24 février 2022

Le Flingueur (1972) de Michael Winner

Titre original : « The Mechanic »

Le Flingueur (The Mechanic)Arthur Bishop est un tueur à gages solitaire pour le compte d’une organisation mafieuse. Il excelle pour maquiller ses meurtres en accidents. Après avoir ainsi exécuté l’un des pontes de l’organisation, en camouflant son assassinat en une banale crise cardiaque, il prend son fils sous son aile pour en faire un tueur…
Le Flingueur est un film d’action américain réalisé par Michael Winner. Il débute fort bien avec une scène de seize minutes sans paroles, où le tueur emploie une méthode sophistiquée qui nous intrigue vraiment. Hélas, le scénario se révèle très mince par la suite. A la décharge de son auteur, Lewis John Carlino, il faut préciser qu’il avait initialement bâti les rapports entre le tueur et son « élève » sur une attirance homosexuelle qu’il a dû enlever ensuite pour faire accepter le projet. De ce fait, il ne reste plus grand-chose… On ne comprend pas bien pourquoi le tueur s’encombre d’un apprenti. Sans histoire, le film n’est qu’une succession de scènes d’actions qui finissent par paraître un peu longues. La mise en scène de Michael Winner est peu inspirée et manque de direction. Heureusement, il n’y a peu de dialogues et peu de personnages. Une reprise du film a été réalisée en 2011 par Simon West avec Jason Statham dans le rôle principal.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Charles Bronson, Jan-Michael Vincent, Keenan Wynn, Jill Ireland
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Remarques :
* « Mechanic » (= mécanicien-garagiste), dans l’argot des mafieux, désigne un tueur à gages… un technicien-expert chargé de basses besognes en quelque sorte.
* L’actrice anglaise Jill Ireland est la femme de Charles Bronson.

Le Flingueur (The Mechanic)Charles Bronson et Jan-Michael Vincent dans Le Flingueur (The Mechanic) de Michael Winner.

22 février 2022

Soldat bleu (1970) de Ralph Nelson

Titre original : « Soldier Blue »

Soldat bleu (Soldier Blue)Une colonne de l’armée américaine escortant un important convoi de fonds est attaquée par des Cheyennes. Seuls survivent un jeune soldat fraîchement incorporé, et une jeune femme jadis enlevée par les Cheyennes. Ils vont tous deux devoir rejoindre le fort le plus proche, situé à plusieurs jours de marche…
Soldat bleu (ou Le Soldat bleu) est un western américain réalisé par Ralph Nelson d’après un roman de Theodore V. Olsen. Il est resté dans l’histoire du cinéma comme un film anti-guerre et pro-indien. L’histoire évoque le massacre de Sand Creek, Colorado, le 29 novembre 1864, par sept cents hommes de la Cavalerie du Colorado. De plus, il sort en pleine Guerre du Vietnam, deux ans après le Massacre de Mỹ Lai (mars 1968) où l’armée américaine a tué plusieurs centaines de civils désarmés. Cette dénonciation n’intervient toutefois que dans le dernier quart du récit. Auparavant, le film est plus intimiste, il prend même des tournures de comédie : le jeune soldat, malhabile et totalement inexpérimenté (c’est le sens du mot « blue » dans le titre) se heurte à l’assurance de la jeune femme, bien plus expérimentée que lui dans tous les domaines. C’est elle qui nous délivre des analyses sociologiques et politiques pointues (il faut toutefois être indulgent et accepter l’anachronisme de la maturité et de la modernité de ces analyses). Elle lui (nous) explique notamment que les Indiens sont chassés d’une terre qui leur appartient. La démonstration de la brutalité des conquérants est prouvée par le massacre d’un village indien qui clôt le film. Violence et cruauté y sont montrées jusqu’à l’insoutenable. Si les intentions sont claires et compréhensibles, on peut s’interroger sur la nécessité d’une telle surenchère dans l’horreur. Cela soulève l’éternelle question : une cause juste autorise t-elle d’utiliser tous les moyens, tous les excès ? Soldat bleu est un film militant, il en a les défauts. Il connut un très grand succès à sa sortie.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Candice Bergen, Peter Strauss, Donald Pleasence
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 Soldat bleu (Soldier Blue)Peter Strauss et Candice Bergen dans Soldat bleu (Soldier Blue) de Ralph Nelson.

20 février 2022

Panic Room (2002) de David Fincher

Panic RoomMeg Altman et sa fille emménagent dans une grande maison que son ancien propriétaire décédé avait équipée d’une Panic Room. Il s’agit d’une pièce sécurisée, destinée à servir de refuge en cas d’agression extérieure. Dès la première nuit, trois malfrats pénètrent dans la maison endormie. Meg surprend les intrus sur les caméras et parvient à se réfugier avec sa fille dans la pièce blindée. Mais elles ignorent encore ce que les cambrioleurs viennent chercher…
Panic Room est un film américain écrit par David Koepp (écrivain que l’on retrouve aux génériques de Jurassic Park, Mission: Impossible et Spider-Man) et réalisé par David Fincher. Il s’agit d’un film à suspense, assez intense, et violent (surtout dans sa dernière partie). C’est un bel exercice de style, en premier sur le plan du scénario. L’idée de départ est vraiment brillante mais pêche un peu par le manque de développements possibles. Le récit montre toutefois quelques beaux rebondissements. A noter qu’hormis quelques plans au début, tout se déroule à l’intérieur de la maison. C’est un exercice de style aussi dans sa forme. Ancien réalisateur de clips et de pubs, David Fincher s’attache à rendre l’ensemble spectaculaire et il y parvient. Certains plans montrent une grande virtuosité, notamment dans les mouvements de caméra. Une séquence notamment (décrite ci-dessous) est vraiment ahurissante et le plus remarquable est que cette virtuosité n’est pas gratuite : la séquence en question a nous fait ressentir physiquement la taille de la maison et a alimenté notre angoisse face au danger. Panic Room n’est donc pas qu’un exercice de style et il est suffisamment original pour rester dans nos mémoires. Gros succès à sa sortie.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jodie Foster, Kristen Stewart, Forest Whitaker, Dwight Yoakam, Jared Leto, Patrick Bauchau
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Remarque :
* Le plan-séquence le plus spectaculaire est situé à 00:15 et dure presque 3 minutes. Voir sur YouTube. Il est remarquable par son large mouvement de caméra qui nous fait passer par des endroits impossibles : si l’on ne remarque pas immédiatement que le premier mouvement arrière nous fait passer entre les barreaux d’une balustrade, il est impossible de ne pas remarquer un peu plus loin que l’on entre dans une serrure et que l’on passe ensuite par l’intérieur de l’anse d’une cafetière…
Il s’agit bien entendu d’un faux plan-séquence. Le plan a été filmé par petits bouts qui ont été ensuite raccordés entre eux par l’ordinateur qui en outre a stabilisé le mouvement. De plus, certains éléments, par exemple la balustrade et la cafetière, ont été ajoutés en synthèse. Le résultat est superbe.

Panic RoomKristen Stewart et Jodie Foster dans Panic Room de David Fincher.

19 février 2022

Les Pièges de Broadway (1960) de Robert Mulligan

Titre original : « The Rat Race »

Les pièges de Broadway (The Rat Race)Ayant quitté son Wisconsin natal, Pete Hammond Jr débarque à la gare routière de New York, en pleine canicule. Plein d’ambitions, le jeune saxophoniste se rend directement à Broadway, la Mecque des musiciens de jazz. Avec difficulté, il trouve un logement bon marché, qu’il offre de partager avec Peggy Brown, une jeune danseuse qui vient d’en être expulsée…
Les Pièges de Broadway est un film américain réalisé par Robert Mulligan. Il s’agit de l’adaptation de la pièce homonyme de Garson Kanin. Il n’y a hélas pas grand-chose à retenir de cette comédie sentimentale, même si elle dresse un portrait un assez réaliste de la difficulté à percer dans le milieu des musiciens. Musicalement, les courts solos de saxophone de Tony Curtis (en réalité joués par Gerry Mulligan, excusez du peu…) ne sont pas assez nombreux pour générer un attrait. L’histoire est très conventionnelle et donc trop prévisible.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Tony Curtis, Debbie Reynolds, Jack Oakie, Kay Medford
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Les pièges de Broadway (The Rat Race)Debbie Reynolds et Tony Curtis dans Les pièges de Broadway (The Rat Race) de Robert Mulligan.

Homonyme (sans lien) :
Course folle (Rat Race) de Jerry Zucker (2001) avec Whoopi Goldberg, Rowan Atkinson, Seth Green…

17 février 2022

Présumé innocent (1990) de Alan J. Pakula

Titre original : « Presumed Innocent »

Présumé innocent (Presumed Innocent)Rusty Sabich est un brillant procureur, bras droit du Procureur général Raymond Hogan. Lorsqu’une de ses collègues est retrouvée assassinée à son domicile, il est chargé de l’enquête. Ayant eu une relation avec elle, il est accusé du meurtre par un procureur concurrent car plusieurs indices le désignent comme coupable…
Présumé innocent est un film américain réalisé par Alan J. Pakula, adaptation du roman homonyme de Scott Turow dont les droits, très disputés, ont été achetés une petite fortune par Sydney Pollack avant même sa parution en 1987. Dans la catégorie des films de procès, il tient une place particulière car il est rare qu’un procureur se retrouve ainsi sur le banc des accusés. L’enquête en elle-même est ainsi doublée d’une réflexion sur la justice qui devient de plus en plus centrale en cours de récit. Le scénario est solide et les pistes sont nombreuses jusqu’au dénouement très surprenant. Interprétant un personnage intériorisé et peu expansif, Harrison Ford n’est pas tout à fait dans son registre habituel mais sa présence à l’écran est d’autant plus grande qu’il est de presque tous les plans. Le film connut un beau succès en salles.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Harrison Ford, Brian Dennehy, Raul Julia, Bonnie Bedelia, Paul Winfield, Greta Scacchi
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Présumé innocent (Presumed Innocent)Raul Julia, Bonnie Bedelia et Harrison Ford dans Présumé innocent (Presumed Innocent) de Alan J. Pakula.

16 février 2022

Judy (2019) de Rupert Goold

Judy1968. Criblée de dettes, Judy Garland n’a pas vraiment de résidence fixe. Elle tente d’élever les deux jeunes enfants qu’elle a eus avec Sydney Luft mais ce dernier en réclame la garde. Pour pouvoir leur offrir un toit, elle accepte une série de concerts à Londres…
Judy est un film biographique musical américano-franco-britannique réalisé par Rupert Goold. Assez judicieusement, le film s’écarte de l’insupportable schéma traditionnel du biopic hollywoodien : il ne retrace pas la vie de la star mais se concentre sur la dernière année de sa vie, avec quelques flashbacks de l’époque du tournage du Magicien d’Oz. De plus, dans le mix habituel difficultés/succès, le récit s’attarde plus sur les difficultés sans chercher à utiliser le glamour du succès. Le résultat n’en est pas meilleur pour autant. Le récit n’est finalement pas très intéressant, les chansons de qualité très moyennes, la mise en scène peu inspirée. L’émotion n’arrive qu’à la toute fin (lors de l’inévitable « Over the rainbow »). Personnellement, je ne vois pas l’intérêt d’un tel film : ce n’est pas un hommage à Judy Garland, il n’incitera personne à regarder l’un de ses films. C’est surtout l’occasion pour une actrice de nous livrer une prestation de type « habitée par son personnage », de celles où il ne faut pas craindre de forcer son jeu. Ce type de composition plait beaucoup et Renée Zellweger a eu son Oscar réglementaire.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Renée Zellweger, Jessie Buckley, Finn Wittrock, Rufus Sewell, Michael Gambon
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JudyRenée Zellweger et Jessie Buckley dans Judy de Rupert Goold.

12 février 2022

Décision à Sundown (1957) de Budd Boetticher

Titre original : « Decision at Sundown »

Décision à Sundown (Decision at Sundown)Bart Allison traque un certain Tate Kinsbrough depuis trois ans. Son ami Sam a découvert qu’il était l’homme fort de la petite ville de Sundown. Les deux compères arrivent en ville le jour même où Kinsbrough va se marier. Bart compte bien interrompre la cérémonie…
Decision at Sundown est un western américain de Budd Boetticher sur un scénario de Charles Lang Jr. C’est l’un des sept westerns que Boetticher a tournés avec Randalph Scott. C’est un western très inhabituel sur plusieurs aspects : le héros n’est pas vraiment animé de sentiments nobles, sa stratégie est déroutante, le centre du récit se déplace vers la population de la petite ville et enfin le dénouement est pour le moins singulier (difficile d’en dire plus sans déflorer l’ensemble). Même les rapports entre le « héros » et son compère ne sont pas habituels. Le récit se déroule presque en temps réel avec une belle tension, on ne s’ennuie pas une seconde. Comme souvent, le réalisateur a placé de petites touches d’humour en début de film. La mise en scène est sobre et neutre, rigoureuse dans sa simplicité. Randalph Scott n’a pas sa superbe habituelle et paraît un peu âgé pour le rôle. Decision at Sundown n’est jamais sorti en salles en France. C’est un western qui vaut la peine d’être (re)découvert.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Randolph Scott, John Carroll, Karen Steele, Valerie French, Noah Beery Jr., John Archer
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Remarque :
* Egalement utilisé à la télévision française, le titre belge, Le vengeur agit au crépuscule, peut surprendre : il y a bien un « vengeur » dans cette histoire mais de « crépuscule » point (l’histoire se déroule sur quelques heures et se termine en milieu d’après-midi). En revanche, le nom de la ville est Sundown, qui en anglais signifie bien « crépuscule ». Donc, soit c’est un gros jeu de mots, soit la personne qui a traduit le titre n’a pas vu le film et s’est mépris sur le sens du mot ! A noter que, pour donner du sens au titre,  l’affiche a été teintée de couleurs crépusculaires…

Décision à Sundown (Decision at Sundown)Randolph Scott et Noah Berry Jr. dans Décision à Sundown (Decision at Sundown) de Budd Boetticher.

10 février 2022

La Quatrième Dimension (1983) de John Landis, Steven Spielberg, Joe Dante et George Miller

Titre original : « Twilight Zone: The Movie »

La Quatrième Dimension (Twilight Zone: The Movie)La Quatrième Dimension (Twilight Zone: The Movie) est un film à sketches composé d’un prologue et de quatre segments. Les producteurs Steven Spielberg et John Landis l’ont conçu comme un hommage à la merveilleuse série télévisée américaine Twilight Zone créée par Rod Serling au tout début des années soixante. Chacun des quatre segments est une reprise d’un épisode de la série. Malgré la présence de quatre réalisateurs chevronnés, en outre dans leur élément, et des scénaristes de talent comme l’écrivain Richard Matheson, le résultat est hélas très décevant. Bien entendu, il était difficile de choisir 4 épisodes parmi les 138 de la série mais on ne retrouve pas la richesse des histoires originales. Celles-ci reposaient souvent sur une altération de la réalité (ou sur une altération de notre perception de la réalité) pour créer des situations merveilleusement insolites et inattendues. Pour cet hommage, les producteurs ont surtout retenu l’aspect fantastique. Les deux premiers segments ne sont guères remarquables, le troisième l’est un peu plus par son univers cartoonesque et le dernier est plus solidement bâti et assez terrifiant. Ceux qui connaissent la série originale ont bien des chances d’être déçus.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Dan Aykroyd, Albert Brooks, Vic Morrow, Kathleen Quinlan, Kevin McCarthy, John Lithgow
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Voir la filmographie de John Landis sur le site IMDB…
Voir la filmographie de Steven Spielberg sur le site IMDB.…
Voir la filmographie de Joe Dante sur le site IMDB…
Voir la filmographie de George Miller sur le site IMDB.…

Composition :
Le prologue : Something Scary de John Landis
Premier segment : Time Out de John Landis
Deuxième segment : Kick the Can de Steven Spielberg
Troisième segment : It’s a Good Life de Joe Dante
Quatrième segment : Nightmare at 20,000 Feet de George Miller

Remarque :
* Le tournage du segment de John Landis fut marqué d’une tragédie. Un hélicoptère, pris dans les explosions provoquées par les effets pyrotechniques, s’est écrasé sur l’acteur Vic Morrow et deux jeunes enfants vietnamiens. Ils sont morts sur le coup. Bien entendu, toute la scène fut écartée du montage final. Il s’agissait de la scène finale où le personnage interprété par Vic Morrow se rachetait en sauvant deux enfants vietnamiens.

La Quatrième Dimension (Twilight Zone: The Movie)John Lithgow dans le segment réalisé par George Miller de La Quatrième Dimension (Twilight Zone: The Movie)

9 février 2022

30 minutes de sursis (1965) de Sydney Pollack

Titre original : « The Slender Thread »

30 minutes de sursis (The Slender Thread)Etudiant en psychologie à Seattle, Alan est bénévole dans un centre d’appels d’urgence pour personnes en détresse. Il reçoit l’appel d’une femme qui lui dit vouloir parler à quelqu’un avant de mourir des comprimés qu’elle vient d’avaler…
Trente minutes de sursis est le premier long métrage réalisé par Sydney Pollack. Il s’agit d’un suspense psychologique où le personnage principal doit garder le contact avec une personne pour parvenir à la localiser et la sauver. Le tour de force du réalisateur est de parvenir à nous tenir en haleine pendant plus d’1h30 sur cette base de scénario. Sydney Pollack a expliqué qu’il était alors encore très marqué par son expérience à la télévision et son film paraît structuré en tranches avec un flashback dans chacune (les téléfilms à la télévision américaine sont conçus pour faciliter l’insertion des publicités à intervalles réguliers au moment des pics de tension). Malgré cela, le récit se révèle être très prenant. Le film bénéficie d’une bonne interprétation et de la présence de deux stars, Anne Bancroft et Sidney Poitier (qui, à 38 ans, est tout de même un peu âgé pour être étudiant). La musique est signée Quincy Jones. Le film connut un petit succès, largement suffisant pour attirer l’attention des producteurs sur ce nouveau réalisateur.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sidney Poitier, Anne Bancroft, Telly Savalas, Steven Hill, Ed Asner
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Remarque :
* Sydney Pollack était très fier de ses vues aériennes de Seattle du générique de début de film, avec des mouvements de caméra très délicats à réaliser. Effectivement, ces images sont superbes.

30 minutes de sursis (The Slender Thread)Sidney Poitier dans 30 minutes de sursis (The Slender Thread) de Sydney Pollack.

30 minutes de sursis (The Slender Thread)Anne Bancroft dans 30 minutes de sursis (The Slender Thread) de Sydney Pollack.

8 février 2022

La Chute d’un caïd (1960) de Budd Boetticher

Titre original : « The Rise and Fall of Legs Diamond »

La Chute d'un caïd (The Rise and Fall of Legs Diamond)Dans les années 1920, un petit voleur ambitieux, Jack Diamond, arrive à New York avec son frère. Grâce à son charme et à son culot, il parvient à séduire une jeune professeure de danse et à se faire embaucher comme garde du corps d’un gangster célèbre. Quand ce dernier meurt assassiné, il se met à rançonner les principaux associés de son ancien patron…
La Chute d’un caïd est un film américain réalisé par Budd Boetticher. Tourné en vingt quatre jours, il s’agit d’une petite production mais le réalisateur, ici dans ses ultimes créations (1), est l’un des meilleurs réalisateurs de séries B. Le scénario s’inspire de la vie du véritable Legs Diamond. L’histoire débute sur un ton assez léger, presque de comédie, jouant sur un mélange d’attraction et de répulsion. Nous sommes stupéfaits par le culot de son personnage, brillant et charmeur mais aussi scandalisés par son absence de scrupules. Peu à peu, le ton change et les mauvais côtés du personnage prennent le dessus. Boetticher ne cherche pas à approfondir ses personnages (2). Il manie avec brio les ellipses ce qui donne au récit une grande concision. Il se montre un peu plus faible dans la dernière partie qui sombre presque dans le pathos. Sur la forme, Boetticher tourne le dos aux codes du film noir, son film se situerait plutôt dans la lignée des films de gangster du début des années trente (Little Caesar ou Public Enemy par exemple). L’ensemble est assez billant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ray Danton, Karen Steele, Elaine Stewart, Jesse White, Simon Oakland, Robert Lowery, Warren Oates
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(1) Après le tournage de The Rise and Fall of Legs Diamond, Budd Boetticher s’installera au Mexique pour un projet qui l’obsède : un documentaire sur la vie d’un matador qu’il mettra dix ans à finaliser.
(2) « Pour La Chute d’un caïd, j’ai longuement enquêté dans les milieux du gangstérisme pour savoir qui était vraiment Jack Legs Diamond, quelles étaient sa vie et ses ambitions. C’est indispensable et cela évite de faire de la psychologie là où il n’y en a pas. » Budd Boetticher

La Chute d'un caïd (The Rise and Fall of Legs Diamond)Ray Danton et Karen Steele dans La Chute d’un caïd (The Rise and Fall of Legs Diamond) de Budd Boetticher.