27 septembre 2021

Les Duellistes (1977) de Ridley Scott

Titre original : « The Duellists »

Les Duellistes (The Duellists)En 1800 à Strasbourg, le lieutenant Gabriel Féraud du 7e Régiment de Hussards blesse grièvement le neveu du maire dans un duel à l’épée. Le lieutenant Armand d’Hubert a ordre de le trouver pour le mettre aux arrêts. Féraud prend l’ordre d’arrêt pour un affront et incite Hubert à un duel au sabre…
Film britannique, Les Duellistes est le premier long métrage du réalisateur anglais Ridley Scott. Le scénario est tiré de la nouvelle Le Duel de Joseph Conrad, parue en 1908. Se déroulant à l’époque napoléonienne sur seize années, l’histoire est celle d’une volonté déraisonnable d’obtenir réparation pour des motifs qui paraissent de plus en plus futiles au cours des ans. Mais la querelle persiste pour une question d’honneur. Si le film est enthousiasmant, c’est surtout par sa forme. La reconstitution est travaillée et Ridley Scott a beaucoup soigné sa photographie. Certains plans sont de véritables tableaux. Le résultat est toute beauté. Les Duellistes évoque ainsi quelque peu Barry Lyndon ; Ridley Scott ne dément pas d’ailleurs avoir été influencé par le film de Kubrick sorti deux ans plus tôt.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs : Keith Carradine, Harvey Keitel, Albert Finney, Edward Fox, Cristina Raines
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Remarque :
* Le film a été tourné principalement en Dordogne. Un remarquable travail a été fait par un cinéphile pour retrouver les lieux de tournage scène par scène : https://duellistesendordogne.jimdofree.com

Les Duellistes (The Duellists)Harvey Keitel et Keith Carradine dans Les Duellistes (The Duellists) de Ridley Scott.

4 septembre 2018

Un temps pour mourir (1966) de Arturo Ripstein

Titre original : « Tiempo de morir »

Un temps pour mourirL’ancien dresseur de chevaux Juan Sayago revient dans son village après avoir purgé une peine de 18 ans de prison, espérant pouvoir y reprendre une vie tranquille. Mais les deux fils de l’homme qu’il a tué sont bien décidés à se venger…
Un temps pour mourir est le premier long métrage du réalisateur mexicain Arturo Ripstein, alors âgé de 23 ans. Toute son œuvre filmique sera marquée par la dénonciation de l’intolérance sous toutes ses formes et c’est déjà le cas ici. Il met particulièrement bien en relief l’engrenage néfaste de la vengeance alimenté par un sens de l’honneur rigoriste. Par certains aspects, Un temps pour mourir peut être qualifié de western mais il s’écarte très nettement des canons du genre. Le cinéaste a certainement été influencé par Luis Buñuel. La forme est assez belle, avec une belle photographie noir et blanc et des décors assez épurés de personnages ou d’objets inutiles. L’ensemble donne une impression de recherche esthétique sans qu’elle soit trop voyante. Le rythme est plutôt lent mais l’histoire nous tient en haleine. La fin est surprenante. Arturo Ripstein joue parfois avec la bande sonore pour renforcer son atmosphère, exagérant certains sons. Très réussi mais aussi très méconnu, Un temps pour mourir est un film qui mérite vraiment d’être découvert.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Marga López, Jorge Martínez de Hoyos, Enrique Rocha, Alfredo Leal, Tito Junco
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Remarque :
* Le scénario a été écrit par l’écrivain colombien (futur prix Nobel en 1982) Gabriel García Márquez.

Un temps pour mourir
Alfredo Leal et Jorge Martínez de Hoyos dans Un temps pour mourir de Arturo Ripstein.

Un temps pour mourir
Marga López dans Un temps pour mourir de Arturo Ripstein.

23 décembre 2017

Yakuza (1974) de Sydney Pollack

Titre original : « The Yakuza »

YakuzaEn Californie, un détective à la retraite est rappelé par un ancien ami devenu trafiquant, parce que sa fille a été enlevée par un chef yakuza mécontent d’une commande d’armes non livrée. Le détective se rend au Japon et fait appel à ses anciennes connaissances, notamment le frère d’une femme qu’il a aimée…
Martin Scorsese voulait tourner cette histoire écrite par Paul Schrader (auteur de Taxi Driver) mais les studios décidèrent que ce serait Sydney Pollack. Le réalisateur s’est trouvé très dépaysé pour la tourner, que ce soit sur le plan des acteurs, de l’équipe et même du lieu puisque la très grand grande majorité du film a été tourné au Japon (1). Malgré cela, Yakuza est un film personnel, ce n’est pas un film de genre. Il y a beaucoup de choses dans Yakuza, on pourrait même dire que c’est autant un film romantique qu’un film d’action, mais ce sont les différences de civilisation qui ont visiblement le plus intéressé Pollack, notamment le formalisme de certaines règles. Il tente ainsi de faire comprendre la mentalité japonaise et la rigueur consentie de son système de valeurs à un public occidental. Cela n’a visiblement pas marché car le film n’a pas trouvé son public. A cette époque, beaucoup de critiques avaient, par méconnaissance (2), de forts à-priori contre l’univers du cinéma japonais. Il est plus estimé aujourd’hui, assez justement car c’est un film joliment complexe.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Robert Mitchum, Ken Takakura, Brian Keith, Herb Edelman, Richard Jordan, Keiko Kishi, Eiji Okada
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(1) Sydney Pollack raconte que son directeur de la photographie (Kôzô Okazaki) ne parlant pas anglais et lui-même ne parlant pas japonais, ils communiquaient en utilisant un simple nuancier de gris.
(2) Le public occidental découvrira vraiment la richesse du cinéma japonais quelques années plus tard.

Yakusa
Ken Takakura et Robert Mitchum dans Yakuza de Sydney Pollack.

Yakuza
Ken Takakura dans Yakuza de Sydney Pollack.

16 juin 2016

Intrigues (1928) de Clarence Brown

Titre original : « A Woman of Affairs »

Intrigues(Film muet) Au sein de l’aristocratie britannique, Diana et son frère Jeffrey sont les seuls membres de la famille Merrick. Jeffrey a une grande admiration pour son ami David qui est amoureux de Diana mais celle-ci reste insensible car elle est amoureuse de son ami d’enfance Neville. Hélas, le père de Neville s’oppose à toute idée de mariage car ce serait un déshonneur pour lui de marier son fils à une femme bien plus riche que lui. Il s’arrange pour envoyer Neville au loin… A Woman of Affairs (affairs est à prendre dans le sens de love affair) est le deuxième film de Garbo sous la direction de Clarence Brown, le troisième avec John Gilbert. Le film est basé sur un best-seller à scandales de Michael Arlen dont la censure refusait toute adaptation ; la scénariste Bess Meredyth en a donc modifié de nombreux éléments (1). Bien entendu, on ne peut voir dans cette histoire qu’un mélo assez classique (certains critiques ont même des mots plus durs) mais il est illuminé par Greta Garbo. Dès les premières minutes, on tombe sous le charme de l’actrice qui montre une extraordinaire présence à l’écran. A l’époque du tournage, l’actrice avait repris de la vitalité et cela se sent à l’écran, surtout au début du film où son personnage est radieux. Garbo est de presque toutes les scènes et Clarence Brown la met merveilleusement en valeur. Son jeu est tout aussi fascinant que sa prestance car elle parvient à exprimer tant de choses en faisant si peu : de petits mouvements de son visage, parfois presque imperceptibles. Clarence Brown a dit d’elle qu’il lui suffisait de penser à un sentiment pour l’exprimer. A côté d’elle, tous les autres acteurs paraissent bien fades, même John Gilbert qui était alors le plus grand séducteur d’Hollywood (il faut reconnaître que son personnage n’a pas beaucoup de caractère, on se demande comment l’acteur a pu accepter un tel rôle). Tous les rôles sont toutefois très bien tenus. A Woman of Affairs est donc un film qui mérite plus de considérations qu’il n’en a : c’est un des meilleurs films muets de Greta Garbo.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Greta Garbo, John Gilbert, Lewis Stone, Johnny Mack Brown, Douglas Fairbanks Jr., Dorothy Sebastian
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Woman of affairs
John Gilbert et Greta Garbo dans A Woman of affairs (Intrigues) de Clarence Brown (dans le cadre : Dorothy Sebastian).

Remarques :
* La censure a imposé que le générique indique simplement « from the novel by Michael Arlen » sans préciser le titre du roman : The Green Hat.

* Pendant le tournage, l’aventure entre Greta Garbo et John Gilbert touchait à sa fin et les deux acteurs se querellaient souvent. Douglas Fairbanks, Jr. (qui avait alors 18 ans) a raconté avoir souvent servi d’intermédiaire pour porter des messages écrits de l’un à l’autre. John Gilbert s’est marié l’année suivante et Greta Garbo ne s’est jamais mariée.

* C’est le premier film où Garbo est habillée par le couturier Adrian qui deviendra le couturier attitré de la star. Finies les robes trop tapageuses des films précédents et Greta Garbo n’en est que plus belle.

* Une scène est célèbre par la palette des sentiments que montre Greta Garbo en très peu de temps : c’est celle où elle étreint un bouquet de fleurs à deux reprises dans le couloir de l’hôpital, d’abord comme un amant et ensuite comme un enfant.

(1) Dans le livre, David se suicide parce qu’il est atteint de syphilis, la nuit illicite de Diana chez Neville est plus explicitement décrite, Diana est hospitalisée parce qu’elle a donnée naissance à un fils illégitime. De plus, certains personnages consomment de l’héroïne, autant d’éléments totalement interdits par la censure de l’époque. Seul l’alcool est resté (malgré la Prohibition) à la condition qu’aucune bouteille ne soit reconnaissable.

A Woman of affairs
Sur le tournage de A Woman of affairs (Intrigues) de Clarence Brown. Le chef-opérateur William H. Daniels est à la caméra, juste derrière lui se tient Clarence Brown. Greta Garbo est au volant, John Gilbert est à ses côtés. On peut remarquer tout le travail sur les éclairages : Clarence Brown a fait placer la voiture à l’ombre d’un grand arbre, de plus la lumière venant du dessus est bloquée par un large panneau, un spot avant et un spot arrière constituent l’éclairage. Une lumière générale a été placée en retrait à hauteur d’homme. Résultat :
A Woman of Affairs
La lumière forme un écrin pour Greta Garbo et John Gilbert dans A Woman of affairs (Intrigues) de Clarence Brown. Le spot arrière crée un halo autour du visage de Greta Gabo et contribue à créer une ambiance de fin d’après-midi. C’est du grand art. (Scène à environ 3’50, « There is our tree, Neville. »)

 

A woaman of affairs
Sur le tournage de A Woman of affairs (Intrigues) de Clarence Brown. Dans le couloir de l’hôpital, la femme de John Gilbert attend son mari qui est dans la chambre de Greta Garbo. Lewis Stone la réconforte. Le chef-opérateur  William H. Daniels (sur l’escabeau) filme Lewis Stone et Dorothy Sebastian en plongée (l’homme à gauche pourrait être Charles Dorian, l’assistant-réalisateur).

12 janvier 2016

Furyo (1983) de Nagisa Ôshima

Titre original : « Merry Christmas Mr. Lawrence »

Furyo1942. Sur l’île de Java en Indonésie, un camp de prisonniers anglais est dirigé par un capitaine japonais implacable qui a un sens profond de l’honneur et de la discipline. A ses yeux, les anglais sont des lâches qui ont préféré le déshonneur d’être capturé au suicide. L’arrivée d’un nouveau prisonnier va ébranler ses croyances… Parmi les quelques films dans lesquels David Bowie a tourné en tant qu’acteur, Furyo est sans aucun doute le plus remarquable. Pour cette adaptation d’un roman de Laurens van der Post dont le sujet principal est la différence de culture entre l’Orient et l’Occident, Nagisa Ôshima a choisi deux stars de la musique pour les rôles principaux, l’occidental David Bowie et l’oriental Ryuichi Sakamoto. Les codes stricts et les rituels, la brutalité et le sadisme, créent une atmosphère de tension amplifiée par l’incompréhension entre les deux cultures. Le film n’est pas sans défaut, comme ce flash-back assez lénifiant et une focalisation sur le thème de l’honneur. Les deux rock-stars ont physiquement en commun un certain caractère androgyne. David Bowie a une forte présence à l’écran, trop peut-être, rendant son personnage presque irréel. Quand il est dans le champ, il éclipse tout le monde. Le jeu de Ryuichi Sakamoto (qui n’avait jamais tourné auparavant) est assez mauvais, il l’a lui-même reconnu ; en revanche, la musique qu’il a composée pour le film est une pure merveille, devenue rapidement un succès planétaire. Malgré ses imperfections, Furyo est un film assez unique en son genre.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: David Bowie, Tom Conti, Ryuichi Sakamoto, Takeshi Kitano, Jack Thompson
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La revue l’Avant-Scène Cinéma a consacré un numéro à Furyo, il y a quelques mois.

Remarques :
* David Bowie a rapporté que, autant Nagisa Ôshima dirigeait très précisément les acteurs japonais, autant il laissait les acteurs anglais faire ce qu’ils sentaient devoir faire (pour ne pas influencer leur comportement apparent avec sa culture japonaise).
* Ryuichi Sakamoto aura à nouveau la double casquette d’acteur et de compositeur dans Le Dernier Empereur de Bertolucci (1987).

Furyo
David Bowie et Ryuichi Sakamoto sur le tournage de Furyo de Nagisa Ôshima (photo publicitaire).

23 juin 2013

Les Quatre Plumes blanches (1939) de Zoltan Korda

Titre original : « The Four Feathers »

Les quatre plumes blanchesA la veille du départ de son unité pour le Soudan, le jeune officier Harry Feversham démissionne de l’armée. Ses trois compagnons lui envoient chacun une plume blanche, symbole de la lâcheté. Sa fiancée se détourne de lui et lui donne une quatrième plume blanche. Blessé dans son honneur, le jeune homme est bien décidé à prouver sa valeur et s’embarque incognito pour l’Afrique… The Four Feathers est un classique du roman d’aventures de l’anglais A.E.W. Mason. Il a été porté de nombreuses fois à l’écran et cette version des frères Korda est considérée comme étant la meilleure. Le film fait partie des premiers grands films en Technicolor, procédé qui permet de donner aux scènes une belle ampleur. Il fut tourné sur place, au Soudan, non sans difficultés du fait de la chaleur. Le nombre de figurants lors des batailles est impressionnant et le film ne faillit pas dans sa recherche du spectaculaire. Sur le fond, le film exalte l’héroïsme individuel et la tradition britannique de bravoure ; on est toutefois  en droit de s’interroger sur la santé mentale d’une personne qui aurait accompli un tel parcours uniquement par fierté (!) Le film exalte également la grandeur de l’Empire britannique et on peut y déceler de petites pointes de racisme.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: John Clements, Ralph Richardson, C. Aubrey Smith, June Duprez
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Remarques :
* Les frères Korda : Zoltan Korda réalise, Alexandre Korda produit et Vincent Korda crée les décors.
* Le contexte historique du roman est conforme à la réalité : l’expédition anglaise au Soudan menée par Lord Kitchener (1896-1898) s’acheva par la victoire des anglais à Omdurman. Cette bataille fut un massacre ; côté soudanais : 10 000 tués, 13 000 blessés, 5 000 prisonniers ; côté anglais : 47 tués et 380 blessés. Les anglais purent reprendre le contrôle du Soudan et sécuriser leurs positions en Egypte.
* Zoltan Korda tournera une seconde version de The Four Feathers en 1955 dans laquelle il réutilisera le scénario et certaines des scènes de bataille, dont la bataille finale.

Les différentes adaptations du roman de A.E.W. Mason :
1. Four Feathers de J. Searle Dawley (1915, USA, muet)
2. The Four Feathers de René Plaissetty (1921, UK, muet) avec Harry Ham
3. The Four Feathers de Merian C. Cooper, Lothar Mendes et Ernest B. Schoedsack (1929, USA, muet) avec Richard Arlen et Fay Wray
4. Les Quatre Plumes blanches (The Four Feathers) de Zoltan Korda (1939, UK)
5. Les 4 Plumes blanches (Storm over the Nile) de Zoltan Korda et Terence Young (1955, UK) avec Anthony Steel
6. Les Quatre Plumes blanches (The Four Feathers) de Don Sharp (TV 1978, UK) avec Beau Bridges
7. Frères du désert (The Four Feathers) de Shekhar Kapur (2002, USA) avec Heath Ledger et Kate Hudson.

25 février 2013

Harakiri (1962) de Masaki Kobayashi

Titre original : « Seppuku »

Hara-kiriEn 1630, un ronin (samouraï sans maitre) frappe à la porte d’un puissant seigneur et sollicite l’honneur de pratiquer le suicide rituel en ses murs, devant ses pairs, plutôt que de vivre dans la misère… Tourné juste après son film fleuve, La Condition de l’homme, où il s’attaquait à certaines des valeurs de la société japonaise, Masaki Kobayashi s’en prend au sacro-saint code d’honneur des samouraïs. Avec Harakiri, adaptation d’un roman de Yasuhiko Takiguchi, il montre comment ces règles qui se veulent très strictes et formalisées ne sont que poudre aux yeux, des règles que chacun revendique sans forcément les appliquer. A travers ce mythe, c’est la société japonaise que Kobayashi critique ; honneur et humanisme ne vont que difficilement de pair. Dans sa forme, le film est superbe : par sa construction tout d’abord, avec d’habiles flash-backs, mais surtout par son rythme qui reste étonnamment stable et lent, sans accélération (si ce n’est dans son épilogue). Plus que de lenteur, il serait plus juste de parler de solennité. L’image épurée, reposant sur des lignes de construction fortes mais simples, vient renforcer le sentiment de rigorisme. Le combat final, bref et violent, apparait comme une véritable délivrance pour ce samouraï déchu. Au-delà des apparences, Harakiri est un grand film humaniste.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Tatsuya Nakadai, Akira Ishihama, Shima Iwashita, Tetsurô Tanba, Masao Mishima, Ichirô Nakatani, Kei Satô, Yoshio Inaba
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