ce genre du film action a toujours recélé un potentiel fasciste qui a fini par faire surface ». Cette remarque générale sur la justification de la violence au cinéma est assez juste.
Pour lire la chronique de Pauline Kael in extenso…

Dirty Harry
Célébrissime image de Clint Eastwood avec son 44 Magnum (« l’arme de poing la plus puissante du monde ») dans L’inspecteur Harry de Don Siegel.

Dirty Harry
Photo de tournage de L’inspecteur Harry de Don Siegel.

2 décembre 2018

Le Magnifique (1973) de Philippe de Broca

Le MagnifiqueAu Mexique, un requin dévore un espion prisonnier d’une cabine téléphonique jetée à la mer. On appelle à la rescousse l’agent français Bob Saint-Clar, le meilleur agent secret du monde. Celui-ci est dépêché sur place où l’attend la très belle Tatiana. Sur une plage exotique, ils sont attaqués par une horde d’ennemis envoyés par l’infâme Karpov…
Sur une idée de scénario originale, Philippe de Broca nous sert un grand divertissement, très farfelu mais pas idiot du tout : il a une façon très amusante d’explorer les rapports entre la fiction et la réalité, (on remarquera les multiples façons de passer de l’un à l’autre, aucune n’étant utilisée deux fois) et également les rapports entre un créateur et sa création. La parodie des films d’espionnage et de la littérature de gare est assez outrée et Belmondo s’en donne à cœur-joie, bondissant et multipliant les effets de cape. Jacqueline Bisset apporte une belle touche de charme et de douceur.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Paul Belmondo, Jacqueline Bisset, Vittorio Caprioli, Mario David, Jean Lefebvre
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Remarques :
* Aucun scénariste n’est mentionné au générique du fait d’un conflit entre Francis Veber et Philippe de Broca en cours d’écriture. Le scénario fut alors repris par Jean-Paul Rappeneau et Daniel Boulanger. Francis Veber a refusé que son nom apparaisse au générique.
* Jean-Paul Belmondo a gardé le surnom Le Magnifique après ce film.

Le Magnifique
Côté pile : Jacqueline Bisset et Jean-Paul Belmondo dans Le Magnifique de Philippe de Broca.

Le Magnifique
Côté face : Jean-Paul Belmondo et Jacqueline Bisset dans Le Magnifique de Philippe de Broca.

14 novembre 2018

Calmos (1976) de Bertrand Blier

CalmosDeux hommes quittent tout pour aller s’installer dans un village perdu où ils s’adonnent aux plaisirs de la bonne chère et de la paresse…
Bertrand Blier nous propose sa propre version de l’an 01… C’est une vision bien différente où le réalisateur chamboule tout, pratique les retournements et pousse l’humour jusqu’aux limites du bon goût. Sa liberté de ton a profondément choqué à sa sortie et, encore aujourd’hui, beaucoup se cantonnent à n’y voir qu’une fable antiféministe. En réalité, plus que les femmes, ce que les deux compères veulent fuir, c’est surtout la dictature du sexe qui est réduit ici à un simple acte technique sans attrait ou à un puits de vulgarité. Ils fuient également la dictature hygiéniste, toutes les règles pour rester « en bonne santé », et toute forme de règle sociale voire toute forme de règle tout court. Mais Calmos est avant tout une belle et grosse farce, incongrue, surréaliste, où l’humour n’a pas de limites. Tout n’est pas réussi (le final n’est pas du meilleur goût…) mais le film regorge de scènes savoureuses et de dialogues truculents.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort, Bernard Blier, Brigitte Fossey, Claude Piéplu
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Calmos
Pierre Bertin, Bernard Blier, Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle dans Calmos de Bertrand Blier.

19 octobre 2018

Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause! (1970) de Michel Audiard

Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause!Germaine, femme de ménage curieuse, a trois employeurs. Ses bavardages vont entrainer une situation bien étrange…
L’idée de départ de chantages croisés est amusante, les dialogues sont souvent jubilatoires, l’interprétation excellente, et pourtant l’ensemble nous laisse sur une sensation de film bâclé, à la réalisation imprécise. Il y a toutefois des scènes assez mémorables. A sa sortie, le film fut souvent jugé vulgaire, le côté amoral des personnages heurtant alors certains esprits ;  pourtant (ou à cause de cela), le film connut un grand succès… Il permit à Annie Girardot d’avoir accès à des rôles très populaires.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Annie Girardot, Bernard Blier, Mireille Darc, Jean Le Poulain, Sim, Jean Carmet, Robert Dalban
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Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause!
Quand il joue au petit chimiste, Bernard Blier n’a pas que des bonnes intentions dans Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause! de Michel Audiard.

15 octobre 2018

Elisa, Mon Amour (1977) de Carlos Saura

Titre original : « Elisa, vida mía »

Elisa, Mon AmourAccompagnée de sa sœur, son mari et leurs enfants, Elisa vient rendre visite à son père Luis qui vit seul dans une maison isolée à la campagne. Elle reste ensuite seule avec lui, heureuse de pouvoir ainsi s’éloigner de son propre couple qui traverse une crise profonde…
Elisa, vida mía est probablement le film le plus épuré, voire le plus austère, du cinéaste espagnol Carlos Saura. C’est peut-être l’un des plus personnels aussi. L’épure se ressent aussi bien dans le récit que dans les décors ou les personnages. Mais c’est la construction qui étonne le plus, une construction presque circulaire, qui nous déroute de prime abord, où il nous semble revenir plusieurs fois au point de départ. Au final, il est bien difficile de séparer ce qui relève de la réalité ou du fantasme, ou bien si tout l’ensemble n’est issu que de l’imagination du père-écrivain. Mais l’important n’est pas là, il est plutôt dans cette façon de nous faire pénétrer au plus profond des personnages, de leurs interrogations, de leurs attentes. Le film prend ainsi une dimension philosophique, une réflexion sur la vie et sur les rapports aux autres. Géraldine Chaplin et Fernando Rey sont deux très grands acteurs ; ils parviennent à mettre une très grande subtilité dans leur interprétation.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Fernando Rey, Geraldine Chaplin
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Remarques :
* La pièce jouée par les enfants est Le Grand Théâtre du monde de Pedro Calderon, classique du répertoire espagnol. Ecrite aux alentours de 1635, elle étudie la vie humaine comme une pièce de théâtre.
* Le choix de Fernando Rey peut certainement être vu comme un hommage à Luis Buñuel.
* Prix d’interprétation masculine pour Fernando Rey à Cannes en 1977.

Elisa mon amour
Fernando Rey et Geraldine Chaplin dans Elisa, Mon Amour de Carlos Saura.

13 octobre 2018

L’aigle s’est envolé (1976) de John Sturges

Titre original : « The Eagle Has Landed »

L'aigle s'est envoléL’enlèvement de Mussolini de sa prison en 1943 donne l’idée à Adolf Hitler d’enlever Winston Churchill. Il demande qu’une telle opération soit mise sur pied. Un voyage du premier ministre anglais sur la côte est anglaise offre une opportunité…
L’aigle s’est envolé (The Eagle Has Landed) est adapté d’un roman (entièrement fictionnel) de l’anglais Jack Higgins. La production est anglaise mais c’est l’américain John Sturges, grand faiseur de westerns, qui a été choisi pour le diriger. Il n’est pas certain qu’il se soit beaucoup impliqué dans le projet (1). Ce sera son ultime long métrage. Les ingrédients de l’intrigue sont très classiques mais le déroulement est efficace, le montage imprimant un rythme assez soutenu à l’ensemble. On peine toutefois à croire à ce commando plutôt original et quelques aspects restent confus, notamment l’interaction avec l’IRA. En fait, le registre est surtout celui du divertissement. Le film connut un grand succès à sa sortie.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Michael Caine, Donald Sutherland, Robert Duvall, Jenny Agutter, Donald Pleasence, Anthony Quayle
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Remarques :
* L’adaptation est signée Tom Mankiewicz, le fils du réalisateur Joseph L. Mankiewicz.
* The Eagle Has Landed fut la première phrase prononcée depuis la lune en 1969 (donc antérieure au roman, paru en 1975).

(1) Dans son autobiographie, Michael Caine rapporte les paroles du producteur Jack S. Wiener affirmant que  John Sturges n’était pas revenu pour participer au montage, ni à la post-production. De son coté, Tom Mankiewicz a déclaré que Sturges ne s’était pas impliqué et que c’est la monteuse Anne V. Coates qui a sauvé le film.

The Eagle has landed
Michael Caine, Sven-Bertil Taube, Robert Duvall et Donald Sutherland dans L’aigle s’est envolé de John Sturges.