17 février 2022

Présumé innocent (1990) de Alan J. Pakula

Titre original : « Presumed Innocent »

Présumé innocent (Presumed Innocent)Rusty Sabich est un brillant procureur, bras droit du Procureur général Raymond Hogan. Lorsqu’une de ses collègues est retrouvée assassinée à son domicile, il est chargé de l’enquête. Ayant eu une relation avec elle, il est accusé du meurtre par un procureur concurrent car plusieurs indices le désignent comme coupable…
Présumé innocent est un film américain réalisé par Alan J. Pakula, adaptation du roman homonyme de Scott Turow dont les droits, très disputés, ont été achetés une petite fortune par Sydney Pollack avant même sa parution en 1987. Dans la catégorie des films de procès, il tient une place particulière car il est rare qu’un procureur se retrouve ainsi sur le banc des accusés. L’enquête en elle-même est ainsi doublée d’une réflexion sur la justice qui devient de plus en plus centrale en cours de récit. Le scénario est solide et les pistes sont nombreuses jusqu’au dénouement très surprenant. Interprétant un personnage intériorisé et peu expansif, Harrison Ford n’est pas tout à fait dans son registre habituel mais sa présence à l’écran est d’autant plus grande qu’il est de presque tous les plans. Le film connut un beau succès en salles.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Harrison Ford, Brian Dennehy, Raul Julia, Bonnie Bedelia, Paul Winfield, Greta Scacchi
Voir la fiche du film et la filmographie de Alan J. Pakula sur le site IMDB.

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Présumé innocent (Presumed Innocent)Raul Julia, Bonnie Bedelia et Harrison Ford dans Présumé innocent (Presumed Innocent) de Alan J. Pakula.

16 février 2022

Judy (2019) de Rupert Goold

Judy1968. Criblée de dettes, Judy Garland n’a pas vraiment de résidence fixe. Elle tente d’élever les deux jeunes enfants qu’elle a eus avec Sydney Luft mais ce dernier en réclame la garde. Pour pouvoir leur offrir un toit, elle accepte une série de concerts à Londres…
Judy est un film biographique musical américano-franco-britannique réalisé par Rupert Goold. Assez judicieusement, le film s’écarte de l’insupportable schéma traditionnel du biopic hollywoodien : il ne retrace pas la vie de la star mais se concentre sur la dernière année de sa vie, avec quelques flashbacks de l’époque du tournage du Magicien d’Oz. De plus, dans le mix habituel difficultés/succès, le récit s’attarde plus sur les difficultés sans chercher à utiliser le glamour du succès. Le résultat n’en est pas meilleur pour autant. Le récit n’est finalement pas très intéressant, les chansons de qualité très moyennes, la mise en scène peu inspirée. L’émotion n’arrive qu’à la toute fin (lors de l’inévitable « Over the rainbow »). Personnellement, je ne vois pas l’intérêt d’un tel film : ce n’est pas un hommage à Judy Garland, il n’incitera personne à regarder l’un de ses films. C’est surtout l’occasion pour une actrice de nous livrer une prestation de type « habitée par son personnage », de celles où il ne faut pas craindre de forcer son jeu. Ce type de composition plait beaucoup et Renée Zellweger a eu son Oscar réglementaire.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Renée Zellweger, Jessie Buckley, Finn Wittrock, Rufus Sewell, Michael Gambon
Voir la fiche du film et la filmographie de Rupert Goold sur le site IMDB.
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JudyRenée Zellweger et Jessie Buckley dans Judy de Rupert Goold.

12 février 2022

Décision à Sundown (1957) de Budd Boetticher

Titre original : « Decision at Sundown »

Décision à Sundown (Decision at Sundown)Bart Allison traque un certain Tate Kinsbrough depuis trois ans. Son ami Sam a découvert qu’il était l’homme fort de la petite ville de Sundown. Les deux compères arrivent en ville le jour même où Kinsbrough va se marier. Bart compte bien interrompre la cérémonie…
Decision at Sundown est un western américain de Budd Boetticher sur un scénario de Charles Lang Jr. C’est l’un des sept westerns que Boetticher a tournés avec Randalph Scott. C’est un western très inhabituel sur plusieurs aspects : le héros n’est pas vraiment animé de sentiments nobles, sa stratégie est déroutante, le centre du récit se déplace vers la population de la petite ville et enfin le dénouement est pour le moins singulier (difficile d’en dire plus sans déflorer l’ensemble). Même les rapports entre le « héros » et son compère ne sont pas habituels. Le récit se déroule presque en temps réel avec une belle tension, on ne s’ennuie pas une seconde. Comme souvent, le réalisateur a placé de petites touches d’humour en début de film. La mise en scène est sobre et neutre, rigoureuse dans sa simplicité. Randalph Scott n’a pas sa superbe habituelle et paraît un peu âgé pour le rôle. Decision at Sundown n’est jamais sorti en salles en France. C’est un western qui vaut la peine d’être (re)découvert.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Randolph Scott, John Carroll, Karen Steele, Valerie French, Noah Beery Jr., John Archer
Voir la fiche du film et la filmographie de Budd Boetticher sur le site IMDB.

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Remarque :
* Egalement utilisé à la télévision française, le titre belge, Le vengeur agit au crépuscule, peut surprendre : il y a bien un « vengeur » dans cette histoire mais de « crépuscule » point (l’histoire se déroule sur quelques heures et se termine en milieu d’après-midi). En revanche, le nom de la ville est Sundown, qui en anglais signifie bien « crépuscule ». Donc, soit c’est un gros jeu de mots, soit la personne qui a traduit le titre n’a pas vu le film et s’est mépris sur le sens du mot ! A noter que, pour donner du sens au titre,  l’affiche a été teintée de couleurs crépusculaires…

Décision à Sundown (Decision at Sundown)Randolph Scott et Noah Berry Jr. dans Décision à Sundown (Decision at Sundown) de Budd Boetticher.

10 février 2022

La Quatrième Dimension (1983) de John Landis, Steven Spielberg, Joe Dante et George Miller

Titre original : « Twilight Zone: The Movie »

La Quatrième Dimension (Twilight Zone: The Movie)La Quatrième Dimension (Twilight Zone: The Movie) est un film à sketches composé d’un prologue et de quatre segments. Les producteurs Steven Spielberg et John Landis l’ont conçu comme un hommage à la merveilleuse série télévisée américaine Twilight Zone créée par Rod Serling au tout début des années soixante. Chacun des quatre segments est une reprise d’un épisode de la série. Malgré la présence de quatre réalisateurs chevronnés, en outre dans leur élément, et des scénaristes de talent comme l’écrivain Richard Matheson, le résultat est hélas très décevant. Bien entendu, il était difficile de choisir 4 épisodes parmi les 138 de la série mais on ne retrouve pas la richesse des histoires originales. Celles-ci reposaient souvent sur une altération de la réalité (ou sur une altération de notre perception de la réalité) pour créer des situations merveilleusement insolites et inattendues. Pour cet hommage, les producteurs ont surtout retenu l’aspect fantastique. Les deux premiers segments ne sont guères remarquables, le troisième l’est un peu plus par son univers cartoonesque et le dernier est plus solidement bâti et assez terrifiant. Ceux qui connaissent la série originale ont bien des chances d’être déçus.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Dan Aykroyd, Albert Brooks, Vic Morrow, Kathleen Quinlan, Kevin McCarthy, John Lithgow
Voir la fiche du film sur le site IMDB.
Voir la filmographie de John Landis sur le site IMDB…
Voir la filmographie de Steven Spielberg sur le site IMDB.…
Voir la filmographie de Joe Dante sur le site IMDB…
Voir la filmographie de George Miller sur le site IMDB.…

Composition :
Le prologue : Something Scary de John Landis
Premier segment : Time Out de John Landis
Deuxième segment : Kick the Can de Steven Spielberg
Troisième segment : It’s a Good Life de Joe Dante
Quatrième segment : Nightmare at 20,000 Feet de George Miller

Remarque :
* Le tournage du segment de John Landis fut marqué d’une tragédie. Un hélicoptère, pris dans les explosions provoquées par les effets pyrotechniques, s’est écrasé sur l’acteur Vic Morrow et deux jeunes enfants vietnamiens. Ils sont morts sur le coup. Bien entendu, toute la scène fut écartée du montage final. Il s’agissait de la scène finale où le personnage interprété par Vic Morrow se rachetait en sauvant deux enfants vietnamiens.

La Quatrième Dimension (Twilight Zone: The Movie)John Lithgow dans le segment réalisé par George Miller de La Quatrième Dimension (Twilight Zone: The Movie)

9 février 2022

30 minutes de sursis (1965) de Sydney Pollack

Titre original : « The Slender Thread »

30 minutes de sursis (The Slender Thread)Etudiant en psychologie à Seattle, Alan est bénévole dans un centre d’appels d’urgence pour personnes en détresse. Il reçoit l’appel d’une femme qui lui dit vouloir parler à quelqu’un avant de mourir des comprimés qu’elle vient d’avaler…
Trente minutes de sursis est le premier long métrage réalisé par Sydney Pollack. Il s’agit d’un suspense psychologique où le personnage principal doit garder le contact avec une personne pour parvenir à la localiser et la sauver. Le tour de force du réalisateur est de parvenir à nous tenir en haleine pendant plus d’1h30 sur cette base de scénario. Sydney Pollack a expliqué qu’il était alors encore très marqué par son expérience à la télévision et son film paraît structuré en tranches avec un flashback dans chacune (les téléfilms à la télévision américaine sont conçus pour faciliter l’insertion des publicités à intervalles réguliers au moment des pics de tension). Malgré cela, le récit se révèle être très prenant. Le film bénéficie d’une bonne interprétation et de la présence de deux stars, Anne Bancroft et Sidney Poitier (qui, à 38 ans, est tout de même un peu âgé pour être étudiant). La musique est signée Quincy Jones. Le film connut un petit succès, largement suffisant pour attirer l’attention des producteurs sur ce nouveau réalisateur.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sidney Poitier, Anne Bancroft, Telly Savalas, Steven Hill, Ed Asner
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Remarque :
* Sydney Pollack était très fier de ses vues aériennes de Seattle du générique de début de film, avec des mouvements de caméra très délicats à réaliser. Effectivement, ces images sont superbes.

30 minutes de sursis (The Slender Thread)Sidney Poitier dans 30 minutes de sursis (The Slender Thread) de Sydney Pollack.

30 minutes de sursis (The Slender Thread)Anne Bancroft dans 30 minutes de sursis (The Slender Thread) de Sydney Pollack.

8 février 2022

La Chute d’un caïd (1960) de Budd Boetticher

Titre original : « The Rise and Fall of Legs Diamond »

La Chute d'un caïd (The Rise and Fall of Legs Diamond)Dans les années 1920, un petit voleur ambitieux, Jack Diamond, arrive à New York avec son frère. Grâce à son charme et à son culot, il parvient à séduire une jeune professeure de danse et à se faire embaucher comme garde du corps d’un gangster célèbre. Quand ce dernier meurt assassiné, il se met à rançonner les principaux associés de son ancien patron…
La Chute d’un caïd est un film américain réalisé par Budd Boetticher. Tourné en vingt quatre jours, il s’agit d’une petite production mais le réalisateur, ici dans ses ultimes créations (1), est l’un des meilleurs réalisateurs de séries B. Le scénario s’inspire de la vie du véritable Legs Diamond. L’histoire débute sur un ton assez léger, presque de comédie, jouant sur un mélange d’attraction et de répulsion. Nous sommes stupéfaits par le culot de son personnage, brillant et charmeur mais aussi scandalisés par son absence de scrupules. Peu à peu, le ton change et les mauvais côtés du personnage prennent le dessus. Boetticher ne cherche pas à approfondir ses personnages (2). Il manie avec brio les ellipses ce qui donne au récit une grande concision. Il se montre un peu plus faible dans la dernière partie qui sombre presque dans le pathos. Sur la forme, Boetticher tourne le dos aux codes du film noir, son film se situerait plutôt dans la lignée des films de gangster du début des années trente (Little Caesar ou Public Enemy par exemple). L’ensemble est assez billant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ray Danton, Karen Steele, Elaine Stewart, Jesse White, Simon Oakland, Robert Lowery, Warren Oates
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(1) Après le tournage de The Rise and Fall of Legs Diamond, Budd Boetticher s’installera au Mexique pour un projet qui l’obsède : un documentaire sur la vie d’un matador qu’il mettra dix ans à finaliser.
(2) « Pour La Chute d’un caïd, j’ai longuement enquêté dans les milieux du gangstérisme pour savoir qui était vraiment Jack Legs Diamond, quelles étaient sa vie et ses ambitions. C’est indispensable et cela évite de faire de la psychologie là où il n’y en a pas. » Budd Boetticher

La Chute d'un caïd (The Rise and Fall of Legs Diamond)Ray Danton et Karen Steele dans La Chute d’un caïd (The Rise and Fall of Legs Diamond) de Budd Boetticher.

4 février 2022

Always (1989) de Steven Spielberg

Always - Pour toujours (Always)Tué dans l’embrasement de son appareil, un pilote de canadair se voit confier une mission par un ange de l’au-delà : il doit aider à l’apprentissage d’une recrue en le guidant par une petite voix intérieure. Cette recrue suit une formation dans la base où travaille son ancienne fiancée…
Always est un film fantastique américain réalisé par Steven Spielberg. Il s’agit du remake du film Un nommé Joe (A Guy Named Joe) réalisé par Victor Fleming en 1943. Originairement située en temps de guerre, l’histoire a été transposée à notre époque avec des pilotes qui combattent les feux de forêt de l’ouest des Etats-Unis. Hormis cette translation, le scénario suit la trame initiale de très près. Le plus réussi de Always, ce sont les scènes d’aviation, très prenantes. En revanche, Spielberg peine beaucoup plus à nous intéresser dans les scènes romantiques qui paraissent interminables. L’alchimie entre Richard Dreyfuss et Holly Hunter n’a pas fonctionné et les deux acteurs ont un jeu poussif. L’apparition d’Audrey Hepburn en ange (son ultime film) ne peut sauver l’ensemble. Les histoires d’amour plus fort que la mort sont pourtant généralement émouvantes, mais l’émotion n’apparaît ici que fugitivement. Le film fut un échec commercial.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Richard Dreyfuss, Holly Hunter, Brad Johnson, John Goodman, Audrey Hepburn
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Always - Pour toujours (Always)Holly Hunter et Richard Dreyfuss dans Always de Steven Spielberg.

Always - Pour toujours (Always)La mémorable scène d’ouverture de Always de Steven Spielberg.

Remake de :
Un nommé Joe (A Guy Named Joe) de Victor Fleming (1943) avec Spencer Tracy, Irene Dunne et Van Johnson.

3 février 2022

Le Procès de Julie Richards (1964) de Larry Peerce

Titre original : « One Potato, Two Potato »

Le Procès de Julie Richards (One Potato, Two Potato)Aux Etats-Unis, un employé de bureau noir épouse une femme blanche, divorcée avec un enfant. Brusquement réapparu, l’ex-mari de celle-ci réclame alors la garde de leur fille devant le tribunal, invoquant le bien-être de l’enfant menacé selon lui par l’environnement créé par ce mariage…
Le Procès de Julie Richards est un film américain réalisé par Larry Peerce. Quatre ans avant Devine qui vient diner de Stankey Kramer (1967), ce film abordait déjà de front la question des couples dits « interraciaux ». Ce n’est pas un film de procès : il nous raconte simplement l’histoire de ce couple et montre l’absurdité d’un jugement en leur défaveur. Leur mariage n’est pas illégal, certes, mais il jugé suffisamment contraire aux usages pour que la garde de l’enfant soit enlevé à la mère. C’est le type de film qui vaut plus par son impact sur l’évolution des mœurs que pas sa valeur cinématographique… car il faut bien avouer que la qualité de la mise en scène est loin d’être optimale. A la décharge de Larry Peerce, on peut remarquer que le scénario se devait de rester simple pour être plus percutant. De plus, son budget était limité : il s’agit d’une production indépendante alimentée par une cinquantaine de donateurs. Bien entendu, personne ne voulut distribuer largement le film aux Etats Unis et ce n’est qu’après un accueil enthousiaste à Cannes qu’une compagnie anglaise prit en charge sa distribution. Ce fut finalement un beau succès.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Barbara Barrie, Bernie Hamilton, Richard Mulligan
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Remarques :
* Prix de l’interprétation féminine à Cannes 1964 pour Barbara Barrie.
* Ce n’est qu’en 1967 qu’un jugement de la Cour Suprême des Etats Unis qualifiera comme étant anticonstitutionnelle l’interdiction du mariage interracial. L’interdiction était alors toujours en vigueur dans 16 états.
* Le titre original est dérivé d’un jeu pour enfants, style am-stram-gram, où un enfant compte en tapant les poings fermés des autres enfants : « One potato, two potato, three potato, four potato, five potato, six potato, seven potato, and more… » Celui qui tombe sur « more » est éliminé.

Le Procès de Julie Richards (One Potato, Two Potato)Barbara Barrie et Bernie Hamilton dans Le Procès de Julie Richards (One Potato, Two Potato) de Larry Peerce.

28 janvier 2022

Dune (2021) de Denis Villeneuve

Titre original : « Dune: Part One »

Dune (Dune: Part One)En 10191, le Duc Leto Atréides reçoit de l’Empereur Shaddam IV le fief de la très profitable et très dangereuse planète désertique Arrakis. Également connue sous le nom de Dune, cette planète est la seule source de la substance la plus précieuse de l’univers, « l’Épice », une substance qui dope les capacités mentales et permet la navigation interstellaire…
Paru en 1965, le roman Dune de Frank Herbert est un monument de la science-fiction. Sa richesse rend son adaptation au cinéma toujours périlleuse. Presque quarante ans après le Dune de David Lynch, Denis Villeneuve nous livre la première moitié de sa version. Comme attendu, il parvient très bien à rendre spectaculaires certaines scènes, notamment celles avec les vaisseaux et les batailles. En revanche, il est plus surprenant que les scènes-clés (par exemple, la mort du Duc) aient si peu de force. Tout aussi surprenant est ce besoin de s’appuyer si lourdement sur la musique pour donner un peu d’ampleur. Coté personnages, (presque) tout le monde est là mais les personnages paraissent lisses et sans caractère. Le plus flagrant exemple est le Baron Harkonnen qui n’a plus rien de terrifiant. Les personnages de David Lynch étaient beaucoup plus forts. En revanche, Paul Atréides est assez réussi car l’apparente jeunesse de Timothée Chalamet sied bien au personnage. Le scénario passe trop vite sur les scènes importantes et je suppose que l’ensemble doit paraître quelque peu confus au spectateur qui ne connait pas bien l’histoire et les différents personnages. Cette version blockbuster fait regretter celle de David Lynch qui avait indéniablement beaucoup plus de personnalité.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Timothée Chalamet, Rebecca Ferguson, Oscar Isaac, Jason Momoa, Stellan Skarsgård, Josh Brolin, Javier Bardem, Sharon Duncan-Brewster, Chang Chen
Voir la fiche du film et la filmographie de Denis Villeneuve sur le site IMDB.
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Dune (Dune: Part One)Timothée Chalamet (Paul Atreides) et Oscar Isaac (Duc Leto Atreides) dans Dune (Dune: Part One) de Denis Villeneuve.

27 janvier 2022

Sirocco (1951) de Curtis Bernhardt

SiroccoEn 1925, à Damas en Syrie sous protectorat français, l’armée française peine à contenir les attaques de rebelles syriens. Les combats sont fréquents. C’est dans ce contexte que l’américain Harry Smith pratique la contrebande d’armes sous couvert d’un commerce alimentaire. Le colonel Feroud est bien décidé à désactiver la filière…
Sirocco est un film américain réalisé par Curtis Bernhardt. Il s’agit d’une adaptation très libre du roman Le Coup de grâce de l’écrivain Joseph Kessel, paru en 1931. Le scénario a été difficile à finaliser puisque pas moins de onze scénaristes sont intervenus. Humphrey Bogart (qui produit le film à travers sa compagnie Santana) incarne un trafiquant sans scrupule et profiteur qui (on s’en doute) finira par se montrer plus humain. Il y a bien entendu une note d’exotisme mais elle n’est pas trop mise en avant. Le fond du propos est plutôt de prôner la réconciliation des peuples. Sirocco ne fait pas partie des films les plus remarquables d’Humphrey Bogart qui fait néanmoins une bonne prestation, bien qu’en demi-teinte. Peu connue, Märta Torén est une actrice suédoise qui était promotionnée par les studios comme étant la nouvelle Ingrid Bergman. Sa carrière fut très courte car elle succombera d’une hémorragie cérébrale en 1957, à l’âge de 30 ans. Réalisateur immigré d’origine allemande, Curtis Bernhardt avait déjà dirigé Bogart dans Conflict (1945).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Märta Torén, Lee J. Cobb, Everett Sloane, Gerald Mohr, Zero Mostel
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Remarque :
* Contexte historique :
Pour en savoir plus sur la révolte druze de 1925-1927, alias Grande Révolte syrienne, lire l’article sur Wikipedia

SiroccoHumphrey Bogart et Lee J. Cobb dans Sirocco de Curtis Bernhardt.