1 juillet 2021

La Mule (2018) de Clint Eastwood

Titre original : « The Mule »

La Mule (The Mule)À plus de 80 ans, Earl Stone est aux abois. Il est seul, endetté et sa petite entreprise d’horticulture vient d’être saisie. Il accepte alors un travail facile qui lui demande seulement de faire le chauffeur du sud au nord des Etats-Unis. Il devient ainsi passeur de drogue pour un cartel mexicain…
Ecrit par Nick Schenk, le scénario de La Mule s’inspire d’une histoire réelle, celle d’un certain Leo Sharp arrêté en 2011 et qui avait été interviewé à l’époque par le New York Times. Clint Eastwood réalise et tient le rôle principal. La Mule fait partie de ces films où l’on confond personnage et interprète : l’octogénaire au centre du film est profondément individualiste, réactionnaire (réfractaire à tout changement), hermétique aux conventions sociales (bien que n’étant pas ouvertement raciste, il ne voit pas ce qui l’empêcherait d’utiliser le mot « nigger »), ou encore, il considère qu’il est libre de ne pas respecter les lois si cela l’arrange… ce sont des traits de personnalité que l’on s’attend à trouver à des degrés divers chez Clint Eastwood. Hormis son caractère saugrenu, on ne voit pas bien l’intérêt de filmer une telle histoire où d’ailleurs il ne se passe rien. Le récit ne débouche que sur une glorification de la famille, retrouvant ainsi une voie moraliste très hollywoodienne. L’art du réalisateur est toutefois de parvenir à en faire un film que l’on visionne sans ennui ; la réalisation est, en effet, parfaite. La critique a été béate, comme à chaque sortie d’un film de Clint Eastwood.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Clint Eastwood, Bradley Cooper, Laurence Fishburne, Dianne Wiest, Andy Garcia
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La Mule (The Mule)Clint Eastwood dans La Mule (The Mule) de Clint Eastwood.

11 mars 2021

Le Cas Richard Jewell (2019) de Clint Eastwood

Titre original : « Richard Jewell »

Le Cas Richard Jewell (Richard Jewell)En 1996, Richard Jewell fait partie de l’équipe chargée de la sécurité des Jeux d’Atlanta. Il est l’un des premiers à alerter de la présence d’une bombe, sauvant ainsi  de nombreuses vies. Son statut de héros ne dure cependant que trois jours car le FBI estime qu’il a le profil d’un poseur de bombe et l’information fuite dans les médias…
Le Cas Richard Jewell s’inspire de l’histoire de l’agent de sécurité Richard Jewell qui a réussi à limiter une attaque terroriste durant les Jeux olympiques d’été de 1996 avant d’en être suspecté. Le scénario a respecté scrupuleusement les faits sur certains points tout en brodant sur d’autres. Le FBI n’est guère montré à son avantage mais la charge la plus sévère est à l’encontre des médias, capables de détruire la vie de personnes. Comme souvent, Clint Eastwood ne donne pas dans la nuance, les gentils et les méchants sont faciles à identifier. Le film a suscité une petite polémique outre-Atlantique par la façon dont la journaliste Kathy Scruggs (aujourd’hui décédée) fait parler un agent du FBI en échange de rapports sexuels. L’ensemble est un peu trop long mais reste prenant grâce à l’interprétation très humaine de Paul Walter Hauser.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Paul Walter Hauser, Sam Rockwell, Olivia Wilde, Jon Hamm, Kathy Bates
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Le Cas Richard Jewell (Richard Jewell)Sam Rockwell, Kathy Bates et Paul Walter Hauser dans Le Cas Richard Jewell (Richard Jewell) de Clint Eastwood.

2 décembre 2019

Le Canardeur (1974) de Michael Cimino

Titre original : « Thunderbolt and Lightfoot »

Le Canardeur (Thunderbolt and Lightfoot)(Ne pas se fier au titre français qui n’est qu’une tentative grossière de profiter du succès des Inspecteur Harry … et l’affiche américaine ci-contre ne vaut guère mieux.)
Poursuivi par un tueur, John Thunderbolt (Clint Eastwood) parvient à s’échapper grâce à l’intervention de Lightfoot (Jeff Bridges), un jeune aventurier fonceur, qui lui sauve la vie involontairement. Une amitié naît entre les deux hommes…
Thunderbolt and Lightfoot est le premier film de Michael Cimino. C’est Clint Eastwood, acteur et producteur, ravi de son travail de ré-écriture sur Magnum Force, qui lui a ainsi permis de débuter sa carrière de réalisateur. Point de canardeur à l’horizon, le thème général est plutôt celui de l’amitié. Cimino aime déjà mélanger les genres : le film débute comme un road-movie sur le ton de la comédie et bascule ensuite dans le film policier plus classique. Il montre aussi son attrait pour les grands espaces, utilisant merveilleusement les grandes étendues du Montana. Jeff Bridges fait une superbe prestation, riche et tout en nuances, éclipsant celle de Clint Eastwood, plus fade. L’ensemble manque un peu de force mais la première partie est assez attachante. Le succès du film permit à Cimino d’avoir un gros budget pour Voyage au bout de l’enfer.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Clint Eastwood, Jeff Bridges, George Kennedy, Geoffrey Lewis
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Remarque :
* Les noms des deux personnages sont repris d’un film de Douglas Sirk : Captain Lightfoot (Capitaine Mystère en français, 1955) avec Rock Hudson, Barbara Rush et Jeff Morrow.

Le Canardeur (Thunderbolt and Lightfoot)Jeff Bridges et Clint Eastwood dans Le Canardeur (Thunderbolt and Lightfoot) de Michael Cimino.

Le Canardeur (Thunderbolt and Lightfoot)Jeff Bridges et Clint Eastwood dans Le Canardeur (Thunderbolt and Lightfoot) de Michael Cimino.

26 avril 2019

Gran Torino (2008) de Clint Eastwood

Gran TorinoWalt Kowalski, octogénaire aigri et profondément raciste, vient de perdre sa femme. Une nuit, il surprend le jeune Thao, un de ses voisins d’origine Hmong (= peuple du sud de la Chine, Laos et Vietnam) en train d’essayer de voler sa Ford Gran Torino 1972. Cet événement va faire évoluer les rapports cet homme avec son entourage…
A sa sortie, Gran Torino a été perçu par beaucoup comme un possible film-testament de Clint Eastwood. Nous savons aujourd’hui qu’il n’en est rien puisque beaucoup d’autres films ont suivi mais il est vrai qu’il semble mettre en scène sa propre image pour mieux la retourner. On retrouve ici son envie récurrente de se justifier d’accusations de racisme… En incarnant un personnage particulièrement détestable, aux raisonnements simplets gonflés à la testostérone, il nous rend difficile la tâche de savoir ce qui relève de la satire ou pas. Comme toujours, il sait parfaitement maintenir l’ambigüité et naviguer entre deux eaux. Cette ambigüité est toutefois interprétée par beaucoup comme la preuve d’un propos nuancé voire subtil. Le caractère christique du final avait de quoi appuyer l’idée qu’il pouvait s’agir de son ultime réalisation. Le film fut assez unanimement louangé.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Clint Eastwood, Christopher Carley, Bee Vang, Ahney Her
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Gran Torino
« Get off my lawn! » (« Barrez-vous de ma pelouse! ») : Clint Eastwood et en arrière-plan la voiture éponyme de Gran Torino de Clint Eastwood.

15 janvier 2019

Sully (2016) de Clint Eastwood

SullyNew York, janvier 2009. Après avoir réussi l’exploit de poser son avion sur l’Hudson, sauvant ainsi tous ses passagers, le pilote de ligne Chesley « Sully » Sullenberger doit affronter une commission d’enquête. Les premiers éléments recueillis montrent qu’il aurait pu rejoindre son aéroport de départ…
Faire un film sur l’exploit de ce pilote qui fit preuve d’une maitrise extraordinaire et d’une grande sureté de jugement est louable et parfaitement justifié. Mais ce n’est pas vraiment le propos de Clint Eastwood qui semble surtout intéressé à porter une charge sévère contre le principe d’une commission d’enquête. « On ne met pas en doute les paroles de l’homme du terrain » semble-t-il nous dire. Il est un peu dommage que Clint Eastwood n’ait pu rendre hommage à ce pilote sans empâter le propos de sa haine des « technocrates » et d’un certain rejet de toute modernité (simulateurs, données informatiques, …) La partie reconstitution de l’accident est toutefois très bien réalisée et Clint Eastwood sait éviter tout pathos, par exemple en s’abstenant de nous faire vivre le crash par les yeux des passagers.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Tom Hanks, Aaron Eckhart, Laura Linney
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Sully
Tom Hanks et Aaron Eckhart dans Sully de Clint Eastwood.

30 décembre 2018

Le Retour de l’inspecteur Harry (1983) de Clint Eastwood

Titre original : « Sudden Impact »

Sudden Impact - Le retour de l'inspecteur HarryTandis que les juges relâchent les voyous dangereux et les criminels, l’inspecteur Callahan est mis sur la touche : ses supérieurs l’envoient dans une petite ville au nord de San Francisco enquêter sur une affaire jugée de moindre importance…
Sept ans après le dernier opus et à la demande de la Warner, l’inspecteur Harry revient pour nous donner une nouvelle leçon sur la meilleure façon de lutter comme la criminalité. Cette fois, Clint Eastwood signe de son nom la réalisation. Le discours reste le même (le début du film ressemble d’ailleurs vraiment de très près aux débuts des précédents films). Il est même plus radical encore, au point de tomber dans la caricature (supérieurs, juges, politiciens) et la fin ne laisse aucune ambiguïté : nous sommes dans un monde où il faut se faire justice soi-même… Le scénario ne présente pas de grande originalité si ce n’est le fait que le personnage interprété par Sondra Locke est une femme, ce qui conduit certains critiques à déclarer aujourd’hui qu’il s’agit de l’un des films les plus féministes de Clint Eastwood ! Une fois encore, le succès populaire fut énorme.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Clint Eastwood, Sondra Locke, Pat Hingle, Bradford Dillman
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Remarques :
* C’est le film où Eastwood prononce sa célébrissime phrase : « Go ahead, make my day ».
* Quand Clint Eastwood a fait campagne en 1986 pour se faire élire maire de la petite ville de Carmel-by-the-Sea (4000 habitants, 150 km au sud de San Francisco), il a utilisé comme slogan « Go ahead, make me mayor ». Il a été élu.

Sudden impact
Clint Eastwood (« Go ahead, make my day ») dans Sudden Impact – Le retour de l’inspecteur Harry de Clint Eastwood.

29 décembre 2018

L’inspecteur ne renonce jamais (1976) de James Fargo

Titre original : « The Enforcer »

L'inspecteur ne renonce jamaisL’inspecteur Callahan est muté au service du personnel à la suite d’une intervention jugée trop musclée lors d’une prise d’otages. Pendant ce temps, un groupe de terroristes fait une irruption sanglante dans un dépôt d’armes et de munitions en vue d’un gros coup…
Produit par Clint Eastwood et dirigé par l’un de ses anciens assistants, The Enforcer est le troisième film de la série de L’inspecteur Harry. Le scénario ne brille pas par son originalité, c’est à nouveau une histoire d’enlèvement. Le plus amusant est de voir comment Clint Eastwood cherche, une fois encore, à prendre ses détracteurs à contre-pied. Pour ne pas être accusé de racisme, les méchants sont des blancs aux yeux bleus et les noirs collaborent volontiers avec la police. Pour ne pas être accusé de machisme, sa nouvelle équipière est une femme qui se révèlera être une grande coéquipière et lui apprendra beaucoup. En revanche, il ne fait rien pour contrer son image de réactionnaire  : le fond du propos reste le même, une charge sévère et primaire contre les libéraux de tous poils qui veulent moderniser la police mais sont bien incapables de tenir tête aux criminels. La seule méthode efficace selon Clint Eastwood est de sortir son colt et plus il est gros,  « plus on a de chances de toucher sa cible ». Une fois encore, le succès populaire fut énorme.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Clint Eastwood, Tyne Daly, Harry Guardino, Bradford Dillman
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Remarques :
* Lorsqu’il lui fut reproché d’avoir plagié le titre The Enforcer du film de Raoul Walsh (1951) avec Humphrey Bogart, Clint Eastwood a répondu que c’était un hommage… A noter le mot « enforcer » est un mot inventé (à partir du verbe « to enforce » qui signifie « faire respecter quelque chose », en l’occurrence la loi). A noter aussi que les deux films sont chez la Warner ce qui a facilité cette appropriation.

* Le film fait mention par deux fois d’un plasticage en France de la centrale nucléaire de Fessenheim qui aurait eu lieu l’année précédente. A noter que le premier réacteur de la centrale ne sera mis en service qu’en 1977, soit bien après la sortie du film.

L'inspecteur ne renonce jamais
Clint Eastwood et Tyne Daly (lors d’une scène d’autopsie) dans L’inspecteur ne renonce jamais de James Fargo.

28 décembre 2018

Magnum Force (1973) de Ted Post

Magnum ForceSan Francisco est secoué par une série d’exécutions punitives de truands notoires. Le supérieur de l’inspecteur Callahan l’écarte de l’enquête car il lui reproche ses méthodes trop violentes lors des arrestations…
Après la polémique engendrée par le précédent film, l’inspecteur Harry revient sur les écrans pour prendre à contre-pied ses opposants : puisque ceux-ci lui reprochaient sa pratique d’une justice expéditive, le scénario de Magnum Force le fait combattre des policiers pratiquant une justice expéditive ! Et, lorsque ces derniers cherchent à l’enrôler, il leur répond « je crois que vous vous êtes trompés sur mon compte », une réponse qui s’adresse également à tous ses détracteurs. De plus, pour écarter toute accusation de racisme, le nouvel équipier de l’inspecteur est noir (le précédent était déjà mexicain mais cela n’avait pas suffi…) Bien qu’il soit signé par John Milius et Michael Cimino, le scénario en lui-même n’est pas passionnant, on comprend rapidement ce qui se trame et il n’y a que peu de tension. En revanche, le nombre de morts augmente nettement et le film distille une certaine fascination pour la violence que l’on est en droit de trouver malsaine. Le succès populaire fut, une fois encore, énorme.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Clint Eastwood, Hal Holbrook, Mitchell Ryan, David Soul, Tim Matheson, Felton Perry
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Magnum Force
Clint Eastwood dans Magnum Force de Ted Post.

27 décembre 2018

L’inspecteur Harry (1971) de Don Siegel

Titre original : « Dirty Harry »

L'inspecteur HarryA San Francisco, un tueur fou menace de tuer une personne par jour si une grosse somme d’argent ne lui est pas immédiatement versée. La municipalité s’apprête à céder au chantage mais l’inspecteur Harry Callahan décide de traquer le maniaque…
Plus que tout autre, L’inspecteur Harry est le film qui a collé de façon durable la réputation de « réactionnaire » à Clint Eastwood. Il faut avouer que le message porté par le film est clair : puisque la justice relâche les criminels, rien ne vaut un 44 Magnum  pour faire régner la Loi. Il y a là une façon de simplifier le propos par un manichéisme extrême qui le rapproche des films de propagande et, si l’on veut poursuivre en ce sens, il faut noter que le film a été tourné sous Nixon et constitue une charge contre les libéraux (le maire de San Francisco, à cette époque, était démocrate). Aujourd’hui, le vent a tourné, Clint Eastwood est revenu en odeur de sainteté grâce à ses talents de réalisateur, et la grande majorité des critiques s’accordent à présenter l’inspecteur Harry, non plus comme le porteur d’une justice primitive et impulsive, mais comme un rebelle, un « anti-système » en quelque sorte! Hum… Sur la forme, la construction est assez classique et n’a rien de remarquable mais la tension est bien gérée dans toute la scène du sac jaune. L’image est souvent très sombre, masquant ainsi des portions entières ce qui contribue à créer une atmosphère forte et anxiogène. La réalisation est très efficace pour nous faire accepter la violence. Le succès populaire fut énorme.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Clint Eastwood, Reni Santoni, Andrew Robinson, John Larch
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Remarque :
* La charge contre Clint Eastwood est partie de la critique de Pauline Kael, critique influente du New Yorker aux positions souvent tranchées. Son texte ne vise pas Eastwood lui-même mais le film qu’elle qualifie de « profondément immoral ». La phrase qui a fait couler beaucoup d’encre est celle-ci : L’inspecteur Harry « est un film de genre, mais ce genre du film action a toujours recélé un potentiel fasciste qui a fini par faire surface ». Cette remarque générale sur la justification de la violence au cinéma est assez juste.
Pour lire la chronique de Pauline Kael in extenso…

Dirty Harry
Célébrissime image de Clint Eastwood avec son 44 Magnum (« l’arme de poing la plus puissante du monde ») dans L’inspecteur Harry de Don Siegel.

Dirty Harry
Photo de tournage de L’inspecteur Harry de Don Siegel.

8 novembre 2017

J. Edgar (2011) de Clint Eastwood

J. EdgarJ. Edgar Hoover raconte à une jeune recrue chargée d’écrire sa biographie les quelque cinquante années qu’il a passées à la tête du FBI … Ce film d’Eastwood laisse un goût un peu bizarre. Hoover est un personnage guère recommandable, capable de toutes les bassesses pour poursuivre sa croisade obsessionnelle contre le crime et la « subversion bolchévique ». Avec ses dossiers secrets, il a fait chanter plusieurs générations d’hommes et femmes publiques, y compris plusieurs présidents (de Roosevelt à Nixon), ce qui explique sa longévité. Le regard que Clint Eastwood porte sur Hoover est aussi ambigu qu’inconsistant. Il est ambigu car le réalisateur, qui n’a jamais caché ses préférences politiques, décrit bien toutes les tares du personnage mais tend à les minimiser ou à les expliquer, et donc les justifier. Il est inconsistant car finalement il ne dit rien. L’art de Clint Eastwood est dire les choses tout en laissant quelques pistes pour pouvoir éventuellement y voir le contraire : par exemple, il nous montre une enquête rondement et intelligemment menée aboutissant à l’arrestation du kidnappeur du fils Lindbergh tout en introduisant une petite confusion dans les détails qui permet à certaines personnes attentives (ou à l’esprit mal tourné !) de comprendre que les preuves ont été fabriquées de toutes pièces. Ainsi, il coupe court à la critique et satisfait tout le monde. Finalement, il parvient à contourner tous les sujets qui fâchent et noie l’ensemble dans un torrent de sentimentalisme bon marché sur son homosexualité (présumée) à propos de laquelle il réussit à ne rien dire du tout (si ce n’est qu’il était homosexuel sans l’être vraiment) et sur sa mère castratrice qui en a fait un infirme social… Si le film est très ambigu sur le fond du fait de la fascination d’Eastwood pour son personnage, la forme est plus séduisante : extrêmement convaincant dans son personnage, Leonardo Di Caprio fait une superbe prestation et son maquillage de sexagénaire est extraordinaire. Le pauvre Armie Hammer n’a pas eu la même chance : vieilli, il semble affublé d’un masque mal ajusté qui aurait été prévu pour quelqu’un d’autre. Les critiques furent unanimement élogieuses…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Leonardo DiCaprio, Armie Hammer, Naomi Watts, Judi Dench
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J. Edgar
Leonardo DiCaprio et Armie Hammer dans J. Edgar de Clint Eastwood.