30 décembre 2022

Moi, Peter Sellers (2004) de Stephen Hopkins

Titre original : « The Life and Death of Peter Sellers »
Autre titre français : « La Vie et la mort de Peter Sellers »

La Vie et la mort de Peter Sellers (The Life and Death of Peter Sellers)Moi, Peter Sellers est un film américano-britannique de Stephen Hopkins qui raconte la vie de l’acteur Peter Sellers. Initialement prévu pour une diffusion à la télévision (production HBO), il a été distribué en salles dans certains pays (dont la France). Le scénario, signé par Christopher Markus et Stephen McFeely, s’appuie sur la biographie écrite par Roger Lewis (inédite en français). Le film est intéressant, nous montrant notamment certaines facettes de la vie privée de l’acteur qui avait bien des difficultés à exister en dehors de ses rôles. Habitué aux transformations, l’acteur australien Geoffrey Rush fait une remarquable prestation pour personnifier Peter Sellers. Le récit pratique la mise en abyme de façon amusante, laissant par exemple Geoffrey Rush prendre parfois la place de personnages secondaires et s’exprimer face-caméra. Bien entendu, les nombreux clins d’œil et anecdotes de tournage sont un petit délice pour les cinéphiles. Gros succès en Australie, accueil plus mitigé ailleurs.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Geoffrey Rush, Charlize Theron, Emily Watson, John Lithgow, Peter Vaughan, Stanley Tucci, Stephen Fry, Henry Goodman, Alison Steadman
Voir la fiche du film et la filmographie de Stephen Hopkins sur le site IMDB.

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La Vie et la mort de Peter Sellers (The Life and Death of Peter Sellers)Geoffrey Rush dans Moi, Peter Sellers (The Life and Death of Peter Sellers) de Stephen Hopkins.

18 juin 2022

Jules de Londres (1963) de Cliff Owen

Titre original : « The Wrong Arm of the Law »

Jules de Londres (The Wrong Arm of the Law)Pearly Gates (Peter Sellers) est à la tête d’un gang de voleurs et également d’une maison de couture huppée qui lui tient lieu de couverture. Leurs opérations sont fortement contrariées par trois Australiens qui se font passer pour des policiers : ils les prennent sur le fait et leur dérobent le butin…
Jules de Londres est une comédie policière britannique réalisé par Cliff Owen. Le film n’est pas des plus remarquables dans sa forme mais il est réussi, grâce à une écriture intelligente et précise et une excellente interprétation. L’humour british est assez constant avec une bonne dose d’incongru et de nonsense. Peter Sellers tient parfaitement le premier rôle, sans excès, toujours avec grande justesse. Face à lui, Lionel Jeffries est assez savoureux en inspecteur de Scotland Yard. Un film qui regarde avec grand plaisir. Jules de Londres connut un beau succès en Grande Bretagne. Il n’est sorti que trois ans plus tard en France et de façon confidentielle.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Peter Sellers, Lionel Jeffries, Bernard Cribbins, Davy Kaye, Nanette Newman, Ed Devereaux, John Le Mesurier
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Jules de Londres (The Wrong Arm of the Law)Peter Sellers et Nanette Newman dans Jules de Londres (The Wrong Arm of the Law) de Cliff Owen.

Jules de Londres (The Wrong Arm of the Law)Lionel Jeffries, Graham Stark et Davy Kaye
dans Jules de Londres (The Wrong Arm of the Law) de Cliff Owen.

9 mai 2022

La souris qui rugissait (1959) de Jack Arnold

Titre original : « The Mouse That Roared »

La Souris qui rugissait (The Mouse That Roared)Le Duché du Grand Fenwick, un minuscule État des Alpes, décide de déclarer la guerre aux États-Unis pour la perdre aussitôt et obtenir une aide économique pour le développement du pays (dans la logique du plan Marshall). Une pitoyable armée d’archers de style moyenâgeux est envoyée en Amérique…
Très british dans son humour, cette comédie semble sortir tout droit des studios anglais Ealing mais il n’en est rien. La souris qui rugissait a été réalisée pour la très américaine Columbia par Jack Arnold, réalisateur américain connu pour avoir signé L’étrange créature du lac noir (1954) et L’homme qui rétrécit (1957). Il s’agit de l’adaptation du roman homonyme de l’irlandais Leonard Wibberley qui a imaginé ce pays de fiction, Le Grand Fenwick, qu’il fera vivre dans une petite série de romans. L’histoire est totalement farfelue et joue beaucoup avec les anachronismes pour créer l’humour. A noter qu’il faut attendre le tout dernier plan pour comprendre le sens du titre. Se moquant de « l’équilibre de la terreur », le propos général est plutôt pacifique. Peter Sellers tient ici trois rôles, avec brio, dont celui de la Grande-duchesse Gloriana qui dirige le duché. De façon assez surprenante, le film n’eut que peu de succès en Angleterre mais fut un hit aux Etats-Unis.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Peter Sellers, Jean Seberg, William Hartnell, David Kossoff, Leo McKern
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Remarque :
* Richard Lester réalisera en 1963 une suite, La souris sur la lune (The Mouse on the Moon), adaptée du roman du même nom de Leonard Wibberley paru en 1962, avec Margaret Rutherford, Ron Moody et Bernard Cribbins.

La Souris qui rugissait (The Mouse That Roared)Jean Seberg, William Hartnell, Peter Sellers et David Kossoff dans La souris qui rugissait (The Mouse That Roared) de Jack Arnold.

La Souris qui rugissait (The Mouse That Roared)Peter Sellers et William Hartnell dans La souris qui rugissait (The Mouse That Roared) de Jack Arnold.

27 novembre 2021

Tueurs de dames (1955) de Alexander Mackendrick

Titre original : « The Ladykillers »

Tueurs de dames (The Ladykillers)Se faisant passer pour des musiciens, le « professeur » Marcus et ses complices louent une chambre chez la vieille madame Wilberforce. Leur but : le vol d’un transfert de fonds à la gare de King’s Cross voisine…
Tueurs de dames (The Ladykillers) est un film britannique réalisé par Alexander Mackendrick. Film en couleurs, il s’agit du dernier grand film produit par les Studios Ealing qui seront vendus à la BBC peu après. C’est aussi l’un des plus réussis. Le scénario a été écrit par William Rose, américain d’origine mais anglais d’adoption. L’interprétation de cette brillante fantaisie d’humour noir est menée par le facétieux Alec Guinness et cinq excellents acteurs dont Peter Sellers (c’est l’une des toutes premières apparitions au cinéma). Les cinq truands forment une équipe délicieusement hétéroclite. L’interprétation est pour beaucoup dans le fonctionnement de cet humour très british, les personnages sont placides, toujours (enfin presque toujours) maitres d’eux-mêmes, anxieux de sauver les apparences. On peut aussi voir cette histoire comme une allégorie d’une Angleterre sclérosée qui reste prisonnière de son passé (Mackendrick filera aux Etats-Unis après ce film). The Ladykillers se revoit avec délice, le fait d’en connaitre le déroulement n’enlève rien au plaisir… c’est même le contraire qui se produit.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Alec Guinness, Cecil Parker, Herbert Lom, Peter Sellers, Danny Green, Katie Johnson
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Remake :
Ladykillers (The Ladykillers) par Joel et Ethan Coen (2004) avec Tom Hanks (non vu, mais généralement considéré comme peu réussi).

Tueurs de dames (The Ladykillers)Alec Guinness et Katie Johnson dans Tueurs de dames (The Ladykillers) de Alexander Mackendrick.

Tueurs de dames (The Ladykillers)Peter Sellers, Danny Green et Herbert Lom dans Tueurs de dames (The Ladykillers) de Alexander Mackendrick.

Tueurs de dames (The Ladykillers)Alec Guinness et Danny Green dans Tueurs de dames (The Ladykillers) de Alexander Mackendrick.

25 septembre 2020

Sous le plus petit chapiteau du monde (1957) de Basil Dearden

Titre original : « The Smallest Show on Earth »

Sous le plus petit chapiteau du monde (The Smallest Show on Earth) Matt Spenser, petit écrivain sans le sou, hérite d’un cinéma nommé le « Bijou ». Matt et sa femme découvrent que le cinéma est à l’abandon et en état de délabrement. Le propriétaire du rutilant cinéma concurrent ne leur offre qu’une somme dérisoire pour racheter le « Bijou » et en faire un parking. Pour faire monter le prix, Matt et sa femme n’ont qu’une solution : rouvrir le « Bijou »…
Réalisé par Basil Dearden, The Smallest Show on Earth est tout à fait dans l’esprit des comédies anglaises des années 1950 : une bonne dose d’humour et d’ironie, un peu de nonsense et beaucoup de tendresse pour des personnages un peu pitoyables (ici, trois vieux employés) mais très attendrissants. Peter Sellers et Margaret Rutherford s’en donnent à cœur joie pour rendre leur personnage haut en couleur.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Virginia McKenna, Bill Travers, Margaret Rutherford, Peter Sellers, Bernard Miles, Leslie Phillips
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Remarques :
* Le titre fait bien entendu référence au film de Cecil B. DeMille : Sous le plus grand chapiteau du monde (The Greatest Show on Earth, 1957) avec James Stewart, Charlton Heston, Betty Hutton et Gloria Grahame qui se déroulait dans le monde du cirque.

* Le film muet que se projettent les trois employés est Comin’ Thro’ the Rye de l’anglais Cecil M. Hepworth (1923) avec Shayle Gardner et Alma Taylor. Cette dernière a d’ailleurs un petit rôle de figuration ici, une spectatrice dans la salle de l’autre cinéma, juste derrière Bill Travers et Viginia McKenna.

* Les autres films montrés (Killer Riders of Wyoming, The Mystery of Hell Valley, Devil Riders of Parched Point) sont fictifs et ont certainement été tournés pour ce film.

 Sous le plus petit chapiteau du monde (The Smallest Show on Earth)Margaret Rutherford, Bill Travers et Virginia McKenna dans Sous le plus petit chapiteau du monde (The Smallest Show on Earth) de Basil Dearden.

 Sous le plus petit chapiteau du monde (The Smallest Show on Earth)Bernard Miles, Peter Sellers et Margaret Rutherford
dans Sous le plus petit chapiteau du monde (The Smallest Show on Earth) de Basil Dearden.

20 octobre 2016

Lolita (1962) de Stanley Kubrick

LolitaUn professeur cinquantenaire tombe désespérément amoureux de la fille de sa logeuse… La réputation sulfureuse du roman de Nobokov rendait son adaptation délicate. La première difficulté était bien entendu de pouvoir passer la censure et de faire accepter le projet par les ligues de vertu, alors très puissantes. Faire vieillir Lolita de quelques années fut le premier stratagème : au lieu d’avoir 12 ans comme dans le roman, l’actrice Sue Lyon en avait 14 au moment du tournage et en paraissait deux de plus. Il fallut bien aussi mettre en sourdine l’aspect érotique du récit. Mais la difficulté principale était d’avoir suffisamment de talent pour ne pas faire de cette description d’un amour obsessionnel une histoire salace ou sordide. Du talent, Kubrick en a et, tout comme le charme du roman de Nabokov doit beaucoup à la très grande qualité de son écriture, le film Lolita est plus séduisant par le traitement qu’en fait Kubrick. Sa façon de construire ses scènes est assez remarquable. Côté acteurs, il leur a laissé une part d’improvisation et cela augmente d’autant l’authenticité. James Mason a juste ce qu’il faut d’ironie distante et Kubrick accentue le ton sardonique du récit avec le personnage joué par Peter Sellers, dont l’humour peut paraître décalé mais qui participe à l’équilibre global. En quelque sorte, il nous fait prendre du recul. Kubrick est aussi ironique envers l’american way of life avec l’insupportable mère de Lolita, jouée par Shelley Winters. La jeune Sue Lyon est étonnante par son alliance de charme et de complexité, exprimant toute l’ambigüité de son rôle : dès sa première scène, on se demande s’il s’agit d’une ingénue ou d’une manipulatrice. On ne le saura jamais. En revanche, le glissement de James Mason vers la folie est patent et son obsession pour une chose qu’il ne peut posséder finit par nous émouvoir.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: James Mason, Shelley Winters, Sue Lyon, Peter Sellers
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Lolita
Sue Lyon dans Lolita de Stanley Kubrick.

Lolita
James Mason et Sue Lyon dans Lolita de Stanley Kubrick.

Lolita
Marianne Stone et Peter Sellers (au premier plan) écoutent subrepticement James Mason et Sue Lyon (à l’arrière plan) dans Lolita de Stanley Kubrick.

Remarques :
* Kubrick avait demandé à Nabokov d’écrire le scénario et s’en mordit les doigts quand il reçut un manuscrit de 400 pages. Il entreprit alors de le simplifier et de le transformer… Nabokov a estimé que Kubrick n’avait utilisé qu’environ vingt pour cent de son texte tout en s’estimant heureux du résultat.

* Kubrick a beaucoup développé le personnage de Clare Quilty (Peter Sellers) .

* Stanley Kubrick raconte : « L’un des problèmes majeur avec le livre, et avec le film, même dans son adaptation, c’est que le principal intérêt de l’histoire se résume à la question : « Est-ce qu’Humbert va coucher avec Lolita ? » … Pour éviter ce problème dans le film, Nabokov et moi, nous sommes tombés d’accord pour qu’Humbert tue Quilty sans explication dès le début, pour faire en sorte que le public se demande pendant tout le film ce que Quilty avait bien pu faire. » (interview de Joseph Gelmis, 1970)

* A l’origine, Peter Sellers devait se déguiser en femme pour jouer le rôle du psychologue scolaire (il existe une photo de tournage où l’on voit Sellers ainsi déguisé). Mais au dernier moment, Sellers et Kubrick sont tombés d’accord pour dire que ce serait trop exagéré et le personnage du Docteur Zemph fut inventé sur place.

Remake :
Lolita d’Adrian Lyne (1997) avec Jeremy Irons, Dominique Swain, Melanie Griffith

14 avril 2012

Un cadavre au dessert (1976) de Robert Moore

Titre original : « Murder by death »

Un cadavre au dessertUn millionnaire invite les cinq plus grands détectives à un diner dans son manoir avec pour but de les ridiculiser : il les met à l’épreuve de résoudre un meurtre qu’il leur annonce à l’avance… Un cadavre au dessert est un film parodique et comique écrit par Neil Simon. Les cinq invités parodient chacun un grand détective de romans policiers (1) et le film bénéficie d’une très belle distribution. Les effets comiques sont nombreux, que ce soit dans les dialogues ou dans les situations. L’humour fonctionne parfaitement. Un cadavre au dessert nous fait passer un bon moment.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alec Guinness, Elsa Lanchester, David Niven, Peter Sellers, Peter Falk, Maggie Smith, Eileen Brennan, Truman Capote, James Coco
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(1) Personnages parodiés :
* Le personnage de Dick Charleston (David Niven) est inspiré de Nick Charles de la série des Thin Man (Myrna Loy a même été contactée pour jouer sa femme mais elle a refusé).
* Le personnage de Sam Diamond (Peter Falk) est inspiré de Sam Spade, le détective des romans de Dashiell Hammett (et non pas Colombo !!)
* Le personnage de Milo Perrier (James Coco) est inspiré d’Hercule Poirot
* Le personnage de Jessica Marbles (Elsa Lanchester) est inspiré de Miss Marple des romans d’Agatha Christie
* Le personnage de Sidney Wang (Peter Sellers) est inspiré de Charlie Chan des romans d’Earl Derr Biggers.

9 janvier 2012

Docteur Folamour (1964) de Stanley Kubrick

Titre original : « Dr. Strangelove or: How I learned to stop worrying and love the bomb »

Docteur FolamourAtteint de paranoïa aigue, un général américain lance une flotte de bombardiers porteurs de bombes nucléaires sur l’U.R.S.S. Il coupe toute communication pour empêcher de les rappeler. Son but est de forcer son pays à entrer en guerre générale… Avec Docteur Folamour, Stanley Kubrick choisit l’humour pour souligner les dangers de l’escalade de l’armement nucléaire (1). La force de cette histoire est de reposer sur des bases assez réalistes, presque documentaires par certains aspects, et d’avoir des personnages particulièrement haut en couleur. Dépeindre les dirigeants politico-militaires comme des fous qui ne contrôlent rien est hautement subversif. Côté acteurs, le plus remarquable est bien entendu Peter Sellers qui interprète trois rôles différents (2), dont le fameux Docteur Folamour, transfuge allemand qui ne peut s’empêcher de faire le salut nazi quand il s’enthousiasme un peu trop… Tout aussi savoureuse est la performance de George C. Scott qui réussit à ne jamais trop surjouer son personnage caricatural de général belliciste (3). Slim Pickens est également assez mémorable en pilote texan à l’accent à couper au couteau. Il est difficile de ne pas noter les nombreuses allusions sexuelles, à commencer par le générique (le ravitaillement en vol d’un bombardier sur une chanson d’amour), le nom des personnages (4), la petite amie du général (scène mémorable du coup de téléphone pendant qu’il est aux toilettes), etc. Comme l’ont fait remarquer certains historiens, cette façon de faire la collusion entre sexe et politique rapproche Kubrick de Buñuel. Le film eut beaucoup de succès et reste toujours aussi drôle aujourd’hui. Docteur Folamour est un petit chef d’œuvre d’humour noir.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Peter Sellers, George C. Scott, Sterling Hayden, Slim Pickens, Peter Bull, James Earl Jones, Tracy Reed
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Remarques :
(1) L’humour n’était pas l’intention première de Kubrick. Le roman dont l’histoire est tirée est un livre très sérieux : « Red Alert » (ou « Two hours to doom ») de l’anglais Peter George (alias Peter Bryant, un ex-militaire). Mais après le choix de Peter Sellers comme acteur principal et une première approche du scénario, Kubrick engagea Terry Southern, le roi de la comédie satirique, pour réécrire le tout dans une optique plus loufoque.
(2) C’est la Columbia qui a insisté pour que Peter Sellers joue plusieurs rôles. Il l’avait déjà fait avec grand succès dans La souris qui rugissait de Jack Arnold (1959). Il était même prévu qu’il joue aussi le pilote de l’avion mais l’acteur refusa.
(3) George C. Scott et Kubrick n’étaient pas pleinement d’accord sur l’orientation à donner au personnage. Pour avoir ce qu’il voulait, Kubrick aurait demandé à Scott d’exagérer son personnage dans les premières prises comme entrainement, en promettant de ne pas utiliser ces prises. Bien entendu, il les utilisa. Quand le film fut terminé, George C. Scott aurait juré de ne plus jamais travailler pour Kubrick. Il faut noter également que George C. Scott n’est pas exactement un antimilitariste…
(4) Le général s’appelle Buck Turgidson (Buck = mâle, Turgid = enflé) alors que sa partie de jambes en l’air est toujours remise. Le président se nomme Merkin Muffley (Merkin = faux poils pubiens, Muff= grosse bourde mais aussi, toujours en argot, le sexe féminin) et il est chauve ! (Merkin est aussi un terme péjoratif utilisé par les anglais pour désigner un américain.) On peut aussi noter que Mandrake = mandragore qui est un aphrodisiaque, que le nom de l’ambassadeur russe, De Sadeski, est évidemment une référence à Sade, etc.

A voir aussi, sorti la même année,  le même sujet traité de façon très différente :
Point Limite le très beau film de Sidney Lumet (1964) avec Henri Fonda