12 janvier 2016

Furyo (1983) de Nagisa Ôshima

Titre original : « Merry Christmas Mr. Lawrence »

Furyo1942. Sur l’île de Java en Indonésie, un camp de prisonniers anglais est dirigé par un capitaine japonais implacable qui a un sens profond de l’honneur et de la discipline. A ses yeux, les anglais sont des lâches qui ont préféré le déshonneur d’être capturé au suicide. L’arrivée d’un nouveau prisonnier va ébranler ses croyances… Parmi les quelques films dans lesquels David Bowie a tourné en tant qu’acteur, Furyo est sans aucun doute le plus remarquable. Pour cette adaptation d’un roman de Laurens van der Post dont le sujet principal est la différence de culture entre l’Orient et l’Occident, Nagisa Ôshima a choisi deux stars de la musique pour les rôles principaux, l’occidental David Bowie et l’oriental Ryuichi Sakamoto. Les codes stricts et les rituels, la brutalité et le sadisme, créent une atmosphère de tension amplifiée par l’incompréhension entre les deux cultures. Le film n’est pas sans défaut, comme ce flash-back assez lénifiant et une focalisation sur le thème de l’honneur. Les deux rock-stars ont physiquement en commun un certain caractère androgyne. David Bowie a une forte présence à l’écran, trop peut-être, rendant son personnage presque irréel. Quand il est dans le champ, il éclipse tout le monde. Le jeu de Ryuichi Sakamoto (qui n’avait jamais tourné auparavant) est assez mauvais, il l’a lui-même reconnu ; en revanche, la musique qu’il a composée pour le film est une pure merveille, devenue rapidement un succès planétaire. Malgré ses imperfections, Furyo est un film assez unique en son genre.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: David Bowie, Tom Conti, Ryuichi Sakamoto, Takeshi Kitano, Jack Thompson
Voir la fiche du film et la filmographie de Nagisa Ôshima sur le site IMDB.

Voir les autres films de Nagisa Ôshima chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Nagisa Ôshima
La revue l’Avant-Scène Cinéma a consacré un numéro à Furyo, il y a quelques mois.

Remarques :
* David Bowie a rapporté que, autant Nagisa Ôshima dirigeait très précisément les acteurs japonais, autant il laissait les acteurs anglais faire ce qu’ils sentaient devoir faire (pour ne pas influencer leur comportement apparent avec sa culture japonaise).
* Ryuichi Sakamoto aura à nouveau la double casquette d’acteur et de compositeur dans Le Dernier Empereur de Bertolucci (1987).

Furyo
David Bowie et Ryuichi Sakamoto sur le tournage de Furyo de Nagisa Ôshima (photo publicitaire).

3 décembre 2015

Hamlet (1948) de Laurence Olivier

HamletAu château d’Elseneur au Danemark, le spectre du roi défunt apparaît à son fils Hamlet pour lui révéler avoir été assassiné par son propre frère qui s’est ainsi emparé de sa couronne et épousé sa femme. Il demande à Hamlet de le venger… La pièce de Shakespeare Hamlet a été adaptée de multiples fois à l’écran, grand et petit, mais la version de Laurence Olivier reste la plus remarquable et la plus louangée. Si Laurence Olivier opte pour un certain classicisme, c’est pour restituer toute la force, la complexité des personnages et la richesse de l’oeuvre malgré des coupes assez importantes. Les décors sont assez épurés, imposants et noirs, parfois nimbés de brume. Loin d’être statique, la camera est judicieusement utilisée pour multiplier les angles de vue, ce qui donne un aspect très vivant à l’ensemble. Les transitions entre les grandes scènes sont assez innovantes et spectaculaires, à base de grands mouvements tournant. Laurence Olivier fait une très belle interprétation d’Hamlet.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Laurence Olivier, Basil Sydney, Eileen Herlie
Voir la fiche du film et la filmographie de Laurence Olivier sur le site IMDB.

Hamlet
« Etre on ne pas être… » : Laurence Olivier dans le célèbre monologue d’Hamlet, dans son film homonyme de 1948.

Principales adaptations au cinéma et à la télévision :
Hamlet de Laurence Olivier (1948) avec Laurence Olivier
Hamlet de Bill Colleran et John Gielgud (1964) avec Richard Burton
Gamlet de Innokentiy Smoktunovskiy (1964) sur une musique de Shostakovich
Hamlet de Tony Richardson (1969) avec Nicol Williamson
Hamlet de Rodney Bennet (1980, TV BBC) avec Derek Jacobi
Hamlet de Kevin Cline (1990, TV) avec Kevin Cline
Hamlet de Franco Zeffirelli (1990) avec Mel Gibson
Hamlet de Kenneth Branagh (1996) avec Kenneth Branagh
Hamlet de Michael Almereyda. (2000) avec Ethan Hawke
Hamlet de Richard Brook (2002, TV) avec Adrian Lester
Hamlet de Gregory Doran (2009) avec David Tennant

2 décembre 2015

The Wicker Man (1973) de Robin Hardy

The Wicker ManLe sergent Howie arrive dans une île écossaise isolée pour enquêter sur la disparition d’une jeune fille. Personne ne semble la connaitre. En tant que chrétien fervent, le policier est choqué par les moeurs très libres en vigueur sur l’île dirigée par Lord Summerisle. Pire encore, il lui semble entrevoir des scènes de rites païens… The Wicker Man (= l’homme d’osier) est un film vraiment très étrange. Son scénario a été écrit par Anthony Shaffer que l’on connait plus en tant qu’auteur du très beau Sleuth (Le Limier, 1972). Le film est souvent classé parmi les films d’horreur mais il n’y a aucune scène terrifiante. Il a été conçu pour proposer une alternative au gothique anglais de la Hammer. Le scénario est indéniablement le point fort du film : comme le policier que l’on suit dans son enquête, on ne comprend pas vraiment ce qui se passe sur cette île pendant une grande partie du film (plus que jamais, il important de ne pas lire trop de commentaires sur le film avant de le voir). La symbolique tient une certaine place dans ce récit avec des références appuyées à Alice au Pays des Merveilles. L’interprétation est de très bon niveau avec, notamment,  un excellent Christopher Lee. La musique occupe une bonne place et l’ensemble fleure bon les années soixante-dix. The Wicker Man a été longtemps impossible à voir avant de refaire surface il y a une dizaine d’années. C’est un film très particulier mais qui mérite d’être découvert.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Edward Woodward, Christopher Lee, Britt Ekland
Voir la fiche du film et la filmographie de Robin Hardy sur le site IMDB.

Lire aussi : une analyse du film sur le site DVDClassik (à lire plutôt *après* avoir vu le film car une partie du contenu y est dévoilée).

Remarques :
* Robin Hardy a fait une suite en… 2011 : The Wicker Tree (apparemment très mauvais). A 82 ans, ce fut son troisième film.
* Le film ayant pratiquement disparu de la circulation pendant de nombreuses années, le bruit a couru que Rod Stewart avait racheté toutes les copies pour les détruire du fait des scènes où l’on voit Britt Ekland, sa petite amie, nue. C’est bien évidemment faux (cette affabulation est probablement inspirée de ce qui est arrivé à Extase).
* Britt Ekland est doublée : son accent suédois sur une île isolée d’Ecosse aurait détonné.
* Christopher Lee a accepté de jouer le rôle gratuitement.
* Christopher a déclaré qu’il considérait The Wicker Man comme son meilleur film.
* Remake : The Wicker Man de Neil LaBute (2006) avec Nicolas Cage dans le rôle du policier et Ellen Burstyn, remake généralement jugé très mauvais par ceux qui l’ont vu.

The Wicker Man
Edward Woodward et Christopher Lee dans The Wicker Man de Robin Hardy.

22 octobre 2015

Ordre de tuer (1958) de Anthony Asquith

Titre original : « Orders to Kill »
Autre titre français : « Ordres d’exécution »

Ordre de tuerPendant la Seconde Guerre mondiale, un jeune pilote de bombardier américain est affecté à une mission spéciale : il doit aller à Paris, alors occupé par les allemands, tuer un agent de transmission soupçonné d’être un agent double. Enthousiaste, le jeune homme est d’abord envoyé en Angleterre pour un court entrainement avant d’être parachuté en France… Basé sur un livre de Donald Downes dans lequel il racontait sa propre histoire, Orders to Kill ne fait pas partie des films les plus connus du réalisateur anglais Anthony Asquith (bien qu’il ait été nominé à Cannes en 1958). Sur le fond, il met en évidence le dilemme ressenti par un jeune militaire dans une situation à laquelle il n’est pas préparé. Il interroge à la fois sur la différence entre infliger la mort en voyant sa victime ou pas et sur la notion qu’une guerre tue à la fois coupables et innocents, deux questions qui sont toujours très actuelles aujourd’hui (1). L’interprétation est parfaite, en particulier celle de Paul Massie, acteur canadien dont c’est le premier film mais qui n’a que peu tourné ensuite, et de Leslie French, acteur anglais (le nom est trompeur !) qui a surtout tourné pour la télévision. L’ensemble est de très bonne facture.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Eddie Albert, Paul Massie, Lillian Gish, Irene Worth, Leslie French
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Orders to kill
Leslie French et Paul Massie dans Orders to Kill d’Anthony Asquith

Remarque :
* Bien qu’en bonne place sur l’affiche, Lillian Gish n’a vraiment qu’un très petit rôle, n’apparaissant que dans les trois premières minutes comme la mère du héros.

(1) Ces question sont d’autant plus actuelles depuis l’utilisation de drones où le pilote assiste au résultat de ses frappes.

28 septembre 2015

Il importe d’être constant (1952) de Anthony Asquith

Titre original : « The Importance of Being Earnest »

Il importe d'être constantA la toute fin du XIXe siècle, John Worthing s’est inventé un frère Constant (Ernest dans la version anglaise) pour pouvoir aller à Londres courtiser sous cette identité la jeune Gwendoline. Son stratagème est découvert par le cousin de la jeune fille qui s’est inventé, lui aussi, un cousin souffreteux pour s’échapper à la campagne. Lorsque John fait sa déclaration à Gwendoline, celle-ci lui répond positivement et affirme qu’elle a toujours rêvé d’épouser un homme prénommé Ernest (1)… Grand classique de l’humour britannique à son meilleur, Il importe d’être constant est une pièce brillante créée par Oscar Wilde en 1895. Cette comédie qui se moque des moeurs corsetés de la haute société victorienne est portée par des dialogues savoureux. L’humour y est tout en retenue mais assez… constant. Dans son adaptation au grand écran, Anthony Asquith reste très proche de la pièce que ce soit dans le texte ou sur la forme, filmant en longs plans-séquences avec des focales longues. Les performances d’acteurs, tous issus du théâtre, sont excellentes, très britanniques dans leur style, même si on peut trouver que Michael Redgrave et Michael Denison sont trop âgés pour leur rôle. La plus remarquable est probablement Edith Evans dont l’interprétation de Lady Bracknell a vraiment marqué.  Il importe d’être constant est une perle du cinéma britannique des années cinquante. Il pourra bien entendu rebuter le spectateur moderne par sa forme proche du théâtre filmé… mais, quand la pièce est si brillante en elle-même, est-il vraiment nécessaire d’y ajouter quelque chose ?
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Michael Redgrave, Michael Denison, Edith Evans, Joan Greenwood, Dorothy Tutin, Margaret Rutherford
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(1) « Ernest » est en anglais phonétiquement quasiment identique au mot « earnest » qui signifie « sérieux ». Le jeu de mots est encore meilleur en français puisque Constant est un prénom.

Il importe d'être constant
Michael Denison et Michael Redgrave dans Il importe d’être constant de Anthony Asquith

Il importe d'être constant
Dorothy Tutin et Joan Greenwood dans Il importe d’être constant de Anthony Asquith

Il importe d'être constant
Edith Evans dans Il importe d’être constant de Anthony Asquith

Autres adaptations :
L’importance d’être constant (The Importance of Being Earnest) par l’anglais Oliver Parker (2002)
The Importance of Being Earnest de l’américain Brian Bedford (2011), en réalité une représentation filmée de la pièce à Broadway
+ de nombreuses adaptations au petit écran, notamment britannique.

18 août 2015

Les Contes d’Hoffmann (1951) de Michael Powell et Emeric Pressburger

Titre original : « The Tales of Hoffmann »

Les contes d'HoffmannDans un cabaret, Hoffman raconte à ses amis ses trois amours malheureuses passées : Olympia la poupée animée par l’artisan Coppelius qui la détruisit par cupidité, la courtisane Guilitta à Venise qui voulut lui ravir son âme et Antonia la chanteuse malade qui mourut d’avoir trop chanté, trois visages de l’Eternel Féminin… Adaptation de l’opéra-comique d’Offenbach, Les Contes d’Hoffmann de Michael Powell est bien plus qu’un opéra filmé. Il s’agit d’une belle tentative de s’affranchir de la scène avec ses limitations autant physiques (espace) et visuelles (elle n’offre au spectateur qu’un angle de vue). Après un premier essai avec une belle et longue scène dans Les Chaussons rouges trois ans plus tôt, Powell désire créer un spectacle total par des décors somptueux qui utilisent largement des trompe-l’oeil du plus bel effet et par ses angles de vue parfois audacieux. Le contenu onirique de l’oeuvre permet toutes les audaces et la mise en scène fourmille d’inventions visuelles. Les contes d’Hoffmann est la première tentative totale de métamorphose de l’opéra par le cinéma. Ayant personnellement beaucoup de mal (et c’est un doux euphémisme) à apprécier la musique d’Offenbach, je m’abstiendrai toutefois de mettre une note au film.
Elle:
Lui :

Acteurs: Moira Shearer, Ludmilla Tchérina, Ann Ayars, Pamela Brown
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Les Contes d'Hoffmann

Les Contes d'Hoffmann

Les Contes d'Hoffmann
Les contes d’Hoffmann de Michael Powell et Emeric Pressburger

 

12 août 2015

Help! (1965) de Richard Lester

Au secours!Une mystérieuse secte orientale découvre qu’une bague sacrée portée par une jeune femme destinée à être sacrifié a disparu. Or cette bague est au doigt de Ringo (1). Le grand prêtre et ses acolytes vont tout faire pour la récupérer… Après le succès de A Hard Day’s Night, Richard Lester et les Beatles bénéficient d’un budget plus important pour tourner Help!, en couleurs et doté d’un scénario plus élaboré. L’histoire est totalement farfelue, tout à fait dans l’esprit de l’humour british nonsense. Il prend la forme d’une satire des films de James Bond et les Beatles ont cité Duck Soup des Marx Brothers en influence. Il y a de belles et nombreuses trouvailles assez enthousiasmantes dans les pièges qui sont dressés pour capturer Ringo (le plus beau est à mes yeux le dirigeable et les pas… il fallait oser) : beaucoup d’inventivité. Comme souvent dans ce style d’humour, les transitions entre les scènes ne sont pas travaillées mais cela importe peu : cela permet d’avoir des lieux très différents, et d’avoir par exemple la célèbre séquence dans la neige. Les morceaux sont bien intégrés, montrant à chaque fois les Beatles jouant avec leurs instruments. Ce sont les sept morceaux de la face A de l’album Help! qui sortira quelques jours après le film, album qui est assez fondamental dans leur évolution. Ce deuxième film des Beatles est incontestablement plus travaillé que le premier. Certains le trouvent moins spontané. D’autres, comme moi, prennent autant (sinon plus) de plaisir à le revoir.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: George Harrison, John Lennon, Paul McCartney, Ringo Starr, Leo McKern, Eleanor Bron, Roy Kinnear
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Help!
John Lennon et Paul McCartney (jouant You’ve Got to Hide Your Love Away) dans Help! de Richard Lester

Remarques :
* Certains critiques ont mentionné l’influence du Goon Show, une émission radiophonique de la BBC des années cinquante où a notamment officié Peter Sellers.
* L’humour fait souvent penser à celui des Monty Python (dont le Circus est rappelons-le postérieur). Il y a quelques gags qui sont vraiment très proches.
* Beaucoup plus tard, les Beatles ont avoué avoir « beaucoup fumé » pendant le tournage (« A hell of a lot of pot was being smoked while we were making the film ») notamment lors du tournage dans les Alpes (autrichiennes).
* A l’occasion du cinquantième anniversaire de la sortie du film, un livre de photos de tournage du film Help! va sortir prochainement (15 septembre 2015) chez Rizzoli.

Help!

(1) Rappelons que Ringo aimait porter de grosses bagues ce qui lui a valu le surnom de Ringo (ring = bague en anglais).

10 août 2015

Quatre garçons dans le vent (1964) de Richard Lester

Titre original : « A Hard Day’s Night »

Quatre garçons dans le ventLes Beatles et leur manager prennent le train pour Londres pour donner un concert télévisé. Paul est accompagné de son grand-père, un vieil homme pittoresque dont il a la charge. Arrivés à Londres, ils sont confinés dans un hôtel… Tourné par l’américain de naissance mais anglais d’adoption Richard Lester, A Hard Day’s Night est le premier film des Beatles, un film au budget réduit et grandement improvisé. Il nous montre les quatre compères faisant les fous, impertinents (selon les critères de l’époque), ne prenant rien au sérieux, assez fidèles à leur image et sans masquer leurs origines populaires. S’ils semblent assez incontrôlables, ils obéissent toutefois aveuglément à un manager un peu ridicule qui les traite comme des enfants (ce manager n’est pas interprété par Brian Epstein mais c’est inévitablement de lui qu’il s’agit). En filigrane, on pourra mesurer à quel point la célébrité avait déjà transformé leur vie en un enfermement continuel (1). La scène « Can’t buy me Love » où ils s’évadent du studio de télévision pour aller faire les fous sur une pelouse prend ainsi une certaine signification. Le personnage du grand-père permet d’introduire de nombreuses notes d’humour, pas toujours parfaitement réussies mais parfois vraiment amusantes. On notera l’hommage au cinéma muet, notamment dans les scènes de poursuite (on peut penser à Buster Keaton ou aux Keystone Cops). Pour notre plus grand plaisir, plusieurs morceaux sont intercalés plus ou moins habilement et le film se termine par un concert télévisé de trois ou quatre morceaux devant un public de jeunes fans en transe. L’album est sorti peu de temps après le film qui a connu un grand succès. Même si son côté impertinent s’est un peu émoussé aujourd’hui, c’est toujours un plaisir de revoir A Hard Day’s Night.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: John Lennon, Paul McCartney, George Harrison, Ringo Starr, Wilfrid Brambell, Norman Rossington
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard Lester sur le site IMDB.

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A Hard Day's Night
Paul McCartney, George Harrison, Ringo Starr et John Lennon dans A Hard Day’s Night de Richard Lester.

A Hard Day's Night
Paul McCartney, John Lennon, George Harrison et Ringo Starr et dans A Hard Day’s Night de Richard Lester.

A Hard Day's Night
Wilfrid Brambell (le grand-père) et John Lennon dans A Hard Day’s Night de Richard Lester.

A Hard Day's Night
Les Beatles dans A Hard Day’s Night de Richard Lester.

Remarques :
* Le titre anglais est tirée d’une phrase dite par Ringo Starr (qui était spécialiste de phrases bizarrement tournées) : parlant à la fin d’une journée de travail qui s’était prolongée très tard, il commence par dire « it’s been a hard day… » et, voyant qu’il fait nuit, ajoute « …night ». La chanson homonyme a ensuite été écrite par Lennon en catastrophe, huit jours avant la fin du tournage.

* Le film reprend quelques uns des bons mots des membres du groupe comme le célèbre jeu de mots de Ringo :
Journaliste : Are you a mod or a rocker?
Ringo : Um, no. I’m a mocker.

* Parmi les figurants/fans du concert télévisé se trouvait un jeune garçon de 13 ans du nom de Phil Collins. La photo ci-dessous montre son emplacement probable (d’autres sites montrent un autre plan qui paraît moins probable).

A Hard Day's Night

(1) Alun Owen qui a écrit le scenario dit avoir été inspiré par une phrase dite par l’un des membres du groupe décrivant leur vie comme étant « un train et une chambre et une voiture et une chambre et une chambre et une chambre » (a train and a room and a car and a room and a room and a room).

20 juillet 2015

Le Chemin des étoiles (1945) de Anthony Asquith

Titre original : « The Way to the Stars »

Le Chemin des étoiles1942. Peter, un jeune pilote, est envoyé sur un aérodrome militaire dans le Yorkshire en Angleterre. Il devient ami avec David, son chef d’escadrille, qui se rend fréquemment au village voisin. David a l’intention d’épouser Toddy, une jeune femme qui tient une pension de famille… Ce film anglais sur les forces aériennes britanniques et américaines basées en Angleterre s’inscrit dans la lignée du film américain de William Wyler The Memphis Belle, mais il se concentre sur la vie dans la base : il n’y a pas de séquences de vol. Même si l’histoire peut paraître assez classique, The Way to the Stars est de belle facture avec une excellente distribution : tous les rôles sont fort bien tenus. L’humour n’est pas absent notamment dans la cohabitation d’anglais et d’américains.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Michael Redgrave, John Mills, Rosamund John, Douglass Montgomery, Basil Radford, Jean Simmons
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Le Chemin des étoiles
Michael Redgrave, Basil Radford et John Mills dans Le Chemin des étoiles de Anthony Asquith.

Remarques :
* Lorsqu’il fut évident que la guerre allait être terminée avant que le film sorte, Terence Rattigan, auteur du scénario, rajouta un prologue montrant un aérodrome à l’abandon et plaçant toute l’histoire dans un flashback.
* Jean Simmons fait une très brève apparition en chanteuse. Elle est ici dans l’un de ses tous premiers films et âgée d’à peine 16 ans (et déjà très belle). A noter que son nom figure en 3e position sur l’affiche ci-dessus qui ne date donc certainement pas de 1945.

19 juin 2015

La Taverne de la Jamaïque (1939) de Alfred Hitchcock

Titre original : « Jamaica Inn »

La Taverne de la JamaïqueSur la côte de Cornouailles, au XIXe siècle, une bande de malfrats provoque des naufrages en cachant les signaux lumineux les nuits de tempête. Ils tuent ensuite tout l’équipage et s’empare de la cargaison. Leur quartier général est une taverne isolée. C’est justement là que se rend Mary, récemment orpheline, pour rejoindre sa tante… Dernier film anglais d’Alfred Hitchcock, alors qu’il avait déjà un pied outre-Atlantique, La Taverne de la Jamaïque est en général plutôt mal considéré. Il n’a su convaincre ni les lecteurs du roman de Daphné du Maurier dont il est adapté (on lui reproche de n’avoir pas su recréer l’atmosphère très sombre du livre), ni les amateurs du cinéaste : il faut reconnaitre qu’il est bien peu hitchcockien et qu’il a des raisons de ne pas l’être puisqu’Alfred Hitchcock s’en est assez vite désintéressé, d’une part car il craignait que ce drame en costumes donne à Hollywood qui allait l’accueillir une image de lui qui n’était pas la sienne, et d’autre part le fait de de diriger un acteur de la stature de Charles Laughton, coproducteur du film, ne lui laissait pas toute l’autonomie souhaitée. On ne retrouve pas ici la tension et le suspense qui font le charme des films d’Hitchcock, le ton est même plutôt assez léger. Le film est dominé par Charles Laughton qui fait une belle prestation (mais ce n’est pas sans doute pas celle dont cette histoire avait besoin). La Taverne de la Jamaïque est en outre le premier grand rôle de Maureen O’Hara.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Charles Laughton, Maureen O’Hara, Robert Newton, Leslie Banks
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Remarques :
* Pas de caméo (connu) d’Alfred Hitchcock dans ce film.

La Taverne de la Jamaïque
Leslie banks et Maureen O’Hara dans La Taverne de la Jamaïque d’Alfred Hitchcock

La Taverne de la Jamaïque
Maureen O’Hara et Robert Newton dans La Taverne de la Jamaïque d’Alfred Hitchcock

La Taverne de la Jamaïque
Charles Laughton et Maureen O’Hara dans La Taverne de la Jamaïque d’Alfred Hitchcock