12 février 2020

L’étranger au paradis (1955) de Vincente Minnelli

Titre original : « Kismet »

L'étranger au paradis (Kismet)Un vagabond va de marché en marché avec sa fille déclamer ses poèmes contre des piécettes. Pris par erreur pour un mage jeteur de sorts, il parvient à faire illusion auprès du Grand Vizir…
On doit à Vincente Minnelli quelques-unes des plus grandes comédies musicales mais ce Kismet n’en fait pas partie. A la décharge du réalisateur, il faut noter qu’il l’a tourné contraint et forcé, le sujet ne l’intéressait pas (1). Kismet est une pièce écrite en 1914 par Edward Knoblock, déjà adaptée quatre fois au cinéma et une fois à Broadway en comédie musicale. L’histoire n’est pourtant pas remarquable mais elle a pour elle de profiter de l’attrait de l’Orient et ses contes. Le film de Minnelli exploite de beaux décors et les costumes sont très colorés, le Technicolor est flamboyant. En revanche, on ne peut dire que la musique et les chansons sont  admirables. Malgré quelques rares passages amusants, l’ensemble est plutôt ennuyeux. Le film n’eut que peu de succès.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Howard Keel, Ann Blyth, Dolores Gray, Vic Damone, Sebastian Cabot
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Remarques :
* Stanley Donen a dirigé les quatre ou cinq derniers jours de tournage.

(1) Dans son autobiographie, Tous en scène, Vincente Minnelli précise qu’il avait déjà refusé une première fois mais que la Metro revint à la charge avec un argument de poids : s’il voulait tourner Lust for life, le biopic sur Van Gogh qui lui tenait à coeur, il devait accepter de tourner Kismet auparavant.

L'étranger au paradis (Kismet)Ann Blyth et Vic Damone dans L’étranger au paradis (Kismet) de Vincente Minnelli.

Autres adaptations de la même pièce :
Kismet de Louis J. Gasnier (1920)
Kismet de John Francis Dillon (1930) avec Otis Skinner et Loretta Young
Kismet de William Dieterle (Allemagne, 1931) avec Gustav Fröhlich et Dita Parlo
Kismet de William Dieterle (USA, 1944) avec Ronald Colman et Marlene Dietrich

11 février 2020

Atomic Blonde (2017) de David Leitch

Atomic Blonde1989. L’agent Lorraine Broughton, l’une des meilleures espionnes du Service de renseignement de Sa Majesté, est envoyée à Berlin pour récupérer un document de la plus haute importance…
Atomic Blonde est l’adaptation du roman graphique The Coldest City écrit par Antony Johnston et dessiné par Sam Hart, paru en 2012. David Leitch est un cascadeur passé à la réalisation et donc il n’est guère surprenant que les scènes d’action soient très nombreuses. Le scénario est en apparence compliqué mais finalement simple. Les ingrédients sont classiques : beaucoup de violence, un zeste de glamour et une période historique (la chute du mur de Berlin) en toile de fond pour créer une ambiance légèrement apocalyptique. Mais tout cela est surtout très violent. Gros succès commercial.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Charlize Theron, James McAvoy, Eddie Marsan, John Goodman
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Atomic BlondeCharlize Theron dans Atomic Blonde de David Leitch.

9 février 2020

Long Way Home (2018) de Jordana Spiro

Titre original : « Night Comes On »

Long Way Home (Night Comes On)Angel, une jeune fille de 18 ans, sort d’une prison pour mineurs le jour de ses 18 ans. Elle se met aussitôt à la recherche de son père qui tué sa mère presque sous ses yeux et a été acquitté pour faute de preuves…
La comédienne Jordana Spiro, vue principalement dans des séries (récemment The Good Wife et Ozark), passe derrière la caméra pour son premier long métrage. Pour en écrire le scénario, elle s’est adjoint Angelica Nwandu, spécialiste de la culture noire. C’est une histoire centrée sur un personnage, sur l’errance d’une jeune fille hantée par son passé et pleine d’une rage de vengeance. Ses retrouvailles avec sa jeune sœur, assoiffée d’amour, vont modifier sa trajectoire. Le récit est simple et sans doute assez classique mais repose sur un personnage fort et complexe, qui n’est pas forcément attachant à première vue mais qui provoque finalement notre empathie. Issu du cinéma indépendant américain et primé à Sundance 2019, Night Comes On montre une sensibilité certaine chez cette nouvelle réalisatrice.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Dominique Fishback, Tatum Marilyn Hall
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Long Way Home (Night Comes On)Dominique Fishback dans Long Way Home (Night Comes On) de Jordana Spiro.

Long Way Home (Night Comes On)Tatum Marilyn Hall et Dominique Fishback dans Long Way Home (Night Comes On) de Jordana Spiro.

8 février 2020

Le Chevalier de la vengeance (1942) de John Cromwell

Titre original : « Son of Fury: The Story of Benjamin Blake »

Le Chevalier de la vengeance (Son of Fury: The Story of Benjamin Blake)Orphelin, Benjamin Blake a été élevé par son grand-père maternel, dans l’ignorance de son vrai nom et de ses origines. Son oncle, qui occupe le domaine familial, le fait rechercher et en fait un garçon d’écurie pour mieux le contrôler et éviter qu’il ne prétende au titre qu’il a usurpé…
Produit par Darryl Zanuck et adapté d’un best-seller d’Edison Marshall, Son of Fury (oublions le titre français qui fait un peu peur…) est un film d’aventures assez peu connu mais qui ne manque pas de qualités. Le scénario est sans doute un peu prévisible mais il se montre prenant. L’histoire est pimentée par un soupçon d’exotisme qui tranche avec la noirceur de l’Angleterre du XVIIIe siècle. L’ensemble bénéficie d’une solide interprétation : comme toujours, Tyron Power montre une belle présence et la belle Gene Tierney illumine la partie polynésienne. L’actrice est ici encore en début de carrière, encore cantonnée dans ces rôles dits « exotiques » où, il faut bien le reconnaitre, elle excelle. Une fois de plus, George Sanders incarne à merveille un personnage distingué et maléfique. Tous les autres rôles sont fort bien tenus. Son of Fury mérite d’être découvert.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tyrone Power, Gene Tierney, George Sanders, Frances Farmer, Roddy McDowall, John Carradine, Elsa Lanchester, Harry Davenport
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Remarques :
* Son of Fury est le dernier film de Frances Farmer avant ses multiples problèmes psychiatriques et d’addiction qui défrayèrent la chronique à Hollywood.
* La Fox a acquis les droits du roman titré Benjamin Blake avant même sa publication en 1941.

Le Chevalier de la vengeance (Son of Fury: The Story of Benjamin Blake)Tyrone Power et George Sanders dans Le Chevalier de la vengeance (Son of Fury: The Story of Benjamin Blake) de John Cromwell.

Le Chevalier de la vengeance (Son of Fury: The Story of Benjamin Blake)Tyrone Power et Gene Tierney dans Le Chevalier de la vengeance (Son of Fury: The Story of Benjamin Blake) de John Cromwell.

Le Chevalier de la vengeance (Son of Fury: The Story of Benjamin Blake)Tyrone Power et Frances Farmer dans Le Chevalier de la vengeance (Son of Fury: The Story of Benjamin Blake) de John Cromwell.

5 février 2020

La Colline des potences (1959) de Delmer Daves

Titre original : « The Hanging Tree »

La Colline des potences (The Hanging Tree)Le docteur Trail arrive dans un camp de chercheurs d’or du Montana. Il recueille un jeune voleur de pépites blessé et l’oblige à se mettre à son service. Un jour, la diligence est attaquée et la seule survivante est une jeune et jolie femme retrouvée errante et gravement brulée par le soleil…
The Hanging Tree est un western plutôt atypique. La situation est assez inhabituelle et le personnage principal est particulièrement complexe et difficile à cerner : loin de tout manichéisme, il n’est ni franchement bon, ni franchement mauvais. En outre, Delmer Daves introduit un peu de romantisme et aborde plusieurs thèmes, certains classiques comme le poids du passé et d’autres moins courants tel l’éducation. Il fustige au passage les ligues de vertus, les prédicateurs et les foules. La mise en scène est, elle aussi, assez originale et les mouvements de caméra sont parfois inattendus (mouvements de grue). L’interprétation est dominée par la stature de Gary Cooper mais les seconds rôles, tels Karl Malden (remarquable) ou George C. Scott (son premier rôle au cinéma) sont bien tenus. Seule Maria Schell ne semble pas bien à sa place. Le dénouement est surprenant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gary Cooper, Maria Schell, Karl Malden, George C. Scott, Ben Piazza
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Remarques :
* The Hanging Tree est le dernier western de Delmer Daves qui fut malade sur le tournage et remplacé par Karl Malden avec l’assistance de Vincent Sherman. C’est aussi le dernier western de Gary Cooper.
* La chanson The Hanging Tree, interprétée dans le film par Marty Robbins, a été adaptée en français sous le titre L’Arbre aux pendus par Boris Vian.

 La Colline des potences (The Hanging Tree)Ben Piazza et Gary Cooper dans La Colline des potences (The Hanging Tree) de Delmer Daves.

4 février 2020

Fantasia (1940) de Walt Disney Studios

FantasiaSorti en 1940, Fantasia est le troisième long-métrage d’animation des studios Disney. Très différent des autres productions du studio, il s’agit d’une expérimentation artistique qui cherche à mettre en harmonie parfaite l’animation et la musique. Il est composé de sept séquences illustrant huit morceaux célèbres de musique classique. Il n’y a aucune parole si n’est une brève présentation de chaque séquence par un critique musical. L’Apprenti sorcier, avec Mickey et ses balais ensorcelés, est le passage le plus célèbre du film ; il est devenu un classique. C’est cette séquence, initialement prévue en court métrage, qui est à l’origine du projet. L’ensemble est très inégal car les séquences sont de styles très différents. Les plus réussies à mes yeux sont les deux premières, Bach et Tchaïkovski, l’une étant la plus abstraite et l’autre la plus aérienne et la plus délicate. C’est sur ces deux séquences que la fusion de l’image et de la musique paraît vraiment parfaite. La séquence la plus curieuse est celle qui illustre Moussorgski, très inspirée de l’expressionnisme allemand. D’autres séquences tombent un peu dans le mauvais goût. Fantasia a été très critiqué à sa sortie, le plus souvent sur le plan musical du fait des arrangements de Leopold Stokowski. Quel que soit le jugement final que l’on porte sur lui, le film reste intéressant à visionner, ne serait-ce pour son caractère assez unique. Initialement conçu comme devant être le premier volet d’une série, il restera sans suite jusqu’en 1999 qui verra la sortie de Fantasia 2000.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs:
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Remarque :
* Pour Fantasia, Walt Disney a mis au point un système de sonorisation à sept pistes, considéré comme étant la première ébauche de la stéréophonie.

Composition :
1) Toccata et fugue en ré mineur de Jean-Sébastien Bach. Réalisation Samuel Armstrong.
2) Différents extraits du ballet Casse-noisette de Piotr Ilitch Tchaïkovski. Réalisation Samuel Armstrong.
3) L’Apprenti sorcier de Paul Dukas. Réalisation James Algar.
4) Le Sacre du printemps d’Igor Stravinsky. Réalisation Bill Roberts et Paul Satterfield.
Intermède) A la découverte de la piste sonore
5) La Symphonie pastorale de Ludwig van Beethoven. Réalisation Ford Beebe, Jim Handley et Hamilton Luske.
6) La Danse des heures, ballet tiré de l’opéra La Gioconda d’Amilcare Ponchielli. Réalisation Norman Ferguson et T. Hee.
7) Une nuit sur le mont Chauve de Modeste Moussorgski et L’Ave Maria de Franz Schubert. Réalisation Wilfred Jackson.

Fantasia

3 février 2020

Trafic en haute mer (1950) de Michael Curtiz

Titre original : « The Breaking Point »

Trafic en haute mer (The Breaking Point)Sur son bateau, Harry emmène de riches estivants pêcher au large mais il peine à joindre les deux bouts. Lorsqu’un client lui fait faux bond lors d’une virée au Mexique, il se voit contraint d’accepter une offre douteuse de convoyage. Mais l’affaire tourne mal…
Breaking Point est un film noir adapté du roman d’Ernest Hemingway En avoir ou pas mais ce film n’est nullement le remake du Port de l’angoisse d’Howard Hawks, car ce dernier avait pris beaucoup de libertés dans son adaptation. Michael Curtiz est, lui, bien plus fidèle au roman qui montre un personnage buté pris dans un engrenage néfaste vers la corruption. Il sait éviter l’excès de romantisme et, à l’opposé, l’excès de noirceur pour livrer un film bien équilibré. L’atmosphère le classe dans les films noirs. John Garfield est ici dans un de ses meilleurs rôles et montre une belle présence. On peut aussi considérer que c’est le dernier « grand film » de Michael Curtiz.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: John Garfield, Patricia Neal, Phyllis Thaxter, Juano Hernandez
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Trafic en haute mer (The Breaking Point)John Garfield et Patricia Neal dans Trafic en haute mer (The Breaking Point) de Michael Curtiz.

Trafic en haute mer (The Breaking Point)Juano Hernandez et John Garfield dans Trafic en haute mer (The Breaking Point) de Michael Curtiz.

Adaptations du roman En avoir ou pas d’Ernest Hemingway paru en 1937 dont l’action se déroulait entre Key West et Cuba :
1944 : Le Port de l’angoisse (To Have and Have Not) par Howard Hawks avec Humphrey Bogart, Walter Brennan, et Lauren Bacall. Le scénario déplace l’histoire vers la Martinique sous le régime de Vichy.
1950 : Trafic en haute mer (The Breaking Point) par Michael Curtiz avec John Garfield. L’action est déplacée en Californie du Sud et Mexique.
1956 : Wetbacks par Hank McCune avec Lloyd Bridges. Adaptation non déclarée. Action déplacée en Californie du Sud et Mexique.
1958 : Trafiquants d’armes à Cuba (The Gun Runners)  par Don Siegel avec Audie Murphy et Everett Sloane. Le lieu de l’action est identique au roman.
1987 : Capitaine Khorshid (Nakhoda Khorshid), film iranien de Nasser Taghvai, transposant l’action dans le golfe Persique.

2 février 2020

Baby Driver (2017) de Edgar Wright

Baby DriverEn matière de conduite rapide, Baby est un expert. Les écouteurs de son baladeur vissés dans les oreilles, il réalise des prouesses pour permettre à un gang de braqueurs d’échapper à ses poursuivants. Mais c’est quand il désire raccrocher que les choses vont devenir plus difficiles…
Baby Driver est écrit et réalisé par le britannique Edgar Wright, un projet qu’il a mûri depuis plus de vingt ans. Si le fond de l’histoire n’est pas franchement original, la forme l’est beaucoup plus. Centré sur un personnage taciturne mais brillant, le film baigne dans une atmosphère très détendue, légère même. C’est donc plutôt une comédie et les personnages sont particulièrement caricaturaux pour apporter une certaine dérision. La musique tient une très grande place ; omniprésente dans les spectaculaires scènes d’action, elle apporte une grande énergie à l’ensemble. Assez différent des autres films du genre, Baby Driver est un excellent divertissement. Gros succès en salles.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ansel Elgort, Kevin Spacey, Jon Bernthal, Eiza González, Lily James, Jon Hamm
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Baby DriverAnsel Elgort dans Baby Driver de Edgar Wright.

Baby DriverJon Bernthal, Eiza Gonzalez, Ansel Elgort et Jon Hamm dans Baby Driver de Edgar Wright.

1 février 2020

Les Voyages de Sullivan (1941) de Preston Sturges

Titre original : « Sullivan’s Travels »

Les voyages de Sullivan (Sullivan's Travels)Un réalisateur à succès veut tourner un film social, ancré dans la réalité, dont le titre est O Brother Where Art Thou. Lorsque le patron du studio lui fait remarquer qu’il n’a aucune idée de ce qu’est la misère, il décide de se déguiser en vagabond et de partir sur les routes avec dix cents en poche…
Les Voyages de Sullivan (Sullivan’s Travels) est une comédie américaine écrite et réalisée par Preston Sturges. C’est une comédie peu banale sous plusieurs aspects. Elle mélange allégrement plusieurs genres, y compris le drame, et son propos n’est pas très facile à cerner : si Sturges semble au final vouloir replacer le rire et la comédie comme fonction essentielle du cinéma (1), son propre film dément cette vision puisqu’il y fait des longues incursions dans le réalisme social (nous ne sommes alors pas loin de I Am a Fugitive from a Chain Gang). Autre exemple, quelques minutes après que son personnage ait raillé « les vieilles poursuites de Mack Sennett », Sturges insère une poursuite un peu stupide, tout à fait dans l’esprit slapstick. Le duo formé par Joel McCrea et Veronica Lake fonctionne à merveille et les dialogues sont remarquables. Malgré d’assez bonnes critiques, Les Voyages de Sullivan n’eut que peu de succès à sa sortie. Ce n’est que bien plus tard, lorsque les cinéphiles redécouvriront le talentueux Preston Sturges (bien après sa mort), que le film sera considéré comme l’un de ses meilleurs.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Joel McCrea, Veronica Lake, Robert Warwick, William Demarest, Franklin Pangborn, Porter Hall, Byron Foulger, Margaret Hayes
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Remarques :
* Le titre du film des frères Coen « O Brother Where Art Thou ? » est un hommage à ce film de Sturges.

(1) En plus de l’épilogue, la dédicace en début de film donne le ton : « À la mémoire de ceux qui nous ont fait rire : (…), les clowns, les bouffons, de tous temps et de tous pays, dont les efforts allégèrent un peu notre fardeau, ce film est dédié. »

Les voyages de Sullivan (Sullivan's Travels)Veronica Lake et Joel McCrea dans Les voyages de Sullivan (Sullivan’s Travels) de Preston Sturges.

24 janvier 2020

Au-delà du réel (1980) de Ken Russell

Titre original : « Altered States »

Au-delà du réel (Altered States)Un chercheur anthropologue à l’Université Cornell étudie les niveaux de conscience avec ses étudiants tout en participant lui-même aux expériences. Il s’immerge pendant plusieurs heures dans un caisson d’isolation sensorielle, pendant que son adjoint enregistre et contrôle son activité cérébrale par électroencéphalographie. Il vit alors des hallucinations par lesquelles il veut retrouver la « réelle essence de l’homme »…
Altered States est inspiré d’un roman de Paddy Chayefsky, écrit pour être adapté au cinéma. Le film devait être réalisé par Arthur Penn mais, après une dispute avec l’auteur, c’est l’anglais Ken Russell qui en hérita. Il se brouilla lui aussi avec l’auteur qui finit par demander que son vrai nom soit retiré du générique. Le contenu est un salmigondis ésotérique avec une pointe de religiosité mais il se prête bien aux délires visuels de Ken Russell qui nous gratifie de belles scènes oniriques, hallucinatoires, cosmiques. Représenter un humain transformé en énergie cosmique n’est, par exemple, pas un problème pour lui. Ses incursions dans le domaine de l’épouvante ou dans la romance sont bien moins convaincantes. L’ensemble m’a plutôt déçu cette fois alors que je l’avais bien plus apprécié auparavant.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: William Hurt, Blair Brown, Bob Balaban, Charles Haid
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Remarques :
* Au-delà du réel (Outer Limits) est aussi le titre d’une série télévisée américaine (série dans l’esprit de Twilight Zone, La Quatrième Dimension) de 49 épisodes de 52 minutes, en noir et blanc, créée par Leslie Stevens et diffusée du 16 septembre 1963 au 16 janvier 1965 sur le réseau ABC (en France à partir de 1972 sur la première chaîne et rediffusée dans les années 1980 dans le cadre de l’émission Temps X des frères Bogdanoff). Cette série avait un épisode (saison 2 épisode 4) sur un thème assez proche : Plus fort que l’homme (Expanding human) d’après un scénario signé Francis Cockrell.
* Premier long métrage de William Hurt.

Au-delà du réel (Altered States)Bob Balaban et William Hurt dans Au-delà du réel (Altered States) de Ken Russell.