19 avril 2024

The Tragedy of Macbeth (2021) de Joel Coen

The Tragedy of MacbethA la tête des armées du roi Duncan, Macbeth remporte la guerre qui ravage le pays. Trois sorcières lui ayant prédit qu’il deviendra roi, Macbeth et son épouse élaborent un plan machiavélique pour s’emparer du trône. Cette quête les amènera à la folie…
The Tragedy of Macbeth est un film américain écrit et réalisé par Joel Coen, adaptation de la tragédie Macbeth de William Shakespeare. Il s’agit du premier film de Joel Coen sans son frère Ethan. Cette nouvelle adaptation est très stylisée, avec des décors épurés et atemporels que la photographie en noir et blanc, absolument superbe, met en valeur et rend imposants. Le réalisateur dit avoir préservé 85% du texte de la pièce (en revanche, il en a indéniablement ajouté). Les acteurs sont tous américains donc pas de connotation écossaise, ni même anglaise, dans les dialogues. Tout cela est très beau mais, à mes yeux, l’interprétation est un peu décevante : le texte n’a pas la puissance qu’il devrait avoir. Par certains aspects, Joel Coen semble vouloir marcher sur les traces d’Orson Welles mais sa version est loin d’en avoir la force. Le film a été plutôt bien accueilli par la critique.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Denzel Washington, Frances McDormand, Alex Hassell, Bertie Carvel, Brendan Gleeson
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Remarque :
Joel Coen a tenu à apporter une petite distance en choisissant le titre « The Tragedy of Macbeth », nuance que l’on ne retrouve pas dans le titre français qui reprend le titre de la pièce.

Denzel Washington et Frances McDormand dans The Tragedy of Macbeth de Joel Coen.
Alex Hassell dans The Tragedy of Macbeth de Joel Coen.
Denzel Washington dans The Tragedy of Macbeth de Joel Coen.
The Tragedy of Macbeth de Joel Coen.

12 février 2024

My Own Private Idaho (1991) de Gus Van Sant

My Own Private IdahoMichael et Scott sont deux amis toxicomanes contraints de se prostituer pour survivre. Mike est homosexuel et souffre de crises de narcolepsie ; il a l’obsession de retrouver sa mère qui l’a mystérieusement abandonné. Scott est hétérosexuel ; il est le fils du maire de Portland qu’il déteste et qui cherche à lui imposer un avenir tout tracé…
My Own Private Idaho (traduction littérale : « Mon Idaho à moi ») est un film américain écrit et réalisé par Gus Van Sant, son troisième long métrage. Il avait cherché en vain à intéresser un producteur plusieurs années auparavant à ce projet de scénario. Il s’est librement inspiré des pièces Henry IV et Henry V de Shakespeare (1) pour écrire cette histoire qui met en scène de jeunes marginaux. Le film n’est pas sans défaut, notamment par l’étirement de certaines scènes et par l’insistance trop évidente du réalisateur à soigner l’esthétique de certains plans, mais il met en scène des personnages forts qui deviennent très émouvants. Les origines Shakespeariennes sont assez perceptibles et le film se regarde comme un grand drame théâtral. Van Sant est servi par l’excellente interprétation de ses deux acteurs principaux, Keanu Reeves et l’enthousiasmant River Phoenix qui aurait certainement fait une très grande carrière s’il n’avait trouvé la mort deux ans plus tard.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: River Phoenix, Keanu Reeves, James Russo, William Richert, Chiara Caselli, Udo Kier
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Caméo : Gus Van Sant est l’homme au comptoir de l’hôtel.

(1) Scotty (Keanu Reeves) est inspiré du fils du roi Henry IV, futur Henry V, de la pièce Henry IV (Part 1 et Part 2) de Shakespeare et le gros Bob de Falstaff.

River Phoenix dans My Own Private Idaho de Gus Van Sant.
River Phoenix et Keanu Reeves dans My Own Private Idaho de Gus Van Sant.

14 janvier 2024

The Lost King (2022) de Stephen Frears

The Lost KingPhilippa Langley vit à Edimbourg. Elle souffre du syndrome de fatigue chronique, est séparée de son mari et sur une voie de garage sur le plan professionnel. Après avoir vu une pièce de Shakespeare, elle se documente sur le roi Richard III et acquiert vite la conviction que l’image très négative qu’en donne Shakespeare ne correspond pas à la réalité. Elle devient rapidement obsédée par le sujet et se met en tête de retrouver l’endroit où Richard III a été enterré…
The Lost King est un film britannique réalisé par Stephen Frears. Ecrit par Steve Coogan et Fred Pope, le scénario s’inspire de l’histoire vraie de Philippa Langley, qui a entrepris ses propres recherches pour retrouver les restes du roi Richard III en 2012. L’histoire est assez incroyable : la façon dont cette femme, modeste et sans aucune formation dans le domaine, a prouvé à tous les historiens qu’ils avaient tort est invraisemblable. Stephen Frears la met en scène de façon amusante, c’est une comédie. Les universitaires ne sont pas épargnés, le réalisateur montrant comment ils ont d’abord raillé le projet avant de s’en approprier le mérite une fois la découverte faite. Le récit est aussi plaisant que passionnant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sally Hawkins, Steve Coogan, Harry Lloyd, James Fleet, Mark Addy, Lee Ingleby
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Sally Hawkins dans The Lost King de Stephen Frears.

13 juillet 2021

Shakespeare Wallah (1965) de James Ivory

Shakespeare-WallahTom Buckingham et sa femme Carla sont les directeurs et acteurs d’une troupe d’acteurs shakespeariens dans l’Inde post-coloniale. Ils doivent compter avec la baisse d’intérêt pour leur art, à mesure que le théâtre anglais est supplanté par le cinéma indien en pleine émergence. Leur fille Lizzie tombe amoureuse de Sanju, un jeune et riche Indien oisif qui a aussi une amourette avec une star de cinéma de Bombay…
Shakespeare Wallah est le deuxième long métrage de l’américain James Ivory. Comme pour son premier, le scénario est écrit par Ruth Prawer Jhabvala qui collaborera avec le cinéaste pendant de nombreuses années. L’histoire s’inspire très librement de la vie réelle de la famille Kendal, comédiens britanniques vivant en Inde, dont trois des membres, le père, la mère et la fille, interprètent leur propre rôle. Un quatrième membre, la fille aînée, tient un second rôle (Mrs Bowen). Du fait d’un budget réduit, le film a été tourné en noir et blanc avec peu d’éclairages. On retrouve ici des thèmes récurrents dans la filmographie de James Ivory : L’Inde bien entendu, la fin d’une époque coloniale, les difficultés d’une transition et de rapprochement des deux cultures, le déracinement. Sans être très intense, Shakespeare Wallah reste intéressant en tant que chronique d’une époque. La musique est signée Satyajit Ray (oui, le cinéaste… il fut aussi un compositeur de talent).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Shashi Kapoor, Felicity Kendal, Geoffrey Kendal, Laura Liddell, Madhur Jaffrey
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Remarques :
* Dans la réalité, la troupe des Kendal se nommait « Shakespeareana Company », ce qui leur valu le sobriquet « Shakespearewallah ».
* Ismail Merchant, le producteur, interprète un propriétaire de théâtre.

Shakespeare-WallahShashi Kapoor et Felicity Kendal dans Shakespeare-Wallah de James Ivory.

11 avril 2021

Falstaff (1965) de Orson Welles

Titre original : « Campanadas a medianoche »
Titre USA : « Chimes at midnight »

Falstaff (Campanadas a medianoche)Aux alentours de 1400, le prince Hal, fils du roi Henri IV d’Angleterre, passe la plupart de son temps à la taverne Boar’s Head, à boire et à s’amuser avec des prostituées, des voleurs et d’autres criminels sous l’influence patriarcale de Falstaff. Ce dernier insiste sur le fait que lui et Hal devraient se considérer comme des gentlemen, mais Hal avertit Falstaff qu’il rejettera un jour à la fois ce style de vie et Falstaff…
Falstaff est un film hispano-suisse d’Orson Welles, basé sur le personnage de Falstaff présent dans plusieurs pièces de William Shakespeare, notamment Henri IV et Les Joyeuses Commères de Windsor. Le personnage est un bon vivant, corpulent, grotesque, gros buveur, un bouffon en quelque sorte mais aussi pur et bon. Orson Welles lui donne de l’épaisseur et oppose sa philosophie de vie à la logique du pouvoir. Son amitié avec le fils du roi est solide mais ne résistera pas un seul instant lorsque que ce dernier sera appelé à tenir son rang. « Falstaff c’est moi » a affirmé Orson Welles et, sachant cela, la dernière partie où il se retrouve face à sa solitude est d’autant plus vibrante et émouvante. Welles s’est totalement investi dans son personnage et dans la réalisation. Sans budget important, il fait beaucoup de choses lui-même, peint les décors, coud les costumes, etc. Il fait montre de beaucoup d’inventivité pour tourner des plans audacieux. Les quelques quinze minutes de la Bataille de Shrewsbury sont étonnantes, avec une multitude de plans différents (il y en a 392).
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Orson Welles, Jeanne Moreau, Margaret Rutherford, John Gielgud, Marina Vlady, Keith Baxter
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Falstaff (Campanadas a medianoche)Orson Welles dans Falstaff (Campanadas a medianoche) de Orson Welles.

Falstaff (Campanadas a medianoche)John Gielgud dans Falstaff (Campanadas a medianoche) de Orson Welles.

Falstaff (Campanadas a medianoche)Keith Baxter et Orson Welles dans Falstaff (Campanadas a medianoche) de Orson Welles.

Falstaff (Campanadas a medianoche)Etonnante photo du tournage Falstaff (Campanadas a medianoche) de Orson Welles.
Et voilà le genre de plan qu’Orson Welles cherchait à obtenir (ci-dessous).
Falstaff (Campanadas a medianoche)

24 août 2020

Roméo et Juliette (1968) de Franco Zeffirelli

Titre original : « Romeo and Juliet »

Roméo & Juliette (Romeo and Juliet)A Vérone, les Montaigu et les Capulet se vouent une haine féroce de longue date. Les provocations qui dégénèrent en batailles dans les rues sont fréquentes malgré l’interdiction du Prince. Pourtant, lorsque que le jeune fils Montaigu, Roméo, rencontre Juliette Capulet, un amour très fort nait instantanément…
Après sa brillante adaptation de La Mégère apprivoisée (1967), Franco Zeffirelli s’attaque à une autre pièce célèbre de William Shakespeare, Roméo et Juliette. Ce n’est pas la première adaptation de cette pièce, mais cette version passe pour être la meilleure de toutes. Elle a tout d’abord l’avantage d’avoir deux acteurs qui ont l’âge de leurs personnages : Leonard Whiting a alors 17 ans et Olivia Hussey 16 ans. Ensuite, le soin porté aux décors et aux costumes lui donne un certain faste, mais on peut justement lui reprocher que tout y soit trop beau. De plus, il y règne une atmosphère d’agitation qui paraît un peu artificielle. Le film fit scandale à cause d’une scène de nudité des deux acteurs principaux (qui étaient mineurs au moment du tournage). Le succès en salles fut au rendez-vous. La musique de Nino Rota est restée célèbre. Roméo et Juliette est un film charmant mais il ne faut pas lui en demander plus.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Leonard Whiting, Olivia Hussey, John McEnery, Milo O’Shea, Pat Heywood, Robert Stephens, Michael York
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Remarques :
* Production italo-britannique.
* Sir Laurence Olivier est le narrateur (non crédité au générique). Il a aussi doublé Antonio Pierfederici, acteur italien qui interprète Lord Montaigu ainsi que des personnages mineurs.

Roméo & Juliette (Romeo and Juliet)Olivia Hussey et Leonard Whiting dans Roméo & Juliette (Romeo and Juliet) de Franco Zeffirelli.

Les principales adaptations de la pièce de Shakespeare :
Romeo and Juliet de J. Gordon Edwards (1916) avec Theda Bara
Romeo und Julia im Schnee d’Ernst Lubitsch (1920) (parodie)
Roméo et Juliette (Romeo and Juliet) de George Cukor (1936)
… avec Norma Shearer et Leslie Howard
Les Amants de Vérone d’André Cayatte (1949)
… avec Anouk Aimée et Serge Reggiani
Roméo et Juliette (Romeo and Juliet) de Renato Castellani (1954)
… avec Laurence Harvey et Susan Shentall
Roméo et Juliette (Guiletta e Romeo) de Riccardo Freda (1964)
Roméo et Juliette (Romeo and Juliet) de Franco Zeffirelli (1968)
… avec Leonard Whiting et Olivia Hussey
Roméo + Juliette (Romeo + Juliet) de Baz Luhrmann (1996)
… avec Leonardo DiCaprio et Claire Danes
Tromeo and Juliet de Lloyd Kaufman (1996) avec Jane Jensen et Will Keenan
Romeo and Juliet de Carlo Carlei (2013) avec Douglas Booth et Hailee Steinfeld

7 avril 2018

Macbeth (2015) de Justin Kurzel

MacbethEcosse, XIe siècle. De retour d’une dure bataille où ils se sont battus pour leur roi Duncan, Macbeth et son fidèle ami Banquo rencontrent les trois sorcières : elles prédisent à Macbeth qu’il sera roi, et à Banquo qu’il ne sera pas roi mais que ses enfants le seront…
Ce Macbeth version 2015 est un film britannico-franco-américain réalisé par l’australien Justin Kurzel, avec dans les deux rôles principaux un allemand et une française. Il repose sur la louable intention de moderniser la pièce de Shakespeare tout en respectant le texte original. Pour mieux l’insérer dans notre époque actuelle, le producteur Iain Canning dit avoir cherché à mettre en avant « l’importance du collectif et l’existence d’un vaste monde dans lequel évoluent nos personnages », intention qui peut surprendre car Macbeth est avant tout un personnage plein de fureur, ce que Michael Fassbender restitue fort bien. De son côté, Marion Cotillard fait une prestation honorable bien qu’un peu monolithique. L’adaptation ménage des « temps morts » importants, un étirement de scènes sans texte, en premier lieu des batailles et des combats qui finissent par « diluer » la puissance des personnages et du texte. Après une première partie convaincante, la seconde moitié du film s’étire en longueur et finit par paraître interminable. Graphiquement parlant, il y a une indéniable recherche esthétique dans les couleurs et les espaces écossais sont bien exploités : une belle photographie mais quelques effets, tels les ralentis, sont vraiment de trop.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Michael Fassbender, Marion Cotillard, Paddy Considine, David Thewlis, Jack Reynor, Sean Harris
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Macbeth
Michael Fassbender dans Macbeth de Justin Kurzel.

Remarques :
* Le tournage en extérieurs a eu lieu essentiellement sur l’île de Skye (Ecosse) et le château si remarquablement situé en bord de plage est celui de Bamburgh, au nord-est de l’Angleterre (proche de l’Ecosse).

* Il est difficile de lister les autres adaptations de Macbeth au cinéma (et plus encore à la télévision) tant elles sont nombreuses.
La plus remarquable est sans aucun doute  le Macbeth d’Orson Welles (1948), difficile à égaler (à noter que Laurence Olivier n’a pas tourné « son » Macbeth).
Viennent ensuite le très beau Kumonosu jô (Le Château de l’Araignée) d’Akira Kurosawa (1957) et le remarqué  Macbeth de Roman Polanski (1971) qui a ses adeptes.

Macbeth
Michael Fassbender et Marion Cotillard dans Macbeth de Justin Kurzel.

15 décembre 2016

Looking for Richard (1996) de Al Pacino

Looking for RichardSous une forme proche d’un documentaire, Looking for Richard nous plonge dans le processus créatif d’une adaptation moderne de la pièce de Shakespeare Richard III. Avec chewing-gum et casquette à l’envers, le très américain Al Pacino cherche comment rendre la pièce plus accessible à un public large, comment trouver une approche nouvelle de l’œuvre, comment transmettre sa signification. La forme est originale puisqu’elle juxtapose des scènes de répétition ou de réflexion sur les directions à donner avec des scènes de la pièce jouée en costumes dans divers décors, sautant de l’un à l’autre avec vivacité. Globalement, le film suit le déroulement de la pièce. Le travail de montage paraît donc remarquable, surtout lorsque l’on sait que Pacino avait accumulé près de 80 heures de rushes sur quelque trois années (le projet fut fréquemment interrompu du fait des engagements de l’acteur). Accompagné de son metteur en scène Frederic Kimball, Pacino s’est même rendu en Angleterre, interviewé des acteurs anglais et des grands spécialistes de William Shakespeare. L’ensemble est assez intéressant mais on peut se demander si les desseins pédagogiques sont atteints car l’intensité de la pièce n’est pas totalement perceptible du fait de l’inévitable fragmentation. L’interprétation de la pièce est assez appuyée, beaucoup semblant surjouer quelque peu (c’est particulièrement net pour Penelope Allen, la reine). Al Pacino en revanche est souvent splendide en Richard III. Entre autres, la scène où il se déclare à Lady Anne (Winona Ryder) est assez forte. Il ne peut toutefois faire oublier Laurence Olivier…
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Al Pacino, Alec Baldwin, Kevin Spacey, Estelle Parsons, Winona Ryder
Voir la fiche du film et la filmographie de Al Pacino sur le site IMDB.

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Remarques :
* Grand acteur de théâtre, Al Pacino tient en très haute estime l’oeuvre de Shakespeare. Il avait déjà interprété Richard III sur les planches dans les années soixante-dix et animé des séminaires sur le sujet. Ce film est un projet très personnel.
* Parmi les acteurs anglais shakespeariens interviewés, on remarque : Vanessa Redgrave, John Gielgud, Kenneth Branagh, Rosemary Harris, Derek Jacobi et le metteur en scène Peter Brook.

Looking for Richard
Al Pacino met en scène et joue Richard III dans  Looking for Richard.

Les adaptations de Richard III au cinéma :
Richard III (1912) de André Calmette et James Keane avec Frederick Warde. En 1996, une copie en bon état de ce film précédemment inconnu a été découverte. Sa durée de 55 mn en fait l’un des tous premiers longs métrages.
Richard III (1955) de et avec Laurence Olivier, la version la plus remarquable.
Richard III (1995) de Richard Loncraine avec Ian McKellen, où la pièce est transposée au XXe siècle, dans une Angleterre fictive sous régime fasciste dans les années 1930.
Richard III (2008) de Scott Anderson avec Scott Anderson

8 octobre 2016

Les Amants de Vérone (1949) de André Cayatte

Les amants de VéroneSur le tournage d’une adaptation de Roméo et Juliette où ils font les doublures, Angelo, un jeune souffleur de verre à Murano, rencontre Georgia, la fille d’un ancien magistrat fasciste dont la famille déchue vit recluse dans un palais vénitien. C’est le coup de foudre. Mais Georgia a été promise par sa famille au louche Raffaele qui les soutient financièrement… André Cayatte et Jacques Prévert ont entrepris de moderniser la tragédie de Shakespeare Roméo et Juliette, un exercice assez délicat. C’est incontestablement une réussite. Comme souvent avec Prévert, les amoureux sont des innocents, victimes de la noirceur de ceux qui les entourent. L’intrigue est assez épurée ce qui lui donne de la force. Le film bénéficie d’une belle interprétation, empreinte de sincérité même si Pierre Brasseur est parfois à la limite de sur-jouer, sans jamais franchir la ligne toutefois. Mais l’élément le plus remarquable est probablement la superbe photographie d’Henri Alekan, que ce soit en intérieur ou en extérieur. Les plans sur les visages d’Anouk Aimée et de Serge Reggiani sont d’une indicible douceur. La scène du coup de foudre sur le balcon est d’une grande beauté. Les amants de Vérone a été un peu éreinté par la critique qui, au lendemain de la guerre, aspirait à autre chose que ce grand classicisme.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Serge Reggiani, Anouk Aimée, Pierre Brasseur, Louis Salou, Martine Carol, Marcel Dalio
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Les amants de Vérone
Serge Reggiani et Anouk Aimée dans Les amants de Vérone de André Cayatte.

Les principales adaptations de la pièce de Shakespeare :
Romeo and Juliet de J. Gordon Edwards (1916) avec Theda Bara
Romeo und Julia im Schnee d’Ernst Lubitsch (1920) (parodie)
Roméo et Juliette (Romeo and Juliet) de George Cukor (1936)
… avec Norma Shearer et Leslie Howard
Les Amants de Vérone d’André Cayatte (1949)
… avec Anouk Aimée et Serge Reggiani
Roméo et Juliette (Romeo and Juliet) de Renato Castellani (1954)
… avec Laurence Harvey et Susan Shentall
Roméo et Juliette (Guiletta e Romeo) de Riccardo Freda (1964)
Roméo et Juliette (Romeo and Juliet) de Franco Zeffirelli (1968)
… avec Leonard Whiting et Olivia Hussey
Roméo + Juliette (Romeo + Juliet) de Baz Luhrmann (1996)
… avec Leonardo DiCaprio et Claire Danes
Tromeo and Juliet de Lloyd Kaufman (1996) avec Jane Jensen et Will Keenan
Romeo and Juliet de Carlo Carlei (2013) avec Douglas Booth et Hailee Steinfeld

28 avril 2016

Richard III (1955) de Laurence Olivier

Richard IIIA la fin du XVe siècle en Angleterre, Richard duc de Gloucester a oeuvré pour mettre sur le trône son frère aîné Edward IV non sans en ressentir une forte jalousie : difforme et bossu, il n’a pas tous les atouts pour prétendre lui-même au trône mais il sait qu’il peut y parvenir par la ruse. Il va d’abord s’attacher à écarter définitivement son second frère George… Oeuvre de jeunesse de William Shakespeare, Richard III dresse un portrait très sombre du souverain : un homme fourbe qui ne cesse de comploter et fait tuer ceux qui se mettent en travers de son chemin. Ce portrait ne correspond pas vraiment à la vérité historique mais donne de la matière à l’une des plus grandes pièces de Shakespeare. Après avoir brillamment adapté Henry V et Hamlet, Richard III était un choix assez logique pour Laurence Olivier. Le résultat est tout aussi intéressant même s’il est généralement moins bien considéré du fait d’une mise en scène jugée trop simple. Il y a certes moins de nouveautés, si ce n’est qu’il n’hésite pas à s’adresser directement à la caméra, procédé très rare au cinéma mais un peu plus courant au théâtre. L’ensemble a été tourné en studios à l’exception du dernier acte, la bataille de Bosworth, qui a été tournée… en Espagne. Laurence Olivier reste très fidèle à l’esprit et au texte ; son interprétation est à la fois intense et juste. Son Richard III est vraiment mémorable.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Laurence Olivier, Cedric Hardwicke, Ralph Richardson, John Gielgud, Pamela Brown, Claire Bloom
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Remarque :
* Les mauvais résultats commerciaux du film aux Etats-Unis (en partie dus au fait que le film était sorti simultanément à la télévision) et la mort du producteur anglais Alexander Korda ont mis fin prématurément aux adaptations shakespeariennes de Laurence Olivier. Il n’a pas pu trouver le financement pour monter Macbeth, nous privant de ce qui aurait certainement été une très grande interprétation.

Autres adaptations de la pièce :
Richard III (1912) de André Calmette et James Keane avec Frederick Warde. En 1996, une copie en bon état de ce film précédemment inconnu a été découverte. Sa durée de 55 mn en fait l’un des tous premiers longs métrages.
Richard III (1995) de Richard Loncraine avec Ian McKellen, où la pièce est transposée au XXe siècle, dans une Angleterre fictive sous régime fasciste dans les années 1930.
Richard III (2008) de Scott Anderson avec Scott Anderson

À noter aussi :
Looking for Richard (1996) de Al Pacino qui est un documentaire autour de la pièce et de son impact sur le monde actuel.

Richard III
Laurence Olivier dans Richard III de Laurence Olivier.